Ligne de Saint-Jean-d'Angély à Cognac
La ligne de Saint-Jean-d'Angély à Cognac est une ancienne ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique, reliant Saint-Jean-d'Angély à Cognac en passant notamment par Matha et Burie. Elle est située sur les territoires des départements de la Charente-Maritime (Charente inférieure) et de la Charente, en France.
Ligne de Saint-Jean-d'Angély à Cognac | |||||||||
Pays | France | ||||||||
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Villes desservies | Saint-Jean-d'Angély, Matha, Burie, Cognac | ||||||||
Historique | |||||||||
Mise en service | 1896 | ||||||||
Fermeture | 1950 | ||||||||
Concessionnaires | CFD (1893 – 1951) | ||||||||
Caractéristiques techniques | |||||||||
Écartement | étroit (1 000 mm) | ||||||||
Électrification | Non électrifiée | ||||||||
Nombre de voies | 0 (Anciennement à voie unique) |
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Longue de 44 km, la ligne est exploitée pendant plus de 50 ans par la Compagnie de chemins de fer départementaux (CFD)[1]. C'est l'une des dernière ligne départementale à fermer en Charente, avec la ligne d'Angoulême à Matha.
Histoire
Dès la fin des années 1860, des études sont réalisés pour la création d'une ligne de chemin de fer par M. Desroches. En 1872, ce projet se précise pour une « ligne de chemin de fer d'intérêt local à voie normale »[2] reliant Cognac à Surgères en passant par Saint-Jean-d'Angély[3]. Dans sa séance du le conseil général de la Charente doit se prononcer sur le projet de concession, à M. Descroches, de la partie de cette ligne passant par le département, ceci ayant été déjà conclu le pour la partie du tracé située dans la Charente Inférieure[4]. Cette ligne est déclarée d'utilité publique le [5],[6]. En avril 1874, le conseil général est officiellement informé, par le préfet, que M. Descroche a été déclaré en faillite et qu'il est en contact avec une Compagnie franco-anglaise qui a demandé par courrier à être substituée au concessionnaire défaillant[7].
Les premiers tracés sont effectués en 1875 et diffèrent légèrement du tracé définitif retenu.
En 1879, le Plan Freycinet définit 181 nouvelles lignes réparties sur tout le territoire français afin de compléter le réseau existant[8]. Sur ce nombre, deux de ces lignes d'intérêt générale concerne notre sujet : la ligne no 80, de « Surgères à Marans »[2] (longue de 31 km) et la ligne no 82, de « Saint-Jean-d’Angély à Civray, avec embranchement sur Cognac, par Matha »[2] (longue de 110 km).
En 1880, alors que la ligne est prévue à voie normale pour constituer un itinéraire plus rapide entre Cognac et Paris, deux tracés sont proposés : la section entre Saint-Jean-d'Angély et Matha est la même pour les deux variantes et sensiblement la même que la version définitive. La différence de tracé se faisant entre Matha et Cognac, l'un proposait un tracé passant par Thors, Bréville, Sainte-Sévère et Saint-Trojan, la ligne devait ensuite rejoindre la gare de Cognac par l'est de la ville. Le second tracé prévoyait de passer par Prignac, Migron, Saint-Sulpice et Cherves[9]. La desserte de Burie n'était alors pas d'actualité car cela aurait entrainé un écart et une perte de temps trop importante pour une ligne à voie normale.
Le 28 mars 1893, la ligne est intégrée au réseau d'intérêt général. Il est décidé d'établir finalement la ligne à voie métrique, moins coûteuse. Le tracé évolue légèrement et intègre désormais une desserte de Burie (ce qui explique la courbe sévère au niveau de Burie qui n'était pas prévue sur les tracés initiaux pour une ligne à voie normale).
Sa concession, entretemps retirée à l'industriel qui ne respectait pas ses engagements, est confiée à la compagnie des Chemins de Fer Départementaux (CFD). La construction débute en 1895 et une vigilance particulière est apportée à ce qu'aucun bâtiment ne soit démoli. Initialement prévu le 20 septembre,la ligne est finalement ouverte le 25 septembre 1896 soit près de 25 ans après les premiers projets de création de cette ligne qui se limitera finalement à Saint-Jean-d'Angély, une autre ligne devant être empruntée pour rejoindre Surgères (également exploitée par les CFD). Au début de l'exploitation, 3 A/R quotidien sont proposés[10].
