Groupe Barrière

Barrière est une marque sous laquelle sont commercialisés les établissements de deux groupes distincts : le Groupe Lucien Barrière (GLB) et la Société fermière du casino municipal de Cannes (SFCMC).

Groupe Barrière

Fondateurs François André
Personnages clés Lucien Barrière, Diane Barrière-Desseigne, Dominique Desseigne
Forme juridique Société par actions simplifiée
Siège social Paris
 France
Direction Dominique Desseigne (président directeur général)
Directeurs Dominique Desseigne
Actionnaires Famille Desseigne-Barrière : 60 %
Fimalac : 40 %[1]
Activité Hôtels de luxe
Casinos
Restaurants et bars
Loisirs et bien-être
Effectif 7 000 employés
SIREN 320050859[2]
Site web www.groupebarriere.com

Chiffre d'affaires 1,16 G€ (2016)

Fondé en 1912 par François André et développé successivement par Lucien Barrière, Diane Barrière-Desseigne et Dominique Desseigne, Barrière est devenu le leader français des casinos, une référence dans l'hôtellerie de luxe et un acteur global des loisirs et du divertissement[3].

Historique

François André, le fondateur

François André, né en 1879, commence son activité dans le domaine des casinos à Ostende, en Belgique. Il s'associe à Eugène Cornuché, qui entame en 1912 la construction de l'hôtel Normandy et celle du casino de Deauville[4]. François André rachète tout au long de sa vie plusieurs hôtels et casinos et s'efforce de développer un modèle de resort à la française[4].

Présidence de Lucien Barrière

En 1951, Lucien Barrière, neveu de François André, rejoint l'entreprise familiale[5]. Il est nommé, en 1957, au sein des différents conseils d’administration des entités du groupe et devient en 1961 légataire universel de son oncle[6]. Il entreprend un projet de modernisation et développe le groupe en achetant de nouveaux établissements à Trouville-sur-Mer, Dinard, Saint-Malo, Royan et Enghien-les-Bains.

En 1980, la société hôtelière de la chaîne Lucien Barrière (SHCLB) est créée et regroupe les hôtels et le casino de La Baule-Escoublac.

L'expansion du groupe se heurte un temps au système des licences, qui encadrent fermement le secteur des jeux d'argent. En 1981, les dirigeants du casino Palm Beach de Cannes, appartenant au groupe Barrière, sont mis en cause dans une affaire de fraude, accusés d'infractions à la législation sur la réglementation des jeux en raison de paiements indus à la roulette[7]. Le groupe Barrière estime alors faire l'objet d'un chantage à la licence de la part du gouvernement socialiste[7]. Finalement, en 1987, le groupe bénéficie de l'autorisation d'exploitation des machines à sous en France, décidée par le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua.

Présidence de Diane Barrière-Desseigne

Au début des années 1990, le groupe Accor prend une participation significative dans la société des hôtels et casino de Deauville (SHCD).

À la suite du décès de Lucien Barrière d'une crise cardiaque le en 1990, sa fille adoptive Diane Barrière-Desseigne lui succède à la tête du groupe[8] et initie d’importants projets de rénovation. Au prestige des établissements est intimement lié le monde de la culture et du cinéma. Ainsi, l’hôtel Barrière Le Normandy et l’hôtel Barrière Le Royal participent au festival du film américain de Deauville.

En 1995, Diane Barrière-Desseigne est victime d’un grave accident d’avion. À partir de 1997, Dominique Desseigne assure avec son épouse la codirection de la SHCD et de la SHCLB[9].

En 1998, la SHCD fait l’acquisition du restaurant Le Fouquet’s à Paris et de la marque attachée.

Diane Barrière-Desseigne décède en 2001. Dominique Desseigne prend alors seul la direction du groupe.

Expansion à l'international

Depuis 2001, sous la présidence de Dominique Desseigne, la SHCD et la SHCLB se développent à l’international.

En 2003, la SHCLB ouvre le casino Barrière de Montreux en Suisse qui devient en 2008 le premier casino suisse en termes de produit brut des jeux (PBJ) total[10]. La même année, la SHCD prend le contrôle de “Ryads Resort Development”, propriétaire des terrains sur lesquels est édifié l’hôtel Barrière Le Naoura à Marrakech au Maroc.

