Jean-Marie Villot

Jean-Marie Villot, fils de Joseph Villot et de Marie Laville, né le à Saint-Amant-Tallende (Puy-de-Dôme) et mort le à Rome en Italie, est un ecclésiastique français qui fut cardinal secrétaire d'État de 1969 à 1979, ayant ainsi servi sous les papes Paul VI, Jean-Paul Ier et Jean-Paul II.

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Jean-Marie Villot
Biographie
Nom de naissance Jean-Marie Hippolyte Villot
Naissance
Saint-Amant-Tallende (France)
Ordination sacerdotale par le
card. Alfred Baudrillart
Décès
Rome (Italie)
Cardinal de l’Église catholique
Créé
cardinal
par le
Pape Paul VI
Titre cardinalice Cardinal-prêtre de la Trinité-des-Monts (1965-1974)
Cardinal-évêque de Frascati (1974-1979)
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale par le
card. Maurice Feltin
Président du conseil pontifical « Cor unum »
Camerlingue
Secrétaire d'État
Préfet de la congrégation du concile
Archevêque de Lyon
(Primat des Gaules)
Archevêque titulaire de Bosporus
Archevêque coadjuteur de Lyon
Évêque titulaire de Vinda
Évêque auxiliaire de Paris

« Auxilium a Domino »
« Le secours vient du Seigneur »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Organisateur et diplomate

Ce fils unique perd sa mère à l'âge de 8 ans. Son père, Joseph Villot, fut maire de Saulzet-le-Froid (Puy-de-Dôme) de 1906 à 1920.

Très tôt, cet enfant réservé pense au sacerdoce. Une partie de ses études secondaires se déroule à Lyon (1923-1925). Puis il entrera au séminaire des Carmes à Paris. Après son ordination sacerdotale le , il continue ses études à Rome au collège de Saint-Thomas, la future Université pontificale Saint-Thomas-d'Aquin, Angelicum[1], et soutient un doctorat de théologie à Paris en 1934.

Pierre Gerlier, alors évêque de Tarbes et Lourdes, l'implique dans la préparation du Triduum de la Rédemption célébré dans la célèbre cité mariale en 1935. Celui qui est devenu le cardinal Pierre Gerlier ne l'oublie pas et lui confie la charge de professeur de morale à la faculté de Théologie de Lyon et de directeur de la maison universitaire des prêtres.

Sa nomination au secrétariat général de l'épiscopat français nécessite des voyages à Rome, alors que les évêques ne s'y rendent que pour les visites ad limina. Il est alors en position d'intermédiaire et de conseiller dans les négociations préparatoires de normalisation des relations entre l'État français et le Saint-Siège.

Service épiscopal

Rapidement proposé comme évêque, il devint auxiliaire de Paris en 1954, en assumant toujours le secrétariat général de l'épiscopat.

Le cardinal Gerlier le demande comme coadjuteur à Lyon. C'est à ce poste qu'il participe activement au concile Vatican II où il est secrétaire général adjoint. Sa connaissance des milieux romains fait merveille.

Il succède à « son » cardinal en et est lui-même créé cardinal lors du consistoire du avec le titre de cardinal-prêtre de SS. Trinità al Monte Pincio. En deux ans seulement de présence effective il lance son diocèse dans les réformes proposées par le concile et élabore la création du diocèse de Saint-Étienne (effective en 1970).

Mais Paul VI a été séduit par ce Français diplomate et organisateur[réf. nécessaire]. Dès 1967, il lui confie des responsabilités romaines (direction de la Congrégation du Concile, qui deviendra la Congrégation pour le Clergé en ) auxquelles il se donne sans compter[réf. nécessaire]. Il voyage beaucoup pour connaître la vie concrète de ce clergé dont il a la charge, se souciant de sa formation et de sa relation aux populations, aux dépens de sa propre santé.

Cet homme de confiance permet à Paul VI, en le nommant secrétaire d'État en 1969, de confirmer la volonté d'internationalisation de la Curie romaine. Les difficultés ne manquent pas[Lesquelles ?], et le cardinal Villot aura à intervenir en particulier sur des dossiers épineux comme le catéchisme hollandais, les tensions entre le primat de Pologne, le cardinal Wyszynski et la secrétairerie d'État pour la nomination des évêques, les difficultés nées d'une certaine théologie de la libération, la Compagnie de Jésus, Marcel Lefebvre[réf. nécessaire]… Au premier plan de la politique internationale du Saint-Siège, il ouvre des relations diplomatiques avec vingt-cinq pays et cherche à nouer des relations avec les États marxistes.

