La Belle et la Bête (film, 2014)
La Belle et la Bête est un film fantastique franco-germano-hispanique écrit et réalisé par Christophe Gans, sorti en 2014.
Pour l’article homonyme, voir La Belle et la Bête.
Réalisation | Christophe Gans |
---|---|
Scénario |
Christophe Gans Sandra Vo-Anh |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Pathé Films TF1 Films Production Studios de Babelsberg Eskwad 120 Films Atresmedia Cine |
Pays d’origine |
France Allemagne Espagne |
Genre | Fantastique |
Durée | 112 minutes |
Sortie | 2014 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Il s'agit d'une adaptation du conte La Belle et la Bête de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, publié en 1740.
Synopsis
France, 1810. Monsieur de Beaufremont, un riche armateur, se retrouve ruiné après la perte de son commerce à la suite du naufrage de ses trois navires. Il s’exile à la campagne avec ses six enfants, dont la plus jeune, Belle, énergique et généreuse. Perdu dans une tempête de neige lors d'un éprouvant voyage, le marchand se réfugie dans un château fantastique. Ayant cueilli une rose rouge pour Belle, il est condamné à mort par le maître des lieux, la Bête.
Se sentant responsable du sort qui s’abat sur sa famille, Belle décide de se sacrifier à la place de son père. Mais contre toute attente, la Bête mélancolique laisse vivre la jeune femme et lui permet de s'installer à son aise dans son château. Ils se retrouvent chaque soir, à l'heure du dîner, et apprennent à se découvrir. Belle repousse les avances de son hôte et tente de percer les mystères de son domaine féérique. Elle découvre l'histoire tragique d'un Prince arrogant, transformé en monstre pour un horrible crime[1]. Alors que les trésors du château sont convoités par Perducas, mauvaise fréquentation de l'un de ses frères[2], Belle va ouvrir son cœur et tenter de sauver la Bête de sa malédiction.
Fiche technique
- Titre original : La Belle et la Bête
- Réalisation : Christophe Gans[3]
- Scénario : Christophe Gans et Sandra Vo-Anh, d'après l'oeuvre de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
- Musique : Pierre Adenot
- Direction artistique : Virginie Hernvann, Wolfgang Metschan, Andreas Olshausen et Etienne Rohde
- Décors : Thierry Flamand
- Costumes : Pierre-Yves Gayraud
- Photographie : Christophe Beaucarne[4]
- Son : Damien Lazzerini, Cyril Holtz, Seva Solntsev, Roland Winke, Nicolas Becker, Ken Yasumoto
- Montage : Sébastien Prangère
- Production : Richard Grandpierre
- Production exécutive : Jasmin Torbati
- Production déléguée : Frédéric Doniguian
- Production associée : Vivien Aslanian, Daniel Marquet et Florian Genetet-Morel
- Coproduction : Romain Le Grand, Christoph Fisser, Henning Molfenter et Charlie Woebcken
- Sociétés de production[5] :
- Sociétés de Coproduction (France) : Pathé Films, TF1 Films Production, Studios de Babelsberg, Eskwad et 120 Films
- avec la participation de (France) : Canal+, Ciné+ et TF1
- en association avec (Espagne) : Atresmedia Cine
- Sociétés de distribution :
- France : Pathé Distribution
- Allemagne : Concorde Filmverleih
- Espagne : DeAPlaneta
- Budget : 45 millions de $[6]
- Pays d’origine : France, Allemagne, Espagne
- Langue originale : français, anglais
- Format[7] : couleur - 35 mm / D-Cinema - 2,39:1 (Cinémascope)
- Genre : fantastique, drame, romance, thriller
- Durée : 112 minutes
- Dates de sortie[8] :
- France, Belgique, Suisse romande :
- Allemagne : (Berlinale) ; (sortie nationale)
- Espagne :
- Québec : (Festival de cinéma de la ville de Québec) ; (sortie nationale)[9]
- Classification[10] :
Distribution
- Vincent Cassel : la Bête / le Prince
- Léa Seydoux : Belle de Beaufremont
- André Dussollier : Monsieur de Beaufremont, le père
- Eduardo Noriega[13] : Perducas
- Myriam Charleins : Astrid
- Audrey Lamy : Anne de Beaufremont
- Sara Giraudeau : Clotilde de Beaufremont
- Jonathan Demurger : Jean-Baptiste de Beaufremont
- Nicolas Gob : Maxime de Beaufremont
- Louka Meliava : Tristan de Beaufremont
- Yvonne Catterfeld : la princesse (nymphe des forêts)
- Mickey Hardt : Etienne
- Richard Sammel : le tenancier
- Pavel Novotný : un brigand
Production
Développement
En 2011, la rumeur parle d'une nouvelle adaptation cinématographique du conte La Belle et la Bête, vingt ans après le classique d'animation des studios Disney. Le nom du réalisateur mexicain Guillermo del Toro et de la comédienne Emma Watson sont évoqués[14].
