Nexter

Nexter S.A. est un groupe industriel de l'armement appartenant à la Holding KNDS située à Amsterdam. Il fabrique du matériel militaire pour le combat terrestre, aéroterrestre, aéronaval et naval. Nexter résulte de la filialisation des différentes entités du groupe GIAT industries, lui-même héritier des arsenaux terrestres de l'état. À sa création Nexter intégrait les filiales Systems, Munitions, Electronics et Mechanics, Optsys, NBCsys et Euro-Shelters.

« GIAT » redirige ici. GIAT, ancien nom de Nexter, ne doit pas être confondu avec la commune de Giat.

Nexter

Logo de Nexter

Création 1973, création du Groupement Industriel des Armements Terrestres (GIAT)
Dates clés , GIAT industries devient Nexter
Forme juridique Société anonyme
Siège social Versailles (Yvelines)
 France
Direction Frank Haun
Directeurs Luc Vigneron (-)[1], Philippe Burtin ( - )[2], Stéphane Mayer (d) ( - ) et Nicolas Chamussy (d) (depuis le )[3]
Actionnaires KNDS (100 %)
Activité Armement terrestre
Produits VBCI, CAESAR, EBRC, VBMR
Société mère KNDS
Filiales Nexter Systems, Nexter Munitions, Nexter Mechanics, Nexter Robotics, NBCSys, OPTSys.
Effectif 40 700 (2020)
SIREN 379706344[4]
Site web Nexter-group.fr

Chiffre d'affaires 962 million d'euros (2018)[5]
+7 % (vs 2017)
Résultat net 118 millions d'euros (2018)[5]

En 2006, GIAT industries devient Nexter. L'entreprise a son siège social à Versailles, sur le plateau de Satory. Le siège du pôle Nexter Systems se trouve quant à lui à Roanne (Loire).

Depuis fin 2015, après la réussite du « projet KANT », Nexter fait partie du groupe KNDS.

Histoire

Origines

L'histoire ancienne de l'entreprise est marquée par la création des manufactures d'armes de Charleville (1667), de Maubeuge (1701), de Saint-Étienne (1764), de Tulle (1777), de Toulouse (1792), de Rennes (1793), de Bourges (1866), de Châtellerault (1850) de Puteaux (1866), de Tarbes (1870), de Roanne (1918), du Mans (1927), de Salbris (1933) et d'Issy-les-Moulineaux (1936)[6].

Regroupements des arsenaux militaires

Dès 1945, les arsenaux se regroupent au sein de la Direction des études et fabrications d'armement (DEFA)[7].

En 1965, la DEFA devient la Direction technique des armements terrestres (DTAT), incluse dans la Délégation ministérielle pour l'Armement (DMA)[6].

GIAT

Logo historique du groupe GIAT.

En 1971, le GIAT, « Groupement industriel des armements terrestres », est fondé par la fusion des diverses industries d'armement du Ministère de la Défense.

Le , le GIAT devient une compagnie nationale sous le nom de GIAT Industries SA. Il est rejoint la même année par Manurhin et Luchaire, par FN Herstal en 1991, par Mécanique Creusot-Loire et CIME BOCUZE en 1992.

La société se rapproche de BAE Systems au début des années 1990[8] pour développer une arme capable de tirer un nouveau type de projectile, la munition télescopée. Une société commune est créée dans ce but le , « Cased Telescoped Armament International ». Son siège social est situé à Versailles et ses installations de Bourges comprennent une soixantaine d'employés. Le 40 CTAS[9] est conçu à partir de 1994.

En 2004, le groupe réalise un chiffre d'affaires de 590 millions d'euros. Son carnet de commandes s'élève à 2 078 millions d'euros. Ses effectifs sont de 5 000 personnes, dont 1 500 ingénieurs et cadres.

GIAT Industries est bénéficiaire pour la première fois en 2005, et s'est ainsi maintenu depuis cette date.

Nexter

En 2006, après un vaste plan de restructuration qui ramène ses effectifs à moins de 3 500 salariés contre 6 000 en 2003 et plus de 18 000 au début des années 1990, Giat Industries regroupe son cœur de métier sous le nom de Nexter à partir du .[réf. nécessaire]

Le site de la Manufacture d'armes de Saint-Étienne ne compte désormais plus que OPTSYS, une activité de fabrication d'optiques pour véhicules militaires (épiscopes, diascopes, vitrages blindés). L'établissement de Saint-Chamond ne compte plus que l'activité NBC avec NBCSYS. À Tarbes, où étaient fabriquées les tourelles du char Leclerc, seule l'activité pyrotechnie subsiste. Les sites du Mans, Salbris et Rennes ont été fermés.

