Pluméliau

Pluméliau [plymeljo] est une ancienne commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne.

Pluméliau

La chapelle Saint-Nicolas-des-Eaux.

Blason
Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Morbihan
Arrondissement Pontivy
Intercommunalité Centre Morbihan Communauté
Code postal 56930
Code commune 56173
Démographie
Gentilé Plumélois, Pluméloise
Population 3 624 hab. (2016 )
Densité 54 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 57′ 30″ nord, 2° 58′ 20″ ouest
Altitude Min. 33 m
Max. 152 m
Superficie 67,72 km2
Élections
Départementales Pontivy
Historique
Date de fusion
Commune(s) d'intégration Pluméliau-Bieuzy
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Morbihan
Pluméliau
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Pluméliau
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Pluméliau
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Pluméliau

    Géographie

    Localisation

    Plan de la commune.

    Hydrographie

    Le Blavet à Saint-Nicolas-des-Eaux.

    Villages, hameaux, lieux-dits, écarts

    (liste non exhaustive)

    Saint-Nicolas des Eaux - Port-Arthur - Cosquer - Goahlan - Kermaniec - Kerninio - du Pont - Talvern - Sarrouet - Talhouet.

    Toponymie

    Le nom de la localité est mentionné sous les formes Ploemelieu en 1427 ; Ploemeliau en 1448 ; Ploemilliau en 1464 ; Plomeliau en 1477 ; Plomelliau en 1481 ; Ploemiliau en 1513 ; Plumeliau en 1536[1].

    Pluméliau, Pluniav en breton, se décompose en Plou (la terre, la paroisse, le terroir) et Meliav, saint ou, plus probablement, chef breton dont c'était le territoire[réf. nécessaire].

    Histoire

    Antiquité

    Aucune preuve archéologique n'est venue à ce jour attester le séjour des Celtes sur le territoire de la commune. De la présence des Romains subsiste des tronçons de la voie romaine passant par Kermaniec, Tyavel et Kerninio en venant de Castennec.

    Moyen-Âge

    Les Bretons prirent possession de la région au VIe siècle y introdusent leur langue et leurs coutumes. Un de leurs chefs sera élevé à la sainteté et verra son culte se développer à travers la Bretagne et aura un sanctuaire à sa dévotion à Pluméliau. Il s'agit de saint Miliau connu aujourd'hui sous la graphie de saint Méliau, comte de Cornouaille, assassiné en 531.

    Pluméliau était autrefois une paroisse remontant au VIe siècle à l'époque de saint Méliau et comprenant l'actuelle commune de Pluméliau avec sa Trève de Saint-Nicolas-des-Eaux, Remungol, Moustoir-Remungol, elle était rattachée au doyenné de Porhoët.

    Au Xe siècle, la Bretagne est envahie par les Normands qui ravagèrent tout sur leur passage

    En 1120, l'abbaye Saint-Florent de Saumur, reçoit de Hervé, fils de Jagu, les terres de Saint-Nicolas-des-Eaux, ainsi que le tiers de sa dîme, la dîme de la vigne, du verger et du marché de Pluméliau, un moulin avec sa terre entourée d'eau de l'assentiment de son épouse, dame Orguen. Il ne fut pas le seul donateur puisqu'un fils d'Audren, prénommé Eudon offrit aux religieux, une parcelle du cimetière. Les deux donateurs autorisant les moines à prélever dans leur bois, autant qu'il leur faudra pour construire les bâtiments du prieuré, le logis de l'abbé et le bois nécessaire au chauffage et au fonctionnement du four à pain, exception faîte des bois du Plessis et de Bannalec-des-Fez. Ils y ajoutèrent des pâturages, taillis et pailles. Don fait au cloître du prieuré Saint-Martin de Josselin en présence de Pierre de Gualon, évêque de Léon, les moines Anger et Brient, religieux de Saint-Florent de Saumur, maître Arscoët de Noyal. L'évêque de Vannes : Morvan, l'archidiacre Raoul, le chapitre de Vannes et les prêtres de Pluméliau, Guinguen et Rialen concèdent le soin des âmes et les droits casuels au même moment pour la fondation de ce prieuré, à la dite abbaye.

    Époque moderne

    Au mois de janvier 1608, la terre fut si gelée que les bêtes et les hommes ne pouvaient marcher sur le sol[2].

    Révolution française

    Le , une foule de paysans attaqua les patriotes dans le bourg de Pluméliau et un détachement de la garde nationale de Pontivy est battu par des paysans insurgés[3].

    Un des prêtres réfractaires de la commune fut tué par des soldats en 1796.

    Le XIXe siècle

    La Belle Époque

    Un rapport de gendarmerie de écrit : « Toute la population de Pluméliau, sauf une dizaine de personnes, ne parle que le breton et de tout temps les prédications se font en breton »[4].