Au même moment en France, Christophe Gans termine d'écrire un ambitieux scénario en collaboration avec l'écrivaine Sandra Vo Anh, à la fois basé sur le texte original de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve et rendant hommage au classique de 1946 réalisé par Jean Cocteau. « Je décrirais ce film comme une nouvelle vision de cette célèbre histoire d'amour mais aussi comme la première vraie adaptation du texte original », déclare le cinéaste à Variety. « Il faut savoir que Cocteau avait adapté un court texte qui était avant tout destiné à l'éducation française des enfants anglais du XVIIIe siècle. Du coup, je me suis tourné vers le conte écrit vingt ans auparavant (…) »[15]. « La difficulté, je crois, vient du fait que la version Cocteau et la version Disney (que je n’aime pas) ont imposé des éléments qui ne sont pas dans le conte de Madame de Villeneuve mais qui sont désormais ancrés dans l’inconscient collectif (...) Avec ma version, j’entends apposer une grille de décodage plus contemporaine, avec des réflexions sur l’écologie ou encore sur les classes sociales, surtout en cette période de crise économique. Une part importante du film est consacrée à la chute sociale du marchand, à l’invasion de sa maison par des huissiers. Le remède à une pareille situation ? L’amour et l’imagination. Des valeurs qui ne coûtent rien et qui ne sont pas imposables ! »[16]
Le film, produit par Richard Grandpierre et sa société Eskwad, est annoncé au Festival international du film de Berlin[17].
Le film est inspiré par l’œuvre de Hayao Miyazaki « parce qu'ils sont bâtis sur un système de valeurs humaines, écologiques, civilisationnelles, les œuvres du maître japonais ont su transcender les barrières culturelles et représenter pour le public international la quintessence du sentiment féérique », déclare Christophe Gans à Variety[18]. « Avec ce film, je veux lâcher mon imagination. Bien que je veuille conserver la narration de ce conte intemporel, avec ses personnages et son rythme, je vais surprendre le public en créant un tout nouvel univers jamais exploré auparavant et produire des images d'une qualité sans précédent. Chacun de mes films a été un défi, mais celui-ci sera, de loin, le plus excitant et gratifiant »[19].
« Ce n'est pas la version de Cocteau ni de Disney, il a voulu repartir du conte original, qui était en fait une métaphore sur la fin de l'aristocratie », explique Vincent Cassel sur RTL[20].
La Belle
Concernant Léa Seydoux dans le rôle de Belle : « Léa a un côté têtu, frontal, qu'on a complètement versé dans le personnage. Lors de notre première rencontre, elle était lumineuse alors que dans la plupart des films, elle a tendance à tirer la gueule. J'ai trouvé ça très intéressant à exploiter. » explique le réalisateur[1].
Le rôle du père de Belle a d'abord été donné à Gérard Depardieu, avant de revenir à André Dussollier[21] : « Gérard Depardieu, qui devait le jouer, nous a fait faux bond deux semaines avant le début du tournage. Il a fallu réagir vite […]. Léa et André se sont très bien entendus et ont trouvé une façon de suggérer leur proximité par des échanges de regards. C’est venu naturellement, sans insistance de ma part. Le résultat est très beau à l’écran »[22].
Sara Giraudeau et Audrey Lamy incarnent Anne et Clotilde, les sœurs de Belle[23]. Eduardo Noriega interprète Perducas, mauvaise fréquentation de l'un des frères, qui va affronter la Bête[24].
La Bête
Christophe Gans dirige à nouveau Vincent Cassel, onze ans après Le Pacte des loups. Le comédien interprète le rôle du Prince transformé en Bête. « À partir du moment où je voulais un casting français, qui d'autre pouvait jouer la Bête à part Vincent Cassel ? Un prince de la Renaissance, arrogant, à la fois romanesque, cyclothymique, un peu Barbe bleue sur les bords, qui va commettre un crime irréparable et tomber amoureux d'une jeune fille ? (...) » déclare le réalisateur[1]. « Dans mon film, l’histoire du Prince transformé en bête occupe une bonne part du métrage. J’ai également recentré l’histoire sur Belle, ce personnage qui quitte son statut de petite fille amoureuse de son papa pour celui d’une femme capable d’aimer un homme, quelle que soit son apparence »[25].
