Montreux-Château

Montreux-Château est une commune française située dans le département du Territoire de Belfort en région Bourgogne-Franche-Comté. Ses habitants sont appelés les Montreusiens.

Pour les articles homonymes, voir Montreux (homonymie).

Montreux-Château

Vue générale de Montreux-Château.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Territoire de Belfort
Arrondissement Belfort
Intercommunalité Grand Belfort
Maire
Mandat
Philippe Crépin
2020-2026
Code postal 90130
Code commune 90071
Démographie
Gentilé Montreusiens
Population
municipale
1 178 hab. (2018 )
Densité 253 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 36′ 33″ nord, 7° 00′ 14″ est
Altitude Min. 336 m
Max. 366 m
Superficie 4,66 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Belfort
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Grandvillars
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
Montreux-Château
Géolocalisation sur la carte : Territoire de Belfort
Montreux-Château
Géolocalisation sur la carte : France
Montreux-Château
Géolocalisation sur la carte : France
Montreux-Château
Liens
Site web montreux-chateau.fr

    Géographie

    Le village est situé à la limite du département du Haut-Rhin à 14 km à l'est de Belfort, à une altitude d'environ 350 mètres. Il fait partie du groupe des Trois Montreux avec Montreux-Jeune et Montreux-Vieux, ces deux derniers étant situés dans le Haut-Rhin.

    Le territoire de la commune s'étend sur 466 hectares, il est traversé par la Saint-Nicolas, rivière prenant sa source dans le massif des Vosges, près de Rougemont-le-Château et par la voie ferrée Belfort-Mulhouse.

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique
    Carte avec les communes environnantes

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Montreux-Château est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Belfort, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 91 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,6 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (84,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (33,4 %), terres arables (26,4 %), zones urbanisées (19,1 %), zones agricoles hétérogènes (18,8 %), forêts (2,2 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    • Musterol (1170), Wernerus de Munstrol (1188), Minsterueil le Chestel (1333), Mostereulx (1440), Münsterol (1458), Mosturieulx le Chaistel (1468), Monstureux le châtel en Ferrette (1580), Monstereux le Châtel (1582), Montreux-Libre (1792), Montreux-Château (1801).
    • En allemand : Münsterol die Burg[8].

    Histoire

    Si plusieurs chartes du XIIe siècle mentionnent le nom de Montreux (Münsterol ou Monsterol à cette époque) sans qu’il soit possible d’identifier duquel des trois Montreux il s’agit, la première mention explicite de Montreux-Château figure dans la charte de fondation de l’abbaye de Valdieu datée de 1260.

    Les localités qui ont dépendu à une période ou à une autre de la seigneurie, en plus de Montreux-Château, étaient : Bretagne, Chavannes-les-Grands, Chavannes-sur-l’Étang, Cunelières, Foussemagne, Fontaine, Frais, Lutran, Magny, Montreux-Jeune, Montreux-Vieux, une partie de Petit-Croix, Romagny et Valdieu. Pendant une courte période, Eschêne et Autrage ont également fait partie de ce fief.

    En 1350, l’héritage d’Ursule de Ferrette qui comprenait la plus grande partie de l’actuel Territoire de Belfort avait été racheté par son beau-frère, l’archiduc d’Autriche Albert II de Habsbourg dit le Sage. Ajouté au comté de Ferrette que son épouse, Jeanne, lui avait apporté en dot, cet ensemble forma jusqu’au traité de Wesphalie (1648), une province du Saint Empire. Pendant trois siècles, le domaine de Montreux devint ainsi un fief impérial de la maison d’Autriche dépendant du château de Delle.

    Pendant cette période, ce fief se transmit à trois générations de chevaliers de Montreux. Grâce à Jean de Montreux, l’un des plus puissants seigneurs de la région, il fut épargné par les terribles Écorcheurs qui avaient ravagé le Sundgau entre 1439 et 1444. Au milieu du XVe siècle, il fut partagé entre ses deux fils, Antoine et Frédéric. Le premier eut Bretagne, Fontaine, Foussemagne, Montreux-Jeune, Montreux-Vieux et Petit-Croix ; le second, les autres villages, Montreux-Château et la demeure seigneuriale restant partagés entre les deux frères.

