José Miaja

José Miaja Menant (né à Oviedo le , mort à Mexico en 1958) est un militaire et homme d'État espagnol. Il joua un rôle décisif dans la défense de Madrid en novembre et , durant la Guerre d'Espagne. Il combattit jusqu'à la fin de la guerre, après laquelle il dut s'exiler.

José Miaja Menant

Naissance
Oviedo, Royaume d'Espagne
Décès  79 ans)
Mexico, Mexique
Allégeance Royaume d'Espagne
Seconde République espagnole
Arme Armée de terre espagnole
Armée populaire de la République espagnole
Grade Lieutenant général
Années de service 18981939
Conflits Guerre du Rif
Guerre d'Espagne
- Offensive de Cordoue
- Défense de Madrid
- Bataille du Jarama
- Bataille de Guadalajara
- Bataille de Brunete
Autres fonctions Ministre de la Guerre (1936)

Carrière militaire

Il entre à l'Académie d'Infanterie de Tolède en 1896. Sa première affectation est dans les Asturies, qu'il souhaite quitter pour Melilla, en 1900, alors qu'il a 22 ans.

Lors de la guerre du Rif, il est affecté à la réorganisation des lignes à Sidi Moussa, ainsi qu'à l'assaut à la baïonnette de Talusit le bas, lui permettant d'obtenir la fonction de commandant d'Infanterie pour mérites de guerre.

Bien que considéré comme un homme peu enclin à la culture, il se met à étudier officiellement la langue arabe.

Seconde République

Promu général en , on lui confie le commandement de la 2e Brigade d'Infanterie de la Première Division Organique, positionnée à Badajoz. Plus tard, toujours en 1932, le gouvernement républicain dirigé par Martínez Barrio lui attribue le commandement de la 1re Brigade d'Infanterie de la Première Division Organique en garnison à Madrid.

Malgré sa possible appartenance à la droitière Union militaire espagnole (Unión Militar Española), le ministère de Gil Robles l'envoie en 1935 à Lérida, une des destinations éloignées de la capitale, qui étaient habituellement données à des militaires qui ne jouissaient pas de la pleine confiance du gouvernement. Le motif officiel : mauvaise présentation de son régiment lors d'un défilé[1].

Élections de 1936

Lorsque Manuel Azaña forme son gouvernement, il désigne le général Masquelet comme ministre de la guerre, mais durant l'absence de celui-ci, Miaja est appelé pour le remplacer dans cette fonction importante, quoique de très courte durée. Il revient ensuite à sa brigade, et supplée aussi Virgilio Cabanellas pendant sa maladie au commandement de la Première Division Organique.

La guerre civile

En , lors de la rébellion militaire qui marque le début de la guerre civile d'Espagne, Miaja est au commandement de la 1re Brigade d'Infanterie de la Première Division Organique en garnison à Madrid. Beaucoup de ses subordonnés sont impliqués dans le soulèvement, et lui-même dans un premier temps n'adopte pas d'attitude tranchée, probablement à cause du fait que sa famille se trouve en zone contrôlée par les insurgés. Il choisit néanmoins de rester fidèle au gouvernement, et est nommé ministre de la guerre dans l'éphémère cabinet de Diego Martínez Barrio, au matin du . Il refuse la même charge dans le gouvernement formé par José Giral.

La colonne de Cordoue

Le , Miaja est nommé Chef des Opérations du Sud ; il part d'Albacete le à la tête de 5 000 hommes qui arrivent aux portes de Cordoue, mais il hésite sur la conduite à tenir, et son indécision lui fait perdre un temps suffisant pour que l'aviation des insurgés lui fasse subir une lourde défaite le .

La défense de Madrid

À la suite de cet échec, il est déplacé à Valence, où il prend le commandement de la Troisième Division Organique. Puis fin octobre, il revient à Madrid en tant que chef de la Première Division Organique. En , lors de l'évacuation du gouvernement de la capitale devant l'imminente arrivée des troupes franquistes, il est nommé président de la Junte de Défense de Madrid. Avec le lieutenant-colonel Rojo comme chef d'état-major, il réussit à contenir l'ennemi au-delà de la Manzanares par de rudes combats à la Cité Universitaire de Madrid, et il acquiert alors une grande popularité parmi le peuple madrilène. Sans Miaja, on n'aurait pu empêcher l'entrée de Francisco Franco dans Madrid.

Guadalajara et Brunete

Commandant de l'Armée du Centre () et du Regroupement des Armées de la zone Centre-Sud (), Miaja dirige les batailles de Guadalajara et de Brunete, étant l'un des militaires républicains les plus capables.

Après la prise de Biscaye, et avant l'imminente attaque de Santander, la République lance une attaque de diversion contre Brunete, utilisant deux corps d'armée, avec 85 000 hommes, 300 avions et 220 pièces d'artillerie, tout cela sous le commandement suprême de Miaja.

Le Conseil national de défense

Tout au long de la guerre, Miaja concentre plus de pouvoir militaire que n'importe quel autre général républicain[2]. Considérant que le refus de Franco de négocier est dû à la participation de communistes au gouvernement[3], Miaja n'hésite pas à soutenir le coup d'État contre le gouvernement de Negrín, dirigé par le colonel Casado en , en présidant le Conseil National de Défense qui déloge par la force le gouvernement Negrín du pouvoir républicain, sans pour autant obtenir la "paix honorable" recherchée. À la suite de cet épisode peu glorieux, Madrid sera finalement livrée sans combats aux troupes du général Franco qui proclame sa victoire le .

Exil

Le , Miaja embarque à Gandia sur un bateau britannique qui l'emmène en Algérie, puis arrive en France, et finalement s'installe au Mexique où il meurt en 1958 à l'âge de 80 ans.

Miaja vu par Ernest Hemingway

Dans Pour qui sonne le glas, Hemingway brosse un portrait peu flatteur (tant au physique qu'au moral) du généralissime de la République : « Kleber, Lucasz (General Lukács) et Hans (Hans Beimler) avaient chacun bien fait leur part du boulot lors de la défense de Madrid et alors ce vieux chauve à lunettes, vaniteux, stupide comme un hibou, à la conversation idiote, aussi brave et aussi bête qu'un taureau, salué comme défenseur de Madrid par la propagande, ce Miaja, avait été si jaloux de la publicité faite autour de Kleber qu'il avait forcé la main aux Russes : ils avaient ôté son commandement à Kleber et l'avaient envoyé à Valence. » [4]

Notes et références

  1. Antonio López Fernández, General Miaja, defensor de Madrid. Editorial Gregorio del Toro, Madrid 1975, p 27
  2. Hugh Thomas, La guerra civil española, Madrid 1976, pages 437-438.
  3. Hugh Thomas, La guerra civil española, Madrid 1976, pages 754-755.
  4. Pour qui sonne le glas, milieu du chapitre 18 : Kleber, Lucasz and Hans had done a fine job of their share in the defence of Madrid with the International Brigades and then the old bald, spectacled, conceited, stupid-as-an-owl, unintelligent-in-conversation, brave-and-as-dumb-as-a bull, propaganda built-up defender of Madrid, Miaja, had been so jealous of the publicity Kleber received that he had forced the Russians to relieve Kleber of his command and send him to Valencia. »

Sources

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