Le Prénom (film)
Le Prénom est un film franco-belge d'Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, adapté de leur pièce éponyme et sorti en 2012.
Cet article concerne le film. Pour la pièce de théâtre dont il est tiré, voir Le Prénom.
Réalisation |
Alexandre de La Patellière Matthieu Delaporte |
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Scénario |
Alexandre de La Patellière Matthieu Delaporte |
Musique |
Jérôme Rebotier Richard Wagner |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Chapter 2 Pathé Films |
Pays d’origine |
France Belgique |
Genre | Comédie |
Durée | 109 minutes |
Sortie | 2012 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Ayant totalisé 3 347 000 entrées au cinéma[1], il est devenu le troisième film français le plus rentable de 2012[2]. Il est également nommé à cinq reprises aux Césars, remportant ceux du meilleur acteur et de la meilleure actrice dans des seconds rôles, pour Guillaume de Tonquédec et Valérie Benguigui.
Au cours d'une soirée, lors d'un dîner familial, l'un des convives annonce que son épouse et lui vont appeler « Adolphe » leur fils à naître. Cette déclaration provoque d'intenses débats sur les prénoms susceptibles d'être donnés ou non à des enfants. De fil en aiguille, les ressentiments et non-dits cachés vont être révélés et des règlements de compte vont avoir lieu.
Résumé
Élisabeth Garraud-Larchet (surnommée « Babou ») et son époux Pierre Garraud sont enseignants. Elle est professeur de français au collège Paul-Valéry de Vincennes[3] et syndiquée au FSU tandis que son mari est professeur de littérature à la Sorbonne. Ils sont parents de deux enfants : Apollin (cinq ans) et Myrtille (douze ans). Le couple a invité à dîner trois personnes de leur entourage. Il s'agit de l'agent immobilier Vincent Larchet (le frère de Babou) et son épouse prénommée Anna. Enfin, le dernier invité est Claude Gatignol. C'est un ami d’enfance du frère et de la sœur qui a leur âge. Il est premier trombone à l’Orchestre philharmonique de Radio France.
Élisabeth se démène pour le repas et cherche à ce que tout soit parfait. Nul ne l'aidant, elle demande plusieurs fois d'être attendue pour assister aux échanges. En vain.
Alors qu'Anna est en retard en raison de son activité professionnelle, Vincent est invité par sa sœur et ses deux amis à donner des nouvelles de l'examen prénatal qu’Anna, enceinte de cinq mois, a subi en vue de la naissance de leur fils. Vincent présente l'examen échographique. Après s'être amusé à faire énumérer des prénoms commençant par la lettre A, Vincent annonce, tout enjoué, qu’Adolphe sera le prénom donné à l'enfant à naître (cela en référence au roman éponyme de Benjamin Constant).
Une violente dispute éclate alors, car le futur père se joue de la colère qui prend aux tripes ceux qui lui font face. Pierre n’admet pas que son futur neveu puisse porter le même prénom qu'Hitler, qu'importe l'orthographe du prénom.
En réalité, il s'agit d'une blague car Vincent et Anna veulent appeler leur fils Henri, comme le père décédé de Vincent et d'Élisabeth, mais cela n'est compris que de l'ami d'enfance, plus tard. Celui-ci lit par hasard, dans la bibliothèque du salon, la couverture d'un livre où le prénom Adolphe est apparent et comprend le coup monté. Pierre et Élisabeth ne le savent pas encore car le futur père demande à son ami de se taire.
