Kembs

Kembs [kɛms] est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Kembs

La mairie.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Haut-Rhin
Arrondissement Mulhouse
Intercommunalité Saint-Louis Agglomération
Maire
Mandat
Joël Roudaire
2020-2026
Code postal 68680
Code commune 68163
Démographie
Gentilé Kembsois
Population
municipale
5 376 hab. (2018 )
Densité 327 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 41′ 23″ nord, 7° 30′ 16″ est
Altitude Min. 222 m
Max. 255 m
Superficie 16,45 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Kembs
(ville-centre)
Aire d'attraction Bale - Saint-Louis (partie française)
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Brunstatt
Législatives Sixième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Kembs
Géolocalisation sur la carte : Haut-Rhin
Kembs
Géolocalisation sur la carte : France
Kembs
Géolocalisation sur la carte : France
Kembs
Liens
Site web http://www.kembs.fr/

    Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

    Géographie

    La commune est coincée entre le Rhin à l'est et la forêt de la Hardt à l'ouest, à cheval sur la basse terrasse rhénane et la basse plaine. Elle est marquée par un talus d'un vingtaine de mètres de haut endiguant le grand canal d'Alsace[1].

    Outre le bourg, la commune comprend des hameaux tels que Loechlé, Richardshaeuser ou Schaeferhof issus de l'ancienne commune de Neuweg supprimée en 1830.

    Environnement et hydrographie

    Dans le cadre de la prolongation de la concession du barrage, de l'écluse et de la centrale principale en 2010 (concession désormais renouvelée jusqu'en 2035), EDF s'est engagé à mettre en œuvre plusieurs mesures compensatoires. Ceci a permis une opération de renaturation sur environ 100 hectares de l’île du Rhin, avec remise en eau d'un ancien bras du Rhin dit « le vieux Rhin » [2] ainsi que la construction d'une centrale de restitution de 8,4 MW dite Centrale K et inaugurée à l'automne 2016[3].

    Environ 60 millions d’euros et plus de cinq ans de chantier ont permis un inventaire de la biodiversité, le déplacement de plus de 380 000 m3 de déblais, la plantation de 150 000 plants, dans la réserve naturelle de la petite Camargue alsacienne ainsi que la construction de la nouvelle centrale[2].

    Dans ce cadre, le débit réservé au Vieux Rhin est passé de 20 m3/s à 52 m3/s en hiver et jusqu’à 150 m3/s en été. Les apports naturels de graviers dans le Rhin se font à nouveau via une « érosion maîtrisée des berges complétée d'une injection de matériaux graveleux dans le Rhin » et la trame verte et bleue bénéficie là de deux passes à poissons, nouvelles, ainsi que d'une « passe à castors »[2].

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Kembs
    Niffer Le Rhin
    Dietwiller Efringen-Kirchen
    ( Allemagne)
    Sierentz Rosenau Le Rhin

    Urbanisme

    Typologie

    Kembs est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[4],[5],[6]. Elle appartient à l'unité urbaine de Kembs, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes[7] et 9 094 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[8],[9].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bale - Saint-Louis (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 94 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[10],[11].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (48,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (49,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (48,6 %), terres arables (26,4 %), zones urbanisées (15,8 %), eaux continentales[Note 3] (9,3 %)[12].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].

    Histoire

    Connue depuis l'Antiquité, Kembs est située à l'intersection des antiques voies nord - sud et ouest - est se prolongeant au-delà du Rhin : Cambete figure sur la Table de Peutinger et sur l'Itinéraire d'Antonin. Au Ier siècle, le castel romain devint une résidence impériale puis, au IVe siècle, une forteresse importante. Lors de l'édification du grand canal d'Alsace en 1950, la découverte de vestiges d'une pile de pont en maçonnerie sur le Rhin datant du Ier siècle confirma cette importance[1].

    En 2021, une nécropole de l'Antiquité tardive est exhumée dans la commune. Le chantier archéologique dévoile un enclos funéraire mérovingien et plusieurs centaines de tombes alamanes datées du Ve siècle. Identifiés par leurs fibules particulières, propres aux soldats germaniques, plusieurs des défunts de la nécropole de Cambete pourraient avoir appartenu aux forces auxiliaires qui appuyaient les légions romaines dans la défense de la frontière du Rhin[14].

    Du Moyen Âge à la guerre de Trente Ans, Kembs était partagée entre les deux plus grands propriétaires d'alors : l'évêque et le prieuré Saint-Alban-de-Bâle. La paroisse et l'église ont été citées au XIIe siècle. Le village fut détruit et reconstruit à plusieurs reprises aux XIVe et XVe siècles. Agrandi à partir de 1550, il fut unifié après les destructions de la guerre de Trente Ans[1].

    Le XVIIe siècle vit la création d'une liaison postale (en 1680) et l'installation d'une communauté juive.

