Estrée (Pas-de-Calais)

Estrée est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France.

Pour l’article homonyme, voir Estrée (Saint-Denis).

Pour les articles ayant des titres homophones, voir Estrées.

Estrée

La mairie.

Blason
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Arrondissement Montreuil
Intercommunalité Communauté d'agglomération des Deux Baies en Montreuillois
Maire
Mandat
Marc Briet
2020-2026
Code postal 62170
Code commune 62312
Démographie
Gentilé Estréens
Population
municipale
291 hab. (2018 )
Densité 65 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 30′ 00″ nord, 1° 47′ 26″ est
Altitude Min. 6 m
Max. 116 m
Superficie 4,47 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Berck
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Estrée
Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
Estrée
Géolocalisation sur la carte : France
Estrée
Géolocalisation sur la carte : France
Estrée

    Géographie

    Estrée et Estréelles.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Estrée est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (87,2 %), prairies (6,7 %), zones urbanisées (4,4 %), forêts (0,9 %), zones agricoles hétérogènes (0,8 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    • Le nom Estrées est un terme d'ancien français, issu du latin strata (via), qui désignait une « voie couverte de pierres plates », par opposition à rupta (via) > route. Il s'est conservé dans la plupart des langues romanes (cf. l'italien et le roumain strada) et a été emprunté par le germanique (cf. l'anglais street, l'allemand Straße et le néerlandais straat[8]). Le mot estrée a disparu du français à la fin du Moyen Âge, mais il demeure dans un grand nombre de toponymes, particulièrement dans le nord de la France, signalant la proximité d'une voie romaine[9] : Stratae (1224), L'Estrée (1257), Estrées (1260), Straitae et Estrées-en-Estrailes (1298), Estrées-emprès-Monsterueil (XIVe siècle), Destrées-sur-Canche (1430), Estrées supra Cantiam (vers 1512), Étrée (1725), Estré (XVIIIe siècle)[10].

    Histoire

    Estrée est située sur la voie romaine allant d'Amiens à Boulogne-sur-Mer ou via Agrippa de l'Océan[11].

    Estrée, Recques-sur-Course, Cormont sont citées dans une donation faite à l'abbaye Saint-Bertin de Saint-Omer par un riche héritier de la noble famille des Steneland dans une charte du 28 mars 857[12].

    Une des grandes familles du Boulonnais provenait d'Estrée. Elle avait pour armes : « d'argent fretté de sable, au chef d'or chargé de trois merlettes de sable ». Estrée était parfois dénommée Estrée Noire pour la distinguer d'Estrée-Blanche. Jean d'Estrée était sénéchal et premier baron du Boulonnais en 1576[11].

    Le panneau d'information.

    Un panneau émaillé destiné au public est installé à proximité de l'église Saint-Omer. Voici l'essentiel du texte qui y figure :

    « Estrée

    Strata

    Le village d'Estrée est le jumeau de celui d'Estréelles. Tous deux sont situés dans la vallée de la Course et ont la même origine étymologique. Les premières traces écrites mentionnant Estrée remontent au IX° siècle. En 857, le cartulaire de Saint-Bertin cite le nom de Strata qui signifie «route». Le village est en effet situé sur une ancienne voie romaine, qui reliait Lyon a Boulogne sur-Mer. L'archéologie a mis au jour des constructions et des objets du lI° au IV° siècle au nord et au sud du village suggérant la présence d'une agglomération d'importance. Cette position particulière sur une voie romaine et une rivière fait d'Estrée un vicus c’est a dire un point de halte d'une cité à l'autre.
    Au Moyen Age, le village relève de l'abbaye audomaroise Saint Bertin. Cette dépendance explique peut-être le patronage de l’église paroissiale dédiée a saint Omer. Cet édifice ouvert sur la rue est de style néogothique. Il succède à une église plus ancienne transformée en grange à la Révolution. L'église actuelle est érigée par l’architecte Clovis Normand à partir de 1869 avec le concours financier des paroissiens et de l'abbé Herlin, prêtre de la paroisse. Elle est ornée d'un mobilier en accord avec le parti architectural, réalisé par des artisans locaux sur des plans de l'architecte.
    Le passé féodal du-village se traduit par la présence de fermes seigneuriales disséminées sur le territoire communal. L’une d’elle située a proximité de l’église était la propriété des seigneurs d'Estrée. Les bâtiments actuels ne sont pas antérieurs au XVIII° siècle. A l’est d’Estrée, Hurtevent a conservé son logis du XVI° siècle ouvert sur une cour rectangulaire entourée de granges monumentales et d'étables. Un pigeonnier en brique de forme cylindrique surmonté d'une toiture en poivrière occupe le centre de la cour. Au bord de la route menant à Neuville-sous-Montreuil le lieu-dit Monchy est attesté depuis le XII° siècle sous la forme de fiefs aux religieux de Saint-Josse -au-Bois. La ferme actuelle est élevée au cours de l'hiver rigoureux de l'année 1740 par les chanoines Prémontrés de l'abbaye de Dommartin pour donner du travail aux ouvriers désœuvrés. »

