Moislains

Moislains est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.

Moislains

L'église Saint-Pierre.
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Péronne
Intercommunalité CC de la Haute Somme
Maire
Mandat
Noël Magnier
2020-2026
Code postal 80200
Code commune 80552
Démographie
Gentilé Moislainois
Population
municipale
1 177 hab. (2018 )
Densité 57 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 59′ 26″ nord, 2° 57′ 53″ est
Altitude Min. 62 m
Max. 152 m
Superficie 20,62 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Péronne
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Péronne
Législatives 5e circonscription de la Somme
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Moislains
Géolocalisation sur la carte : Somme
Moislains
Géolocalisation sur la carte : France
Moislains
Géolocalisation sur la carte : France
Moislains

    Géographie

    Moislains est traversée par le canal du Nord, qui suit la Tortille, affluent de la Somme. Par la route, le village se situe à une dizaine de kilomètres au nord de Péronne.

    Nature du sol et du sous-sol

    Le sous-sol de la commune est, pour partie, d'origine secondaire, du Crétacé : craie, bélemnite, silex ; tertiaire ; quaternaire : diluvium gris, riche en débris d'animaux fossiles (mollusques fluviatiles ou terrestres, helix, planorbes, lymnées, cyènes...)[1].

    Au nord de la commune, on rencontre des terrains modernes et des marais transformés en prairies. Sous la terre végétale, on trouve de la marne (pierre à chaux) recouverte d'alluvions, des sables de Bracheux avec banc de silex, des argiles à lignite le long des pentes. Au nord-est et à l'est, ont été rencontrés des calcaires et argiles siliceux[1].

    Relief, paysage, végétation

    Le relief de la commune est celui d'un plateau parcouru par une vallée - celle de la Tortille - et de petits vallons.

    Le point culminant de la commune se situe à la Sablière (135 m)[1].

    Hydrographie

    La commune est traversée du nord au sud par la Tortille, affluent de la rive droite de la Somme, au cours très sinueux[1].

    Climat

    Le climat de Moislains est tempéré océanique avec vents dominants de nord-ouest et sud-ouest.

    Urbanisme et aménagement du territoire

    La commune de Moislains se compose d'un habitat groupé. Le village fut reconstruit après les destructions de la Première Guerre mondiale.

    Voies de communication et transports

    • Transports en commun routiers : la localité est desservie par la ligne d'autocars no 39 (Albert - Péronne) du réseau inter-urbain Trans'80, Hauts-de-France, chaque jour de la semaine sauf le dimanche et les jours fériés[2].

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Moislains est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Péronne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 52 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (81,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (79,4 %), forêts (14,3 %), zones urbanisées (4,8 %), zones agricoles hétérogènes (1,5 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[9].

    Toponymie

    On rencontre plusieurs formes pour désigner Moislains dans les textes anciens : Molanium (1070), Meulanum (1080), Melins (1147), Miolens (1164), Muesmalinoe (1202), Meilanoe (1214), Moilanse, Morlens, Molinoe (1330), Molemlinoe, Mzelins, Moislans, Moillans, Mediolani villa[1].

    De Mediolanum désignant les marchés à proximité des habitats celtes.

    Histoire

    Moyen Âge et époque moderne

    • Le village de Moislains existait déjà au VIIe siècle car il en fut fait donation à l'abbaye Saint-Vaast d'Arras.
    • Moislains obtint une charte communale en 1110.
    • En 1214, Girard d'Aquancourt avait des droits sur la taille et le moulin de Moislains.
    • En 1278, Pierre de Moislains prit part au tournoi de Ham.
    • Au XIVe siècle, il existait un château fort à Moislains.
    • En 1557, les Espagnols et les Anglais furent défaits à Moislains.
    • Au XVIIIe siècle, 34 habitants de Moislains furent arrêtés pour avoir démoli le corps de garde de Péronne et molesté les receveurs des aides et impôts.

    Epoque contemporaine

    • En 1870, les Prussiens occupèrent la commune[1].

    Première Guerre mondiale

    Le dimanche 2 août 1914, l'ordre de mobilisation générale est publié. Le jeudi 6 août au matin, le 307e régiment de réserve d'Angoulême, après une manifestation patriotique, s'embarque pour la région de Bapaume. Le 28 août, il a pour mission de déloger de Moislains, les Allemands marchant sur Paris.