    En 1497, après la mort de Frédéric sans héritier mâle, sa partie du fief de Montreux fut transmise à ses gendres, et par le jeu des héritages, les descendants de Louis de Reinach en devinrent les seigneurs sous le nom de Reinach-Montreux. L’autre partie du fief restée dans les mains des héritiers d’Antoine de Montreux jusqu’en 1547 fut vendue plusieurs fois avant de revenir finalement à une autre branche des Reinach.

    Avec la disparition de Philippe-Charles, la lignée des Reinach-Montreux s’éteignit définitivement en 1702. Comme sa fille Marie-Claire avait épousé son lointain cousin, François Joseph Ignace de Reinach-Foussemagne, les deux parties de l’ancien fief de Montreux furent ainsi réunies et le siège de la seigneurie se déplaça à Foussemagne dans la demeure seigneuriale qui existe encore aujourd’hui.

    Le château de Montreux est mentionné dans plusieurs écrits du XIIIe siècle. Les historiens s’accordent pour faire remonter sa construction au siècle précédent, après la constitution du comté de Ferrette (1125) et l’inféodation du domaine de Montreux au premier membre de la famille éponyme.

    Après avoir été le siège du pouvoir des chevaliers de Montreux puis des Reinach-Montreux pendant plus de cinq siècles, le château de Montreux se trouva à l’abandon et finit par s’écrouler vers 1750. Ses restes furent vendu comme Bien National en 1791 et le lieu servit de « carrière de pierres » pour construire les fondations des maisons à colombages du secteur.

    Le village de Montreux-Château possédait déjà un lieu de culte en 1352. En 1708, l’église qui se trouvait en face du château fut démolie pour en reconstruire une plus grande sur le même lieu. Paroisse autonome au moins depuis le milieu du XVIIe siècle, Montreux-Château semble avoir dépendu du rectorat de Montreux-Jeune et fait partie de l’évêché de Bâle depuis la fin du Moyen Âge. En 1782, comme de nombreuses autres paroisses du secteur, elle fut transférée à archevêché de Besançon. L’église actuelle de Montreux-Château a été consacrée le .

    Cunelières, qui faisait partie de la paroisse de Montreux-Jeune fut intégré par commodité à celle de Montreux-Château le , situation qui demeure aujourd’hui.

    Rien ne permet de dater la construction de la chapelle Sainte-Catherine. En se référant aux personnages dont elle abrite la sépulture, on peut affirmer qu’elle est antérieure à 1610. Deux pierres tombales armoriées y sont encore visibles : celle de Jean-Jacques de Reinach-Montreux et celle de son fils Jean-Rodolphe. Les restes d’au moins quatre autres personnages de cette famille y sont également conservés. On peut ainsi penser que les plaques funéraires dégradées par les burins de la Révolution évoquaient leur souvenir ou portaient leurs armoiries.

    En 2011, l’association du site médiéval de Montreux a entrepris les travaux de sauvegarde, de restauration et de mise en valeur de cette chapelle. Dans son voisinage immédiat, subsiste également la motte sur laquelle était édifié le château. L’une et l’autre sont classées à l’inventaire des monuments historiques depuis le .

    Après la défaite de 1871, Bismarck ayant exigé de conserver le contrôle de la ligne de partage des eaux entre Rhin et Rhône, la frontière mise en place par le traité de Francfort sépara administrativement et politiquement les trois Montreux.

    À partir de cette date, Montreux-Château connut un développement considérable dû à l’arrivée des personnels de la gare internationale nouvellement créée, des douaniers, des gendarmes ou des déclarants en douane et de leurs familles. Le retour de l’Alsace-Lorraine à la France en 1918 eut pour conséquence un reflux de ces populations et la disparition de nombreux commerces.

    Fort heureusement, ces dernières années, la commune a vu sa population à nouveau grossir de manière significative ; elle dépasse aujourd’hui largement le millier d’habitants.

    La commune a été décorée de la Croix de guerre 1914-1918[9].

    Héraldique

    Les armes de la commune se blasonnent ainsi :

    D'azur au château d'or sur une terrasse de sinople.

