Hôtel de Toulouse

L'hôtel de Toulouse, ancien hôtel de La Vrillière, est un hôtel particulier situé rue La Vrillière dans le 1er arrondissement de Paris, près de la place des Victoires. Il est, depuis 1811, le siège de la Banque de France.

Histoire

L'hôtel de La Vrillière

Sur une gravure XVIIe siècle issue de Topographia Galliæ.

Il fut construit vers 1640 par l'architecte François Mansart secondé par le maître-maçon Jean Pastel[1], pour Louis Phélipeaux de La Vrillière, secrétaire d'État. Phélipeaux, amateur d'art italien, y fit bâtir, pour abriter ses collections, une fastueuse galerie de 40 mètres de long, avec un plafond à fresque peint par François Perrier, dans l'esprit de la galerie d'Apollon du Louvre. Dix grandes toiles ornent les murs, peintes par les plus grands maîtres italiens du XVIIe siècle, tels que le Guerchin, Guido Reni, Pierre de Cortone, Carlo Maratta

En 1705, Louis II Phélypeaux de La Vrillière cède l'hôtel à Louis Raullin-Rouillé, riche fermier des Postes.

L'hôtel de Toulouse

En 1713, la veuve de ce dernier vend l'hôtel à Louis Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, fils naturel de Louis XIV et de Madame de Montespan. La demeure prend alors le nom d'hôtel de Toulouse. Le comte de Toulouse la fait réaménager par Robert de Cotte, premier architecte du roi. La grande galerie reçoit un nouveau décor de lambris dorés, devenant ainsi la Galerie dorée, modèle du style Régence et de l'esprit baroque.

À la mort du comte de Toulouse, en 1737, l'hôtel passe à son fils, Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre.

Après la mort du duc, en , l'hôtel est confisqué et dépouillé de ses richesses artistiques. Les scellés sont posés sur l'hôtel et le poète Florian (1755-1794), y ayant ses appartements ne peut plus y accéder. Il est obligé de louer un petit appartement au 13, rue des Bons-Enfants[2]. Il abrite un temps l'Imprimerie nationale, la Galerie dorée servant alors de magasin à papier.

La Banque de France

L'hôtel de Toulouse en 1829, gravure de Mary Byrne.

En 1808, l'hôtel est acheté par la Banque de France qui s'y installe en 1811 ; c'est depuis le siège de la banque. Louis Charles Thibon, premier sous gouverneur, y demeura avec sa famille jusqu'en 1833.

Foule devant la banque lors de la crise monétaire de 1914.

Tout au long du XIXe siècle, le bâtiment s'est beaucoup transformé au fil de programmes d'agrandissement successifs, avec notamment une nouvelle façade le long de la rue Croix-des-Petits-Champs. La Galerie dorée, restaurée en 1865, est cependant toujours là ; elle accueille les réunions financières mais peut aussi se visiter. Les dix grandes toiles ornant aujourd'hui la galerie sont des copies, les tableaux originaux ayant été envoyés dans les grands musées de province sous le Consulat.

Les boiseries de la Galerie dorée font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [3].

Description

Entrée de la Banque de France rue La Vrillière.

Entrée

L'actuelle entrée, conçue dans les années 1950, comportait autrefois les guichets de change[4].

La Souterraine

Au huitième sous-sol se trouve une salle-bunker de 11 000 m2 surnommée « la Souterraine ». Elle abrite les réserves d'or de la France soit 2 435 tonnes[Quand ?] d'or réparties en lingots et en pièces. L'accès à la salle est ultra-sécurisé par une porte blindée de huit tonnes et un bloc de ciment de 17 tonnes qui, en venant s'encastrer dans une tourelle pivotante, forme une barrière infranchissable. L'or, conditionné en palettes, en boites ou dans des armoires, repose dans des chambres fortes sises dans des serres et construites de à . Ces travaux auront nécessité l'emploi de 10 000 tonnes d'acier, 20 000 tonnes de ciment et 50 000 tonnes de sable[5].

