Kim Jong-un

Kim Jong-un (en chosŏn'gŭl : 김정은 et en hanja : 金正恩, prononcé /kim.d͡zɔŋ.ɯn/[N 2]), aussi orthographié Kim Jong Un selon la norme nord-coréenne, né le à Pyongyang, est un homme d'État nord-coréen, actuel dirigeant suprême de la Corée du Nord, où il occupe les postes de président puis de secrétaire général du Parti du travail de Corée, de commandant suprême de l'Armée populaire de Corée et de président de la Commission des affaires de l'État. Il dirige un régime communiste de type stalinien fonctionnant selon une logique totalitaire qui a l'un des plus bas niveaux de droits de l'homme au monde.

Pour les articles homonymes, voir Kim.

Dans ce nom coréen, le nom de famille, Kim, précède le nom personnel.

Kim Jong-un

Kim Jong-un en 2019.
Fonctions
Dirigeant suprême de la République populaire démocratique de Corée
En fonction depuis le
(9 ans, 8 mois et 30 jours)
Chef de l'État Kim Yong-nam
Choe Ryong-hae
lui-même
Premier ministre Choe Yong-rim
Pak Pong-ju
Kim Jae-ryong
Kim Tok-hun
Prédécesseur Kim Jong-il
Président de la Commission des affaires de l'État
(chef de l'État, depuis 2019)[N 1]
En fonction depuis le
(5 ans, 2 mois et 18 jours)
Vice-président Hwang Pyong-so
Pak Pong-ju
Choe Ryong-hae
Prédécesseur Lui-même (président du Comité de la défense nationale, 2016)
Choe Ryong-hae (chef de l'État, 2019)
Secrétaire général du Parti du travail de Corée
En fonction depuis le
(8 mois et 5 jours)
Prédécesseur Lui-même (président)
Kim Jong-il (indirectement)
Député de l'Assemblée populaire suprême

(4 ans, 11 mois et 1 jour)
Élection 9 mars 2014
Circonscription Paektusan
Président du Comité de la défense nationale

(4 ans, 2 mois et 16 jours)
Prédécesseur Kim Jong-il
Successeur Lui-même (président de la Commission des affaires de l'État)
Président du Parti du travail de Corée

(4 ans, 8 mois et 2 jours)
Prédécesseur Lui-même (premier secrétaire)
Kim Il-sung (indirectement)
Successeur Lui-même (secrétaire général)
Premier secrétaire du Parti du travail de Corée

(4 ans et 28 jours)
Prédécesseur Kim Jong-il (secrétaire général)
Successeur Lui-même (président)
Biographie
Dynastie Dynastie Kim
Date de naissance [1]
Lieu de naissance Pyongyang (Corée du Nord)
Nationalité Nord-Coréen
Parti politique Parti du travail de Corée
Père Kim Jong-il
Mère Ko Young-hee
Fratrie Kim Jong-nam
Kim Jong-chol
Kim Sul-song
Kim Yo-jong
Conjoint Ri Sol-ju (depuis 2012)
Enfants Kim Ju-ae
+ 2 autres inconnus[2]
Profession Militaire
Religion Non croyant
Résidence Résidence Ryongsong (Pyongyang)


Chefs d'État nord-coréens

Kim Jong-un
Allégeance Corée du Nord
Arme Armée populaire de Corée
Grade Maréchal
Années de service 2010 – en cours
Commandement Commandant suprême de l'Armée populaire de Corée
(depuis le )

Kim Jong-un

Chosŏn'gŭl 김정은
Hanja 金正恩
Romanisation révisée Gim Jeong(-)eun
McCune-Reischauer Kim Chŏngŭn

Successeur de son père Kim Jong-il, qui lui-même avait succédé à son père Kim Il-sung, Kim Jong-un est le troisième représentant de la lignée du mont Paektu.

En 2010, il est nommé général quatre étoiles et vice-président du Comité de la défense nationale. À la fin de l’année suivante, à la suite de la mort de son père, il est proclamé « commandant suprême » de l'Armée populaire de Corée et prend ses fonctions de président du Parti du travail de Corée. En 2012, il est nommé président du Comité de la défense nationale.

