Grand hôtel la Cloche

Le Grand hôtel la Cloche est un hôtel cinq étoiles situé 14 place Darcy à Dijon. Ses façades et toitures sont inscrites au titre des monuments historiques [1].

Existant depuis plus de cinq siècles, l'hôtel de la Cloche, que les Dijonnais appellent « la Cloche », est, par son histoire, son architecture, sa réputation, un véritable monument dijonnais.

Histoire

Le Grand hôtel la Cloche, vu de la place Darcy à Dijon.
Plaque commémorative de la visite de Léon Tolstoi & Ivan Tourgueniev

Historique

L'hôtel de la Cloche est mentionné pour la première fois au XVe siècle dans un document d'archives. Il se trouvait dans l'actuelle rue de la Liberté et portait le nom d'« ostelerie de la Cloiche [2] ». D'autres documents citent l'hôtel en 1594, en 1670, en 1687. En , l’acteur Lekain, protégé de Voltaire, y séjourna [3]. Dans les années 1750, l'établissement fut rebaptisé « hôtel de Condé » par l'hôtelier de l’époque, en l'honneur du prince de Condé, gouverneur de Bourgogne. L'établissement reprit son nom d'hôtel de la Cloche sous la Révolution. Redevenu hôtel de Condé sous la Restauration, il retrouva définitivement son nom d'« hôtel de la Cloche » en 1830.

Sous le Second Empire, Napoléon III passa à l'hôtel de la Cloche en 1856. L'établissement était toujours installé dans l'actuelle rue de la Liberté, à l'emplacement du no 9.

De 1881 à 1884, le propriétaire de l'établissement, Edmond Goisset, fit construire un nouvel hôtel de la Cloche, au bord de la place Darcy qui s'aménageait à ce moment. Cet établissement de prestige ouvrit le . L'hôtel possédait alors une grande salle à manger éclairée par des lustres et ornée dans ses angles de cloches dorées, ainsi qu'un salon de style Louis XVI.

En 1902, l'hôtel fut repris par Louis Gorges. Celui-ci le fit agrandir en ajoutant des lucarnes sur la toiture et en édifiant en 1926 une nouvelle aile le long de la rue Devosge. Les Allemands occupèrent l'hôtel de 1940 à 1944. Les années 1970 sonnèrent le glas d'une époque. La clientèle avait diminué, notamment en raison du passage loin de Dijon de l'autoroute A 6. L'hôtel de la Cloche ferma en  ; son mobilier fut vendu aux enchères en 1974. Un moment fut envisagée la destruction de l’édifice, à la place duquel aurait été élevé un immeuble moderne. Cependant, deux associations dijonnaises protestèrent contre ce projet et demandèrent la conservation du bâtiment, sans lequel l'harmonie architecturale de la place Darcy aurait été rompue. La presse locale relata régulièrement les évènements, et certains journaux parisiens, Le Monde, Le Figaro, leur donnèrent même un écho. Par arrêté du , le secrétariat d’État à la Culture inscrivit la façade et les toitures de l'hôtel de la Cloche à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques[1]. L'intérieur du bâtiment avait été détruit en 1974 ; la partie de l’ancien hôtel sur la rue Devosge avait été vendue et aménagée en bureaux. L'extrémité gauche du bâtiment des années 1880 fut quant à elle transformée en appartements. Le groupe La Hénin aménagea dans l'immeuble des années 1880 un nouvel hôtel de la Cloche, ouvert en . L’établissement fut vendu en 1984 à la famille hôtelière Jacquier.

En 1994, l’établissement intégra la chaîne des hôtels Sofitel du groupe Accor et devint ainsi le « Sofitel la Cloche ». En 2013, il a quitté Sofitel pour la collection des hôtels MGallery du groupe Accor, et a pris le nom de « Grand Hôtel la Cloche [4] ».

Clients célèbres

Dès le XIXe siècle, l’hôtel de la Cloche a accueilli nombre de célébrités, comme en témoignait son livre d’or : le maréchal Ney, le roi des Belges Léopold Ier de Belgique, Alphonse de Lamartine, Napoléon III, Ferdinand de Lesseps et bien d'autres. L’archiduc Charles François Joseph d'Autriche, Camille Saint-Saëns ou encore Auguste Rodin ont séjourné dans le nouveau bâtiment de la place Darcy au début du XXe siècle[5]. La Cloche a reçu également le roi des Belges Albert Ier de Belgique, le général de Lattre de Tassigny, Bourvil, Louis de Funès, Jean Marais, Paola de Belgique, Charles Aznavour, Grace de Monaco. Le livre d’or atteste de la satisfaction des hôtes comme Barbara qui a écrit qu'elle appréciait « cette halte douce et chaleureuse »[6].

La rénovation et l’extension de 2014 et 2015 : "La Cloche en Renaissance"

Le Grand hôtel la Cloche, vu de la place Darcy à Dijon.

De à , le Grand hôtel la Cloche a été rénové et agrandi, pour un coût de plusieurs millions d'euros[7]. Le chantier a compris la restauration et la modernisation de l’ensemble des chambres et l’extension de l’établissement sur 1 700 m² dans l'aile longeant la rue Devosge. L'intérieur des chambres a été démoli. Les nouvelles chambres ainsi que les couloirs sont décorés selon un design moderne ; ils s'ornent de reproductions d'œuvres du musée des beaux-arts de Dijon.