Les quatre adultes débutent le repas sans attendre Anna et restent silencieux jusqu'à son arrivée. Lorsque la future maman prend place parmi les convives, elle ne comprend pas le brusque sentiment de rejet qui entoure le prénom de son futur enfant : elle présume avec logique que son époux leur a indiqué le bon. La controverse s'envenime tout de suite car le futur père a trop laissé les choses s'envenimer en amont pour que la colère présente entre les participants soit laissée sous silence. Cela donne bientôt l'occasion aux vieilles rancunes de resurgir et aux secrets enfouis de se dévoiler :
- les défauts de Vincent (égoïste, égocentrique, vaniteux, méprisant) et la mimique involontaire qu'il fait lorsqu'il se moque de quelqu'un ;
- les défauts de Pierre (radin, snob, hautain, « bobo ») ; les prénoms donnés aux enfants d'Élisabeth et de Pierre qui sont fort peu usuels ;
- le surnom de Claude, « la Prune », qui lui est secrètement donné par ses amis en raison de son aspect efféminé ;
- Anna toujours en retard aux repas ;
- le « couple parfait » des deux profs Pierre et Élisabeth en pleine crise : pannes de sexualité de l'un, perte de désir et embonpoint de l'autre.
Claude se défend d'être efféminé et a fortiori d'être homosexuel. Il révèle alors qu'il fréquente une femme depuis un certain temps. Ayant le sentiment d'en avoir trop dit, il se tait brutalement. C'est alors qu’Élisabeth, Pierre et Vincent cherchent à en savoir plus. Vincent lui ordonne de révéler le nom de la personne en question, qu'Anna semble d'ailleurs connaître elle aussi. Elle incite Claude à révéler son secret. Tous commencent à croire que Claude se trouve sur le point d'annoncer qu'il a une liaison avec la future maman, ce qui est présenté par une série de visions de la liaison supposée entre eux deux.
Claude, au dernier moment, avoue en fait avoir une liaison avec Françoise, la mère - veuve - d'Élisabeth et de Vincent. La situation lui permet de crever l’abcès et Claude se lance dans le récit de la naissance de sa passion et de son amour, tandis que ses amis restent stupéfaits et interloqués.
Par la suite, Vincent, hors de lui, le frappe violemment au visage et Claude chute lourdement sur une table basse où se trouvaient les desserts.
Alors que chacun commence à relativement se calmer, Françoise téléphone à l'improviste. Sa fille vide son sac à son tour et règle ses propres comptes avec tous les convives car elle porte elle aussi une part de secret et de souffrance : la découverte impromptue de la liaison secrète de sa mère, avoir été une sœur au service d'un frère adulé enfant à qui tous les caprices étaient pardonnés, être une épouse auto-sacrifiée à la réussite de son mari hypocrite et oublieux et mère de famille dévouée à ses enfants dont le père ne s'occupe jamais non plus, le fait que nul ne la remercie pour le repas, hormis Anna. S'y rajoute enfin la déception de ne pas avoir été la confidente de Claude. Le tout a déclenché la profonde colère qu'elle gardait en elle et qu'elle est la dernière à prononcer et avec le plus de douleur. Exténuée, elle part se coucher, laissant à son époux la responsabilité de la vaisselle à venir et des enfants.
Anna est excédée par l'attitude désinvolte de Vincent qui continue son auto-apitoiement « Mais enfin ce n'était qu'une blague ! ». Elle s'en va avec la voiture du couple pour raccompagner Claude chez Françoise. Elle précise très nettement à son mari que celui-ci a tout intérêt d'arrêter son comportement puéril s'il ne veut pas se retrouver divorcé. On perçoit qu'elle a pris de l'ascendant sur son compagnon, qui joute encore à fleuret moucheté avec Pierre alors que celui-ci ne joue plus le jeu.
Les deux hommes finissent la soirée avec le mauvais rosé apporté par Claude et dormiront tous deux dans le salon, sans leur femme, « entre coqs », dépités tout de même du désastre qu'ils ont déclenché.
Quatre mois après, l'enfant de Vincent et d'Anna naît enfin, mais à leur grand étonnement, c'est une fille. Les parents choisissent de l'appeler Françoise, prénom de la mère de Vincent et d'Élisabeth (gag et clin d’œil à leur décision initiale d'appeler leur enfant Henri ; du prénom du grand-père, on passe au prénom de la grand-mère) et l'annoncent à Claude, accompagné de Françoise, Babou et Pierre, présents à la clinique et heureux de l'événement.
