Pierre Frotier

Pierre Frotier, baron de Preuilly, (av.1390-1459), seigneur de Saint-Faziol en Pouffonds (Deux-Sèvres), Melzéart en Paizay-le-Tort (Deux-Sèvres) et de Miserit en Chail (Deux-Sèvres), baron de Preuilly (Indre-et-Loire) et du Blanc (Indre), était écuyer du roi Charles VI en 1418, grand maître de l'écurie du roi Charles VII en 1422, puis sénéchal du Poitou en 1424. Éloigné de la Cour en 1425, il est rétabli en 1444 en tant que chambellan et confident du roi Charles VII. Le , il commande le défilé de la Libération de Rouen contre les Anglais, à la tête de 600 hommes d'armes, sous l'autorité du roi.

Pour les autres membres de la famille, voir Famille Frotier.

Armes de la famille Frotier

Origine

Bernard Chérin (1718-1785)[1] écrivait le , au sujet des honneurs de la cour accordés à cette famille : Frotier, barons de Preuilly, seigneurs de La Messelière, de Perray, de La Coste et de Fougeré, appelés marquis et comtes de La Messelière et de La Coste, porte : d'argent à un pal de gueules accosté de 10 losanges de même posés 2.2.1 de chaque côté. L'origine de cette ancienne noblesse n'a pas encore été découverte avec certitude, il y a cependant quelqu'apparence qu'elle est venue du Languedoc où ce nom était connu dès l'an 1202, que vivait Pierre Frotier, évêque de Lodève, et qu'elle a passé ensuite en Poitou et en Saintonge (Fin de citation).

Deux frères, Guillaume et Sicard Frotier prêtent serment au roi de France avec les chevaliers nobles de Cordes, (Tarn), en 1242. Bertrand Frotier est capitaine de la compagnie d'Arnaud de Béarn, comte de Foix, en 1379. Robert Frotier est capitaine du château de Paulin, en Albigeois pour le roi de France en 1412[2].

En pays de Melle (Deux-Sèvres), les Frotier sont connus comme chevaliers depuis le XIIe siècle. Un Pierre Frotier, originaire de Melle, est mentionné pour avoir accompagné Alphonse, comte de Poitiers afin de rejoindre en 1249 le roi Saint-Louis à la Croisade entamée en 1248[3].

Pierre Frotier est le fils de Jean Frotier, dit le jeune, seigneur de Saint-Faziol, Boivinet, Miserit, Melzéart, Puy-Bourassier, etc.

Jean Frotier avait reçu en don du roi Charles VI en 1383 une maison sise rue Saint-Martin à Paris[4]. Premier écuyer et sommelier du comte de Valois, futur duc d'Orléans, frère du roi Charles VI, en 1393[5], il est cité dans les aveux rendus à Melle par Jean de Clervaux[6], le et par Aimery de Cousdun, le . Il en fit lui-même aveu à Melle, pour ses fiefs de Melzéart et Miserit, le [7] et il est mort en 1416. Jean Frotier avait épousé avant 1390, Jeanne Cléret, dame de Fontenille, (Deux-Sèvres), fille de Jean Cléret, seigneur d'Ardilleux (Deux Sèvres) et d'Alix de Saint-Julien. Ils sont tous deux ancêtres des branches subsistantes de la famille Frotier[8].

Blason et devise de la famille Frotier

Depuis le Moyen Âge, les armes de la famille Frotier portent d'argent à un pal de gueules accosté de 10 losanges du même, 5 à dextre et 5 à senestre posés 2-2-1.. Sa devise est Nul ne s'y frotte[9].

Contexte historique

La vie et la carrière de Pierre Frotier se situent dans un contexte historique dont le moins que l'on puisse dire est qu'il est violent et profondément agité.

L'action s'exerce en pleine guerre de succession entre le Royaume d'Angleterre et le Royaume de France, au cours de la guerre de Cent Ans, opposant de 1337 à 1453 la dynastie des Plantagenêts et celle des Valois. Cette guerre sera cruellement doublée d'une guerre civile, la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, qui s'achèvera par le traité d'Arras (1435).

On peut tenter de résumer la situation en indiquant que les Anglais envahissent la France en revendiquant la succession du roi de France, Charles VI. Le roi est incapable de régner, car il est devenu fou. Il est relayé par un conseil de régence auquel participent son frère cadet, le duc Louis Ier d'Orléans, et son cousin apanagé, Jean sans Peur, duc de Bourgogne, futur allié des Anglais. Chacun de ces deux protagonistes revendique le pouvoir. Le frère du roi noue des intrigues, cependant que Jean sans Peur règne en maître à Paris où il entretient une nombreuse suite armée.