Après avoir appelé à un apaisement avec la Corée du Sud, il se lance ensuite dans une escalade verbale, menaçant de guerre nucléaire ce pays, ainsi que les États-Unis et le Japon. Ces déclarations sont suivies de multiples tests de missiles balistiques intercontinentaux et d'essais de bombe à hydrogène. Mais, début 2018, il amorce une détente vis-à-vis de ses ennemis historiques. Il rencontre le président sud-coréen Moon Jae-in pour un sommet historique au cours duquel les deux Corées manifestent leur volonté de réconciliation, puis, fait inédit, rencontre le président américain Donald Trump à Singapour.

En , une réforme de la constitution entre en vigueur et il devient le chef de l'État officiel de Corée du Nord. En janvier 2021, il est nommé secrétaire général du Parti du travail de Corée, remplaçant ainsi son père.

Enfance et adolescence

Naissance et enfance

Kim Jong-un est né en 1983 (ou 1984[3],[4],[5]). Cependant, le régime nord-coréen indiquerait l'année 1982[6], qui coïnciderait avec l'année de naissance de son grand-père Kim Il-sung, né en 1912, et celle de son père Kim Jong-il, en 1942. Ce procédé a déjà été utilisé avec Kim Jong-il, né en 1941, mais dont la biographie officielle mentionne 1942[7]. Kim Jong-un est le fils de Kim Jong-il et de Ko Young-hee, née à Osaka en juin 1953, qui arrive en Corée du Nord en 1961 avec sa famille, dans le cadre d'un programme de rapatriement de masse des résidents coréens du Japon[8].

La propagande officielle prétend qu'il est né dans la villa de Kim Jong-il, à Samjiyŏn, au pied du mont Paektu, lieu historique considéré comme sacré par les Nord-Coréens[9]. D'autres sources prétendent qu'il aurait vu le jour à Changsong, dans la province du Pyongan du Nord[10], ou à Wonsan, dans la province de Kangwon ou encore dans la province de Chagang[11].

Il passe son enfance dans une maison au centre de Pyongyang[12], entouré de domestiques, de gardes du corps et de milliers de jouets[13]. Selon les médias nord-coréens, il apprend à conduire dès l'âge de trois ans[14],[15]. Dans les jardins de la résidence, il est au volant d'une Mercedes-Benz, équipée de pédales et d’un siège spécialement adaptés.

Le , il se rend au Japon en utilisant un vrai passeport brésilien avec une fausse identité (« Joseph Pak »[16]) pour visiter, avec sa mère, Tokyo Disneyland[17],[18] (Kim Jong-un est en effet un grand passionné de dessins animés Walt Disney). Il ne séjourne que onze jours sur le territoire nippon. En 1994, il voyage en Europe.

Études en Suisse

Kim Jong-un étudie de 1996 à 1998 à l'International School of Berne (en), à Gümligen, dans le canton de Berne en Suisse[19], où son frère Kim Jong-chol est scolarisé depuis 1992 sous le nom de Pak Chol[20],[21]. De 1998 à 2000, Kim Jong-un est élève de 7e, de 8e puis de 9e (soit 5e, 4e et 3e dans le système scolaire français)[22] à l'école publique de Liebefeld[23], sous l'identité de Pak Un. Il obtient de bons résultats en mathématiques et en arts plastiques[24] mais il se distingue surtout par ses talents de joueur de basketball[25]. Il se passionne pour les matchs de la NBA[26], admire Michael Jordan[27], et montre avec fierté des photographies où il pose en compagnie de Toni Kukoč des Bulls de Chicago et de Kobe Bryant des Lakers de Los Angeles[réf. nécessaire]. Il possède plusieurs paires de baskets Nike à 200 $ la paire[28]. Il apprécie par ailleurs les films d’action de Jean-Claude Van Damme[29] et de Jackie Chan[30]. Pendant tout son séjour en Suisse, il est placé sous la surveillance de Ri Tcheul, né en 1940[31], représentant permanent de la Corée du Nord auprès des agences de l'ONU à Genève et ambassadeur à Berne de 1988 à 2001[32], un homme de confiance de Kim Jong-il[33], chargé notamment de recruter des médecins français[34] et de gérer la fortune placée à l'étranger par le régime[35],[36]. Selon les médias sud-coréens, le fils de Kim Jong-il ne quitte guère son domicile, un appartement sur deux étages[37] au 10, Kirchstraße à Liebefeld[38],[39], afin de ne pas « succomber à l’influence du capitalisme »[40]. Il est toujours entouré de deux femmes qui s’occupent de lui et d’un homme qui lui sert de chauffeur. Il interrompt ses études en Suisse sans avoir obtenu de diplôme[41],[42].