« Quand Patrick Tatopoulos, qui avait la charge de concevoir la Bête, m’a demandé à quoi je voulais qu’elle ressemble (...) je lui ai dit qu’elle devait être le symbole d’un empire qui vit ses derniers jours. Or, le symbole de l’Empire le plus répandu à Paris, c’est le lion. J’ai donc dit à Patrick : "Notre Bête, c’est le lion du Denfert-Rochereau" »[26].
La Bête prend vie grâce à la technologie de la Performance capture, évitant ainsi les longues heures de maquillages : « Dans le costume que nous avons créé pour Vincent, on retrouve un condensé de tout ce que j’aime dans le fantastique classique : Le Fantôme de l'Opéra, le comte Dracula, le héros défiguré de Phantom of the Paradise… Les monstres de cinéma doivent être de belles créatures »[22]. L'acteur décrit le tournage du film comme étant « une expérience exceptionnelle. Je n'avais encore jamais travaillé avec un corps de bête où je suis censé faire 400 kilos. Apprendre à donner vie à ce personnage, c'était très intéressant […] »[27].
Tournage
Le tournage du film débute le dans les Studios de Babelsberg à Potsdam (dans la banlieue de Berlin). « L’avantage de ce studio à Babelsberg, c’est que la salle de montage se trouve à vingt mètres du lieu de tournage. À la pause déjeuner et le soir, je visionnais les assemblages des scènes de la veille. S’il manquait un plan, on pouvait réagir aussitôt. C’est un luxe insensé qui nous a permis de finir en cinquante-sept jours »[22].
Musique
La bande originale est composée par Pierre Adenot[28],[29]. Le générique de fin, Sauras-tu m'aimer ?, est chanté par Yoann Fréget, gagnant de la Saison 2 de The Voice[30]. Le final "Prologue" est très évocateur du Scherzo Fantastico op. 25 de Josef Suk.
Accueil
Sortie
La sortie a été fixée au , selon le producteur Richard Grandpierre[31].
Critique
France Télévisions salue « une grande aventure visuelle, démonstrative d’un savoir-faire français de haute volée (…) Christophe Gans joue pour beaucoup de sa puissance illustrative, comme dans ses autres films. Un pouvoir, une forces visuelle qui renvoient à ses références majeures que sont les films de Mario Bava et du cinéma d’action asiatique, de Tsui Hark notamment (…) »[32].
Le Nouvel Observateur commente « une version épique et survoltée (…) "une love story transgressive", où passe l'ombre de Miyazaki et celle de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont »[33].
Pour Libération, « Christophe Gans déploie comme à son habitude un grand numéro d’artificier obsessif, d’artisan brillant, mais aussi d’enfant prolongé, encore sincère dans sa façon de s’abandonner à ses pulsions scopiques »[34].
Pour Le Figaro, « on se plaît à trouver, dans un double discours plus symbolique, la tension sexuelle propre à tous les contes, à travers une représentation métaphorique du désir »[réf. souhaitée].
Selon Mad Movies, « la générosité dont fait preuve Gans emporte tout sur son passage et les ambitions romanesques de La Belle et la Bête anoblissent le cinéma français »[35].
« À la croisée des chemins entre merveilleux, fantastique et aventure, ce film divertissant n'égale pas la hauteur de ses ambitions », note Les Fiches du cinéma[36].
« Le réalisateur du Pacte des loups échoue à susciter l’émotion, délivrant un film creux, poussé à la surenchère pour des raisons commerciales » pour aVoir-aLire.com[37].
Box-office
Lors de sa première semaine d'exploitation en salle, le film La Belle et la Bête a enregistré 658 553 entrées en France, se classant à la seconde position du Box-Office français, derrière la comédie Les Trois Frères : Le Retour (avec 1 112 863 entrées). Le nouveau film de Christophe Gans est considéré comme ayant réalisé un bon démarrage[38]. Le film a été vendu dans de nombreux pays[39] et doit faire 3 millions d'entrées pour être rentable[3].
Pays ou région | Box-office | Date d'arrêt du box-office | Nombre de semaines |
---|---|---|---|
France | 1 824 476 entrées[40] | 8 | |
Italie | 722 601 entrées[41] | 3 | |
Russie | 284 000 entrées[42] | 1 | |
Espagne | 157 000 entrées[42] | 3 | |
Belgique | 72 000 entrées[43] | 5 | |
Suisse | 25 232 entrées[44] | 9 | |
Monde | 3 841 269 entrées[45] | -
|
Distinctions
Entre 2014 et 2015, La Belle et la Bête a été sélectionné 13 fois dans diverses catégories et a remporté 1 récompense[46],[47].