Louis Ier d'Orléans, frère du roi, prend l'initiative d'évincer les Bourguignons du Conseil de Régence, dans le but d' éliminer son cousin des chemins du pouvoir. Jean sans Peur, voyant le pouvoir lui échapper, le fait assassiner dans la nuit du dans la rue Vieille du Temple à Paris. Identifié comme l'instigateur de l'attentat, il s'enfuit de Paris, mais il revient en revendiquant haut et fort la légitimité salutaire pour le royaume de l'assassinat de son cousin[10]. Cet attentat entraîne la guerre civile entre les Bourguignons et les partisans de feu le duc d'Orléans regroupés au sein du parti d'Armagnac, sous l'autorité du comte Bernard d'Armagnac.

Tant les Anglais aux ordres du roi Henri V que les Bourguignons du duc Jean sans Peur vont tenter de succéder au roi Charles VI défaillant, en éliminant par tous les moyens son fils, le Dauphin Charles, comte de Ponthieu et duc de Berry, dernier descendant mâle survivant de la dynastie de Valois.

Dans la nuit du , les Bourguignons, aux ordres de Jean sans Peur, menés par le tueur Capeluche, envahissent Paris et tentent de capturer le jeune dauphin de France, qui réside dans une annexe de l'hôtel Saint-Pol, en plein quartier du Marais. Le futur roi Charles VII, alors âgé de quinze ans, réussit à s'enfuir de Paris et se réfugie à Bourges, fief de son duché de Berry, aidé par quelques officiers de la couronne, dont Pierre Frotier fait partie. Au cours de cette invasion, les Bourguignons massacrent plus de cinq cents Parisiens qualifiés d'Armagnacs[11].

Le , à l'initiative des Bourguignons, Charles, dauphin de France et Jean-sans-Peur, duc de Bourgogne, se réunissent à Pouilly-le-Fort pour ratifier un traité d'alliance contre les Anglais, connu sous le nom de traité du Ponceau. Ils se donnent rendez-vous à Montereau pour parfaire ce traité.

La deuxième rencontre entre les deux clans ennemis a lieu le sur le pont de Montereau. Les deux cousins ont limité leur assistance à dix hommes armés, et, selon les historiens, l'entrevue est très houleuse : le dauphin Charles reprocherait à son cousin de conserver son alliance avec l'ennemi anglais et de continuer les combats contre les Armagnacs, en dépit du traité provisoire signé le . Jean-sans-Peur répliquerait avec colère qu'« il n'avait fait autre chose que ce qu'il devait faire »[12]. De part et d'autre, les deux camps brandissent leurs épées, le dauphin est écarté de la scène et cela aboutit à la mort brutale de Jean-sans-Peur, que les historiens qualifient d'assassinat. Il reste encore à savoir si cet acte était prémédité comme le fut 12 ans plus tôt l'assassinat de Louis d'Orléans par les séides de Jean-sans-Peur. Rien ne permet de départager les appréciations des chroniqueurs Armagnacs et Bourguignons[13].

Le père Anselme, dans son Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France..., publiée à Paris en 1733[14] signale que Pierre Frotier avait participé au Traité du Ponceau[15], qu'il est présent à l'entrevue de Montereau et qu'il assiste ainsi à la fin tragique du duc de Bourgogne. Le procès qui fut intenté au dauphin Charles de Ponthieu et à ses conseillers, n'aboutit jamais et n'a pas permis, historiquement, d'établir la preuve d'une quelconque préméditation dans l'altercation qui aboutit à la mort de Jean sans Peur.

Biographie

Famille

Pierre Frotier, né avant 1390, est le fils aîné du chevalier Jean Frotier (†1416), seigneur de Melzéart et de Jeanne Cléret, dame de Fontenille, fille de Jean Cléret d'Ardilleux, seigneur de Saint-Julien l'Ars et d'Alix de Saint-Julien.

Il épouse le , Marguerite de Preuilly, fille de Gilles, baron de Preuilly (†1412), et de Marguerite de Naillac du Blanc (1385-1421). Leur fils, Prégent Frotier (†1497), vicomte de Montbas, baron d'Azay-le-Féron, baron du Blanc, seigneur de Melzéart, est l'auteur de la première branche aînée, éteinte en ligne masculine à la deuxième génération.

Le frère cadet de Pierre Frotier, Colin Frotier, (†1459), épouse Isabeau Jeanne d'Usseau, héritière de La Messelière. Leur postérité, toujours subsistante, est mentionnée à l'article de la Famille Frotier.

Au service du roi Charles VI et du dauphin Charles de Ponthieu

En succédant à son père, le chevalier Jean Frotier, premier écuyer au service du duc d'Orléans, frère cadet du roi Charles VI, assassiné en 1407 par Jean-sans-Peur, le chevalier Pierre Frotier prend résolument parti pour le clan d'Armagnac. Il passe au service du roi Charles VI, plus particulièrement chargé de la protection rapprochée du dauphin de France, Charles de Ponthieu, en qualité d'Écuyer. Il sera par la suite nommé maître de l'écurie du futur roi Charles VII à Bourges[16].