Retour en Corée du Nord

De retour en Corée du Nord, il reçoit l'enseignement de Kang Sok-sung, directeur de l'Institut d'histoire du Parti du travail de Corée mort le [43] 2001[44]. De 2002 à 2007, il suit la formation de trois ans des officiers d'infanterie à l'Académie militaire Kim-Il-sung à Pyongyang[45] et un programme de recherche de deux ans[46] à l'école d'artillerie[47],[48],[49]. À l'université, il dispose de professeurs particuliers et n'a pas de contact avec les autres étudiants[50]. Il aurait enfin reçu des leçons d'informatique d'un « brillant » diplômé de l'Université Paris-X qui dirigeait le département d'informatique de l'Université de Technologie Kim Chaek à Pyongyang[51].

Durant cette période, il eut comme petite amie Hyon Song-wol, la chanteuse de Pochonbo Electronic Ensemble[52],[53],[54].

Prétendant au pouvoir

La question de la succession est évoquée depuis au moins 2004, lorsque Kim Jong-un et son frère Kim Jong-chol accompagnent Kim Jong-il dans ses inspections d'installations militaires[55]. Le , la radio d'État nord-coréenne rapporte que Kim Jong-il veut respecter les instructions de son père Kim Il-sung selon lesquelles la révolution devait être conduite par son fils puis par son petit-fils[56],[57]. En 2006, des badges à l’effigie de Kim Jong-un sont distribués aux officiels et aux haut gradés de l’armée[58],[59],[60] et la même année, il dirige la construction de l'Université de Musique de Pyongyang[réf. nécessaire]. En 2007, il aurait été affecté soit au département administratif du Parti du Travail de Corée, soit au Bureau politique général de l'armée populaire de Corée[55]. Les préparatifs s'accélèrent après que Kim Jong-il a été victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) en [61]. Le , celui-ci annonce aux dirigeants du parti qu'il avait choisi Kim Jong-un pour successeur[62],[63],[64]. Le , lors d'une tournée d'inspection au Wonsan, Kim Jong-il exige que les cadres du parti de Wonsan lui demandent de prendre soin de Kim Jong-un[65]. Le [66], il informe les responsables de l'Armée populaire de Corée, le præsidium de l'Assemblée populaire suprême, les ministres et les diplomates nord-coréens en poste à l'étranger que son plus jeune fils lui succéderait[67],[68],[69]. Kim Jong-il leur demande « de promettre fidélité » à Kim Jong-un[70],[71].

Début de carrière

Dès lors, la carrière de celui-ci progresse rapidement. Directeur et auteur de la Société de production de littérature du (Chosongul : 4•15문학창작단 단장), il est élu à l'Assemblée populaire suprême le [72] dans la 216e circonscription électorale située dans le Pyongan du Nord en référence à la date de naissance de son père né un (2•16), mais l'information est gardée secrète jusqu'en [73],[74],[75],[76],[77]. En [78],[79],[80],[81],[82] (selon d'autres sources fin 2009[83]), il est en outre placé à la tête du département de la Sécurité d'État[84],[85],[86]. Nommé en [87] au Comité de la défense nationale de la RPDC[88],[89] et directeur adjoint du département administratif du parti[48], il est élu par l'armée délégué au Congrès du Parti du Travail de Corée le [90] et promu général quatre étoiles (대장 Daejang) le [91],[92]. Le il est élu membre du comité central du Parti du Travail de Corée[93] et vice-président de la Commission centrale militaire[94]. Des photographies de lui sont alors publiées dans la presse[95]. La première apparition publique de Kim Jong-un a lieu lors d'un défilé militaire organisé en l'honneur du 65e anniversaire de la fondation du Parti du Travail de Corée, à Pyongyang, le [96],[97]. Sa sœur, l'époux de cette dernière, et leur père Kim Jong-il sont également présents lors de ce rassemblement[98].

Vice-président du Comité de la défense nationale

Depuis le , il est vice-président du Comité de la défense nationale de la RPDC[99],[100],[101],[102], « l’organe suprême du pouvoir d’État pour la direction de la défense nationale » d'après l'article 106 de la constitution nord-coréenne[103].