    Politique et administration

    Liste des maires

    La mairie de Montreux-Château.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 1999 mars 2001 Guy Edus    
    mars 2001 mars 2008 Serge Bohlinger    
    mars 2008 mai 2020 Laurent Conrad    
    mai 2020 En cours Philippe Crépin[10]    

    Budget et fiscalité 2015

    En 2015, le budget de la commune était constitué ainsi[11] :

    • total des produits de fonctionnement : 717 000 , soit 633  par habitant ;
    • total des charges de fonctionnement : 620 000 , soit 548  par habitant ;
    • total des ressources d’investissement : 226 000 , soit 199  par habitant ;
    • total des emplois d’investissement : 552 000 , soit 487  par habitant ;
    • endettement : 649 000 , soit 574  par habitant.

    Avec les taux de fiscalité suivants :

    • taxe d’habitation : 11,23 % ;
    • taxe foncière sur les propriétés bâties : 12,35 % ;
    • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 46,89 % ;
    • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
    • cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.

    Bien qu'elle ne soit pas chef-lieu de canton, la commune abrite néanmoins les administrations qu'on trouve habituellement dans les communes de ce statut, telles qu'un collège ou une trésorerie.

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[13].

    En 2018, la commune comptait 1 178 habitants[Note 3], en augmentation de 4,62 % par rapport à 2013 (Territoire de Belfort : −1,71 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    243231252276281288326285270
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    2502592783275959169671 0741 047
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 1101 2021 3179261 0311 054918761871
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    9178919421 0189279719211 1111 158
    2018 - - - - - - - -
    1 178--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[14] puis Insee à partir de 2006[15].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    Personnalités liées à la commune

    • Humbert-Nicolas-Adrien de Reinach-Montreux : Louis XIV passant un jour avec Mme de Maintenon la revue du régiment d’Alsace, commandé par le colonel de Reinach (plus tard maréchal de camp et mortellement blessé le d’un coup de mousqueton au siège de Barcelone après 48 années de service dans les armées du roi) s’écria : « Madame, voyez ici, Monsieur de Reinach. La famille me fournit plus d’officiers gentilshommes que toute la Basse-Bretagne qui est pourtant une de nos plus grande province» Joseph Wirth Les gloires militaires de l’Alsace Paris Société Française d’imprimerie et de librairie- vers 1900
    • Raymond Forni (1941-2008), homme politique, ancien président de l'Assemblée nationale et président du conseil régional de Franche-Comté, conseiller municipal de Montreux-Château de 1977 à 1983, a été inhumé dans le cimetière de la commune.

    Lieux et monuments

    L'église Notre-Dame-de-la-Paix.
    Lavoir.
    Salle communale.
    • Église Notre-Dame-de-la-Paix[16] et l'horloge et les quatre cloches[17].
    • Pierre tombale des seigneurs de Montreux.
    • Chapelle Sainte-Catherine[18].
    • Lavoir.
    • Salle communale.
    • Monument aux morts et plaque commémorative[19],[20].
    • Motte castrale[21].
    • Patrimoine industriel :
      • usine de produits chimiques (usine de colles), puis laiterie industrielle, puis conserverie (choucrouterie), puis usine de boissellerie, puis garage de réparation automobile, actuellement logement[22] ;
      • usine textile Crouzet (usine de dévidage)[23].

    Pour approfondir

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Belfort », sur insee.fr (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Dictionnaire topographique du département du Haut-Rhin - Georges Stoffel (1868)
    9. Communes décorées de la Croix de guerre 1914-1918
    10. élu en mai 2020 selon l'Est Républicain du 3 juin 2020
    11. « Les comptes de la commune »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?).
    12. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    13. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    14. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    15. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    16. Le patrimoine de la commune
    17. Montreux-Château - Eglise : L'horloge Mamias et les 4 cloches
    18. Le soutien de la Fondation du patrimoine à la restauration de la chapelle
    19. Monument aux morts
    20. Mémorial
    21. « Motte castrale », notice no PA00132866, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    22. « usine de produits chimiques (usine de colles), puis laiterie industrielle, puis conserverie (choucrouterie), puis usine de boissellerie, puis garage de réparation automobile, actuellement logement », notice no IA90000033, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    23. « usine textile Crouzet (usine de dévidage) », notice no IA90000032, base Mérimée, ministère français de la Culture.
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