Le chevalier Pierre Frotier commandera à Bourges la compagnie des deux-cents hommes d'armes,qu'il a recrutés en Poitou et en Limousin, à ses dépens, chargée de la protection du dernier fils vivant du roi Charles VI, héritier du trône[17]. Il fait partie des officiers de la couronne de France, désignés par le roi Charles VI pour prendre en charge les intérêts du dauphin Charles de Ponthieu, dont la survie conditionne celle de la dynastie directe de Valois, face aux menaces des Anglais et de leurs alliés bourguignons.

Hôtel Saint-Pol à Paris : La défense du dauphin et le refuge à Bourges, capitale du duché de Berry

  • 1418- Pierre Frotier contribue à protéger la vie du dauphin, adolescent alors âgé de 15 ans, lors de l'invasion de Paris, en pleine nuit, le , par les spadassins Bourguignons aux ordres de Jean sans Peur et de l'intrusion du bourreau Capeluche et de ses tueurs dans les parages de l' hôtel Saint-Pol où résidait la famille royale.

Délivré de Paris, mis à feu et à sang par les gens du duc de Bourgogne, le dauphin fixe sa résidence à Bourges, capitale de son Duché de Berry[18], et il se proclame régent du royaume de France, sous la protection de la garde rapprochée de la Compagnie de 120, puis de 200 hommes d'armes commandée par Pierre Frotier. Par dérision, les chroniqueurs anglais et bourguignons, vont désigner le dauphin sous le sobriquet de « roi de Bourges » et traiter ses conseillers d'« aventuriers sans scrupules ».

Montereau - Frotier, commandant la garde rapprochée du Dauphin, est impliqué dans la mort tragique de Jean-sans-Peur
  • 1419- Le duc Jean sans Peur va tenter en vain de rapatrier le dauphin à Paris pour mieux l'éliminer. Malgré son jeune âge ¬– ¬il n'a que 16 ans ! ¬–¬ le futur Charles VII, bien épaulé par ses conseillers, va refuser de se soumettre et il assume son autorité en obligeant son cousin à négocier une alliance contre les Anglais. Pierre Frotier, à la tête de sa garde rapprochée de deux-cents hommes d'armes, va accompagner le dauphin. Il appose sa signature et son sceau au traité du Ponceau et il prête le serment solennel sur les saints Évangiles d'en respecter les termes, à l'instar de l'ensemble des conseillers représentant le dauphin Charles de France et le duc de Bourgogne[19].

Un traité définitif est prévu à Montereau, fief royal où s'est transporté le dauphin sous la protection de la garde armée de Pierre Frotier. La rencontre se solde par la mort tragique de Jean sans Peur.

La mort du duc Jean-sans-Peur, considérée comme un assassinat par les Bourguignons, survenue sur le pont de Montereau le , est imputée à Pierre Frotier, comme aux autres conseillers attachés au dauphin de France[20].

Nonobstant le Traité de Troyes : l'avènement du roi Charles VII - Frotier est nommé sénéchal du Poitou

  • 1420- Le Traité de Troyes du entraine le déshéritement du dauphin Charles au profit du roi d'Angleterre Henri V, désormais seul héritier du trône de France aux yeux des Anglais et de leurs alliés Bourguignons. Le dauphin Charles de Ponthieu récuse le traité et se déclare seul héritier légitime de la couronne de France.[21].Les Anglais et les Bourguignons n'ayant pas réussi à éliminer l'héritier légitime du royaume de France par la force, viennent d'obtenir son déshéritement par ses propres parents, Charles VI et Isabeau de Bavière, par le biais d'une voie diplomatique tortueuse. Charles VII, appuyé par ses conseillers, dont fait partie Pierre Frotier, devra combattre l'épée à la main pour recouvrer le trône du royaume de France, usurpé par le roi d'Angleterre avec la complicité du duc de Bourgogne.
  • 1422- Peu après la mort de Charles VI survenue en 1422, le dauphin se proclame roi de France sous le nom de Charles VII.
  • 1424- Le roi Charles VII nomme Pierre Frotier sénéchal du Poitou, le [22].

Pierre Frotier, conseiller du roi Charles VII, est bien placé en tant que favori. Il participe régulièrement au Conseil du roi à Bourges. Son avenir semble assuré.

La disgrâce des premiers conseillers du roi Charles VII

Mais, en , un événement extérieur va modifier profondément son destin. Le comte de Richemont, futur duc de Bretagne, fut prisonnier des Anglais à la bataille d'Azincourt. Mais une fois libéré, il avait cru devoir passer à l'ennemi. Après avoir épousé le , Marguerite de Bourgogne, fille de Jean sans Peur, il s'est allié au duc de Bourgogne et aux Anglais. Mais devant la menace anglaise, il négocie une alliance avec le roi Charles VII et il vient de se rallier à la France en faisant face aux troupes Anglaises qui ont envahi la Normandie. Il obtient par ce biais du roi de France le titre et les fonctions de connétable de France.