La presse sud-coréenne rapporte que, pour essayer d'affermir sa position politique, Kim Jong-un fait arrêter en Corée du Nord des proches de son demi-frère Kim Jong-nam[104] puis essaye de faire assassiner ce dernier en , à Macao. Cette dernière opération aurait été déjouée par les services de sécurité chinois[105],[106]. Kim Jong-nam dément par la suite publiquement l'information[107],[108]. Selon plusieurs experts, il est le commanditaire de la cyberattaque contre plusieurs sites internet sud-coréen le [109], du torpillage du Cheonan, un navire de guerre sud-coréen, le [110],[111],[112],[113],[114],[115], et du bombardement de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong le [116],[117]. Ces actes auraient été commis avec le soutien de son père dans le but d'asseoir la légitimité de Kim Jong-un dans l'armée. En , il accompagne son père en Chine pour rencontrer le président Hu Jintao[118],[119],[120],[121]. Le , il se tient aux côtés de Kim Jong-il lors de l'entretien avec Zhou Yongkang poids lourd du bureau politique chinois en visite en Corée du Nord à l'occasion du 65e anniversaire du Parti du Travail de Corée[118]. En , son nom venant juste après celui de son père sur la liste de la commission chargée de l'organisation des funérailles de Jo Myong-rok (1928-2010)[122], il fait figure de numéro 2 du régime[123]. En , Kim Jong-un aurait personnellement supervisé l'exécution du directeur adjoint du département de la sécurité d'État, Ryu Kyong et la purge d'une centaine de partisans de celui-ci[124],[125],[126],[127]. En , il se rend de nouveau en Chine[réf. nécessaire], et en , il participe aux discussions avec le président laotien Choummaly Sayasone à Pyongyang[128]. Selon Goodfriends, une association de défense des droits de l’Homme en Corée du Nord, Kim Jong-un prend les rênes du régime nord-coréen dès [129].

Autres mandats

Il est dirigeant du Département Organisation et Orientation de 2012 à 2017 comme l'ont été son père Kim Jong-il (de 1974 à 2011), et grand-père Kim Il-sung (de 1948 à 1952)[130].

Dirigeant suprême de la Corée du Nord

Accession au pouvoir suprême

Avant même l'annonce du décès de Kim Jong-il survenue le [réf. nécessaire], Kim Jong-un donne son premier ordre aux militaires en les plaçant en alerte dans leurs casernes[131].

Ce dernier se met en avant lors des obsèques de son père. Le [132], il est nommé à la tête de la commission d'organisation des funérailles[133]. Le , aux côtés de plusieurs dirigeants du régime, il se rend au mausolée de Kumsusan pour rendre publiquement hommage au corps de son père[134],[135]. Il vient saluer une deuxième fois la dépouille de Kim Jong-il le [136], puis le 24[137],[138] et encore le 27[139]. Enfin, le , lors de la cérémonie officielle, il est placé en tête et à droite de la limousine noire qui transporte le corps de son père à travers Pyongyang[140].

Débuts à la tête du pays

Statues de Kim Il-sung et de Kim Jong-il sur la place de Mansudae à Pyongyang, en 2012.

Parallèlement, il se fait attribuer les fonctions qui étaient celles du défunt. Le Rodong Sinmun le qualifie le de « commandant suprême » de l'armée[141],[142],[143], le , ce même journal le présente comme le « chef du comité central »[144]. Le , le Bureau politique du Parti du Travail de Corée le nomme officiellement commandant suprême de l’Armée populaire de Corée conformément aux recommandations données le par Kim Jong-il[145]. Pour sa première sortie officielle, il inspecte, le , la 105e division cuirassée des gardes de l'APC « Seoul Ryu Kyong Su », l'unité que Kim Il-sung et Kim Jong-il avaient le plus inspectée[146],[147].

Néanmoins, les analystes considèrent que, du fait de son jeune âge, des membres de la proche famille devraient assurer un rôle de « régents » auprès de lui[148]. Au nombre de ces membres, on compte sa tante Kim Kyong-hui, sœur de Kim Jong-Il née le [149], membre du comité central depuis 1988[150], membre du bureau politique du Parti du Travail de Corée depuis le [151], général quatre étoiles depuis le [152], et le mari de celle-ci, Jang Song-taek, né en [153], membre du comité central du Parti du Travail de Corée depuis [réf. nécessaire], directeur du département administratif du comité central du Parti du Travail de Corée à partir de [153], vice-président du Comité national de défense depuis le [154].

Affirmation de son autorité et purges

Le , Kim Jong-un a formulé le vœu de la fin de la confrontation avec la Corée du Sud et un « virage radical » permettant l'émergence d'un « géant économique », tout en réaffirmant les ambitions militaires du régime communiste. « Pour mettre fin à la division du pays et parvenir à sa réunification, il est important de cesser la confrontation entre le Nord et le Sud », a annoncé Kim Jong-un dans un communiqué diffusé par la télévision d'État[155].