La perte d'emplois est massive dans le département de la Loire dans les années 2000, avec un reclassement à court terme de plusieurs milliers de salariés de la défense. L'activité opérationnelle du groupe est désormais répartie sur quatre sociétés principales : Nexter Systems, Nexter Munitions, Nexter Mechanics, Nexter Electronics. Giat Industries devient la holding de tête, et les autres sociétés du groupe correspondent soit à des activités mineures, soit à des structures liées au reclassement des salariés. L'État reste le seul actionnaire de l'ensemble.

Le , Nexter publie des résultats bénéficiaires en dépit de la crise économique de 2008-2009. Le chiffre d'affaires pour 2008 atteint 579 millions d'euros (587 en 2007). Une marge opérationnelle de 71 millions d'euros soit 12,3 % du chiffre d'affaires est dégagée. Les prises de commandes pour 2008 atteignent 560 millions d'euros (495 millions d'euros en 2007). L'avenir à court terme est plutôt serein avec un carnet de commandes de 1,895 milliard d'euros soit trois ans d'activité pour le groupe.

Fin 2013, GIAT Industries rachète 100 % des titres du Groupe SNPE[10] et compte désormais l'entreprise Eurenco dans ses effectifs.

Le groupe annonce en qu'il rachète la société Paul Boyé Technologies qui fournit depuis plus d'un siècle les tenues de combat de l'Armée française[11]. Ce rachat n'aura finalement pas lieu.

En , le groupe finalise l'acquisition de deux sociétés munitionnaires, ce qui lui permet de compléter l'offre de sa filiale Nexter Munitions :

  • Mecar, située à Nivelles en Belgique, spécialisée dans les munitions de char ;
  • Simmel Difesa, située à Colleferro en Italie, et spécialisée dans les munitions navales.

Projet KANT

En , un processus de fusion est engagé entre l'armurier allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW) et Nexter[12],[13], après plusieurs années de rumeurs sur le sujet[14]. Le projet de rapprochement, dénommé « KANT », en discussion depuis avant son officialisation l'été 2014, est né de la nécessité de mieux harmoniser les blindés des différents pays de l'Union européenne, dont les caractéristiques différentes compliquent les interventions communes[15],[16]. Le , le processus de fusion entre Nexter et Krauss-Maffei Wegmann (KMW) a été officiellement signé à Paris, pour créer un nouvel ensemble de 6 000 employés et 1,7 milliard d'euros, contrôlé à 50 % par l'État français et à 50 % par la famille Bode-Wegmann[17],[18].

Le la fusion entre Nexter et KMW est finalisée, la nouvelle société commune, baptisée Honosthor, est située aux Pays-Bas. Lors du salon Eurosatory 2016, qui se tient tous les deux ans au parc des expositions de Paris Villepinte, le nom final du nouveau groupe commun a été dévoilé, il s'agit de KNDS qui signifie Krauss-Maffei Nexter Defense Systems.

Les deux sociétés, qui conservent leur gamme de produits, font, pour la première fois, stand commun[pertinence contestée].

Organisation

Nexter Systems - L'entrée du site de Roanne.

En 2015, le groupe Nexter emploie 3 323 salariés à l'international sur 13 sites différents[19]. La répartition des effectifs est la suivante :

  • 67 % chez Nexter Systems ;
  • 22 % chez Nexter Munitions ;
  • 6 % chez Nexter Mechanics ;
  • 5 % chez Nexter Electronics.

Le groupe est présent sur les sites français de Roanne, Versailles/Satory, Tulle, Bourges, La Chapelle-Saint-Ursin, Saint-Chamond, Saint-Étienne, Rennes, Tarbes et Toulouse.

À l'international, le groupe est également implanté en Belgique (Petit-Rœulx-lez-Nivelles) et en Italie (Colleferro et Anagni).