Tour de Melzéart

Cette désignation s'accompagne du renvoi des conseillers du royaume de France.Ils s'étaient toujours opposés aux Bourguignons, avaient sauvé le dauphin des griffes de ses adversaires et avaient assisté, sinon participé, à l'attentat de Montereau. Leur renvoi était la condition sine qua non exigée par le duc duc Philippe le Bon de Bourgogne, beau-frère du comte de Richemont, en représailles de l'assassinat de son père, Jean sans Peur[23] : le roi Charles VII va donc sacrifier ses fidèles conseillers à la raison d'État et les licencier, tout en protestant de son indéfectible amitié envers ceux qui l'avaient porté au pouvoir et soutenu dans les épreuves[24].

  • 1425- Pierre Frotier est disgracié en 1425, malgré quelques tentatives de résistance organisées par Jean Louvet, président de Provence, après qu’Arthur de Richemont, assisté de divers personnages délégués par le duc de Bourgogne, ait reçu à Chinon en grande pompe l'épée de connétable et fait hommage au roi Charles VII[25]. Les conseillers, Jean Louvet, Tanneguy III du Chastel, Guillaume d'Avaugour et Pierre Frotier, sont définitivement écartés du pouvoir[26]- Remplacé par Pierre II de Giac, ancien sujet du duc de Bourgogne rallié au roi Charles VII, Pierre Frotier se retire dans son fief de Melzéart, dans le château de la famille Frotier situé à Paizay-le-Tort (Deux-Sèvres), aujourd'hui en ruines[27]. Il ne restait plus que la tour de Melzéart au début du XXe siècle.
  • 1429- Depuis sa résidence de Melzéart, Pierre Frotier ne prendra ainsi aucune part à l'épopée de Jeanne d'Arc qui se termine tragiquement en 1431. Les historiens ne mentionnent pas sa présence au sacre du roi Charles VII à Reims, le . Pourtant, le chevalier Pierre Frotier et les premiers conseillers du roi Charles VII auraient amplement mérité d'y assister pour avoir sauvé la vie du dauphin de France et assuré la survie de la dynastie de Valois.

Le Traité d'Arras

  • 1435- Le traité d'Arras, du (ratifié le 10 décembre par le roi Charles VII), met fin à la guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons. Parmi les clauses du traité, les Bourguignons font obligation au roi Charles VII « de faire toutes diligences possibles pour faire appréhender ses anciens conseillers qui étaient présents à Montereau en 1419, pour être punis en corps et en biens...et de les bannir, sans grâce ni rappel, avec confiscation de tous leurs biens ». Olivier de La Marche, chroniqueur bourguignon, indique dans ses Mémoires que le duc de Bourgogne désigne expressément Pierre Frotier parmi les anciens conseillers à sanctionner. Charles VII ne donne pas suite à ces clauses et conserve toute sa confiance et son amitié envers ses fidèles conseillers qui l'ont protégé, entre 1518 et 1524, contre les multiples manœuvres guerrières et diplomatiques des Bourguignons alliés des Anglais.

La Praguerie

  • 1440- Pierre Frotier refuse de s'allier aux féodaux qui complotent contre le roi Charles VII, à l'instigation du dauphin Louis, futur Louis XI, dans ce que l'on a nommé la Praguerie et il accorde tout son soutien à son souverain.

Le retour en grâce

  • 1444- soit après 19 ans d'exil, Pierre Frotier est rétabli à la cour avec tous les honneurs que lui accorde son rang : il devient conseiller et chambellan du roi.
  • 1450- Pour marquer toute son estime à son fidèle conseiller, Charles VII lui confie le tutorat et l'éducation de la princesse Jeanne de Valois (1448-1478), à l'âge de deux ans ans. Elle est orpheline d'Agnès Sorel, morte le . La princesse, légitimée officiellement par le souverain, son père naturel, comme le furent ses deux sœurs, les princesses Marie de Valois et Charlotte de Valois, est élevée au château de Preuilly. Elle va épouser en 1461 Antoine de Bueil, compagnon d'armes de Louis XI, d'où une nombreuse descendance en ligne féminine encore subsistante.

L'heure de gloire : Pierre Frotier à la tête du grand défilé de la libération de Rouen, en compagnie du roi Charles VII- 10 novembre 1449-

  • 1449- Pierre Frotier, baron de Preuilly, participe à la guerre de Normandie que le roi Charles VII soutient contre les Anglais avec l'aide de nombreux gens de guerre et de grands seigneurs qui se sont ralliés à sa cause.

Le royal défilé de la libération de Rouen : Depuis le Fort de sainte-Catherine, le premier détachement de six-cents archers est commandé par le chevalier Pierre Frotier, baron de Preuilly, sur l'ordre du roi Charles VII.

Le , « en grande joie et liesse de ce qu'il voyait ses ennemis succomber et aller en décadence », le roi fait organiser par le comte de Dunois un grand défilé pour célébrer la prise de Rouen.