En 2013, Kim Jong-Un met en place la politique du Byongjin (en français double-poussée, ou plus rarement progrès en tandem) devant permettre à la fois le développement économique et le développement de l'arme nucléaire en Corée du Nord[156],[157],[158]. Cette politique succède à celle du songun l'armée d'abord ») engagé par son père Kim Jong-Il[159]. Cette politique s'inscrit dans l'idéologie de l’État Nord-coréen du Juche (basé sur l'indépendance avec l'autonomie militaire, l'autosuffisance économique et l'indépendance politique).

Kim Jong-un et Donald Trump le 12 juin 2018.

En , la mise à l'écart de Jang Song-taek, puis son exécution — des médias ont annoncé qu'il aurait été dévoré par des chiens[160] mais cela demeure peu crédible[161] —, sont analysées comme étant le parachèvement de la transition politique entre la direction de Kim Il-Sung et celle de Kim Jong-un et de sa mainmise sur le pouvoir[162],[163].

Apparente disparition en 2014

Début , alors que Kim Jong-un n'a plus été vu en public depuis un mois (probablement pour ne pas paraître affaibli après une opération des tendons d'Achille liée à son surpoids[164]), la presse fait état de contacts informels entre le numéro deux du régime Hwang Pyong-so et Ryoo Kihl-jae ministre de l'unification en Corée du Sud à l'occasion de la cérémonie de clôture des Jeux asiatiques à Incheon[165].

En 2015, le congé de maternité est prolongé, passant à 240 jours, et le nombre de structures de la petite enfance est augmenté[166].

Rapprochement avec les États-Unis

L'arrivée au pouvoir de Donald Trump à la présidence des États-Unis crispe, à travers plusieurs polémiques et provocations, les relations américano-nord-coréennes, faisant craindre un conflit nucléaire. Début , le leader nord-coréen propose au chef d'État américain une rencontre où seraient notamment négociés les différends liés au nucléaire, ce que le président des États-Unis accepte, à la surprise générale[167]. Cette réunion a lieu en juin de la même année.

Avant cette rencontre avec le président américain Donald Trump, en Kim Jong-Un rencontre Xi Jinping le représentant de la Chine. D'autre part, la Corée du Sud, dans un contexte de réchauffement des relations internationales entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, a organisé un sommet inter-coréen en . Une rencontre a eu lieu entre Kim Jong-un et Donald Trump une première fois en , puis une seconde fois en à Hanoï.

Les rencontres de haut niveau entre la Corée du Nord et d'autres puissances (Chine, Russie, Corée du Sud, États-Unis) en 2018-2019 ont continué.

Apparente disparition en 2020

Le , la chaîne de télévision américaine CNN et le média numérique DailyNK annoncent que Kim Jong-Un serait « dans un état grave » à la suite d'une opération chirurgicale cardiaque, le , due à de graves problèmes de santé. Il avait manqué la commémoration de l'anniversaire de son grand-père le , ce qui avait déjà soulevé des spéculations sur son état de santé. Le dirigeant avait été vu quatre jours auparavant pour la dernière fois lors d'une réunion du gouvernement à Pyongyang[168],[169]. Ces spéculations sont vivement critiquées par divers experts sur la Corée du Nord. Le gouvernement sud-coréen soutient qu'il n'a observé aucun signe anormal pouvant confirmer les propos de CNN et de DailyNK[170]. Le , citant des sources chinoises et japonaises, le magazine américain TMZ annonce qu'il serait décédé des suites de l'échec d'une opération cardiaque[171]. Le même jour, le quotidien sud-coréen Dong-a Ilbo affirme que Kim Jong-un se serait écarté temporairement de Pyongyang après l'infection au Covid-19 de plusieurs membres de haut rang du régime[172]. Reuters affirme que la Chine a également envoyé des experts dont des médecins au pays[173]. Le , après avoir disparu des radars pendant 21 jours, Kim Jong-un réapparaît en public lors de l'inauguration d'une usine d'engrais à Pyongyang, aux côtés de sa sœur Kim Yo-jong[174]. L'éventualité de sa mort est relancée à la fin du mois de mai 2020, car des travaux sont en cours sur Place Kim Il-sung à Pyongyang, un haut-lieu symbolique du pouvoir nord-coréen, un évènement très rare dont le précédent remonte à la mort de Kim-Jong-il[175]. Le fait que les portraits de Kim Jong-Il et Kim-Il Sung aient été retirés à l'occasion de ces travaux interroge également[175]. Certains spécialistes du pays pensent alors que ces rénovations majeures sont dues à l'ajout prochain de la statue et du portrait de Kim Jong-un, et à l'annonce de son décès[176]. Il réapparaît cependant publiquement à Pyongyang, le 23 mai 2020[177].