Récompense
Nominations
- Festival international du film de Berlin 2014 :
- Nominé à l'Ours d'Argent du Meilleur acteur pour Christophe Gans,
- Nominé à l'Ours d'Argent du Meilleur réalisateur pour Christophe Gans,
- Nominé à l'Ours d'Argent de la Meilleure contribution artistique pour Christophe Gans,
- Nominé à l'Ours d'Argent de la Meilleure musique de film pour Christophe Gans,
- Nominé à l'Ours d'Argent du Meilleur scénario pour Christophe Gans,
- Nominé à l'Ours d'Argent du Grand Prix du jury pour Christophe Gans,
- Nominé à l'Ours d'Or pour Christophe Gans,
- Nominé au Prix Alfred-Bauer pour Christophe Gans,
- Mention spéciale du jury pour Christophe Gans.
- Prix du cinéma européen 2014 :
- Nominé au Prix du public du cinéma européen pour Christophe Gans.
- César du cinéma 2015 :
Notes et références
- Metronews - Les dessous d'un casting de rêve
- Gans commente les photos de La Belle et la Bête
- (en) « Christophe Gans - Réalisateur », sur Cineuropa - the best of european cinema (consulté le ).
- « "La belle et la bête", le tournage a débuté », sur planete-cinephile.com.
- (en) « La Belle et la Bête - Société de Production / Sociétés de distribution » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
- « Budget du film La Belle et la Bête » sur Allociné (consulté le ).
- (en) « La Belle et la Bête - Spécifications techniques » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
- (en) « La Belle et la Bête - Dates de sortie » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
- « La Belle et la Bête », sur cinoche.com (consulté le ).
- (en) « La Belle et la Bête - Guide Parental » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
- « Visa et Classification - Fiche œuvre La Belle et la Bête », sur CNC (consulté le ).
- « Classification cinématographique Espagne », sur Google.com (consulté le ).
- L'acteur, étant d'origine espagnole et ne parlant que très peu français, a été doublé pour le film par Daniel Lobé.
- La Belle et la bête avec Emma Watson se confirme TF1
- Allociné
- Salon Littéraire
- Cinemateaser
- Anonyme, « Christophe Gans dirige "la Bête" Vincent Cassel et "la Belle" Léa Seydoux », sur AlloCiné, (consulté le )
- Anonyme, « Vincent Cassel et Léa Seydoux : Une relecture grandiose de La Belle et la Bête », sur PurePeople, (consulté le )
- Stéphane Boudsocq, « Vincent Cassel sera la Bête dans la nouvelle version de "La Belle et la Bête" », sur RTL, (consulté le )
- Maximilien Pierrette, avec Le Parisien, « "La Belle et la Bête" : Depardieu out, Dussollier in ! », sur AlloCiné, (consulté le )
- Gérard Delorme, « Christophe Gans commente les photos de La Belle et la Bête », sur Première, (consulté le )
- PurePeople
- Free Actualité
- Salon Littéraire.com
- Salon Littéraire.com
- Romain Le Vern, « Vincent Cassel : "Je suis attiré par la violence au cinéma" », sur TF1 News, (consulté le )
- Pierre Adenot compose pour La Belle et la Bête
- Cinezik
- Ados.fr
- Anonyme, « La Belle et la Bête », sur Pathé International, 2012-2013 (consulté le )
- Culturebox
- Le Nouvel Observateur sur Allociné
- Libération
- Mad Movie.com/
- Les Fiches du cinéma
- aVoir-aLire
- Allocine.fr ; "Box-office France : retour gagnant pour les Inconnus !" Consulté le 28 février 2014.
- http://www.unifrance.org/film/34226/la-belle-et-la-bete/distribution
- JP-Boxoffice.com ; page du film "La Belle & la Bête" Consulté le 26 juin 2014.
- Cinetel.it Consulté le 23 mars 2014.
- Box-office Mars 2014 sur Unifrance.org, consulté le 1er mai 2014.
- B.O international mars 2014 sur Unifrance.org, consulté le 12 avril 2014.
- Procinema.ch Consulté le 03 avril 2014.
- Total cumulé des entrées France sur Jpbox-office et des entrées dans le monde sur « Box-office français dans le monde - Mai 2014 », sur Unifrance (consulté le )
- (en) « La Belle et la Bête - Distinctions » sur l’Internet Movie Database (consulté le ).
- « Palmares du film La Belle et la Bête », sur Allociné (consulté le ).
Annexes
Articles connexes
- La Belle et la Bête de Jean Cocteau (1946)
- La Belle et la Bête de Disney (1991)
- La Belle et la Bête de Bill Condon (2017)
Liens externes
- La Belle et la Bête sur Pathé International
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