Jean Chartier, historiographe du roi, relate que « Premièrement allaient tout devant et les premiers tous les archers du roy, revêtus de jacquettes de couleur vermeil, blanche et verte, parsemées de fleurs, entre lesquels étaient six cents archers bien montés, ayant brigandine et jacquette par dessus... De plusieurs et divers couleur et façon, harnois de jambe, espées et dagues, salades ou harnois de tête couverts ou garnis d'argent bien richement; pour la conduite et gouvernement desquels fut commis et ordonné de par le roy, Pierre Frotier, baron de Preuilly...suivaient les trompettes et clairins qui sonnaient si fort que c'était grande mélodie et belle chose à oyer...et après, venait le roy, armé de toutes pièces, monté sur un coursier, couvert jusqu'aux pieds de drap de velours azur, semé de fleurs de lys d'or de broderie, ayant en sa tête un chapeau de castor doublé de velours vermeil, sur lequel avait au bout une houpe de fil d'or ».

Le détail, ci-contre, est extrait du livre d'heures commandé à Jean Fouquet par le Trésorier de France de Charles VII, Étienne Chevalier. Cette miniature représente l'adoration des mages par le roi Charles VII et par son fils, le dauphin Louis, (selon saint Mathieu). La garde représentée correspond exactement à la description des archers et lanciers écossais au service du royaume de France, ayant défilé sous les ordres de Pierre Frotier en 1449 à Rouen.

Les dernières années

  • 1456- À la suite de la conspiration du duc Jean II d'Alençon, ce dernier est arrêté le et incarcéré. Ses biens sont confisqués par le roi Charles VII. Le roi envoie Pierre Frotier à Alençon pour le représenter et participer au gouvernement du duché.
  • 1459- Confident du roi, le chevalier Pierre Frotier, baron de Preuilly, est chargé de missions variées. Nous retiendrons que le , il alla par ordre du roi d'Alençon à Nantes vers le duc François II de Bretagne, successeur depuis le du duc Arthur III de Bretagne, (ce dernier fut anciennement connu de Pierre Frotier en tant que comte de Richemont, connétable de France), afin de resserrer les liens entre le royaume de France et le duché de Bretagne[28]. La suite a prouvé que cette mission diplomatique se révélait indispensable vis-à-vis d'une féodalité qui proclamait souverainement son indépendance. Le duc François II de Bretagne tenta de préserver son pouvoir face aux visées de la France. Mais, à la génération suivante, son héritière, la duchesse Anne de Bretagne offrait en dot son duché à la France par son mariage avec Charles VIII, puis avec Louis XII.
Ruines du château de Preuilly. (Dessin du vicomte Henri Frotier de La Messelière)

Pierre Frotier est mort en 1459 dans le fief des Frotier où il aimait se retirer : le château de Melzéart, peu après le temps de sa mission à Nantes. Il est inhumé en l'abbaye de Preuilly, auprès de son épouse, Marguerite de Preuilly, décédée en 1445 à Preuilly. Hélas le tombeau de la famille de Preuilly a été profané au temps des guerres de religion, au XVIe siècle, et il n'en reste plus que le portrait en marbre de Pierre Frotier conservé par sa famille et reproduit dans la présente biographie.

De son mariage enregistré en la paroisse Saint-Pierre de Preuilly le , avec Marguerite de Preuilly, héritière des fiefs de Preuilly-sur-Claise (Indre-et-Loire) et du Blanc, (Indre), (en Berry), il eut deux enfants... Mais sa branche est désormais éteinte. Son frère cadet, Colin Frotier, seigneur de La Messelière, est l'auteur des branches subsistantes Frotier de La Messelière, Frotier de Bagneux et Frotier de La Coste-Messelière.

Épilogue

Pierre Frotier reste un des exemples du dévouement des anciens officiers du roi Charles VI fidèles à la couronne de France, qui furent désignés par le roi pour sauvegarder et protéger le jeune dauphin, Charles de Ponthieu: il a directement contribué à assister le dauphin, lorsqu'il fut gravement menacé par les Bourguignons sous les ordres de Jean sans Peur. Les spadassins du duc de Bourgogne avaient envahi la résidence royale de l'hôtel Saint-Pol à Paris en pleine nuit du . Le jeune dauphin, âgé de 15 ans, fut transféré sain et sauf jusqu'à Bourges, capitale de son duché de Berry, qui devint le centre de résistance contre les ennemis Anglais et Bourguignons.

À Bourges, Pierre Frotier a exercé la fonction de capitaine de sa garde, en recrutant 200 hommes d'arme en Poitou et en Limousin, lorsque le dauphin, réfugié en son duché de Berry, devenu le roi Charles VII de France, à la mort de son père le roi Charles VI, fut gravement menacé dans sa vie et dans son règne, face à l'action belliqueuse des Bourguignons et des Anglais, acharnés à l'éliminer pour s'emparer du pouvoir.

Comme la plupart des défenseurs de la monarchie française de Valois, Pierre Frotier a subi les vives critiques des chroniqueurs bourguignons, alliés à l'ennemi anglais : ce sont généralement leurs chroniques qui ont marqué cette période de l'Histoire de France et contribué à noircir l'image des premiers conseillers du roi Charles VII jusqu'à aujourd'hui.