Présidents-directeurs généraux

Présidents-directeurs généraux de GIAT :

  • Pierre Chiquet : 1989 - 1995
  • Jacques Loppion : 1995 -
  • Luc Vigneron :
Présidents-directeurs généraux de Nexter
IdentitéPériode
DébutFin
Luc Vigneron[1]
Philippe Burtin[2]
Stéphane Mayer (d)
Nicolas Chamussy (d)[3]

Produits

Le groupe Nexter fabrique ou a fabriqué diverses armes et équipements pour les armées françaises et étrangères[20]. L'étendue des productions successives de GIAT Industries puis Nexter va de l'armement individuel aux chars d'assaut, en passant par les véhicules de transport de troupes, l'artillerie, les engins du génie et les équipements électroniques et optroniques. Le groupe est organisé en trois pôles : le pôle systèmes, le pôle équipements et le pôle munitions.

Véhicules de transport de troupes
Un exemplaire du VBCI.
Nexter Titus.

L'entreprise conçoit et produit des véhicules tout-terrain protégés pour les armées françaises et étrangères :

  • l'AMX-10 P et ses dérivés
  • le VBCI (Les 630 véhicules neufs pour l'armée de terre sont tous livrés, il s'agit aujourd'hui du passage à 32 tonnes d'une partie des véhicules et au retrofit de tous les engins afin de les amener au même niveau de configuration).
  • l'Aravis, véhicule présenté au salon Eurosatory 2008
  • le Titus, un véhicule 6 × 6 présenté en 2013[21].
  • le futur véhicule des forces armées françaises : le VBMR Griffon
Chars de combat et véhicules de cavalerie
Le char Leclerc lors de la célébration du 14 Juillet en 2014.
Systèmes d'artillerie
  • l'artillerie de campagne de 155 mm : le canon tracté 155 TRF1, l'automoteur chenillé AMX AuF1 / GCT, l'automouvant sur châssis de camion Caesar en version 6x6 et 8x8
  • le canon CN120-26 de 120 mm pour char d'assaut
  • le canon léger 105 LG1
Systèmes de moyen calibre

Les activités de Nexter comprennent également la production d'affûts et de tourelleaux moyen calibre pour des porteurs terrestres, marins ou aériens :

Soutien, génie
Armement individuel

Ces armes équipent ou ont équipé les groupes de combat d'infanterie, leur production est désormais arrêtée :

Robots UGV (Unmanned ground vehicle)
  • Nexter robotics
    Robot Nerva LG[23]

Nexter Training

  • Nexter training
    GVT (Solution de simulation 3D)
Artillerie
Équipements électroniques et optroniques
  • des systèmes d'information terminaux
  • des systèmes de simulation (filiale Nexter Training)
  • des équipements d'optique (filiale OPTSYS)

NBC-Sys

  • des produits de protection NRBC (Nucléaire, Radiologique, Biologique, Chimique)

Nexter Mechanics

  • équipements mécaniques et hydrauliques, systèmes de gonflage automatiques
    Nexter mechanics

Nexter Electronics

  • Cette filiale d'une centaine de personnes, située à Toulouse, conçoit et réalise des équipements électroniques embarqués pour les environnements à fortes contraintes environnementales et sécuritaires : défense, aéronautique ferroviaire.
  • Elle est spécialisée dans les applications suivantes : les calculateurs à forte contrainte temps réel, la gestion et la distribution de l'énergie embarquée, la protection électronique des lignes de puissance (SSPC), les convertisseurs statiques d'énergie (CVS) en DC/DC, AC/DC et DC/AC de quelques watts à plusieurs dizaines de kW.

Euro-Shelter

L'entreprise fabrique des abris mobiles pour l'armée, aussi appelés « shelters »[24]. Sa filiale d'une trentaine de salariés, basée à Rennes, est cédée en 2019 au carrossier français Toutenkamion[25].

Nexter Munitions

Nexter munitions

Nexter Munitions est présent sur trois sites : Bourges (bureaux d'études principaux), La Chapelle-Saint-Ursin (près de Bourges, à l'origine Luchaire SA[26], site principal de fabrication) et Tarbes (étude et fabrication de composants pyrotechniques).

Nexter Munitions fabrique ou a fabriqué divers armes et équipements pour les armées françaises et étrangères, notamment :

  • des munitions conventionnelles (grenades, moyen calibre, munitions de char, munitions d'artillerie)[27],[28].
  • des munitions télescopées d’un calibre de 40 mm[8].
  • des munitions intelligentes (obus BONUS, Spacido).
  • des composants pyrotechniques (têtes de torpilles entre autres).