    Venant de la Ferme du Gouvernement, les Charentais descendent vers le village dans un épais brouillard. Les fantassins allemands, en position dans le village depuis la veille, font pleuvoir sur eux un déluge d'obus[10]. Les survivants (parmi lesquels se trouve le lieutenant Antoine Monis) seront faits prisonniers et envoyés en Allemagne. Dans l'après-midi, la population non évacuée de Moislains peut venir secourir les blessés. Les Allemands créent le cimetière en 1914.

    Le 31 août 1924, à l'initiative du département de la Charente et du département de la Somme, un ossuaire et un cimetière militaire dit « Cimetière des Charentais » au lieu-dit le chemin de la Récrière furent inaugurés. L'ossuaire est surmonté par le monument des Charentais.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1792 An II Antoine Guillain Magnier - -
    An II An III Marie Charles Antoine Corbeaux - -
    An III An IV Pierre Dollé - -
    An IV An V Segard - -
    An V An VI Blaise Le Grain - -
    An VI An VI Pierre Martelle - -
    An VI An VII Jean Baptiste Lescarcelle - -
    An VII An VII Jean Louis Baudelot - -
    An VII An VII Blaise Le Grain - -
    An VII An X Jean Louis Baudelot - -
    1807 1813 Philippe Capron - -
    1813 1821 Gabriel François Capron - Meunier
    1821 1824 Jean Baptiste Banchart - -
    Les données manquantes sont à compléter.
    1857 1864 Charles Augustin Prosper Caron - -
    - 1872 Jean Baptiste Augustin Fourrière - -
    1874 1890 Henri Loyeux - -
    1890 1898 Jean Loyeux - -
    1900 1925 Ernest Loyeux - -
    1914 - Joseph Morienvalle - -
    1925 1929 Jean Péru - Agriculteur
    1934 - Abel Bouchandam - -
    1941 - Octave Coquel - Berger
    - - Daboval - -
    Les données manquantes sont à compléter.
    1939 1959 Julien Auriol - Agriculteur
    1959 1983 Georges Obert - -
    1983 1995 Raymond Fouquet - Cadre à la lainière de Picardie
    1995 2001 Jean Lemoine - Entrepreneur Bâtiment
    2001 2008 Raymond Leriche DVD Agriculteur
    2008 2014 Jean-Hugues Mention DDE  
    2014 mai 2020 Jean Pierre Carpentier   Agriculteur
    mai 2020[11] En cours
    (au 24 mai 2020)
    Noël Magnier    

    Population et société

    Démographie

    À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans. Pour Moislains, cela correspond à 2005, 2010[12], etc. Les autres dates de « recensements » (2006, 2009, etc.) sont des estimations légales. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[14].

    En 2018, la commune comptait 1 177 habitants[Note 3], en diminution de 3,68 % par rapport à 2013 (Somme : −0,18 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 3981 5831 4681 5571 7281 7911 8011 8411 764
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 7271 7561 7941 7711 7661 5071 4971 4881 477
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 4151 4001 3519551 3341 4021 4421 3081 398
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    1 4631 5791 4641 4341 3761 3661 3201 2571 212
    2018 - - - - - - - -
    1 177--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[16].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    L'école primaire locale compte 152 élèves à la rentrée 2017[17].

    Culture locale et patrimoine

    Église Saint-Pierre

    • Église Saint-Pierre, reconstruite de 1928 à 1932 par l'architecte Louis Faille, originaire de Nurlu. Le chemin de croix, la mosaïque du maître-autel ainsi que les vitraux (vingt-et-une verrières), sont l'œuvre de Gérard Ansart. Les vitraux furent réalisés par l'atelier Cagnart en 1932. L'église possède des orgues mises en valeur par l'Association des amis des orgues de Péronne, Moislains et Epehy (ADOPME) depuis 2008.

    Nécropole nationale des Charentais

    • Cimetière militaire des Charentais qui rassemble les corps des soldats des 123e et 124e brigades d'infanterie composées essentiellement de jeunes hommes originaires du département de la Charente tombés le 28 août 1914 lors d'une attaque de l'armée allemande. Sur le monument au fond du cimetière a été gravée cette inscription : « La Charente à ses enfants morts pour la France le 28 août 1914 ».