Au cours du règne de Charles VII, Pierre Frotier a été victime d'une révolution de Palais. Il a été limogé en 1425, en même temps que les conseillers de la première heure fidèles à la couronne de France, pour faire place au nouveau connétable de France : le comte de Richemont, frère du duc de Bretagne ,beau-frère du duc de Bourgogne allié aux Anglais , à l'occasion d'un renversement d'alliance du duché de Bretagne en faveur du royaume de France, face aux Anglais.

Mais, au cours de l'exil de son ancien conseiller, le roi Charles VII conserve toute son amitié envers Pierre Frotier, en lui confiant le tutorat de la princesse Jeanne de Valois, dernière fille et orpheline d'Agnès Sorel depuis son berceau.

Après 19 années d'exil du chevalier Pierre Frotier dans son château de Melzéart, le roi Charles VII l'a rétabli dans ses fonctions, en reconnaissance de son constant dévouement à la couronne : c'est ainsi que, symboliquement, le chevalier Pierre Frotier, baron de Preuilly, âgé de 60 ans, fut désigné pour commander le défilé royal de Rouen, du , lors de la Libération de Normandie, après la défaite des troupes anglaises. Il fut, ensuite chargé d'une mission diplomatique auprès du duc de Bretagne en vue de son rapprochement avec le royaume de France.

L'Histoire lui a rendu justice, en dépit des graves accusations retenues contre lui par les chroniqueurs bourguignons qui ont influencé certains historiens jusqu'à nos jours. Sa fidélité et sa loyauté sont reconnues envers la Monarchie française, qu'il a contribué à sauvegarder face aux Bourguignons et aux Anglais.

Bibliographie

  • Père Anselme, Histoire généalogique de la Maison royale de France, des Pairs : Grands officiers de la couronne et de la Maison du Roy, Paris, 1733.
  • Jean Chartier, Chronique de Charles VII, roi de France, édit. Pierre Jannet, 1858, III T.
  • Auguste Vallet de Viriville, Histoire de Charles VII, roi de France et de son époque, Vve J. Renouard, Paris, 1865.
  • Gaston du Fresne de Beaucourt, Histoire de Charles VII, Alphonse Piocard, Paris, 1881-1891, VII T.
  • Georges Bordonove, Charles VII le Victorieux, collection Les Rois qui ont fait la France, Le Grand Livre du Mois, éditions Pygmalion/Gérard Watelet, Paris, 1985, 319 p.
  • Bertrand Schnerb, L'État bourguignon, Perrin, Paris, 1999, 474 p. - Jean-sans-Peur, le prince meurtrier, Payot, Paris, 2005, 824 p.
  • Georges Minois, Charles VII, un roi shakespearien, Perrin, Paris, 2005, 850 p.
  • Un clerc anonyme de l'Université, Journal d'un bourgeois de Paris sous Charles VI et Charles VII, réédition Henri Jonquières, Paris, 1929.
  • Henri de La Messelière, État présent et origines des Frotier de La Messelière, de Bagneux et de La Coste-Messelière, Saint-Brieuc, 1942, 198 p.