Simmel Difesa

  • Munitions navales

Mecar

  • Munitions d'artillerie gros calibre

Activité de lobbying

Auprès des institutions de l'Union européenne

Nexter est inscrit depuis 2018 au registre de transparence des représentants d'intérêts auprès de la Commission européenne, et déclare en 2018 pour cette activité des dépenses annuelles d'un montant compris entre 50 000 et 100 000 euros[29].

En France

Nexter déclare à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique exercer des activités de lobbying en France pour un montant qui n'excède pas 25 000 euros sur l'année 2018[30].

Utilisation d'armes produites par Nexter dans la guerre au Yemen

En 2019, la publication par le média Disclose de documents classés « secret défense » révèle que des armes françaises peuvent être utilisées par l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen, parmi lesquelles le canon CAESAR[31],[32],[33].

Notes et références

  1. « https://www.challenges.fr/entreprise/le-cv-de-luc-vigneron_364422 »
  2. « https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/depart-du-pdg-de-nexter-la-raison-de-ce-coup-de-theatre-534681.html »
  3. « https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/nicolas-chamussy-airbus-prend-les-commandes-de-nexter-systems-879825.html »
  4. Global LEI index, (base de données web), consulté le
  5. , la Tribune, 22 mars 2019
  6. http://www.giat-industries.fr/fr/notre-passion/passion-histoire-groupe
  7. « http://www.chear.defense.gouv.fr/fr/pdef/histoire/COMHART%20tome%2011.pdf »(ArchiveWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  8. Ferrard 2013 : p. 92-93
  9. « CTA International », sur www.cta-international.com
  10. Caroline Bruneau, « Nexter finalise le rachat de la SNPE », (consulté le )
  11. Rachat de l'entreprise Paul Boyé http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2014/02/14/97002-20140214FILWWW00237-nexter-va-bien-racheter-boye.php
  12. Dominique Gallois, « Mariage franco-allemand dans l'armement terrestre », Le Monde, (lire en ligne)
  13. « Pourquoi le rapprochement entre Nexter et Krauss-Maffei pourrait réussir » (consulté le )
  14. Michel Cabirol, « Défense : Pourquoi le mariage Nexter avec Krauss Maffei Wegmann est à haut risque », La Tribune, (lire en ligne)
  15. « KMW espère signer l'alliance avec Nexter autour du 14 juillet », sur lesechos.fr (consulté le )
  16. « Le projet KANT ou l’idée d’un Airbus de l’armement terrestre », sur portail-ie.fr (consulté le )
  17. Reuters, « Armement-La fusion Nexter-KMW officialisée mercredi à Paris », Les Echos, (lire en ligne, consulté le )
  18. (en) « German, French tank makers seal armored vehicles tie-up », sur www.reuters.com, Reuters, (consulté le )
  19. « Chiffres clés »
  20. Romain Mielcarek, Marchands d'armes, Tallandier, p.18 p.
  21. Laurent Lagneau, « Titus, le nouveau véhicule blindé bon marché de Nexter »,
  22. Laurent Lagneau, Nexter a dévoilé son démonstrateur de la tourelle T-40 CTAS qui équipera son EBRC dans Zone Militaire www.opex360.com, le 12 juin 2013.
  23. Le robot de Nexter Robotics dans Le Parisien du 30 mai 2013.
  24. « Euro-Shelter. « C’est le départ d’une nouvelle aventure » », sur Le Telegramme, (consulté le )
  25. « Le carrossier Toutenkamion rachète Euro-Shelter pour se diversifier », sur Les Echos Executives, (consulté le )
  26. Jean-Christophe Savattier, « Giat Industries renforce Luchaire », sur http://www.usinenouvelle.com/, (consulté le ).
  27. « © Nexter 2014 »
  28. Munitions sur le site de GIAT industries.
  29. « Registre de transparence », sur le site de la Commission européenne (consulté le )
  30. « Fiche Nexter Systems », sur le site de la HATVP (consulté le )
  31. « La France et le Yémen: cartographie d’un mensonge d’Etat », sur https://www.mediapart.fr/journal/international/150419/la-france-et-le-yemen-cartographie-d-un-mensonge-d-etat, mediapart,
  32. Pierre Alonso, « Armes françaises au Yémen : le document missile », sur Libération.fr, Libération, (consulté le )
  33. Le Point magazine, « Armes françaises au Yémen: questions autour d'un cargo saoudien attendu en France », sur Le Point, (consulté le )

Liens externes

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