Les Eustache

Les Eustache, originaires de Gap en Dauphiné, sont une dynastie de menuisiers-sculpteurs-organiers marseillais ayant, pendant près d'un siècle (des années 1630 au tout début de 1730) , couvert d'orgues tout le Midi Méditerranéen tant provençal que languedocien avec des excursions jusqu'à Perpignan, Mende, Rodez et Le Puy-en-Velay.

Leur vie

À l'origine trois frères: Dominique (mort le ), Gaspard (décédé en mai 1653) et André (dont on perd la trace après la construction, avec son fils Jean, de l'orgue de Saint-Mathieu de Perpignan en 1683), installés à Marseille vers 1630, construisent, réparent, agrandissent, reconstruisent des instruments dans tout l'arc méditerranéen. Ils travaillent soit séparément, soit deux à deux (surtout Gaspard et André), soit tous les trois ensemble. Menuisiers de formation initiale, ils édifient, lorsqu'on leur en laisse la possibilité, des buffets imposants pour l'époque, aux façades caractéristiques, toujours richement sculptés, dont certains sont parvenus jusqu'à nous comme aux cathédrales de Nîmes et de Mende et aux Grands-Carmes de Marseille. Il leur arrivait même d'accepter d'autres travaux de menuiserie puisque Gaspard et André ont réalisé un jubé et des stalles pour le chapitre cathédral de Nîmes en 1645. Après le décès de Gaspard, André assure seul la direction de l'atelier familial, puis est aidé par son fils Jean qui perpétuera la tradition familiale de 1684 aux environs de 1730.

Comme leurs rivaux marseillais, les Jullien, ils ont adopté «une esthétique nordique nuancée par une solide connaissance et une belle pratique du positif ultramontain» (Norbert Dufourcq, op.cit.1, p.109), qu'ils ont essaimée de Draguignan à Perpignan; mais plus qu'eux qui construisaient des orgues aux dimensions assez modestes, ils ont ouvert la voie pour les orgues monumentaux de Jean-Esprit Isnard et son neveu Joseph dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

À noter qu'un César Eustache est signalé à La Ciotat en 1742 par Norbert Dufourcq, sans que soit précisé son degré de parenté avec les précédents, et un Jean-Baptiste ou César Eustache par Jean Aubry pour le placement de la première Trompette en Chamade provençale au Récit de l'orgue de la cathédrale de Marseille en 1760[1].

Leurs travaux

Leur facture est caractérisée par l'usage du plomb martelé pour les Bourdons et les Flûtes alors que les Principaux et les Cornets sont à corps d'étain sur pieds d'étoffe (alliage riche en plomb et pauvre en étain); leurs Pleins-jeux sont encore basés sur des Fournitures progressives héritées du Moyen-Âge (cathédrale de Nîmes, cathédrale d'Orange, abbaye St Victor à Marseille, église St Laurent de Salon-de-Provence) et leurs tuyaux ne sont pas vernis pour les protéger de l'oxydation; ils posent le premier Ut # à l'encontre de leurs concurrents provençaux et marquent leur tuyauterie selon un classement voisin de celui d'Arnault de Zwolle et encore usité chez les facteurs germaniques alors qu'il a disparu de la pratique française depuis le XVIe siècle[2].

En commun

André seul

André avec son fils Jean

À partir de cette date on ne trouve plus de trace d'André dont on suppose le décès au cours ou à la fin de ce chantier.

Jean, fils d'André

Annexes

Références

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Norbert Dufourcq, Le Livre de l'Orgue Français, tome III, la Facture, volume 1, Picard, 1975
  • Norbert Dufourcq, Le Livre de l'Orgue Français, tome III, la Facture, volume 2, Picard, 1975 (ISBN 2-7084-0031-2)
  • Jean-Michel Sanchez et Olivier Placet, Orgues, le chœur des anges, Le Bec en l’Air (ISBN 2-916073-01-9)
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