Fiche technique
- Titre original : Le Prénom
- Titre anglophone : What's in a Name?[4]
- Réalisation et scénario : Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, adapté de leur pièce éponyme, Le Prénom
- Décors : Marie Cheminal
- Costumes : Anne Schotte
- Photographie : David Ungaro
- Son : Miguel Rejas
- Montage : Célia Lafitedupont
- Musique : Jérôme Rebotier, ouverture de Tannhäuser de Richard Wagner
- Production : Jérôme Seydoux et Dimitri Rassam
- Coproduction : Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte
- Sociétés de production :
- Chapter 2, Pathé Films, TF1 Films Production, M6 Films, Fargo Films, Canal+ et Ciné +
- Nexus Factory, uFilm, uFund et Le Tax Shelter du Gouvernement Fédéral de Belgique
- Société de distribution : Pathé Distribution
- Pays d'origine : France et Belgique
- Langue originale : français
- Budget : 11 millions d'euros[2]
- Format : couleur — 2,35:1 — 35mm — son Dolby 5.1
- Genre : comédie
- Durée : 109 minutes
- Dates de sortie[5] :
- Belgique, France :
- États-Unis :
Distribution
- Patrick Bruel : Vincent Larchet
- Valérie Benguigui : Élisabeth Garraud-Larchet dite « Babou »
- Charles Berling : Pierre Garraud
- Guillaume de Tonquédec : Claude Gatignol
- Judith El Zein : Anna Caravatti
- Françoise Fabian : Françoise Larchet
- Yaniss Lespert : Jean-Jacques, le livreur de pizzas
- Miren Pradier : Sonia, l'infirmière
- Alexis Leprise : Apollin Garraud-Larchet
- Juliette Levant : Myrtille Garraud-Larchet
- Bernard Murat : l'obstétricien
Musique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section proviennent du générique de fin de l'œuvre audiovisuelle présentée ici. Au début du film, en voix off, Vincent Larchet évoque deux chansons françaises :
- Je te donne de Jean-Jacques Goldman et Michael Jones : « toutes leurs différences, tous ces défauts qui sont autant de chances »
- Je t'aime le lundi d'Edouardo : « Élisabeth et Pierre s'aiment le lundi, le mardi et les autres jours aussi »
Dans la première partie du film, Valérie Benguigui chante à tue-tête Vanina de Dave.
Accueil
Réception critique
Lors de sa sortie, Le Prénom rencontre un accueil critique favorable : le site Allociné lui attribue une moyenne de 3,2⁄5 (64 %), basé sur dix-neuf commentaires collectés[6]. Dans les pays anglophones, 75 % des douze commentaires collectés par le site Rotten Tomatoes sont positifs, pour une moyenne de 5,3⁄10[7](53 %), tandis qu'il obtient un score de 66⁄100 (66 %) sur le site Metacritic, pour 6 commentaires[8].
Box-office
- France : 3 347 000 entrées (20 semaines à l'affiche)[9]
- États-Unis : 8 111 $[10]
- Québec : 205 039 $[11]
- Mondial : 29 545 900 $[10],[12]
Distribué en France dans 457 salles la semaine de sa sortie, Le Prénom démarre à la seconde place du box-office avec 1 086 313 entrées, se positionnant derrière The Avengers au classement des meilleures entrées de la semaine[13]. La semaine suivante, le film est distribué dans 42 salles supplémentaires et totalise 701 507 entrées, portant le cumul à 1 787 820 entrées. Toutefois, il chute à la troisième place, la seconde étant occupé par American Pie 4, sorti durant cette deuxième semaine d'exploitation du Prénom[14]. Pour sa troisième semaine de présence à l'affiche, Le Prénom garde sa troisième position et gagne 115 salles supplémentaires par rapport à la semaine précédente, tout en totalisant 333 516 entrées, permettant ainsi d'atteindre le seuil des 2 millions d'entrées[15]. Il atteint le seuil maximal de salles en quatrième semaine (705 salles) et reste en quatrième place durant deux semaines consécutives (quatrième et cinquième), portant le cumul à 2 773 694 entrées[16]. Le Prénom franchit le cap des 3 millions d'entrées lors de sa septième semaine en salles[16]. Finalement, après être resté vingt semaines dans les salles françaises, Le Prénom finit avec 3 347 000 entrées.