Tensions avec la Corée du Sud

Au début du mois de juin 2020, Pyongyang multiplie les attaques verbales contre la Corée du Sud, notamment contre les transfuges nord-coréens qui, depuis le Sud, envoient au Nord des tracts de propagande « anti Kim Jong-un » par-delà la zone démilitarisée. Un peu plus tôt, la Corée du Nord a fait fermer complètement les canaux de communication avec le Sud, après avoir mis en demeure Séoul de faire cesser l’envoi par des transfuges nord-coréens de ballons de tracts « de propagande ».

Le 16 juin 2020, le porte-parole du ministère chargé des Relations entre les deux Corées annonce que « la Corée du Nord a fait exploser le bureau de liaison de Kaesong ». Kim Yo-jong, directrice adjointe du département Propagande et Agitation du Parti du travail de Corée, avait déclaré la veille : « Dans peu de temps, l'inutile bureau de liaison entre le Nord et le Sud sera complètement détruit au cours d'une scène tragique[178] » . Ce dernier avait été ouvert en septembre 2018, dans le but d'établir des relations cordiales entre les deux pays. Ce même 16 juin, l'agence officielle nord-coréenne déclare que « l’armée est totalement prête à agir contre la Corée du Sud ». Pour sa part, le Conseil de sécurité nationale sud-coréen répond alors que le pays « réagira fortement » si le Nord continue d'aggraver la situation. La situation se pacifie dans les jours qui suivent entre les deux pays[179],[180]. Le 25 septembre 2020, Kim Jong-un présente ses excuses à la Corée du Sud et se dit « profondément désolé d'avoir déçu le président Moon Jae-in », après que des soldats nord-coréens aient abattu puis brûlé la veille un militaire sud-coréen qui s'était égaré au large des côtes de Pyongyang[181].

Politique de dissuasion militaire

Le 10 octobre 2020, à l'occasion du 75e anniversaire de la fondation du Parti du travail de Corée par Kim Il-sung, un défilé militaire d'envergure a lieu à Pyongyang. Le chef de l’État remercie alors le peuple d'être « en bonne santé et d'avoir évité le virus malfaisant », tout en souhaitant « une bonne santé à toutes les personnes dans le monde qui se battent contre les maux du Covid-19 », en terminant par déclarer qu'il n'y avait eu aucun cas de SARS-CoV-2 dans son pays. Pour la première fois, la parade militaire se tient de nuit et plus de 32 000 soldats ont défilé dans de nouveaux uniformes. En clôture de ce défilé, un nouveau missile balistique intercontinental est présenté à la foule en plusieurs exemplaires. Chacun des missiles était tracté sur un véhicule à 11 essieux. Une célèbre ONG américaine scrutant les risques liés au nucléaire a alors estimé qu'il s'agissait du « plus gros missile mobile à combustion liquide jamais vu à ce jour ». Les États-Unis ont qualifié cette « surprise » promise depuis l'année dernière par le régime nord-coréen de « décevante ». Kim Jong-un a néanmoins réaffirmé que son pays allait continuer à s'armer et à poursuivre son programme nucléaire, « afin de pouvoir faire face à toute menace éventuelle pour notre nation dans le monde »[182]. Fait rare, le dirigeant nord-coréen a pleuré pendant qu'il prononçait son discours, déclarant : « Notre peuple a placé toute sa confiance en moi, aussi haute que le ciel et aussi profonde que la mer, mais je n’ai pas toujours été à la hauteur. J'en suis profondément désolé », a-t-il déclaré, tout en essuyant ses yeux larmoyants, signe d'après les experts d'une « grande pression sur ses épaules »[183].