    La Première Guerre mondiale

    Le monument aux morts de Pluméliau, inauguré le et œuvre du sculpteur Henri Gouzien[Note 1] , porte les noms de 283 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale[5].

    L'Entre-deux-guerres

    La Seconde Guerre mondiale

    Le monument aux morts de Pluméliau porte les noms de 41 personnes mortes pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale[5].

    Le Jean Kessler et Maurice Devillers[6], deux résistants FTPF sont abattus par les Allemands près de l'étang de La Boulaye alors qu'ils tentaient de s'enfuir après avoir combattu[7].

    Le , des maquisards FTPF de Pluméliau tuèrent une quinzaine de soldats allemands et cosaques en bénéficiant de l'effet de surprise. Ils perdirent toutefois un homme lors de ce combat : Eugène Le Mézo[8].

    Le , des résistants appartenant à trois sections (90 hommes) de la 4e compagnie FTPF du Morbihan, commandées par le capitaine Bernard (Alphonse Le Cunff) sont encerclées par des troupes allemandes (300 soldats) autour des lieux-dits Kervernen, Kergant et Kerhudé[9]. Le combat est particulièrement sanglant et pendant ces combats, 36 résistants sont tués et 25 faits prisonniers[10], emprisonnés et torturés à Locminé dans les sous-sols de l'école des filles avant d'être pour la plupart exécutés à Colpo au lieu-dit Botsegalo où se trouve une stèle érigée en leur mémoire[7].

    Pluméliau-Bieuzy Le , des troupes cosaques abattent François Hémon et Henri Lancelot[11] au lieu-dit le Rhun[7]. Neuf résistants (Jacques Brouiller, Gustave Clero, Charles Flament, Jean Jamet (lieutenant de gendarmerie originaire de Lanvénégen), Mathieu Donnart (ingénieur, chef de l'Armée Secrète dans le Finistère), François Le Mouée, François Loscun, René Philippeau, Georges Willard), sont fusillés à Pluméliau le [12].

    Le général De Gaulle vint à Pluméliau présider l'inauguration du monument élevé à la mémoire des martyrs de la Résistance[13].

    La guerre d'Indochine

    Le monument aux morts de Pluméliau porte les noms de deux soldats morts pour la France pendant la Guerre d'Indochine : Jean Doré, chevalier de la Légion d'honneur; décoré de la Croix de guerre et de la Médaille de la Résistance, mort des suites de ses blessures le à Hanoï, et Jean Le Roy, tué à l'ennemi le lors de la Bataille de Diên Biên Phu[5].

    Le XXIe siècle

    La commune fusionne avec la commune de Bieuzy au sein de la commune nouvelle de Pluméliau-Bieuzy le [14].

    Politique et administration

    Religieuse

    • 1120 - Guiguen et Rialen, prêtres[15].
    • 1796 - Joseph Le Turnier, prêtre massacré par les révolutionnaires.

    Civile sous l'Ancien Régime

    • Seigneurie de Kerveno: (« D'azur à dix étoiles d'argent, 4, 3, 2, 1 » la plus importante de la paroisse.
    • Seigneurie de Bod-er-Béren ;
    • Seigneurie de Kerascoët ;
    • Seigneurie de Kerguh ;
    • Seigneurie de Kersparlec ;
    • Seigneurie de Kerven ;
    • Seigneurie Saint-Thomas ;
    • Seigneurie de Sarrouet ;
    • Seigneurie de Talvern.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
     ? 1945 Henri Gillet    
    1970 mars 1983 Mathurin Onno   Industriel
    mars 1983 mars 2008 Jean Le Bec DVG puis PS Instituteur
    Conseiller général (1979-1994)
    Conseiller régional (1992-1998)
    mars 2008 mars 2014 Daniel Kerbart PS Professeur des écoles
    mars 2014 31 décembre 2018 Benoît Quéro[16] DVD-LR[17] Vétérinaire
    Conseiller départemental (depuis 2015)
    Vice-président de Centre Morbihan Communauté

    La création de la commune nouvelle de Pluméliau-Bieuzy entraîne la disparition du poste de maire de Pluméliau.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[19].