En 2004, la famille Desseigne-Barrière, Accor et le fonds d’investissement Colony Capital décident de réunir sous SHCD, renommée “Groupe Lucien Barrière”, les actifs de SHCD, SHCLB et Accor Casinos, créant ainsi un groupe de casinos et d’hôtels de luxe. Le rapprochement vise à donner au groupe une dimension européenne et à détrôner Partouche, et est approuvé tardivement par les autorités de la concurrence[11]. Depuis 2004, l’expansion continue avec l’ouverture des casinos Barrière de Fribourg et Courrendin en Suisse, de Toulouse, du Caire, de Leucate, de Blotzheim et de Lille, de l'hôtel Barrière Le Naoura de Marrakech, du Fouquet's Barrière de Paris, de l'hôtel Barrière de Lille, le resort Barrière de Ribeauvillé ou encore l'hôtel Barrière Les Neiges à Courchevel. Pendant cette même période, les concessions de service public des casinos de La Baule-Escoublac, Dinard, Deauville, Saint-Malo, Nice, Cassis et Saint-Raphaël ont fait l’objet de renouvellements.

Modifications de l'actionnariat

Le , Colony Capital cède sa participation dans le groupe à Accor qui détient depuis 49 % du capital social de la société[12]. À la suite d'un recentrage sur ses activités hôtelières, Accor choisit de se désengager du Groupe Lucien Barrière. La famille Desseigne-Barrière prévoit alors d'augmenter sa participation de 51 à 53 % et d'introduire les 47 % restants en bourse en [13],[14]. Néanmoins, le , Accor annonce renoncer à l'opération du fait du faible intérêt des investisseurs, et l'introduction en bourse est annulée[15].

À la suite de la décision du groupe Accor de céder sa participation dans Groupe Lucien Barrière, le groupe présidé par Dominique Desseigne annonce le la signature d’un accord entre Fimalac, le groupe Lucien Barrière et Accor en vue de la cession par celui-ci de sa participation de 49 %. À l’issue de l’acquisition de cette participation par Fimalac et le groupe Lucien Barrière, ainsi que d'une réduction de capital chez ce dernier, la famille Desseigne-Barrière, actionnaire majoritaire, détient 60 % du capital du groupe, et le groupe Fimalac, quant à lui, en détient 40 %[1].

Variations du périmètre d'activité

Le , le groupe lance, en association avec la Française des jeux, une société spécialisée dans les jeux de poker en ligne[13]. Ce site est finalement fermé le [16].

En 2012, le groupe Lucien Barrière fête un siècle d'existence[17]. En 2015, "Lucien Barrière Hôtels et Casinos" devient "Barrière". Ce changement d’identité permet à Barrière de renforcer les synergies entre toutes ses activités pour se positionner comme un acteur global des loisirs et du divertissement. 

2015 : partenariat Le Fouquet’s avec Pierre Gagnaire. La célèbre brasserie des Champs-Élysées s’associe au meilleur chef du monde pour dynamiser sa carte. Son offre « brasserinomique » (sic) est déclinée dans les différents restaurants Fouquet’s de Barrière (Cannes, Toulouse, Marrakech, La Baule, Courchevel et Enghien-les Bains).

En 2016, Barrière prend une participation de 48,59 % dans Moma Group, pour créer un leader français de l’événementiel intégré[18]. La même année, le groupe acquiert par ailleurs l’hôtel Le Westminster au Touquet. Déjà présent dans la ville avec un casino, Barrière propose ainsi un nouveau resort. Enfin, en , l'hôtel Barrière Les Neiges Courchevel est inauguré. Barrière continue son développement, notamment avec l'implantation de son premier hôtel de luxe à la montagne, avec un spa de 1 000 m2, un ski room et deux restaurants à Courchevel[19].

En , le groupe Barrière inaugure son premier casino en Afrique subsaharienne, au sein du Sofitel Ivoire à Abidjan. En , le groupe Barrière obtient l’autorisation du ministère de l’Intérieur d’ouvrir un club de jeu dans les anciens locaux de l'Aviation Club de France[20].

Coronavirus et difficultés financières

En 2019, le conseil municipal de Lille constate, à l'occasion de la lecture des comptes du casino Barrière d'Euralille, que ce dernier accumule des pertes importantes, de plus de 100 millions d'euros depuis son ouverture en 2007[21].

En mars 2020, en raison de la pandémie de coronavirus, le groupe doit fermer ses casinos à partir du 15 mars 2020 jusqu'au 22 juin 2020[22]. Fin décembre 2020, il est annoncé que 70 employés vont être licenciés[23]. Au total, 200 postes disparaissent en raison de la crise liée au Covid-19, après que le produit brut des jeux a chuté de 47 % au cours de l'année civile 2020[24].