8e congrès du Parti du travail

Le 6 janvier 2021, Kim Jong-Un convoque le huitième congrès du Parti du travail de Corée, à Pyongyang. Ce congrès est le premier en cinq ans et seulement le huitième de l’histoire de la Corée du Nord. Il est organisé deux semaines avant l’entrée en fonction comme président des États-Unis Joe Biden alors que les relations avec les États-Unis sont dans l’impasse. L'évènement se tient en présence de 7 000 délégués et participants, selon les photos diffusées par l’organe du parti, Rodong Sinmun. Au cours du congrès, Kim Jong-Un fait le constat de l’échec du plan quinquennal de développement économique, adopté lors du dernier congrès, déclarant que ses résultats étaient « très en deçà de nos objectifs dans presque tous les domaines ». Le 14 janvier, un défilé militaire d'envergure se déroule dans la capitale, clôturant le congrès du parti. À cette occasion, un nouveau missile est présenté à la foule ; nommé « Pukguksong-5, », ce missile démontrerait, selon les autorités nord-coréennes, « la puissance des forces armées révolutionnaires »[184]. Au terme du congrès, il est nommé à l'unanimité secrétaire général du Parti du travail de Corée ; selon les analystes, il s'agit d'une façon de réaffirmer son pouvoir face à une situation économique et politique qui se détériore[185],[186].

Culte de la personnalité

Kim Jong-un est resté longtemps méconnu en Corée du Nord. Pour lui permettre d'accéder au pouvoir, un culte de la personnalité a été mis en place par la propagande. Ainsi le titre de « brillant camarade » (영명한 동지) (yeongmyeonghan dongji) lui a-t-il été décerné, puis de 2008 à 2010, celui de « jeune général »[187] et, après la mort de son père, il est présenté le par l'agence de presse nord-coréenne KCNA comme une personnalité exceptionnelle : « À l'avant-garde de la révolution coréenne se trouve à présent Kim Jong-un, grand successeur de la cause révolutionnaire du Juche et chef remarquable de notre Parti, de notre armée et de notre peuple »[188],[189].

Une chanson intitulée Du même pas (발걸음, Balgeoleum) écrite en son honneur par le compositeur Ri Jong-o[190] et jouée pour la première fois le [191] a été largement diffusée à partir de [192] et interprétée par un chœur du théâtre provincial de la province de Hwanghae du Nord en présence de Kim Jong-il le [193]. En , la propagande officielle présente le lancement du missile longue portée « Kwangmyungsung 2 » le (en violation de la résolution 1718 du Conseil de Sécurité de l'ONU adoptée le [194]) et l'essai nucléaire du [195] comme ses réussites personnelles[réf. nécessaire].

En , une publication intitulée « La Grandeur du respecté général Kim Jong-un » est distribuée aux responsables du Parti des travailleurs de Corée[réf. nécessaire]. Depuis 2010, le , date de son anniversaire, est célébré en Corée du Nord[48],[196]. En , un film à son sujet (Un an sous le drapeau du leader suprême) est projeté aux militaires. Des plaques sont apposées pour commémorer son passage en certains lieux (usines, unités militaires, écoles) visités en compagnie de son père[197].

L'édition du du Rodong Sinmun, le journal du Parti, consacre sa une à un éditorial intitulé « le grand camarade Kim Jong-un vivra éternellement dans le cœur de nos militaires et de notre peuple »[198]. Le , une manifestation de soutien à sa personne réunit plusieurs dizaines de milliers de Nord-Coréens à Pyongyang[réf. nécessaire]. À l'occasion de son anniversaire, la télévision d'État nord-coréenne diffuse le un documentaire à sa gloire où il apparaît aux commandes d'un tank de la 105e Division Blindée Ryu Kyong Su et donnant des ordres à des soldats des armées de l'air, de terre et de la marine[199] pendant que le commentaire précise « notre grand général Kim Jong-il (…) l'appelait le génie des génies en science militaire »[200]. Il aurait rédigé sa première thèse en stratégie militaire[201] à l'âge de 16 ans[202].

Voyages à l'étranger

Kim Jong-un a effectué neuf voyages à l'étranger depuis qu'il a pris ses fonctions de chef suprême de la Corée du Nord. Kim s'est rendu en Chine à quatre reprises pour rencontrer le président chinois Xi Jinping, une fois à Singapour et au Vietnam lors de rencontre avec le président américain Donald Trump, deux fois en Corée du Sud lors d'une rencontre avec le président sud-coréen Moon Jae-in lors d'un sommet intercoréen, puis une autre fois lors d'un sommet conjoint avec Donald Trump et Moon Jae-in et une fois en Russie dans la ville de Vladivostok avec le président russe Poutine. Kim Jong Un a rencontré conjointement le Président de la République de Corée Moon Jae-in et le Président des États-Unis Donald Trump à Panmunjeom coté sud-coréen lors d'un sommet le 30 juin 2019.