    En 1830, la commune absorba une partie du territoire de l'ancienne commune de la Chaussée ou Neuweg qui comprenait les lieux-dits Schaeferhof, Loechle et Richardshaeuser. Ces annexes avaient été créées sous Louis XIV le long de la voie nord - sud afin de desservir les redoutes et corps de garde construits le long du Rhin à partir de 1677, ouvrages dont il ne reste plus rien aujourd'hui.

    Le canal de Huningue fut construit au XIXe siècle et rendu navigable en 1830.

    De 1871 à 1918, la commune est libérée de l'occupation française et est réunie à l'Empire allemand, comme toute l'Alsace-Lorraine, et devient Grosskems. Elle fait partie du Bezirk Oberelsass.

    Le XXe siècle vit l'inauguration de l'usine hydroélectrique par le président Albert Lebrun en 1932, la destruction du lieu de culte juif entre 1918 et 1945 et la reconstruction de l'usine hydroélectrique entre 1946 et 1949. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Kembs fut détruite aux deux-tiers[1]. L'usine hydro-électrique fut sérieusement endommagée en 1940 puis en 1944. Le l'usine fut enlevée de haute lutte par des unités de la 9e DIC qui y anéantirent un bataillon ennemi.

    Héraldique

    Les armes de Kembs se blasonnent ainsi :
    « D'or au fer à cheval, ajourés du champ, accompagné des lettres majuscules G et K en chef, le tout de sable. »[15]

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Eugène Moser[16]    
    Aimé Spaeth    
    Gérard Kielwasser UMP-LR Chef de fabrication retraité
    4e vice-président de Saint-Louis Agglomération (2017 → )
    juin 2020 En cours Joël Roudaire [17] DVD  
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[19].

    En 2018, la commune comptait 5 376 habitants[Note 4], en augmentation de 8,83 % par rapport à 2013 (Haut-Rhin : +0,82 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    7456159091 0481 2691 3491 3181 4811 479
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    1 3841 3771 3771 1681 1941 2611 2711 2381 154
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 1251 1311 1161 1471 0613 3631 6761 4251 600
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    1 7032 0092 2112 5753 0163 7394 1394 5145 106
    2018 - - - - - - - -
    5 376--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    Enseignement

    Kembs dispose de quatre écoles : l'école élémentaire Jean Monnet et l'école maternelle Les Lutins à Kembs village ; l'école élémentaire Léonard de Vinci et l'école maternelle Paul Klee à Kembs Loechlé.

    Jumelages

    D'après le site officiel de Kembs :

    Galerie de photos

    Personnalités liées à la commune

    • Lors du traité de Versailles en 1919, la France se voit attribuer le droit d'exploiter le Rhin pour produire de l'électricité. L'ingénieur René Koechlin construisit la centrale de Kembs et l'écluse attenante entre 1928 et 1932. Les 6 turbines produisent en moyenne 920 GWh par an, pour une puissance installée d'environ 150 MW. Les éclusiers sont des agents assermentés salariés d'EDF[28]. La centrale d'origine détruite pendant le Seconde Guerre mondiale a été reconstruite après-guerre. Elle représentait alors environ 5 % de la production électrique du pays (archive INA).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

    • Louis Abel, Kembs en Sundgau rhénan : l'église et l'architecte du XVIIIe siècle : François-Antoine Zeller (1740-1816) et son activité en Haute-Alsace, Association du Souvenir de l'Église St-Jean-Baptiste de Kembs, diff. Librairie Oberlin, 1986, 285 p.
    • J. Dieterlen, Kembs : premier échelon du Grand canal d'Alsace, La Navigation du Rhin, Strasbourg, 1932, 482 p.
    • L'Usine hydro-électrique de Kembs : topographie et régime du Rhin historique et description du projet, Énergie électrique du Rhin, Imprimerie Braun, Mulhouse, 1929, 16 p.

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « La commune de Kembs », notice no IA00122501, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    2. Environnement-magazine 2015 Biodiversité : Le Petit-Rhin renaît en Alsace, publié le 8 juin 2015
    3. « Une nouvelle centrale hydroélectrique à Kembs », EDF France, (lire en ligne, consulté le ).
    4. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    6. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Unité urbaine 2020 de Kembs », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    8. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    9. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Bâle - Saint-Louis (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
    11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    13. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    14. Simon Cherner, Parures d'or et scramasaxe : une nécropole de l'Antiquité tardive exhumée en Alsace, lefigaro.fr, 12 septembre 2021
    15. Archives Départementales du Haut-Rhin
    16. Jean-Luc Nussbaumer, « Eugène Moser, maire historique, se raconte », L'Alsace, (lire en ligne).
    17. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    22. « La centrale hydroélectrique », notice no IA00122512, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    23. « L'écluse », notice no PA68000041, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    24. Voir aussi ces aménagements sur aufildurhin.com, consulté le 20 septembre 2011.
    25. « L'église Notre-Dame-de-la-Maternité », notice no IA00122507, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    26. « L'ancien relais de poste », notice no IA00122439, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    27. « L'église paroissiale Saint-Jean-Baptiste », notice no IA00122434, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    28. Panneau explicatif à l'entrée de la centrale de Kembs
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