Distribué aux États-Unis dans 12 salles sous le titre What's In a Name?, Le Prénom totalise 8 111 $ en douze semaines[10]. Les recettes mondiales atteignent près de 29 540 000 $[12].
Distinctions
Récompenses
- Trophées du Film français 2013 : Trophée du public TF1
- Césars 2013 :
- César du meilleur acteur dans un second rôle pour Guillaume de Tonquédec
- César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Valérie Benguigui
Nominations
- Césars 2013 :
- César du meilleur film
- César du meilleur acteur pour Patrick Bruel
- César de la meilleure adaptation
Autour du film
Le film a été adapté en Italie, sous le titre Il nome del figlio réalisé par Francesca Archibugi avec Alessandro Gassman, Micaela Ramazzotti, Valeria Golino, Luigi Lo Cascio et Rocco Papaleo. Dans cette adaptation, le nom envisagé pour le bébé n'est plus « Adolphe » mais « Benito », pour Benito Mussolini.
Bernard Murat qui joue l'obstétricien dans le film, est le metteur en scène de la pièce de théâtre.
Le film a aussi été adapté en allemand, sous le titre Der Vorname (de). Réalisé par Sönke Wortmann et notamment avec Florian David Fitz, Janina Uhse et Caroline Peters, il sort en en Allemagne.
Le Prénom est le dernier film de l'actrice Valérie Benguigui sorti de son vivant. Son film suivant intitulé Fiston sort en mars 2014, soit 6 mois après sa mort.
Notes et références
- Les 10 films les plus rentables du cinéma français en 2012 sur Allociné, publié le , Laëtitia Forhan avec BFM Business et CBO Box-office.
- Dans la réalité, le lycée Paul-Valéry où sont tournées quelques scènes se situe dans le 12e arrondissement de Paris.
- Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte, Charles Berling et Guillaume de Tonquédec, What's in a Name?, (lire en ligne)
- (en) Dates de sortie sur l’Internet Movie Database
- « Le Prénom : Critique presse », sur AlloCiné (consulté le )
- (en) « What's in a Name? (2013) », sur Rotten Tomatoes (consulté le ).
- (en) « What's in a Name? Reviews », sur Metacritic (consulté le ).
- « Le Prénom », sur JP's Box Office (consulté le )
- (en) « What's in a Name? », sur Box Office Mojo (consulté le )
- « LE PRÉNOM (2012) - Box-office » (consulté le )
- (en) « Le Prénom », sur Box Office Mojo (consulté le )
- « Box-office français de la semaine du 25 avril 2012 », sur JP Box-Office (consulté le ).
- « Box-office français de la semaine du 2 mai 2012 », sur JP Box-Office (consulté le ).
- « Box-office français de la semaine du 9 mai 2012 », sur JP Box-Office (consulté le ).
- « Le Prénom », sur JP Box-Office (consulté le ).
- Anaëlle Grondin, « Audiences TV: 7,7 millions de téléspectateurs et 25.325 tweets pour «Le prénom», diffusé sur TF1 », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
- Émilie Geffray, « Audiences : Le Prénom pulvérise De rouille et d'os », sur tvmag.lefigaro.fr, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Il nome del figlio (traduction littérale : « Le prénom du fils ») film italien inspiré du même sujet réalisé par Francesca Archibugi sorti en 2015.
- « Art », pièce de théâtre de Yasmina Reza évoquant le délitement de l’amitié de trois hommes après l'achat par l'un d'eux d'un tableau entièrement blanc.
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Cinémathèque québécoise
- Unifrance
- (en) AllMovie
- (en) Internet Movie Database
- (en) LUMIERE
- (en) Metacritic
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
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