    Autre lieu

    Personnalités liées à la commune

    • Ferdinand Carré était un ingénieur français, né à Moislains le 10 mars 1824, et mort le 11 janvier 1900 à Pommeuse, hameau du Poncet (Seine-et-Marne). Inventeur d'appareils frigorifiques destinés à produire de la glace, d'un régulateur de lumière électrique ou encore d'une machine à influence qui porte son nom. Il est l'auteur de nombreux travaux sur l'électricité. Chevalier de la Légion d'honneur en 1863.
    • Édouard-Edmond Carré, ingénieur civil, frère de Ferdinand, né à Moislains 22 janvier 1833, décédé le 7 mai 1884, chevalier de la Légion d'honneur en 1881, inhumé au cimetière de Moislains.
    • Marie-Omer-Augustin Fourrière, capitaine de cavalerie au 4e dragons, fils de Jean Baptiste Augustin Fourrière, né le 5 juin 1836 à Moislains, mort en 1910 à Lectoure (Gers), chevalier de la Légion d'honneur en 1882.
    • Jérôme Le Borgne, né en 1896 à Hénon (Côtes-d'Armor), fut mobilisé en 1915, démobilisé en 1919 avec le grade de lieutenant. Instituteur, puis directeur de l'école communale, il fut à nouveau mobilisé en septembre 1938, remobilisé en septembre 1939, fait prisonnier le 22 juin 1940 puis libéré. Arrêté le 1er juin 1944 pour faits de Résistance, déporté au camp de Neuengamme en Allemagne où il meurt en mai 1945. Jérôme Le Borgne est enterré à Moislains.

    Pour approfondir

    Bibliographie

    • Abbé Paul Decagny, L'Arrondissement de Péronne ou recherches sur les villes, bourgs, villages et hameaux qui le composent, 1844 - réédition partielle, Péronne et son canton, Inval-Boiron, La Vague verte, 2010 (ISBN 978 - 2 - 913 924 - 75 - 8)
    • Pascal Duvidal, La Bataille de Moislains 28 août 1914, Angoulême, Pascal Duvidal, , 162 p. (ISBN 978-2-9 548 998-0-0)

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Notice géographique et historique sur la commune de Moislains, rédigée par M. Tholomé, instituteur, 189?, Archives départementales de la Somme.
    2. « Le réseau Trans'80 en ligne ».
    3. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    6. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Péronne », sur insee.fr (consulté le ).
    7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    9. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    10. http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/visionneuse/visionneuse.php?arko=YToxMDp7czoxMDoidHlwZV9mb25kcyI7czo3OiJhcmtvX2lyIjtzOjg6ImltZ190eXBlIjtzOjM6ImpwZyI7czo0OiJyZWYwIjtzOjQ6IjE1NzAiO3M6NDoicmVmMSI7czoxOiI2IjtzOjQ6InJlZjIiO2k6MjEzODtzOjQ6InJlZjMiO3M6NzE6IjFHTS9KVU5JVEVTMTQxOC9MT1QwNC8yNl9OXzc0Nl8wMDEvU0hER1JfX0dSXzI2X05fNzQ2X18wMDFfXzAwMDFfX1QuSlBHIjtzOjQ6InJlZjQiO3M6NzE6IjFHTS9KVU5JVEVTMTQxOC9MT1QwNC8yNl9OXzc0Nl8wMDEvU0hER1JfX0dSXzI2X05fNzQ2X18wMDFfXzAwMzBfX1QuSlBHIjtzOjE4OiJpZF9hcmtfZWFkX2ZhbWlsbGUiO2k6MztzOjE2OiJ2aXNpb25uZXVzZV9odG1sIjtiOjE7czoyMToidmlzaW9ubmV1c2VfaHRtbF9tb2RlIjtzOjQ6InByb2QiO30=#uielem_move=0%2C0&uielem_rotate=F&uielem_islocked=0&uielem_zoom=59
    11. Vincent Fouquet, « Noël Magnier est le nouveau maire de Moislains », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ) « Son investiture s’est faite dans la salle des fêtes, sous la présidence de l’ancien premier magistrat, Jean-Pierre Carpentier, ému au moment de faire ses adieux : « Je suis élu ici depuis 1971. D’abord conseiller municipal, puis adjoint, et maire depuis 2014 ».
    12. « Calendrier de recensement », sur Insee (consulté le ).
    13. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    14. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    17. L'école sur le site du ministère de l'éducation nationale.
    18. Le point 50N3E sur le Degree Confluence Project
    19. Hélène Tierchant, Hommes de la Gironde, ou La liberté éclairée, Les Dossiers d'Aquitaine, 1993, 187 pages, p. 75 (ISBN 2905212187).
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