Ligne de Lunéville à Saint-Dié

La ligne de Lunéville à Saint-Dié est une ligne ferroviaire française voie unique à écartement standard électrifiée de la région Lorraine. Elle constitue une antenne ferroviaire de desserte du massif vosgien. À l'origine partie intégrante d'une liaison Lunéville - Épinal via Saint-Dié-des-Vosges, période durant laquelle elle portait le numéro 18, elle devint, à la faveur de la construction des lignes transvosgiennes via le col de Saâles d'une part et le tunnel de Sainte-Marie-aux-Mines d'autre part, la partie nord de la ligne 23 reliant Nancy et Lunéville à Sélestat via Saint-Dié.

Ligne de
Lunéville à Saint-Dié

TER Lorraine en gare d'Étival-Clairefontaine.
Pays France
Villes desservies Lunéville, Baccarat, Raon-l'Étape, Étival-Clairefontaine, Saint-Dié-des-Vosges
Historique
Mise en service 1864
Électrification 2005
Concessionnaires Est (1863 1937)
SNCF (1938 1997)
RFF (1997 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 067 000
Longueur 49,7 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 25 kV – 50 Hz
Pente maximale
Nombre de voies Voie unique
Signalisation BAPR-VB
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TGV, TER, Fret (desserte des carrières de trapp de Raon-l'Étape)

Jugée moins stratégique que ses voisines et de ce fait maintenue durant toute son histoire à voie unique, cette ligne secondaire a été électrifiée à l'occasion de la venue du TGV Est Européen pour que la ville de Saint-Dié-des-Vosges bénéficie d'un aller/retour du TGV Est par jour.

Elle constitue la ligne n° 067 000[1] du réseau ferré national.

Histoire

Chronologie

Origine

Dans les années 1850, les villes et bourgs industriels, qui ne sont pas rattachés au chemin de fer, demandent la création de lignes pour pouvoir être raccordé au réseau de l'Est. Le préfet du Bas-Rhin, Migneret, fédère les mécontents avec une proposition pour la création de lignes, d'intérêt local à faible coût, hors des grandes compagnies en utilisant les chemins vicinaux comme plateforme, ce qui permet d'utiliser la loi du sur la vicinalité. Des industriels commencent à créer des compagnies, mais c'est finalement l'État, qui désire unifier les réseaux, qui met fin à ce projet[2].

La ligne de Lunéville à Saint-Dié est déclarée d'utilité publique par un décret impérial le [4].Le coût de la construction est estimé à 9,94 MF et une subvention de MF est prévue pour compenser un produit brut annuel estimé à 0,7 MF. De ce fait, l'administration engage immédiatement des travaux sur toute la longueur entre Lunéville et Raon-l'Étape[2].

Ligne de la Compagnie de l'Est

Par une convention signée avec le ministre des Travaux publics le , la Compagnie des chemins de fer de l'Est reçoit la concession de la ligne. Cette convention est approuvée par décret impérial le [5]. La Compagnie reprend les chantiers ouverts par l'État qui y a déjà dépensé 2,5 MF, et termine en premier la section de Lunéville à Raon-l'Étape qu'elle ouvre à l'exploitation le . Puis elle fait l'intégralité de la construction de la deuxième section de Raon-l'Étape à Saint-Dié, qu'elle ouvre le [3].

Pendant la Guerre franco-allemande de 1870 le pont de Thiaville est détruit par l'armée française le et dix kilomètres de voies sont enlevés par l'armée « prussienne » pour être réutilisé à l'entretien des voies de la ligne de Paris à Strasbourg. En , ces dommages sont en cours de réparation par la Compagnie de l'Est[6]. En , neuf kilomètres de voies ont été rétablis et une voie d'évitement ajouté à la station de Saint-Clément[7].

Ligne de la SNCF

Le a lieu la pose d'un premier poteau caténaire en gare de Saint-Dié. Cette cérémonie, qui préfigure l'électrification et la rénovation de la ligne est faite par le président du conseil régional avec le directeur régional de la SNCF et le responsable du projet TGV-Est[8]. En , le chantier de mise au gabarit électrique des ouvrages d'art est achevé. Celui de la modernisation de la signalisation et des télécommunication est en cours de réalisation[9].

Caractéristiques

Tracé et profil

Longue de 50 km la ligne a un profil caractérisé par une pente montante de Lunéville, altitude 230 m, à Saint-Dié-des-Vosges, altitude 343 m, où le gradient maximal de 7‰ est atteint juste avant l'arrivée à ce terminus.

Gare de Baccarat avec sa voie d'évitement.