Un bar et un salon fumoir à cigare ont été créés au rez-de-chaussée, à l'emplacement du salon Napoléon III, qui a été transféré dans l'aile de la rue Devosge. Un spa de 200 m2 a été installé dans cette aile. Une salle de projection privative de dix-huit sièges et un nouveau parking souterrain de soixante places pour les clients de nuitée ont également été créés [8].

En 2015, les façades ont été nettoyées et un éclairage par leds a été installé, afin d'illuminer l'extérieur de l'hôtel la nuit, dans des couleurs différentes.

Architecture

Horloge au fronton de l'hôtel.

L'hôtel a été construit place Darcy de 1881 à 1884 sur les plans de l'architecte dijonnais Louis Belin. En 1926, il a été agrandi par l'architecte parisien Joseph Jardel, qui a élevé à la place de dépendances le long de la rue Devosge, une aile exactement similaire à celle bâtie dans les années 1880. De 1979 à 1981, l'architecte dijonnais Paul Chaudonneret a aménagé, à l'intérieur du bâtiment de Louis Belin, un nouvel hôtel de la Cloche. Depuis, les chambres et d'autres espaces ont été rénovés à plusieurs reprises, sous la direction des propriétaires, Alain puis Patrick Jacquier.

Entrée principale du Grand hôtel la Cloche, 2 avenue de la Première-Armée-Française, en 2014.
Détail d'un garde-corps, en 2015.

Les façades le long de l'avenue de la Première-Armée-Française, de la place Darcy et de la rue Devosge sont en pierre de taille ; elles sont percées régulièrement de fenêtres rectangulaires munies de garde-corps métalliques, ceux du premier étage étant décorés en leur centre d'une cloche. L'étage de combles sous la toiture d'ardoise brisée est éclairé par des lucarnes de pierre à ailerons. L'immeuble des années 1880 comprend un avant-corps central ajouré au rez-de-chaussée de trois grandes ouvertures cintrées, celle du milieu servant d'entrée principale. Au sommet de cet avant-corps, devant la toiture d'ardoise, un fronton de pierre, gravé de la date MDCCCLXXXIII (1883), comporte un cadran d'horloge surmonté d'un campanile muni de trois cloches.

Derrière le bâtiment s'étend un jardin intérieur.

L'hôtel de la Cloche actuellement

Chambres et suites

L'hôtel, qui possède cinq étoiles depuis 2010[9], compte 88 chambres de 28 à 36 m2, dont 5 suites, l'une étant une suite de prestige de 100 m2. Les chambres sont équipées d'une télévision, du Wi-Fi, de l'accès à Internet ainsi que d'un mini-bar et d'une radio. Les suites, de dimensions différentes, sont composées quant à elles d'un salon, d'une chambre et d'une grande salle de bains.

Restaurant

Le restaurant « les Jardins by la Cloche » est un établissement gastronomique installé sous la verrière d'un jardin d'hiver qui ouvre sur le jardin intérieur et sa fontaine. Le chef cuisinier est Aurélien Mauny, originaire de Bourgogne. Le restaurant est qualifié d'établissement de « très bon standing » par le Guide Michelin[10]. La carte des vins du restaurant compte cent cinquante crus dont de grands vins de Bourgogne.

Bar

L'hôtel dispose d'un bar, avec fumoir attenant.

Salons

L'hôtel possède 3 salons :

  • le salon Napoléon III,
  • le salon Valentin, logé dans le Pavillon de la Cloche, édifice qui s'élève dans le jardin intérieur,
  • le salon fumoir à cigare.

Salles de séminaire et de réception

L'hôtel dispose de 3 salles de réception :

  • les Caves de la Cloche, installées sous les voûtes de pierre des anciennes caves,
  • le salon Napoléon III,
  • la salle Vaillant.

L'hôtel dispose de 3 salles de séminaire :

  • la salle Kir,
  • la salle Rameau,
  • la salle Rude.

Services

L'hôtel dispose de différents services :

  • room service
  • parking avec voiturier
  • salle de sport
  • spa de 200 m2 comportant : un bassin de relaxation et de nage à contre-courant ; un hammam ; un sauna ; trois cabines de soins ; une douche "multi-sensorielle" ; un espace de repos avec tisanerie et salle de fitness
  • salle de projection privative de dix-huit places.

Notes et références

  1. « Hôtel de la Cloche », notice no PA00112291, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Clément-Janin, Les hôtelleries dijonnaises, Dijon, Manière-Loquin, 1878, p. 30.
  3. Eugène Fyot, « Les rues de Dijon », La Revue de Bourgogne, 1916-1917, p. 247.
  4. E. H., « Dijon L’Hôtel La Cloche (re) travaille son image », Le Bien public, 15 juin 2013. Publié sur le site Le bienpublic.com.
  5. « histoire-heritage », sur hotel-lacloche.fr (consulté le ).
  6. « On joue ensemble : Gagnez un séjour pour 2 au Gand Hôtel La Cloche », sur www.francebleu.fr (consulté le ).
  7. http://www.tracesecritesnews.fr/actualite/l-essentiel-de-la-semaine-43314#.VDOwH1XrkQV.facebook.
  8. Marie Morlot, « La Cloche sonne l’heure de la transformation », Le Bien public, 17 janvier 2014. Publié sur le site Le bienpublic.com.
  9. « Une première à Dijon », Le Bien public, 9 novembre 2010.
  10. Publié sur le site restaurant.michelin.fr.
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