Jourdain
Le Jourdain (en hébreu ירד Yarad, mais aussi נהר הירדן, Nehar haYarden qui veut dire la « Rivière de la Peine, du Jugement » et en arabe نهر الأردن Nahr al-Urdun qui veut dire descendre) est un fleuve du Moyen-Orient qui s'écoule sur 360 km du mont Hermon à la mer Morte. Sa vallée est la plus basse du monde, puisqu'il se jette dans la mer Morte à l'altitude de 421 mètres sous le niveau des océans.
Pour les articles homonymes, voir Jourdain (homonymie).
le Jourdain | |
Pont des Filles de Jacob non loin de Safed | |
Localisation du Jourdain le Jourdain sur OpenStreetMap. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 360 km |
Bassin | 18 000 km2 |
Bassin collecteur | le Jourdain |
Débit moyen | 16 m3/s |
Cours | |
Source | Confluence des rivières Baniyas, Dan et Hasbani |
· Altitude | 80 m |
· Coordonnées | 33° 11′ 12″ N, 35° 37′ 09″ E |
Embouchure | mer Morte |
· Altitude | −415 m |
· Coordonnées | 31° 45′ 41″ N, 35° 33′ 30″ E |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | le Yarmouk, la Dan, Nahr ez-Zarqa |
Pays traversés | Liban Syrie Israël et Palestine Jordanie |
Sources : GeoNames, OpenStreetMap | |
Le Jourdain a donné son nom à la Jordanie, à la Cisjordanie et aux villes françaises de L'Isle-Jourdain (Gers) et de L'Isle-Jourdain (Vienne).
Hydronymie
Selon l'étymologie populaire hébraïque donnée par la Bible, Nehar haYarden veut dire la « rivière de la Peine, du Jugement ». L'hydronyme Yarden signifie littéralement « descendeur », rappelant que le Jourdain coule vers la mer Morte[1].
Hydrographie
Né dans les montagnes libanaises, sur le flanc occidental de l'Hermon (ses deux sources principales sont le Dan et le Baniyas), il traverse les lacs Houlé et de Tibériade puis se jette dans la mer Morte. Son cours depuis Hâsbeiyâ au Liban[2] suit une direction nord-sud presque rectiligne, correspondant à la dépression de Ghor. Peu avant son embouchure, il arrose la ville de Jéricho. C'est le seul cours d'eau notable de cette région. Depuis 1948, il sert en partie de frontière entre Israël et la Jordanie.
Son principal affluent, le Yarmouk, sépare la Syrie de la Jordanie.
Aménagements
L'eau du fleuve sert en particulier à l'irrigation du Néguev. Un barrage a été établi en aval du lac de Tibériade, pour alimenter une centrale électrique et réguler le cours du fleuve. L'utilisation toujours plus intensive de l'eau du Jourdain à des fins d'irrigation par Israël est à l'origine d'une diminution importante de son débit. Cette diminution est une des causes principales de la réduction de la superficie de la mer Morte, laquelle a perdu près du tiers de sa surface au cours des cinquante dernières années.
La poursuite de cette diminution pose un risque majeur, tant écologique que géostratégique, dans une région à l'histoire déjà agitée[3].
Religion
Le Jourdain est mentionné plusieurs fois dans la Bible. C'était un lieu important pour les prophètes de l'Ancien Testament (le Tanakh). C'est l'une des limites de la Terre Promise aux Hébreux menés par Moïse[4]. Cependant, Moïse lui-même ne traversa jamais le Jourdain et mourut sur le mont Nébo, laissant à Josué le devoir de mener les Hébreux en Canaan[5].
Entre la conquête de la Judée par Pompée et la dissolution des royaumes juifs en l'an 70 de notre ère, une peur eschatologique s'empara de certains Juifs, croyant imminente l'arrivée du Messie ou de la fin du monde. Ils formèrent plusieurs sectes : sadducéens, zélotes, pharisiens. Les esséniens, notamment, des ascètes, vivaient près du Jourdain et ont peut-être eu une influence sur Jean le Baptiste, qui prêchait et baptisait sur ses rives[6].
Selon les évangiles synoptiques, Jésus-Christ a été baptisé par Jean le Baptiste dans les eaux du Jourdain. Le fleuve est ainsi devenu un lieu de pèlerinage pour les chrétiens.
Dates clés
- -1513-1210 avant notre ère : Moïse conduit les Hébreux vers la Terre promise « de miel et de lait » ou pays de Canaan. Il meurt sur le mont Nébo, qui domine la rive du Jourdain, entre 1473 av. J.-C. et 1200 av. J.-C. sans être entré en Canaan.
- -1355-1200 avant notre ère : « Josué dressa aussi douze pierres au milieu du Jourdain, à la place où s'étaient arrêtés les pieds des sacrificateurs qui portaient l'arche de l'alliance. » Josué 4:9
- 29 de notre ère : Jean baptise Jésus au gué de Beth Abara.
- 29 - 33 de notre ère : le Christ effectue la plupart de ses prédications non loin des rives du lac de Tibériade où il a marché sur l'eau selon les évangiles.
- 1947 : depuis le plan de partage de la Palestine de l'ONU, la rivière est un enjeu politique. Après la guerre de 1947 - 1949, l'État hébreu en occupe les sources.
- 1967 : la guerre des Six Jours permet à Israël de s'emparer de son cours aval, ligne de cessez-le-feu et du Golan qui en verrouille les sources Est.
- 1981 : le parlement israélien, la Knesset, entérine l'annexion du plateau syrien par la loi du plateau du Golan.
Voir aussi
Notes et références
Notes
Références
- Richard Lebeau, Claire Levasseur, Atlas des Hébreux. La Bible face à l'Histoire, 1200 avant J-C - 135 après J-C, Éditions Autrement, , p. 17.
- André-Marie Gérard : Dictionnaire de la Bible ; Robert Lafont (Bouquins) ; 1989
- « L'apocalypse du fleuve Jourdain » (consulté le )
- Nombres 34, 1-12
- Nombres, 31 et 34
- Luc 3, 1-20 et Henry-Daniel-Rhops, L'Histoire de l'Église du Christ, Tome 1 ; Jésus en son Temps, Éditions les Amis de l'Histoire, Montréal, 1962
- (fr) Joan Marie, « Jésus: le vrai lieu du baptême? », sur lexpress.fr, (consulté le )
Liens externes
- Éloge de la nouvelle milice (ordre du Temple) par saint Bernard, 1129, chapitre VII, Le Jourdain.
- Disparition partielle du Jourdain redoutée pour 2011
- "Carte de la rivière du Jourdain et de la mer Morte et de l'itinéraire du groupe sous le commandement du lieutenant W.F. Lynch, Marine des États-Unis"
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
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