Infrastructure
La ligne
La ligne est en plateforme indépendante du début à la fin de la ligne[11]. Elle n'a pas été établie en accotement de la route, ce qui était pourtant courant pour les chemins de fer d'intérêt local. Elle ne possède ni courbe trop importantes, ni déclivité trop élevés. Cela s'explique par le fait que la ligne ait été inscrite au Plan Freycinet, et était, de ce fait, prévue pour être construite à voie normale. La ligne possédait donc un excellent profil favorisant des vitesses élevées, ce qui était assez peu répandu pour des chemins de fer départementaux (qu'on surnommait d'ailleurs tortillards la plupart du temps). La courbe la plus importante était celle juste avant de rentrer en gare de Burie pour les trains en provenance de Saint-Jean-d'Angély, elle était à 90°.
Gares, haltes et arrêts
La ligne dessert un nombre important de stations, dont certaines ont été ouvertes après la date d'ouverture de la ligne[12].
Gare, halte ou arrêt | Type | Ouverture | Etat actuel |
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Saint-Jean-d'Angély | Gare | 1896 | Ouverte (pour la ligne Saintes-Niort) |
Saint-Julien-de-l'Escap | Gare | 1896 | BV devenu résidence privée |
Le Petit-Cabaret | AF | vers 1938 | Aucune trace |
Fontenet-Varaize | Gare | 1896 | BV devenu résidence privée |
Chagnon Saint-Même | Halte | 1896 | Aucune trace |
Aumagne-Reignier | Gare | 1896 | BV devenu résidence privée |
La Grange-Ville | AF | vers 1938 | Aucune trace |
Blanzac-la-Brousse | Halte | 1896 | BV devenu résidence privée |
Matha | Gare | 1896 | BV devenu bâtiment municipal |
Héritolle | AF | vers 1938 | Aucune trace |
Prignac-Courcerac | Gare | 1896 | BV devenu résidence privée |
La Tâche | AF | 1909 | Abri voyageur toujours présent, bon état |
Migron | Gare | 1896 | BV devenu résidence privée |
Le Défend | AF | 1938 | Abri en ruine mais toujours présent |
Malbeteau | ? | ? | PN devenu résidence privée |
Burie | Gare | 1896 | BV devenu résidence privée |
Peuyon | AF | vers 1938 | Aucune trace |
Saint-Sulpice-Mesnac | Gare | 1896 | BV devenu bâtiment municipal |
La Garnerie | AF | vers 1938 | Aucune Trace |
Cherves | Gare | 1896 | BV devenu résidence privée |
Le Coudret | AF | vers 1910 | Aucune trace |
Fontenille | AF | vers 1938 | Aucune trace |
Cognac - Saint-Jacques | Gare | 1896 | BV détruit, ne reste qu'une aile marchandise |
Crouin | AF | vers 1930 | Aucune trace |
Cognac | Gare | 1896 | Ouverte (pour la ligne Angoulême-Saintes) |
AF = Arrêt facultatif
Concernant Malbeteau, aucune preuve n'a pu être faite de la présence d'un arrêt à cet endroit (notamment sur les anciens indicateurs horaires), cependant, la rue porte le nom « Ancienne gare de Malbeteau »[13]. Une explication pourrait être que cet emplacement ait pu servir d'arrêt avant la mise en service de l'arrêt du Défend qui fut assez tardive et située à seulement quelques centaines de mètres de Malbeteau[14].
Ouvrages d'art
La ligne ne comptait que très peu d'ouvrages d'art d'importance. En effet, le profil était relativement plat. Le principal ouvrage d'art était un pont à tablier métallique et à piliers en pierre permettant la traversée de la Charente[15]. Il était désigné par le terme de « passerelle ». Le tablier métallique a été déposé en 1956[16]. Les piliers ont complètement disparus à la fin des années 1980, lors de la construction de la déviation de Cognac par la N141 qui reprenait, entre le rond-point de Crouin et l'Hôpital de Cognac, le tracé de la voie ferrée[17].
Un autre pont métallique se situait entre Cherves et Saint-Sulpice et permettait de franchir l'Antenne. Ce pont là est, lui, toujours visible et accessible au public puisqu'il se trouve sur un chemin de randonnée et permet donc de traverser la rivière[18].
Exploitation
Matériel roulant
La ligne a vu circuler au lendemain de la Seconde Guerre mondiale des autorails Billard.
Horaires
En 1899, la ligne comptait 4 allers-retours journalier[19], service qui était toujours d'actualité en 1912[20]. Il est fort probable que le service ait été réduit pendant la Première Guerre mondiale. En 1943, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la ligne comptait encore 3 A/R journalier[21] qui desservaient cette fois, bien plus d'arrêts qu'en 1899.
