Ranville-Breuillaud
Ranville-Breuillaud est une commune du Sud-Ouest de la France située dans le département de la Charente, en région Nouvelle-Aquitaine.
Ne doit pas être confondu avec Ranville.
Ranville-Breuillaud | |||||
Monument du jardin du Souvenir, du 19 mars 1962. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Nouvelle-Aquitaine | ||||
Département | Charente | ||||
Arrondissement | Confolens | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Cœur de Charente | ||||
Maire Mandat |
Karine Jeune 2020-2026 |
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Code postal | 16140 | ||||
Code commune | 16275 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Ranvillois | ||||
Population municipale |
175 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 14 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 54′ 11″ nord, 0° 06′ 58″ ouest | ||||
Altitude | Min. 84 m Max. 144 m |
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Superficie | 12,84 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de la Charente-Nord | ||||
Législatives | Troisième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Géolocalisation sur la carte : Charente
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Liens | |||||
Site web | http://www.ranville-breuillaud.fr/ | ||||
Géographie
Localisation et accès
Ranville-Breuillaud est une commune du Nord-Ouest du département de la Charente, limitrophe de la Charente-Maritime, située 10 km à l'ouest d'Aigre et 35 km au nord-ouest d'Angoulême. Elle est une des plus petites en surface du canton d'Aigre.
Le bourg est aussi à 15 km au nord de Rouillac, 16 km à l'est de Matha, 28 km au nord-est de Cognac, 31 km de Saint-Jean-d'Angély, et 62 km de Confolens, sa sous-préfecture depuis 2008[2].
À l'écart des grandes routes, la commune est au nord de la D 739, entre Aigre et Matha, qui passe à 2,5 km du bourg. La D 183 et la D 66 desservent la commune et le bourg[3].
Hameaux et lieux-dits
Les villages sont Ranville et Breuillaud et les hameaux Orfeuille à l'ouest, Lucheville, en limite avec Barbezières, Chez Negret, etc.[3].
Communes limitrophes
Géologie et relief
Géologiquement, la commune est dans le calcaire du Jurassique du Bassin aquitain, comme toute la moitié nord du département de la Charente. Le Kimméridgien occupe plus particulièrement la surface communale[4],[5],[6].
Le relief de la commune est celui d'une plaine à l'est et de bas plateaux à l'ouest. Le point culminant est à une altitude de 144 m, situé à Breuillaud. Le point le plus bas est à 84 m, situé sur la limite orientale au sud de la Brousse. Le bourg de Ranville est à 110 m d'altitude[3].
Hydrographie
Toute la commune est sur le bassin versant de la Charente. Une petite partie ouest est sur celui de l'Antenne, tandis que la grande partie orientale est sur celui de l'Aume.
Aucun cours d'eau ne traverse la commune[3].
Climat
Comme dans les trois quarts sud et ouest du département, le climat est océanique aquitain.
Urbanisme
Typologie
Ranville-Breuillaud est une commune rurale[Note 1],[7]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[8],[9]. La commune est en outre hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (98,9 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (98,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (88,3 %), zones agricoles hétérogènes (10,6 %), forêts (1,1 %)[12].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Ranville
Les formes anciennes de Ranville sont Aranvilla en 1254, Airanvilla [Quand ?][13], Ranvilla en 1302[14], Ramevilla, Romvilla [15]; celle de Breuillaud est Brolhau (non datée)[15].
Ranville est une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural ». Pour Albert Dauzat, le premier élément est un nom de personne d'origine germanique Rado, ce qui correspondrait à Radone villa, « domaine de Rado »[16]. L'évolution phonétique Rado- > Ran- ne va pas forcément de soi et est, en tout cas, indémontrable par les formes anciennes, c'est pourquoi Ernest Nègre suggère d'y voir l'anthroponyme germanique Aran, cité par Marie-Thérèse Morlet. L'aphérèse du [a] initial s'explique par la préposition à, dans « à Aranville » pris pour une redondance[17]. L'homographie avec Ranville (Calvados, Ranvilla 1066) est fortuite.
Les noms en -ville en Charente, plus fréquents entre Barbezieux et Châteauneuf, seraient liés à la distribution de terres à des colons francs après le VIe siècle en Aquitaine, comme au sud-est de Toulouse[18].
Breuillaud
Breuillaud est une mauvaise graphie pour Breuillot, diminutif de l'ancien français Breuil ou ancien occitan Brolh issu du gaulois brogilos qui signifie « bois »[16],[Note 2]. Le suffixe diminutif -ot a été altéré graphiquement d'après le suffixe français péjoratif -aud (cf. nigaud, etc.) issu des anthroponymes germaniques en -wald > -ald.
La paroisse de Breuillaud, créée commune en 1793, s'est appelée Le Breuillaud en 1801, avant d'être fusionnée à la commune de Ranville en 1845[19].
Microtoponymes
Le nom du hameau d'Orfeuille est attesté sous la forme occitane Orfolha en 1274. Il s'agit d'un hybride gallo-latin *are-fodicula, basé sur fodiculare « creuser »[20]. En effet, le type toponymique initial était *Arfolha (cf. Arfeuilles, Arpheuilles , etc.), altéré d'après latin aurum « or »[20]. La plupart de ces localités sont voisines de souterrains ou de cavités[20].
Histoire
Il a existé un camp antique à Orfeuille à l'emplacement où ont été construits la maison noble puis le château[21]. Sous l'Ancien Régime, ce fief a changé plusieurs fois de propriétaires, dont Foucaud de Saint-Martin, écuyer, au XVIIe siècle[22].
