L'Évangile selon saint Matthieu

L'Évangile selon saint Matthieu (titre original : Il vangelo secondo Matteo) est un film italien réalisé par Pier Paolo Pasolini, sorti en 1964.

Cet article concerne le film. Pour le premier livre du Nouveau Testament, voir Évangile selon Matthieu.

L'Évangile selon saint Matthieu
Cliché de l'acteur Enrique Irazoqui et du réalisateur Pier Paolo Pasolini durant le tournage.
Titre original Il vangelo secondo Matteo
Réalisation Pier Paolo Pasolini
Scénario Pier Paolo Pasolini
Acteurs principaux

Enrique Irazoqui
Margherita Caruso
Susanna Pasolini

Pays d’origine Italie
Genre drame
historique
Durée 137 minutes
Sortie 1964


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Reconstitution fidèle de l'Évangile selon Matthieu, qui reprend une sélection de scènes de l'histoire de la vie du Christ, de l'Annonciation à la Passion.

Fiche technique

Distribution

Préparation du film

Le film a été tourné dans le Mezzogiorno (sud de l’Italie), encore pauvre et archaïque, notamment :

Pasolini s’était rendu en juillet 1963 en Palestine avec le père Don Andrea Carraro, pour y effectuer des repérages. Mais le cinéaste est déçu par la modernité trop apparente des paysages et renonce à y tourner son film ; les images filmées sur place deviennent, sous l’impulsion du producteur Alfredo Bini, un documentaire à mi-chemin entre le carnet de voyage et la réflexion intérieure : Repérages en Palestine pour L'Évangile selon saint Matthieu.

Le rôle du Christ était en premier lieu destiné à être joué par un poète. Pasolini proposa le rôle successivement à Evgueni Evtouchenko, Allen Ginsberg[1], Jack Kerouac puis Luis Goytisolo, mais ils refusèrent tous. Il rencontra par la suite Enrique Irazoqui, un jeune étudiant espagnol (de père espagnol et mère italienne)[2], à qui il confia le rôle.

Elsa Morante fit une première sélection de musiques destinées à accompagner le film.

Autour du film

  • Il s'agit du premier film où Pier Paolo Pasolini utilise la technique du zoom avant (21 dans tout le film).
  • Le film est dédié au « glorieux Pape Jean XXIII ».
  • Le scénario original comportait 131 scènes, tandis que le film réalisé n’en compte plus que 44.
  • Les acteurs ne sont pas des comédiens professionnels.
  • Pasolini a dit qu'il s'était inspiré dans ce film du style pictural de Piero della Francesca, Duccio, Masaccio : « J'ai emprunté à Piero della Francesca les costumes pour représenter la classe dirigeante. [...] Le Christ a un caractère archaïco-byzantin, ou baroque espagnol, outre l'évidente implication d'El Greco[3] ».
  • Tous les éléments constitutifs de l'Évangile selon Matthieu ne se retrouvent pas dans le film et des éléments muets sont ajoutés (ex. : regard triste puis heureux de Marie, lorsque Jésus réfute la famille organique au profit de la famille spirituelle). La plupart des éléments montrés sont conformes au texte biblique, mais certaines libertés ont été prises par Pasolini, par exemple en ce qui concerne les raisons de la dénonciation de Jésus par Judas et son suicide.
  • Une version non censurée du film de 147 min (soit 5 min de plus) est publiée en DVD (Water Bearer Films, 2003).
  • Le film, initialement froidement accueilli par le Vatican, est finalement réhabilité par l'Église catholique[4],[5] et figure notamment dans la Liste des meilleurs films selon le Vatican rédigée en 1995[6].

Distinctions

[7]

Notes et références

  1. Critique DevilDead.
  2. Enrique Irazoqui est devenu depuis un économiste et un professeur de littérature, considéré comme l’un des meilleurs spécialistes mondiaux des échecs informatiques.
  3. Pasolini, Le regole di un illusione.
  4. (it) « Ha 50 anni, il "Vangelo secondo Matteo" di Pasolini. E la Chiesa lo riabilita », sur Repubblica.it, (consulté le )
  5. (it) « Il Vaticano riscopre Pasolini: il suo Vangelo secondo Matteo è il miglior film su Gesù », sur www.ilmessaggero.it (consulté le )
  6. (en) Steven D. Greydanus, « The Vatican Film List | Decent Films - SDG Reviews », sur Decent Films (consulté le )
  7. Voir « Awards » sur IMDB.
  8. Le « Ruban d'argent » (Nastro d'argento) est décerné par le syndicat national des journalistes cinématographiques italiens.

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

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