Vie privée

Parents

Kim Yo-jong, sœur et proche conseillère de Kim Jong-un.

Kim Jong-un est le fils le plus jeune et le préféré[203] de Kim Jong-il. Sa mère, Ko Young-hee[204], née en à Osaka[205],[206] au Japon[207], retournée en Corée du Nord en [208], diplômée de l'Université de Musique et de Danse de Pyongyang en 1970, danseuse dans la Troupe d'Art de Mansudae en 1971, est décédée d'un cancer du sein à l'Institut Gustave-Roussy de Villejuif en [209],[210]. Elle avait surnommé son fils « le Roi de l’étoile du matin »[211]. Kim Jong-un est le frère de Kim Jong-chol (né le [212]) et de Kim Yo-jong (née en 1987[213],[214]), le demi-frère de Kim Jong-nam (né le [215], assassiné le ) et de Kim Sul-song (née en 1974[216],[217]).

Kenji Fujimoto qui a été le cuisinier japonais attitré de Kim Jong-il de 1988 à 2001[218] décrit Kim Jong-un comme « fait du même bois que son père, son portrait craché, en ce qui concerne le visage, la corpulence et la personnalité »[219]. Mais Kim Jong-un cultive surtout sa ressemblance physique avec son grand-père Kim Il-sung, en imitant ses gestes et sa démarche[220], en adoptant la même coupe de cheveux que lui et en s'habillant en costume Mao noir[221],[222]. La presse sud-coréenne prétend qu'il aurait eu recours entre 2007 et 2010 à six opérations chirurgicales pour accentuer la ressemblance[223],[224],[225],[226],[227].

Vie maritale

Ri Sol-ju, épouse de Kim Jong-un depuis 2009.

La chanteuse Hyon Song-wol et Kim Jong-un auraient vécu ensemble avant d'être séparés par Kim Jong-Il, le père de l'actuel dirigeant nord-coréen [228]. Par la suite, Kim Jong-un s'est fiancé en 2008 puis marié en 2010 à Ri Sol-ju, une jeune femme originaire de Chongjin, diplômée en 2010[229] de l'Université Kim Il-sung de Pyongyang[230], née en 1981[231] et dont l'identité est alors tenue secrète[232]. Le beau-père serait professeur d'université et la belle-mère, gynécologue. Le jeune couple aurait un enfant[233],[234],[235]. Le , les médias officiels nord-coréens annoncent le mariage[236][réf. à confirmer] avec Ri Sol-ju après des apparitions en public du couple au cours des semaines précédentes[237],[238].

Il parlerait anglais, français et allemand[62] et serait féru d'informatique[239].

Santé

Le grand-père et le père de Kim Jong-un sont morts de troubles cardiaques, ces caractéristiques familiales et son obésité alimentent les spéculations sur sa santé[240].

Kim Jong-un aurait été victime d'un accident de la route en [209],[241],[242] et souffrirait, comme son père, de diabète[70] et d'hypertension[243],[244]. Il serait fumeur et amateur de whisky depuis l'âge de 15 ans[124],[245].

En 2016, il pèserait environ 90 kg et mesurerait près de 175 cm[246],[247],[248]. En 2020, devenu obèse, son poids est estimé à 140 kilogrammes, il parait « fatigué et bouffi » ce qui contribue à alimenter les commentaires sur sa santé. Puis en juin 2021, après un mois d'absence, il apparait amaigri sans qu'une explication soit donnée aux observateurs[240].

Généalogie

Bibliographie

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Filmographie

  • Dans la peau de Kim Jong-un, documentaire de 61 minutes diffusé sur Arte en 2014[249].
  • L'Interview qui tue !, film américain parodique centré sur Kim Jong-un et sa mort, dont la diffusion a suscité une vive réaction du régime nord-coréen.
  • Kim Kong, minisérie de télévision en 3 épisodes diffusés sur Arte le , dont le personnage du « gouverneur » est largement inspiré par Kim Jong-un.

Distinctions

Notes et références

Notes

  1. Le titulaire de la fonction de chef d'État, était avant 2019 le Président du Présidium de l'Assemblée populaire suprême.
  2. En coréen, le postnom Jong-un ou Jong Un se prononce /tsɔŋ.ɯn/ quand il est prononcé isolément.

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Annexes

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