Le , il est élevé au rang de cardinal-évêque de Frascati.

C'est lui qui se retrouve de fait responsable de l'Église à la mort de Paul VI. Il préside donc l'ouverture du conclave. Une profonde amitié s'épanouit avec le nouveau pape Jean-Paul Ier : «J'ai vécu auprès du pape Jean-Paul une expérience ecclésiale unique, d'affection et de confiance», mais cela ne dure que trente-trois jours !

La mort brutale du pape dans la nuit du 28 au et la préparation difficile du nouveau conclave sont une lourde épreuve. Jean-Paul II lui demande de rester quelques mois, le temps de lui trouver un successeur[réf. nécessaire].

La santé fragile du cardinal usé[Par qui ?], le rythme du jeune pape débouchent sur l'aggravation brutale d'une double pneumonie. Il meurt le .

Sa devise était « Auxilium a Domino » (Le secours vient du Seigneur).

Rôle prétendu dans la mort de Jean-Paul Ier

Certains auteurs, parmi lesquels le journaliste britannique David Yallop dans son livre Au nom de Dieu, émirent l'hypothèse que Villot aurait joué un rôle avec Paul Marcinkus, le cardinal Cody, Licio Gelli (Loge P2), Roberto Calvi (Banco Ambrosiano) et Michele Sindona dans la mort du pape Jean-Paul Ier, qui eut un pontificat de seulement trente-trois jours et avec qui il y avait une forte hostilité sur la manière de conduire les finances vaticanes. On a également affirmé que sœur Vincenza aurait prêté serment, auprès de lui, de garder le secret sur les détails entourant la découverte du corps. Devenu pape, Albino Luciani avait l'intention de revenir avec l'Église aux idéaux originels d'humilité et simplicité, en transformant profondément la politique financière du Vatican[réf. nécessaire].

Selon cette thèse, la mort du pape dans la nuit du 28 au aurait été causée par un empoisonnement.

Cette théorie est corroborée par les déclarations du repenti Vincenzo Calcara[2][source insuffisante] au juge Paolo Borsellino. Calcara parle d'un entretien avec l'entrepreneur mafieux Michele Lucchese advenu quelques jours après la tentative d'assassinat de Jean-Paul II.

Lucchese révèle à Calcara que Jean-Paul II était en train de suivre la même politique que Jean-Paul Ier qui voulait « rompre les équilibres à l'intérieur du Vatican » en redistribuant les biens de la banque vaticane, en changeant les dirigeants du IOR et du secrétariat d'État (Marcinkus et Villot).

La thèse de David Yallop a été fortement réfutée par l'historien John Cornwell qui, au terme de son enquête (Comme un voleur dans la nuit) conclut que Jean-Paul Ier est mort écrasé par l'ampleur d'une tâche à laquelle il n'était pas préparé et pour laquelle la Curie n'a pas songé à l'assister comme elle aurait dû[réf. nécessaire].

Distinctions et postes occupés

Publication de Jean-Marie Villot

  • avec la collaboration du cardinal Feltin, du Dr. Biot, d'E. Borne, Qu'est-ce que la vie ?, éd. Horay, Paris, 1958, 256 p. Tiré de la Semaine des intellectuels catholiques du 6 au .
  • Couples et familles dans la société aujourd'hui. (lettre du cardinal Jean Villot à Monsieur Alain Barrère), Chronique Sociale de France, coll. « Semaines sociales de France » n°59, Lyon, 1973, 310 p.

Bibliographie

  • Berthod B. : art. «VILLOT (Jean)» dans l'encyclopédie Catholicisme, fasc.73, Letouzey et Ané, Paris, 1999.
  • Berthod B. : «Le cardinal Villot», dans le Bulletin Municipal officiel de Lyon n°5046, 8 janv. 1995.
  • Antoine Wenger Le cardinal Villot, 1905-1979: secrétaire d'État de trois papes, Desclée de Brouwer, Paris 1989, 301 p. (ISBN 2-220-03063-6)

Références

  1. « The Cardinals of the Holy Roman Church - February 22, 1965 », sur web.archive.org, (consulté le )
  2. « Wayback Machine », sur web.archive.org, (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Criminalité au Vatican

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