    En 2016, la commune comptait 3 624 habitants[Note 2], en augmentation de 0,61 % par rapport à 2011 (Morbihan : +2,32 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    3 4323 2543 0833 7693 7374 0764 2004 3564 350
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    4 9964 2864 3964 1624 3614 2664 4924 5484 603
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    4 6654 7684 7474 5874 6854 7224 6384 6544 052
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    3 8603 7533 5243 2163 1523 0913 4143 4593 505
    2013 2016 - - - - - - -
    3 5943 624-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Patrimoine naturel

    Patrimoine religieux

    Patrimoine civil

    • Château de Kerveno, (démoli, seules les douves subsistent), il était entre La Motte et Kerrio-Kerveno etensuite fut érigé en marquisat en 1624, au profit de la Maison de Kerveno. La seigneurie passa par alliance à la Maison de Roger de Crévy.
    • Manoir de Kerascouët du XVIe siècle autrefois propriété de la famille Prévost.
    • Manoir de la Villeneuve ou Ville-Neuve et encore Ville-Nelle fut en 1286 à Alain VI de Rohan. Le frère de ce dernier, Geoffroy de Rohan fit l'acquisition de plusieurs terres en 1287 et 1296 ; arès avoir été reconstruit en 1560, il fut incendié, il n'en reste plus rien aujourd'hui que deux parties annexes: le four et le puits.
    • Jolie fontaine jouxtant la chapelle Saint-Nicodème.
    • La stèle du Rodu : une stèle commémorative[12] a été inaugurée par le général de Gaulle le au Rodu en Pluméliau, en l'honneur de résistants détenus à la prison de Pontivy et fusillés par les Allemands : Mathieu Donnart, commandant des FFI du Finistère, Jean-Louis Jamet, lieutenant de gendarmerie à Quimperlé, François Loscun et René Philippeau arrêtés le , les parachutistes Georges Willard[23], Jacques Brouiller et Charles Flament, les résistants François Le Mouée et Gustave Cléro.

    Personnalités liées à la commune

    • Mathieu Donnart, né le à Landerneau et mort le à Pluméliau, fut, sous le pseudonyme de Colonel Le Poussin, un cadre de la Résistance dans le Finistère.
    • Louis Calan : chef chouan local, né à Saint-Nicolas-des-Eaux, commune de Pluméliau;
    • Alexandre Guillome dit « le grand Alexandre », chef chouan local.

    Blasonnement

    Les armoiries de Pluméliau se blasonnent ainsi :

    D'azur à l'épée haute d'argent garnie d'or, accompagnée de sept roses d'or aboutées et ordonnées en cercle et brochant sur la lame (en orle).

    Bibliographie

    • Dom Morice, et Dom Taillandier Histoire civile et ecclésisatique de Bretagne , Vve Delaguette 1750-1756, 2 vol in-fol°. Ainsi que les pièces et additions par son suiveur Dom Taillandier publiées en 20 vol in-8° à Guingamp de 1835 à 1839 chez Benjamin Jollivet.
    • Charles Floquet, Pluméliau au cours des siècles.
    • Étienne Huchet, Mémoires d'un siècle, Plumelieu, (autobiographie), 1998, 79 p., (Archives d'I&V - 2 J 842).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Henri Gouzien, né en 1889 à Keryado (Morbihan).
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.

    Références

    1. « Étymologie et Histoire de Plumeliau », sur infobretagne.com (consulté le )[source insuffisante].
    2. Registre des baptêmes, mariages et sépultures
    3. Jean Rohou, "Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)", éditions Dialogues, Brest, 2012, (ISBN 978-2-918135-37-1)
    4. Fanch Broudic, L'interdiction du breton en 1902, Coop Breizh, (ISBN 2-909924-78-5)
    5. </ « Pluméliau », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
    6. « Pluméliau : monument commémoratif de la Boulaye (relevé n°37376) », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
    7. http://www.lesamisdelaresistancedumorbihan.com/styled-9/page235/index.html « Copie archivée » (version du 25 décembre 2013 sur l'Internet Archive)
    8. Joseph Oliviéro, Christian Perron et Yannick Perron, "Résistances et maquis en centre Bretagne", Liv'éditions, 1997, (ISBN 2-910781-56-9)
    9. « http://www.lesamisdelaresistancedumorbihan.com/resources/ami-14.pdf »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
    10. « Pluméliau : monument commémoratif de Saint-Nicolas-des-Eaux (relevé n°55880) », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
    11. « Pluméliau : monument commémoratif du Rhun (relevé n°67563) », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
    12. « Pluméliau : monument commémoratif du Rodu (relevé n°37245) », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
    13. Philippe Camby, "La Libération de la Bretagne", éditions Ouest-France, 1980.
    14. Recueil des actes administratifs du Morbihan, sur morbihan.gouv.fr (édition du 1er décembre, pages 13 -14)
    15. Charte de fondation du Prieuré Saint-Nicolas de Castennec, Dom Morice. Pr. I. 430
    16. « Municipales à Pluméliau. Benoît Quéro est le nouveau maire de la commune », Ouest-France, 31 mars 2014.
    17. http://www.politiquemania.com/forum/elections-senatoriales-2017-f47/elections-senatoriales-2017-morbihan-t6076.html
    18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
    22. Le Télégramme du 27 février 2010
    23. francaislibres.net WILLARD
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