Établissements du Groupe Barrière

Hôtels

Lucien Barrière hôtels et casinos est une marque sous laquelle sont commercialisés les hôtels et casinos de deux groupes distincts : le groupe Lucien Barrière (GLB) et la société fermière du casino municipal de Cannes (SFCMC).

Le Groupe Barrière exploite 18 hôtels en France, à Marrakech et à Saint Barth (ouverture courant 2018), totalisant 2 300 chambres auxquelles s’ajoutent les 17 ryads de Marrakech

Casinos

Le Groupe Barriere compte 34 casinos implantés dans les villes suivantes :

Sport et « bien-être »

  • Le Spark, soins, sport et spa d'Enghien-les-Bains
  • Le Spa Diane Barrière de l'Hôtel Barrière Le Fouquet's Paris
  • L'Escal'Bien-Être de l'Hôtel Barrière de Lille
  • Le Spa Diane Barrière du Naoura de Marrakech
  • Le Spa Diane Barrière et centre de balnéothérapie du Resort Barrière Ribeauvillé
  • Le Spa Diane Barrière de l’hôtel Le Normandy Deauville
  • Le centre de thalassothérapie Thalgo La Baule
  • Les golfs : Golf Barrière de Deauville ; golf Barrière Saint-Julien ; golf International Barrière La Baule
  • Tennis : le tennis country club de La Baule

Notes et références

  1. Le Figaro.fr.
  2. Global LEI index, (base de données web), consulté le
  3. Groupe Barrière, « Mot de Bienvenue », sur www.groupebarriere.com (consulté le )
  4. Ouest-France, « Barrière : 100 ans d'un groupe qui a fait La Baule », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  5. « Vidéo. Amour, drames et casinos : l'empire des Barrière », sur Franceinfo, (consulté le ).
  6. Barrière : 100 ans d'un groupe qui a fait La Baule, Ouest-france.fr, 17 février 2012 (consulté le 07 octobre 2018).
  7. « Impliqués dans une affaire de fraude Les dirigeants du Palm Beach de Cannes s'interrogent sur les arrière-pensées du gouvernement », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  8. « Le royaume menacé de la reine des casinos », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  9. Françis [sic] Lecompte, « L'étonnant parcours de Dominique Desseigne, héritier des casinos Barrière », sur Capital.fr, (consulté le ).
  10. Selon la commission fédérale des maisons de jeux en Suisse.
  11. « Du rififi dans les casinos », sur LExpansion.com, (consulté le )
  12. « Barrière : Colony se retire, Accor se renforce en attendant de sortir », sur Les Echos, (consulté le )
  13. Jean-Michel Normand, « Lucien Barrière mise sur l'étranger pour contourner la crise des casinos en France », sur www.lemonde.fr, Le Monde, (consulté le ).
  14. « Lucien Barrière : le numéro 1 français des casinos de jeux arrive en bourse », sur www.boursier.com, Groupe Lagardère, (consulté le ).
  15. « Lucien Barrière privé de Bourse », sur LExpress.fr, (consulté le )
  16. Barrière Poker ferme et dit merci à ses membres (Poker Attitude)..
  17. Dominique Desseigne : « Notre entreprise ? Une affaire de générations »", entretien avec Jean-Pierre Thiollet, France-Soir, 26 octobre 2009, http://www.francesoir.fr/actualite/societe/dominique-desseigne-“notre-entreprise-une-affaire-generations”-44572.html.
  18. « Pourquoi Barrière se rapproche de Moma », sur La Tribune (consulté le )
  19. Paris Match, « L’Hôtel Barrière Les Neiges, l’ultra luxe à 1850m d’altitude », sur parismatch.com (consulté le )
  20. « Paris : le groupe Barrière s’offre son premier club de jeu sur les Champs-Elysées », sur Le Parisien, .
  21. « Le casino Barrière de Lille poursuit sa descente aux enfers, sans espoir de se refaire », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  22. PrivilegeCasino, « Fermeture des casinos terrestres français à cause du coronavirus », sur Privilege Casino, (consulté le ).
  23. « Casinos Barrière: le groupe va licencier « environ 70 salariés », selon le syndicat FO », sur BFM Business (consulté le ).
  24. « Crise des casinos : Barrière prêt à supprimer 200 postes », sur Le Figaro (consulté le ).
  25. Groupe Lucien Barrière, « Ouverture de l’Hôtel Barrière de Lille », sur www.presse-fr.com, sociétés Toucouleur & B. Huber, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

(fr+en) Site Officiel du Groupe Barrière

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