Intermodalité
La ligne possédait 5 gares où des correspondances étaient possibles avec d'autre lignes de chemin de fer : Saint-Jean-d'Angély, des correspondances étaient possibles vers Niort, Saintes via Taillebourg, Royan via Saint-Hilaire - Brizambourg et Saintes (Réseau de l'Etat) et Marans via Surgères (CFD) ; Saint-Julien-de-l'Escap une ligne CFD en provenance de Saint-Jean-d'Angély bifurquait en direction de Saint-Saviol ; Matha, une ligne ligne, également CFD, partait pour rejoindre Angoulême ; Burie, une ligne également exploitée par les CFD permettait de rejoindre Saintes ; Cognac, des correspondances étaient assurées pour Saintes, Angoulême (Réseau de l'Etat) et Barbezieux (Chemins de fer Economiques des Charentes (EC))[22]. A noter cependant que les EC possédait leur propre gare et bâtiment voyageur à Cognac[23].
- Gare de Saint-Jean-d'Angély, origine de la ligne
- Gare de Burie, bifurcation avec la ligne vers Saintes
- Gare de Cognac, Terminus de la ligne
Notes et références
- « Liste des chemins de fer secondaires | FACS », sur www.facs-patrimoine-ferroviaire.fr (consulté le )
- Domengie 1990, p. 275.
- « Varaize, Voie ferrée », sur Vals de Saintonge Communauté (consulté le ).
- Charente. Conseil général, « Ligne de Surgères à Cognac », Rapports du préfet et procès-verbaux des séances / Conseil général de la Charente, , p. 349-355 (lire en ligne, consulté le ).
- Ludovic Claudel, « Atlas historique des chemins de fer français. Tome 1 : Corse, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d'Azur », dl 2020 (ISBN 978-2-37062-088-0, consulté le ).
- Répertoire de la législation des chemins de fer Français : réseaux secondaires et tramways : situation au 31 décembre 1893 / Ministère des travaux publics, Direction des chemins de fer, Paris, Impr. nationale, , 306 p. (lire en ligne), p. 8.
- Charente. Conseil général, « Rapport du Préfet », Rapports du préfet et procès-verbaux des séances / Conseil général de la Charente, , p. 172 (lire en ligne, consulté le ).
- Le Diraison 1984, p. 11 (247).
- Charente Conseil général Auteur du texte, « Rapports du préfet et procès-verbaux des séances / Conseil général de la Charente », sur Gallica, 1880-08-xx (consulté le )
- « La Croix de la Charente », sur Gallica, (consulté le )
- « Archéologie Ferroviaire », sur archeoferroviaire.free.fr (consulté le )
- « Horaires 1943 Ligne Cognac-Saint-Jean-d'Angély »
- Plan Lieu-dit Ancienne gare de Malbeteau, « Lieu-dit Anciene gare de Malbeteau Burie », sur Gralon (consulté le )
- « Les Forums de Passions Métrique et Etroite !! • Afficher le sujet - Le Réseau CFD des Charentes et des Deux-Sèvres », sur www.passion-metrique.net (consulté le )
- « Carte postale ancienne du pont »
- « Le vieux pont va disparaitre » (consulté le )
- « Remonter le temps », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le )
- « St-Sulpice-de-Cognac, terre de randonnée », sur CharenteLibre.fr (consulté le )
- « Horaires 1899 »
- « Horaires 1912 »
- « Horaires 1943 »
- Ludovic Claudel, « Atlas historique des chemins de fer français. Tome 1 : Corse, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d'Azur », dl 2020 (ISBN 978-2-37062-088-0, consulté le ).
- « Les Forums de Passions Métrique et Etroite !! • Afficher le sujet - Le Réseau CFD des Charentes et des Deux-Sèvres », sur www.passion-metrique.net (consulté le ).
Bibliographie
- Henry Le Diraison, « Les Chemins de Fer en Charente » (tiré à part de 20 pages numérotées de 1 à 20), Bulletins et Mémoires de la Société Archéologique et Historique de la Charente, no 3, , p. 236-261 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
- Henri Domengie, Les petits trains de jadis : Ouest de la France, Breil-sur-Roya, Les Éditions du Cabri, , 300 p. (ISBN 2-903310-87-4), Charente-Inférieure, « Saint-Jean-d'Angély à Cognac », p. 275-282 et 298.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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