Louis Legendre (homme politique)

Louis Legendre, né le à Versailles et mort le à Paris, est un révolutionnaire français.

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Louis Legendre

Louis Legendre, huile sur toile de Jean-Louis Laneuville, 1794 ou 1795, Paris, musée Carnavalet.
Fonctions
Député de la Seine

(3 ans, 1 mois et 16 jours)
Gouvernement Convention nationale
Groupe politique Montagne
Député au Conseil des Cinq-Cents

(2 ans, 1 mois et 28 jours)
Président de la Convention nationale

(18 jours)
Prédécesseur Pierre-Louis Prieur
Successeur Jean-Baptiste Clauzel
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Versailles
Royaume de France
Date de décès
Lieu de décès Paris
 République française
Nationalité française
Profession Boucher
députés de la Seine

Biographie

Louis Legendre.
Gravure de François-Séraphin Delpech, XIXe siècle.

Fils de boucher, Legendre est dix ans matelot, avant de s'établir comme maître boucher à Paris.

Son nom est mêlé à toutes les journées de la Révolution. Le , il fait partie des Parisiens qui promènent par les rues les bustes de Necker et du duc d’Orléans. Le lendemain, il entraîne les habitants de son quartier aux Invalides, afin d'y récupérer les armes entreposées, et figure dans les premiers rangs des combattants de la Bastille. Il figure avec Danton et Desmoulins parmi les fondateurs du club des Cordeliers, en 1790.

Dès cette époque, il est déjà fameux comme chef populaire et comme l'une des notabilités révolutionnaires du district des Cordeliers. Il protège Marat contre les persécutions de la police, le cachant à plusieurs reprises pour le soustraire aux poursuites. Le 5 octobre, il prend part à la marche sur Versailles, dans les rangs de la garde nationale. En juin 1791, il signe la pétition du Champ de Mars, pour la déchéance du roi, et doit s'enfuir, après cette journée, comme nombre de patriotes menacés d'arrestation. Il reparaît à la suite de l'amnistie décrétée lors de la ratification de la constitution, est désigné plusieurs fois comme orateur de sa section pour présenter des pétitions à la barre de l'Assemblée législative, contribue à l'envahissement des Tuileries, le , et à la journée du 10 août, qui consomme la chute de la royauté.

Élu par les électeurs de Paris député à la Convention nationale, il prend place à la Montagne et vote la mort de Louis XVI. Nommé un temps au comité de sûreté générale, il est chargé de plusieurs missions à Lyon. De retour à Paris, après avoir été longtemps partisan d'une conciliation entre montagnards et girondins, il se prononce avec énergie contre les girondins, votant la suspension de leurs chefs le 31 mai. Peu après, il est exclu du club des Cordeliers pour avoir critiqué les mesures terroristes d’Hébert. Puis, envoyé en mission à Rouen, il agit avec modération contre les royalistes et les fédéralistes. À son retour, avec Danton, il attaque les hébertistes et applaudit à leur proscription, en mars 1794.

Le , Danton, Desmoulins, Lacroix, ainsi que plusieurs de leurs amis, sont également arrêtés. À la Convention, Louis Legendre monte à la tribune pour demander que les prévenus soient entendus à la barre de l'Assemblée. Vivement combattue par Robespierre, sa motion est rejetée, et Legendre abandonne ses amis. Par la suite, il flattera le pouvoir et Robespierre.

Le 9 thermidor, il hurle à Robespierre, alors que ce dernier est momentanément incapable de parler : « C’est le sang de Danton qui t’étouffe ! ». La phrase a néanmoins été également attribuée à Garnier de l'Aube[1]. À quoi Robespierre aurait répondu : « Ah, c’est Danton que vous voulez venger ? Les lâches, pourquoi ne l'avez-vous pas défendu ? » Le lendemain, à la tête d'une force armée, il se rend aux Jacobins, dont il chasse les membres présents et ferme les portes. Le 31 juillet, il essaye de faire rapporter la loi de prairial, qui est cependant maintenue par la Convention grace à l'appui de Merlin de Douai. Le lendemain, il fait son retour au comité de sûreté générale.

Quand Lecointre dénonce Barère, Collot d'Herbois et Billaud-Varenne, il prend leur défense. Par la suite, cependant, il les attaque lui-même avec violence et s'associe à toutes les mesures des thermidoriens. Il prend ainsi une part active à la répression des insurrections du 12 germinal et du 1er prairial an III. Par la suite, il s'aperçoit des progrès de la contre-révolution.

Après la ratification de la constitution de l'an III, il fait son entrée au conseil des Anciens, où il ne joue qu'un rôle effacé mais y demeure jusqu'à sa mort, en 1797.

Par son testament, il lègue son corps à l'école de chirurgie, « afin d'être encore utile aux hommes après sa mort ».

Notes et références

  1. Adolphe Thiers, Félix Bodin ,Histoire de la Révolution française

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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