Notes et références

  1. Bernard Chérin est nommé généalogiste, historiographe des ordres du roi et censeur royal en 1772. Il est qualifié pour homologuer les preuves de noblesse des familles françaises. Il est unanimement considéré comme un généalogiste scrupuleux et incorruptible.
  2. La Messelière: Filiations Bretonnes
  3. Charte datée de Damiette de 1249 (La Noblesse de France aux croisades de Paul Roger, Derache, 1845, 399 p.). Ces personnages ne semblent pas rattachés directement à la famille de Pierre Frotier, fautes d'éléments probants
  4. Bibliothèque nationale : pièce originale, tome 1255, f°28.102, p. 66. « Joannes Frotier primus summularius corporis domini comitis Valesjas donum sibi factum de quadam domo situata in vico Sancti Martini Parisiis, tenunte ex uno latere domui Roberti de Portu, in valore quinquagenta librarum turenensium, Regi deventa per confiscationum bonorum Jacobi Mocorps, per litteras Regis datas 16 junii 1383, in serico et cera viridi sigillatas, signatas per Regem, ad relationem Dominorum Ducum Bicturiensis et Burgundiae expeditas die et anno quo supra »
  5. L'assassinat de Louis d'Orléans survenu le 23 novembre 1407 est mis au compte de Jean sans Peur, duc de Bourgogne
  6. Beauchet-Filleau, Dictionnaire historique des familles du Poitou.
  7. Beauchet-Filleau, ibid
  8. Henri de La Messelière, État présent et origines des Frotier..., Saint-Brieuc, 1942, 198 pages
  9. La Messelière, Filiations bretonnes, Tome 2, page 402
  10. Jean sans Peur n'imaginait pas que les descendants de sa victime régneraient un jour sur la France dans les Rameaux d'Orléans et d'Angoulême, en la personne du futur roi François Ier.
  11. Bernard VII d'Armagnac, chef de la coalition favorable au royaume de France, est assassiné par les Bourguignons lors de l'invasion de 1418
  12. Bordonove, p. 90
  13. Les historiens ne placent pas au même niveau politique le meurtre des deux cousins, ducs d'Orléans et de Bourgogne, survenus à douze ans de distance : Jean sans Peur avait réussi à justifier l'assassinat du duc d'Orléans auprès de la cour de France par l'entremise du théologien Jean Petit, alors que Charles VII a toujours contesté sa responsabilité dans le drame de Montereau
  14. Voir au chapitre Discussion un extrait de la généalogie Frotier du père Anselme, tome VII, chapitre 15, page 479
  15. L'historien Georges Minois indique que la discussion est vive entre le dauphin Charles et Jean-sans-Peur. La Chronique du religieux de Saint-Denis parle d'« altercations » ! Alors que ses troupes envahissent de nombreuses villes, Jean-sans-Peur obtient de manière solennelle, sur les Évangiles et sur les reliques de la vraie croix, et en présence du légat du Pape, un traité de paix provisoire qui devra être confirmé à Montereau. Il exige que les conseillers du dauphin dont il connaît l'hostilité à son égard et dont il se méfie, prêtent serment sur les Évangiles et qu'ils signent le traité en conséquence. Parmi ces conseillers, on retient la signature de Pierre Frotier, ce qui recoupe les informations contenues dans les écrits du père Anselme
  16. Un premier écuyer du corps, nommé grand-maître de l'écurie du roi, devient le titulaire d'une fonction qui ne disparaîtra plus. On la retrouve de 1422 à 1424 avec Pierre Frotier, vicomte de Montbas. Peu à peu, le titre de simple écuyer du roi, attaché à la personne royale (écuyer du corps), s'est transformé en celui de premier écuyer du corps à maître de l'écurie, pour aboutir enfin à la charge unique de Grand Écuyer de France. En résumé, ce qui précède démontre que les fonctions diverses attachées aux écuries royales, sous les trois premières races, ont donné naissance : d'abord aux plus hautes dignités militaires, celle de connétable et celle de maréchal de France qui l'a remplacé, enfin à la dignité de grand écuyer de France, l'un des sept grands offices de la couronne, le titulaire de cette charge étant, en maintes circonstances, chargé de représenter le roi. (Charles Duplessis, L'Équitation en France, ses écoles et ses maîtres, depuis le XVe siècle jusqu'à nos jours, Berger-Levrault, Paris, 1892, p. 4.
  17. Père Anselme, Histoire généalogique chronologique de la Maison royale de France et des Pairs: Grands Officiers de la Couronne et de la Maison du Roy..., 3e édition, Paris, T.7, Chapitre 15, p.479, Paris
  18. Charles de Ponthieu, dauphin de France, avait été nommé duc de Berry en 1417 à la mort de son oncle
  19. c'est sur la dénonciation du non-respect de ce serment sacré qui fut imposé par Jean-sans-Peur au Traité du Ponceau,que les Bourguignons obtiendront ultérieurement l'éviction des conseillers du roi Charles VII
  20. Suivant Bertrand Schnerb, auteur de Jean sans peur, le prince meurtrier, paru chez Payot en 2005, le dauphin et ses conseillers font l'objet d'un acte d'accusation porté devant le Lit de Justice du 23 décembre 1420, présidé par le roi Charles VI. Ces conseillers avaient prêté un serment « sur la vraie croix et les saints évangiles de Dieu » en juillet 1419, lors de la signature du traité du Ponceau. Ils sont accusés de crime de lèse-majesté et passibles de la peine de mort. Il s'agit de Guillaume, vicomte de Narbonne, Tanguy du Chatel, Jean Louvet, le médecin Jean Cadart, Robert Le Maçon, Guillaume Bataille, Guillaume d'Avaugour, Louis d'Escorailles et de Pierre Frotier. Le procès traine en longueur et sera suspendu à la suite du décès en 1423 de la veuve de Jean sans Peur, Marguerite de Bavière. Mais, sous la pression des Bourguignons, le roi Charles VII accepte à son corps défendant d'entériner les articles 2, 3 et 4 du traité d'Arras conclu en 1435. Ses conseillers devaient être à nouveau poursuivis et jugés pour le meurtre de Jean sans Peur. Il va sans dire que le roi ne respecta pas ces clauses et qu'en les préservant de toute poursuite, il montrait ainsi que, par fidélité, il n'entendait pas sacrifier ceux qui l'avaient si bien servi