La Galerie dorée

La Galerie dorée, de style Régence, a été originellement conçue par François Mansart pour Phélypeaux de La Vrillière, secrétaire d'État et collectionneur d'art. Elle fait 40 mètres de long, 6,5 mètres de large et 8 mètres de haut. Elle comporte une fresque, présentant les quatre éléments : l'Eau avec Neptune et Amphitrite, la Terre avec Pluton et Proserpine, le Feu avec Jupiter et Sémélé et l'Air avec Éole et Junon ; au centre figure le char d'Apollon qui traverse le ciel, précédé de l'étoile du matin et suivi de la Lune. La salle est réaménagée et redécorée par Robert de Cotte pour le comte de Toulouse[4] entre 1715 et 1720. La galerie transformée un temps en réserve de papier pendant et après la Révolution se dégrade peu à peu. Elle fait l'objet d'importants travaux de restauration sous le Second Empire et devient le lieu de l'assemblée générale des actionnaires de la Banque de France jusqu'en 1936, année de la nationalisation de l'institution. Elle a servi à des réunions internationales, des examens ou concours de cadres et des tournages de films[6].

Décoration intérieure

Dans un salon se trouve un grand tableau de Jean-Honoré Fragonard, La Fête à Versailles. En 2007, la Banque de France acquiert un baromètre et un thermomètre en marqueterie et bronze, tous les deux conçus par André-Charles Boulle[4].

Le jardin

L'hôtel et les arts

Plusieurs tournages ont eu lieu dans la Galerie dorée : Tous les matins du monde sorti en 1991, Vatel sorti en 2000, Marie-Antoinette sorti en 2006.

Notes et références

  1. Charles Bauchal : Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, Paris, André, Daly fils & Cie, 1887, p. 458
  2. Florian, sa vie, son œuvre… une évocation, Sceaux, 1994, p.17-18.
  3. « Ancien hôtel de Toulouse », notice no PA00085841, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  4. Claire Bommelaer, « La Banque de France expose ses lingots et salons d'apparat », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », 16 septembre 2017, p. 33.
  5. « À la banque de France 100 milliards d'euros en sous sol » sur le site www.lefigaro.fr, consulté le .
  6. « La Galerie dorée » sur le site www.lexpress.fr (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Charles Coligny, « L'Hôtel de Toulouse », L'Artiste, 1866.
  • Fernand Laudet, L'Hôtel de Toulouse, siège de la banque de France, Paris, 1932.
  • Jean-Daniel Ludmann, Bruno Pons, « Nouveaux documents sur la galerie de l'Hôtel de Toulouse », Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, année 1979, Paris, 1981.
  • Raymond Penaud, Trésors de la Banque de France, Histoire et richesses de l'hôtel de Toulouse, Paris, Éditions Hervas, 1993, 120 p.
  • Alexandre Gady, « L'Hôtel de La Vrillière. Métamorphose d'une demeure », Place des Victoires. Histoire, architecture, société, Paris, 2004.
  • Arnaud Manas, « Les transformations de la Galerie dorée du comte de Toulouse », Bulletin du Centre de Recherche du Château de Versailles, 2017 (en ligne)
  • Arnaud Manas, La Galerie dorée de la Banque de France, RMN Edition, Paris, 2018
  • Christophe Marcheteau de Quinçay, « L'Hôtel de La Vrillière» et « De l'hôtel de La Vrillière à l'hôtel de Toulouse », Didon abandonnée de Andrea Sacchi, L'Œuvre en question, no 4, Caen, 2007.
  • Jean Marot, Daniel Marot, L’architecture française ou recueil des plans, élévations, coupes et profils des églises, palais, hôtels et maisons particulières de Paris, et des chasteaux et maisons de campagne ou de plaisance des environs et de plusieurs autres endroits de France, bâtis nouvellement par les plus habiles architectes et levés et mesurés exactement sur les lieux, planche 88, P.-J. Mariette (en ligne).

Liens externes

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