La ligne débute en gare de Lunéville, embranchement avec la ligne de Noisy-le-Sec à Strasbourg-Ville dont elle s'écarte par une courbe sur la droite vers le sud-est. Établie sur la rive droite de la Meurthe, en parallèle avec la route départementale 590, de Nancy à Sélestat, elle passe à l'ancienne halte de Moncel-lès-Lunéville puis sous la route nationale 4. Puis par un tracé, quasi rectiligne, établi sur les marnes calcaires du plateau Lorrain, elle dessert Saint-Clément - Laronxe, Chenevières, Ménil-Flin, Azerailles et enfin Baccarat. Ensuite la vallée devient plus étroite avec un relief plus accentué avec aux alentours des collines couvertes de forêts. Après un passage sous la RN 59 la voie passe à Bertrichamps avant de traverser une première fois la Meurthe. Maintenant sur la rive gauche, la ligne dessert la halte de Thiaville avant de rejoindre la gare de Raon-l'Étape. Dans un espace restreint la ligne traverse la rivière puis longe la gare de chargement de la ballastière de Raon l'Étape. Elle effectue un nouveau passage sous la RN 59 avant de franchir le Rabodeau pour rejoindre la gare d'Étival-Clairefontaine. Après un passage en forêt et un autre franchissement de la Meurthe elle atteint Saint-Michel-sur-Meurthe. Le dernier tronçon est celui où la pente est la plus importante avant de passer de nouveau sous la RN 59 juste avant d'arriver en gare de Saint-Dié-des-Vosges[10].

Numérotation

La ligne porte le numéro 067000, sur le réseau ferré national français[11].

Ouvrages d'art

Il n'y a pas d'ouvrages d'art véritablement importants, néanmoins les plus significatifs sont trois ponts pour le franchissement de la Meurthe : 66 m, au PK 415,718, 60 m, au PK 419,359, et 419, 59 m, au PK 425,427, et un pont sur le Rabodeau : 29 m, au PK 422,306[11].

Gares et haltes

Pour les voyageurs, outre les deux gares d'extrémité, Lunéville et Saint-Dié-des-Vosges, la ligne dispose de trois gares : Baccarat, Raon-l'Étape et Ètival-Clairefontaine et sept haltes : Saint-Clément - Laronxe, Chenevières, Ménil-Flin, Azerailles, Bertrichamps, Thiaville et Saint-Michel-sur-Meurthe.

Voies d'évitement

Cette ligne à voie unique comporte cinq points de croisement avec une voie d'évitement, à : Saint-Clément-Laronxe, Azerailles, Baccarat, Raon-l'Étape et Étival-Clairefontaine[11].

Électrification

Depuis 2006, la ligne est électrifiée sur toute sa longueur en 25 kV – 50 Hz[12].

Signalisation

La ligne est équipée en Block automatique à permissivité restreinte (BAPR)[12].

Vitesses limites

Elle est variable suivant le matériel roulant utilisé. Elle est dans les deux sens : de 120 km/h pour notamment les TGV, AGC et Z2 ; et de 110 km/h pour les autres automotrices. Par ailleurs pour d'autres matériels elle peut être de 80 km/h ou 60 km/h suivant les tronçons et le sens de circulation[12],[11].

Trafic

Matériel roulant

Les X 4300 ont été retirés du service en . Les RRR ont été retirées du service, sur cette ligne, en fin d'année 2016.

Notes et références

  1. Classement sonore des infrastructures de transport de la Moselle page 19 Arrêté
  2. François et Maguy Palau, 2004, p. 11
  3. François et Maguy Palau, 2004, p. 32
  4. « N° 8232 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement des lignes de chemin de fer de Mayenne à Laval, d'Épinal à Remiremont et de Lunéville à Saint-Dié : 31 août 1860 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 16, no 852, , p. 827 - 828.
  5. « N° 11549 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 1er mai 1863, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer de l'Est : 11 juin 1863 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 22, no 1141, , p. 138 - 146 (lire en ligne).
  6. Inspecteur des ponts et chaussées chargé du contrôle, « Situation des chemins de fer », Rapports et délibérations / Conseil général du département de Meurthe-et-Moselle, , p. 766 (lire en ligne, consulté le ).
  7. Inspecteur des ponts et chaussées chargé du contrôle, « Situation des chemins de fer », Rapports et délibérations / Conseil général du département de Meurthe-et-Moselle, , p. 806 (lire en ligne, consulté le ).
  8. André Schontz et al., 1999, p. 60.
  9. « Communiqué de presse : comité de pilotage de l'électrification des lignes vosgiennes », sur mc.moselle.gouv.fr, (consulté le ).
  10. François et Maguy Palau, 2004, p. 11 et 32
  11. Reinhard Douté, 2011, p. 47.
  12. « Lunéville - Saint-Dié (L23) », sur Florent Brisou (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • André Schontz, Arsène Felten et Marcel Gourlot, Le chemin de fer en Lorraine, Metz, Éditions Serpinoise, , 316 p. (ISBN 2-87692-414-5, notice BnF no FRBNF37056352, lire en ligne), « Lunéville - Saint-Dié », p. 56-60.
  • François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Le second Empire, t. 3 : 1864-1870, Paris, Palau, , 239 p. (ISBN 2-9509421-3-X, notice BnF no FRBNF39191508), « 7.5. Lunéville-Raon l'Étape Laneuveville et 7.20 Raon l'Étape-Saint Dié », p. 11 et 32.
  • Reinhard Douté, Les 400 profils de lignes voyageurs du réseau français : lignes 001 à 600, vol. 1, La Vie du Rail, , 239 p. (ISBN 978-2-918758-34-1), « [067] Lunéville - St-Dié », p. 47.

Articles connexes

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