Philibert de Chalon
Philibert de Chalon-Arlay, né le et mort le , est prince d'Orange, seigneur d'Arlay, de Lons, d'Arguel et de Nozeroy.
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Philibert de Chalon | ||
Sanguine du prince d'Orange, dans le recueil de Béthune | ||
Titre | prince d'Orange (1502-1530) |
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Autres titres | seigneur de Arlay et de Nozeroy. | |
Arme | cavalerie | |
Grade militaire | Capitaine général | |
Années de service | 1529 - 1530 | |
Conflits | Septième guerre d'Italie | |
Distinctions | Ordre de la toison d'or | |
Biographie | ||
Dynastie | maison de Chalon-Arlay | |
Naissance | Lons-le-Saunier (Franche-Comté) |
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Décès | (à 28 ans) bataille de Gavinana (Toscane) |
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Père | Jean IV de Chalon-Arlay | |
Mère | Philiberte de Luxembourg | |
Enfants | Jeanne de Chalon (batarde) | |
Il est le dernier représentant d'une branche cadette des comtes de Bourgogne de la Maison de Chalon, issue de Guillaume IV comte de Bourgogne et d'Auxonne, de Vienne et de Mâcon (c. 1088/1090/1095-c. 1155/1157, fils aîné d'Étienne Ier), branche qui acquit la principauté d'Orange lors du mariage de Jean III de Chalon-Arlay (?-1418) avec Marie (?-1417), fille et héritière de Raymond des Baux, prince d'Orange (princes issus de Bertrand Ier).
Biographie
Il naît le à Lons-le-Saunier, aujourd'hui dans l'actuel département du Jura, à l'époque dans le Comté de Bourgogne. Il était le fils de Jean IV de Chalon-Arlay et de Philiberte de Luxembourg-Brienne (fille d'Antoine de Luxembourg, comte de Brienne, de Ligny et de Roucy). Son père meurt à 49 ans, le de cette même année 1502, vingt-et-un jours après la naissance de Philibert qui lui succède sous la régence de sa mère. Son émancipation en 1517 donne lieu à de magnifiques célébrations qui culminent avec le tournoi de Nozeroy à la mi-septembre.
Il prend part aux grands événements de la première partie des luttes de pouvoir entre le roi François Ier de France et l'empereur germanique Charles Quint. Louvoyant d'abord entre les deux camps pour protéger son patrimoine, il prend ouvertement le parti de l'empereur en 1523. Ainsi, l'empereur l'avait élu chevalier de l'ordre de la Toison d'or dès 1516, mais le prince demanda que cette élection fût tenue secrète dans un premier temps pour ne pas provoquer l'ire du roi de France. Brantôme rapporte son changement de camp : après une incursion française dans sa principauté souveraine d'Orange, il se rendit auprès de François Ier pour plaider sa cause, mais le roi le reçut avec un tel mépris que le prince offrit ses services à l’empereur quelques mois plus tard.
Campagne en Navarre
En 1523 il est placé par l'empereur à la tête d'une armée destinée à assurer l'occupation de la Navarre récemment conquise et à affaiblir son roi légitime Henri II de Navarre, réfugié en Béarn. En octobre il se met en marche, bloque Fontarrabie et entre en Labourd pour gagner la Basse-Navarre. De là il assiège le château de Bidache qui est pris et incendié. Il obtient ensuite la capitulation de Mauléon en Soule. Il attaque alors le Béarn et le entreprend le siège de Sauveterre-de-Béarn qui capitule et, dans la foulée, occupe sans combats Navarrenx. L'hiver approchant il décide toutefois de retirer ses troupes au sud des Pyrénées. Il évacue les places conquises et, durant sa retraite, pille Sordes, Garris et Saint-Jean-de-Luz. Il tente aussi d'assiéger Bayonne, mais il doit renoncer, cette ville étant bien défendue par le maréchal de Lautrec. Il repasse en Espagne en . Cette campagne favorise la reddition de Fontarrabie le . C'était la dernière possession navarraise au sud des Pyrénées.
Campagnes en Italie
Retenu en otage par les Français après sa capture par Andrea Doria devant Marseille en , il est libéré après la signature du traité de Madrid. Général talentueux, il s'illustrera dès lors sur le théâtre italien. Après la mort du connétable de Bourbon en 1527, il est acclamé par les troupes comme généralissime et tente d’apaiser les lansquenets protestants de Georg von Frundsberg, ainsi que les troupes espagnoles et italiennes, sans pouvoir empêcher le sac de Rome. En , il exige du pape Clément VII, réfugié dans le château Saint-Ange, une capitulation complète, assortie d'un dédommagement de 400 000 ducats en faveur des troupes impériales.
Après la mort d'Hugues de Moncade, le , Charles Quint le nomme gouverneur et capitaine général du Royaume de Naples.
Il meurt près de Florence le à l'âge de 28 ans, lors de la bataille de Gavinana. Ses cendres sont rapatriées à Lons-le-Saunier où sa mère Philiberte de Luxembourg lui fait célébrer des obsèques grandioses ; il fut inhumé aux Cordeliers de Lons.
Succession
Son neveu, René de Nassau-Breda, fils de sa sœur Claude et du comte de Nassau, hérite à sa mort de tous ses biens, dont la principauté d'Orange, et relève son nom et ses armoiries, étant désormais appelé René de Chalon. Ce dernier étant aussi mort sans descendant, tous ses biens patrimoniaux[1] iront finalement au cousin germain de René, Guillaume de Nassau, ancêtre de la Maison d'Orange-Nassau, qui règne sur les Pays-Bas à partir du XIXe siècle.
Titres
Notes et références
- Ainsi que fameuse la devise « Je maintiendrai Chalon », déclinée en « Je maintiendrai Orange (ou Nassau) », à l'origine de la devise en français des Pays-Bas, « Je maintiendrai ».
Voir aussi
Bibliographie
- Ulysse Robert, Philibert de Chalon, prince d'Orange, vice-roi de Naples, Paris, Plon, 1902, réédité en 2005 par Elibron Classics (ISBN 978-0-543-95249-3)
- Jean-Pierre Soisson, Philibert de Chalon, prince d'Orange, Paris, Grasset, 2005, (ISBN 978-2-246-66891-6)
- Jean-Marie Thiébaud, Philibert de Chalon - Notes généalogiques sur sa famille - Un lignage fameux - Les châteaux de Nozeroy et d'Arlay, Besançon, 2015. (ISBN 978-2-953182464-4-7) édité erroné (notice BnF no FRBNF44494764)
- Jacques Faget de Baure, Essais historiques sur le Béarn, Paris, 1818.
Liens externes
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