Louis Dartige du Fournet

Louis René Charles Marie Dartige du Fournet, né à Putanges dans l'Orne le et mort à Périgueux en Dordogne le , est un officier de marine français. Il termine sa carrière avec le grade de vice-amiral.

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Louis Dartige du Fournet

Le vice-amiral Louis Dartige du Fournet, vêtu d'une tenue d'apparat militaire en 1910.

Naissance
Putanges, Orne
Décès  83 ans)
Périgueux, Dordogne
Origine Français
Allégeance  France
Arme  Marine nationale
Grade Vice-amiral
Années de service 1872 – 1918
Commandement Flotte française de Méditerranée
Conflits Guerre franco-siamoise de 1893
Guerre des Balkans
Première Guerre mondiale
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur
Croix de guerre 1914-1918
Prix Auguste-Furtado (1897)
Hommages Nom d'une rue à Carsac-Aillac (Dordogne), héros commémoré par le président arménien en 2016
Autres fonctions Préfet maritime à Bizerte
Famille Dartige du Fournet

Famille

La famille Dartige du Fournet est une famille subsistante de l'ancienne bourgeoisie française, originaire de Felletin, dans l'actuel département de la Creuse[1]. L'auteur de la famille est François Dartige (1600-1674), bourgeois et maître de poste à Felletin. C'est au XIXe siècle que la famille Dartige relève le nom de "du Fournet", patronyme d'une famille d'ancienne noblesse dont certains membres furent proche de Du Guesclin, aujourd'hui éteinte. La famille Dartige du Fournet détient encore le château du Fournet, à Saint-Judoce.

Biographie

Le vice-amiral Dartige du Fournet est né Louis Dartige, mais son père, Louis Auguste Dartige (receveur de l'enregistrement et des Domaines), est autorisé par décret présidentiel, en 1877, à ajouter du Fournet au nom de famille, relevant le nom porté par l'une de ses aïeules maternelles et rappelant le château du Fournet à Saint-Judoce, en Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) où vivait son père (le château abrite toujours un portrait du vice-amiral Dartige du Fournet) ; sa mère était Sidonie Olympe Mourin d'Arfeuille. Il se maria avec Marie Vauquelin de la Rivière puis avec Edmée de la Borie de la Batut.

Il entre en 1872 à l'École navale, dont il sort major. Le , sous les ordres du capitaine de frégate Bory, commandant l'aviso L'Inconstant, le lieutenant de vaisseau Louis Dartige, commandant la canonnière Comète, force la passe de Ménam (fort Paknam) pour dégager le port de Bangkok. Ce fait d'armes contribue à l'attribution à la France de la rive gauche du Mékong (le Laos) par le Siam (actuelle Thaïlande). Louis Dartige devient ensuite second sur le croiseur-cuirassé Pothuau, puis il commande le croiseur Surcouf de l'escadre du Nord.
En 1909, il est nommé contre-amiral. Durant la guerre des Balkans (1912-1913), il est à la tête de la flotte française de Méditerranée, et il est nommé vice-amiral. Lors de la Première Guerre mondiale, en , il est nommé à la tête de la troisième escadre française qui vient d'être créée. Basée à Port-Saïd (Egypte), cette escadre est chargée de faire appliquer le blocus des côtes ottomanes décrété en [2]. L'amiral Dartige du Fournet est alors le principal instigateur du développement de la stratégie insulaire française en Méditerranée orientale : dans le cadre de la lutte contre l'empire ottoman, la marine française prend possession des îles de Rouad (ou Aouad) en et de Castellorizo ()[3]. Elle y installe des centres de renseignement particulièrement actifs durant tout le conflit.

En 1916 au Pirée publié dans Le Miroir.

Le , les Arméniens retranchés sur le Musa Dagh[2] (ou « Mont-Moïse ») pour résister au génocide entrepris par les Turcs réussissent à attirer l’attention du croiseur Guichen, au nord de la baie d’Antioche, avec un drap blanc marqué d’une croix rouge. L’amiral Dartige du Fournet sollicite des instructions auprès de l’état-major. Sans réponse précise, c’est finalement sous sa responsabilité que, les 12 et , 4 080 Arméniens sont embarqués sur la Foudre, le D’Estrées, le Guichen, l’Amiral Charner et le Desaix. Les marins français de la 3e escadre donnent le meilleur d’eux-mêmes pour réussir cette évacuation, sur Port-Saïd, en Égypte, où les rescapés sont accueillis, gardant toutefois le nom de Mussalertsi (enfants du mont Mussa). Dartige du Fournet prend par la suite le commandement en chef des flottes alliées d'Orient qui vont agir dans le Bosphore.

Il est démis de ses fonctions par le ministre de la Marine, Lucien Lacaze, à la suite de l'embuscade dans laquelle tombent les soldats alliés à Athènes en [4]. Il cherche à réintégrer l'armée de terre durant les derniers mois de la Première Guerre mondiale[5], avant d'être réhabilité.

Il se marie et se retire à Périgueux dans sa villa Paknam. Il est enterré à Saint-Chamassy (Dordogne)[6].

Publications

L'embarquement des réfugiés arméniens du mont Musa Dagh sur un navire de guerre en septembre 1915.
  • Instructions nautiques sur les mers de Chine. Introduction. Navigation générale. Collationnées par le service des instructions nautiques au Dépôt de la marine, 3 vol., Paris, Imprimerie nationale, 1883-1884
  • Journal d'un commandant de la Comète : Chine, Siam, Japon (1892-1893), Paris, Plon-Nourrit, 1897, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56085880.pdf Texte en ligne]
- Prix Auguste-Furtado de l’Académie française
  • Petite Mousmé, Paris : Plon-Nourrit, 1907. Réédition : Paris, Pondichéry, Éditions Kailash, 2009
Roman paru initialement sous le pseudonyme de Gabriel Hautemer[5].
  • Souvenirs de guerre d'un amiral, 1914-1916, Paris, Plon-Nourrit, 1920
  • Heures lointaines. Souvenirs d'un marin, Paris, Plon, 1928
  • À travers les mers. Souvenirs d'un marin, Paris, Plon, 1929
  • Portraits de Famille. Souvenirs intimes, Périgueux, imprimerie Ribes, 14 rue Antoine-Gadaud, 1938

Promotions

Louis Dartige du Fournet en 1915, Agence Rol.

Décorations

Notes et références

  1. Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simili-Nobiliaire Français, édition Sédopols, 2012, p.254
  2. Service historique de la Marine, le document du mois : Lettre aux marines des pays alliés, adressée en 1915 par Dikran Antreassian au nom des Arméniens retranchés sur le mont Moïse.
  3. Christophe Mommessin, La marine française et la résolution de la question d'Orient (1797-1922) : de la puissance navale à l'action clandestine, Tolbiac Editions, p. 149-154.
  4. Journal officiel de la République française 25/01/1917
  5. Lettres du Mékong
  6. Delluc, Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, 2007.

Voir aussi

Sources et bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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