    Politique et administration

    Liste des maires

    Estrée dans son canton et dans l'arrondissement de Montreuil-sur-Mer.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 En cours Daniel Jumez DVD Retraité du secteur de l’après-vente automobile
    Réélu pour le mandat 2014-2020[13],[14],[15]
    mai 2020 En cours Marc Briet [16]   Médecin

    Population et société

    Évolution démographique

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[18].

    En 2018, la commune comptait 291 habitants[Note 2], en diminution de 1,02 % par rapport à 2013 (Pas-de-Calais : +0,1 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    142132153151183191172182178
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    180171203200214173161194201
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    200218234204170168174169156
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008
    158155137237274276299302305
    2013 2018 - - - - - - -
    294291-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[20].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (13,4 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (19,8 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (51,1 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).

    La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :

    • 48,9 % d'hommes (0 à 14 ans = 24,8 %, 15 à 29 ans = 16,8 %, 30 à 44 ans = 21,5 %, 45 à 59 ans = 23,5 %, plus de 60 ans = 13,4 %) ;
    • 51,1 % de femmes (0 à 14 ans = 25 %, 15 à 29 ans = 19,2 %, 30 à 44 ans = 17,9 %, 45 à 59 ans = 24,4 %, plus de 60 ans = 13,4 %).
    Pyramide des âges à Estrée en 2007 en pourcentage[21]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,7 
    90 ans ou +
    0,6 
    2,0 
    75 à 89 ans
    3,2 
    10,7 
    60 à 74 ans
    9,6 
    23,5 
    45 à 59 ans
    24,4 
    21,5 
    30 à 44 ans
    17,9 
    16,8 
    15 à 29 ans
    19,2 
    24,8 
    0 à 14 ans
    25,0 
    Pyramide des âges du département du Pas-de-Calais en 2007 en pourcentage[22]
    HommesClasse d’âgeFemmes
    0,2 
    90 ans ou +
    0,8 
    5,1 
    75 à 89 ans
    9,1 
    11,1 
    60 à 74 ans
    12,9 
    21,0 
    45 à 59 ans
    20,1 
    20,9 
    30 à 44 ans
    19,6 
    20,4 
    15 à 29 ans
    18,5 
    21,3 
    0 à 14 ans
    18,9 

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    L'église, construite pendant la seconde moitié du XIXe siècle, est dédiée à saint Omer.

    Vues extérieures
    • La seigneurie d'Estrée, datant du Moyen Âge, aujourd'hui transformée en chambres d'hôtes, située à côté de l'église.

    Héraldique

    Blason
    De gueules à l'aigle d'argent, becquée et membrée d'or.
    Détails
    Armes des Blondel de Joigny.
    Adopté par la municipalité le 29 mars 1994.

    Pour approfondir

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. John Ayto, Dictionary of Word Origins, Arcade Publishing, New York, 1990, 584 pages, pg 506
    9. Stéphane Gendron, La Toponymie des voies romaines et médiévales, éditions errance, Paris, 2006, 200 pages, pg 32
    10. Comte Auguste De Loisne, Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, Paris, (lire en ligne), p. 139.
    11. M. Cousin, « Trois voies romaines du Boulonnais », dans Mémoire de la société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, Années 1858-1859, p. 404, lire en ligne.
    12. M. Cousin, option citée, p. 406.
    13. Élise Chiari, « Le bilan des maires : à Estrée, Daniel Jumez est « très déçu par l’intercommunalité » : Durant son deuxième mandat, Daniel Jumez a eu la joie de conserver sa troisième fleur, maintenir le cabinet médical, créer un local technique… mais aussi la déception ne voir la téléphonie mobile et les bassins de rétention rester au point mort », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
    14. « Liste des communes et des maires » [xls], Préfecture du Pas-de-Calais, (consulté le ).
    15. « Projets des maires : «La mission que j’exerce est une passion» : Réaménager le centre, relancer le plan d’urbanisme, maintenir la participation de l’intercommunalité… Pour son troisième mandat de maire, Daniel Jumez a du pain sur la planche », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
    16. https://reader.cafeyn.co/fr/1926576/21598919
    17. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    18. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    19. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    21. « Évolution et structure de la population à Estrée en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
    22. « Résultats du recensement de la population du Pas-de-Calais en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
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