Jean Babin est le plus ancien seigneur de Ranville connu, vers la fin du XVIIe siècle, également propriétaire d'une partie du fief de Barbezières. Ranville dépendait de la haute justice de Marcillac[23].
Cette famille Babin était comme la famille Briand des gens de loi de la principauté de Marcillac. Elle avait acquis la noblesse en 1697. Jacques Babin, juge assesseur de la principauté, en fut le premier bénéficiaire. Son fils prit le titre de seigneur de Ranville et vint s'installer au logis, comme ses descendants.
En 1755, Pierre Babinet, écuyer, seigneur d'Auge, est devenu seigneur de Ranville par mariage[22],[Note 3].
Administration
Fiscalité
La fiscalité est d'un taux de 21,65 % sur le bâti, 43,52 % sur le non bâti, 12,50 % pour la taxe d'habitation et 7,97 % de taxe professionnelle(chiffres 2007).
La communauté de communes prélève 2,61 % sur le bâti, 6,06 % sur le non bâti, 1,09 % pour la taxe d'habitation et 1,45 % de taxe professionnelle.
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[25].
En 2018, la commune comptait 175 habitants[Note 4], en diminution de 6,91 % par rapport à 2013 (Charente : −0,48 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
Pyramide des âges
Remarque
Ranville absorbe le Breuillaud (199 habitants en 1831) en 1845[19].
Économie
Agriculture
L'agriculture est principalement céréalière. La viticulture occupe une partie de l'activité agricole. La commune est classée dans les Fins Bois, dans la zone d'appellation d'origine contrôlée du cognac[29].
Équipements, services et vie locale
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
L'église paroissiale Notre-Dame de Ranville date du XVe siècle. Elle est à un vaisseau et présente des décors de sculpture avec la représentation d'un blason[31].
- L'église Notre-Dame.
- Croix monumentale de 1828, à Breuillaud[32].
Patrimoine civil
Le logis de Ranville serait du XVIIIe siècle, construit sur des fondations plus anciennes et une dépendance est datée de 1777. Il est formé d'un corps de logis à un étage couvert de tuiles encadré de pavillons rectangulaires coiffés d'un haut toit d'ardoises. L'avant-cour est entourée de murs aux angles marqués l'un d'un pigeonnier, l'autre d'une tourelle ronde de même dimensions[23],[33].
Le château d'Orfeuille a été ajouté au XIXe siècle à une maison noble du XVIIIe siècle qui possédait enclos, jardin et pigeonnier[21].
- Pompe sur puits.
- Monument à Breuillaud daté 1880.
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Avant les repeuplements du XVe siècle à la suite des ravages de la guerre de Cent Ans en Aquitaine, Angoumois et Saintonge étaient en langue d'oc et la toponymie dans les Charentes en garde de nombreuses traces.
- Un membre de la famille Babinet était M. Babinet de Rencogne, archiviste du département de la Charente, de Gourville.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
- Site habitants.fr, « Les gentilés de Charente », (consulté le )
- Distances orthodromiques prises sous ACME Mapper
- Carte IGN sous Géoportail
- Carte du BRGM sous Géoportail
- Visualisateur Infoterre, site du BRGM
- [PDF] BRGM, « Notice de la feuille d'Aulnay », sur Infoterre, (consulté le )
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- Jean Nanglard, Pouillé historique du diocèse d'Angoulême, t. III, Angoulême, imprimerie Despujols, , 582 p., p. 324
- Jean Nanglard, Livre des fiefs de Guillaume de Blaye, évêque d'Angoulême [« Liber feodorum »], t. 5, Société archéologique et historique de la Charente, (1re éd. 1273), 404 p. (lire en ligne), p. 133
- Bulletin de la Société archéologique et historique de la Charente, , p. 333
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, (1re éd. 1963), 738 p. (ISBN 2-85023-076-6), p. 113,557.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, vol. 2 : Formations non-romanes ; formations dialectales, Genève, Librairie Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 194), , 676 p. (ISBN 978-2-600-00133-5, lire en ligne), p. 946.
- Michel Rouche, L'Aquitaine des Wisigoths aux Arabes (418-781), t. 2, Jean Touzot, , 776 p. (présentation en ligne), p. 135-136, fig.18
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 26
- « Château d'Orfeuille », notice no IA00040850, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 278-279
- Association Promotion Patrimoine, Philippe Floris (dir.) et Pascal Talon (dir.), Châteaux, manoirs et logis : La Charente, Éditions Patrimoines & Médias, , 499 p. (ISBN 978-2-910137-05-2 et 2-910137-05-8, présentation en ligne), p. 51
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Evolution et structure de la population à Ranville-Breuillaud en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le )
- « Résultats du recensement de la population de la Charente en 2007 » [archive du ], sur le site de l'Insee (consulté le )
- « Décret n° 2009-1146 relatif à l'AOC Cognac », sur legifrance, (consulté le )
- Site de l'inspection académique de la Charente, « Annuaire des écoles » (consulté le )
- « Église paroissiale Notre-Dame », notice no IA00040847, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Croix monumentale », notice no IA00040848, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Logis de Ranville », notice no IA00040849, base Mérimée, ministère français de la Culture
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ranville-Breuillaud sur le site de l'Institut géographique national (archive)
- Catillus Carol, « Ranville-Breuillaud », (consulté le )
- « Ranville-Breuillaud », base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Ranville-Breuillaud », base Palissy, ministère français de la Culture
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