  21. Le Traité de Troyes du 21 mai 1420. Extraits:
    • Art.1-Notre fils Henri (Henri V d'Angleterre) nous honorera dorénavant comme son père, et notre compagne la reine comme sa mère, et ne nous empêchera pas durant notre vie de jouir et posséder paisiblement notre royaume.
    • Art.4-Il est accordé qu'aussitôt après notre trépas et dès lors en avant, la couronne et le royaume de France avec leurs droits et appartenances, seront perpétuellement et demeureront à notre fils le roi Henri et ses héritiers.
    • Art.5-Comme nous sommes la plupart du temps empêchés d'aviser par nous-même et de vaquer à la disposition des besognes de notre royaume, la faculté et l'exercice de gouverner et d'ordonner la chose publique seront et demeureront, notre vie durant à notre fils, le roi Henri...
    • Art. 26-Considérant les horribles et énormes crimes et délits commis par Charles, soi-disant Dauphin du Viennois, il est accordé que nous, notre dit fils le roi Henri et aussi notre très cher fils, Philippe, duc de Bourgogne, nous ne traiterons aucunement de paix et de concorde avec ledit Charles, sinon du consentement du conseil de tous et de chacun de nous et des trois états du royaume
  22. Pierre Frotier prend la succession de Jean de Torsay au sénéchalat du Poitou, Archives historiques du Poitou, tome XXVI. (Recueil des documents concernant le Poitou contenus dans les registres de la chancellerie de France, tome VII : 1403-1430), publié par Charles Guérin
  23. En outre, les grands féodaux, restés dans l'expectative au cours de la lutte du dauphin contre les Bourguignons et les Anglais, s'étaient éloignés du pouvoir. Devant la reprise en main française, ils cherchaient à reprendre une place qu’ils considéraient comme légitime auprès du roi de France. Bien que la guerre de Succession de Bretagne soit terminée, le comte de Richemont reproche en outre aux conseillers de Charles VII d'avoir pris parti pour la dynastie de Penthièvre et Marguerite de Clisson contre son frère Jean V de Bretagne.//. Le comte de Richemont accepta l'épée de connétable avec l'autorisation des ducs de Bretagne, de Bourgogne et de Savoie et après avoir reçu du roi la promesse que tous ceux qui avaient été cause de la mort de monseigneur le duc de Bourgogne et consentants de la prise du duc Jean V de Bretagne seraient exilés (Gruel, Chronique d'Arthur de Richemont)
  24. Assurément les nouveaux serviteurs éventuels sont aussi avides de pouvoir que les autres. Mais ils apportent avec eux l'appui de la Bretagne, de la Savoie, de la Bourgogne aussi... Charles VII consent, les larmes aux yeux, à se séparer de ses fidèles. Le 12 juin, le président Louvet est chargé d'une mission rémunératrice. Tanneguy du Chastel deviendra capitaine de Beaucaire et d'Aigues-Mortes avec 2000 livres de rente. Le bailli de Touraine, Guillaume d'Avaugour et Pierre Frotier recevront chacun une pension substantielle, d'après Michel Caffin de Mérouville, - Le Beau Dunois et son temps : Chronique de Charles VI, Charles VII et Louis XI, - Nouvelles Éditions latines, Paris, 2003, p. 162
  25. « Le comte Arthur de Richemont prit le 7 mars 1425 en grande pompe l'épée de connétable et fit hommage au roi Charles VII. Cette cérémonie eut lieu dans la prairie de Chinon... Louis de Bourbon, comte de Vendôme, Martin Gouge, évêque de Clermont, chancelier de France, les archevêques de Reims et de Sens, l'archidiacre de Sens, l'évêque d'Angers et toute la cour s'étaient réunis », (Vallet de Viriville, Histoire de Charles VII, livre III, chapitre III)
  26. Avant de se retirer, les conseillers de Charles VII demandent des engagements au nouveau connétable de France. Nous relevons le paragraphe suivant : Mgr le comte de Richemont jure et promet que les serviteurs du roi -à savoir M.T. Duchatel, prêvot de Paris, le président Louvet, le sire de Giac, G. d'Avaugour et Pierre Frotier - aimera, soutiendra et portera ; ni pour quelconque chose qui soit ne viendra au dommage de leurs personnes ou de leurs biens et état; Et pareillement feront serment de vouloir le bien de Mgr le duc de Bretagne et le pourchasseront à leur pouvoir comme ils feraient le bien du roi ; et ce le bien de mon dit seigneur le comte de Richemont, ainsi qu'il leur promet.Le comte de Richemont a cy mis son sein manuel et y a fait mettre son scel le 7e jour de février de l'an 1425. (Archives du chapitre d'Angers-Copie D. Housseau- F.IV.no 3351)
  27. En définitive, l'éviction du pouvoir de Pierre Frotier lui a sauvé la vie. Ses successeurs, désignés comme favoris, furent éliminés sans pitié par l'irascible comte de Richemont : Pierre II de Giac, noyé le 7 février 1427 à Dun-le-Roi en un sac dans l'Auron, Le Camus de Beaulieu, assassiné le 12 juin 1427 à Poitiers et jeté dans le Crain, Georges Ier de La Trémoille, grièvement blessé dans le Château de Chinon et retenu en otage le 3 juin 1433, cependant que ses deux adjoints, Antoine de Vivonne et André de Beaumont étaient décapités
  28. Père Anselme (ibid). Le duc François II de Bretagne rend hommage au roi de France en 1459. Comme ses prédécesseurs, il ne rend qu'un hommage simple pour la Bretagne et il rend un hommage lige pour ses possessions en royaume de France, (Montfort-Lamaury et Neaufle-le-Château)

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