Émilie Tillion

Émilie Tillion, à l'origine Émilie Cussac[1], née le à Talizat (Cantal) et morte le au camp de Ravensbrück, est une écrivaine, critique d'art et une résistante française.

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Émilie Tillion
Émilie Tillion vers 1900
Nom de naissance Cussac
Naissance
Talizat (Cantal)
Décès
Ravensbrück (Allemagne)
Auteur
Genres
Guides touristiques

Œuvres principales

  • Les Pays d’Europe
  • Le Pays de France

Elle est également la mère de l'ethnologue Germaine Tillion (1907-2008), aussi résistante et déportée à Ravensbrück.

Biographie

Elle est originaire d'une famille de notables du Cantal, son père était François Cussac, notaire du Puy-de-Dôme né à Alleuze en 1849 ; sa mère, Antoinette Vivier. Émilie épouse à Clermont-Ferrand en 1900 Lucien Tillion[2] (1867-1925), magistrat (juge de paix) et homme de grande culture[3] ; ils ont deux filles, Germaine et Françoise.

L'entre-deux-guerres

Écrivaine et critique d'art, Émilie Tillion contribue avec son époux à la rédaction de la collection Guides bleus aux éditions Hachette.

Après la mort de son mari en 1925, elle élève seule ses deux filles et achève les trois gros volumes de la série « Pays d'Europe ».

La Résistance

Boîte aux lettres du Groupe du musée de l'Homme dès octobre 1940, Émilie assure la liaison avec les grands écrivains et artistes du mouvement. Germaine est signalée à l'Abwehr par l'abbé Robert Alesch pour avoir participé au financement d'une tentative d'évasion de Pierre et Jean de Vomécourt, agents du SOE emprisonnés à Fresnes. Germaine est arrêtée le , gare de La Bastille, alors qu'elle porte des microfilms concernant les défenses du port de Dieppe destinés à Virginia Hall. Émilie est arrêtée chez elle, le même soir.

Émilie Tillion est internée à la prison de la Santé, à la prison de Fresnes, puis au fort de Romainville. Elle passe par Compiègne avant d'être déportée le à Ravensbrück où elle est assassinée par le gaz, le [4], parce que son âge la rend inapte au travail. Après la guerre, ses services sont validés par un classement dans la catégorie d'agent P1.

Publications

  • Marcel Monmarché et Émilie Tillion, Les Pays d'Europe : les aspects de la nature ; les richesses monumentales ; les chefs-d'œuvre de l'art ; l'activité agricole et industrielle ; les particularités ethnographiques et sociales, Paris, Hachette,
    • 1935 (volume 1) : Portugal. Espagne. Grande-Bretagne. Irlande. Belgique. Grand-Duché de Luxembourg. Pays-Bas. Danemark. Islande. Suède. Norvège.
    • 1936 (volume 2) : Italie. Cité du Vatican. Suisse. Autriche. Tchécoslovaquie. Allemagne. ville libre de Dantzig. Lituanie. Estonie. Finlande;
    • 1937 (volume 3) : Grèce. Rhodes et le Dodécanèse. Turquie. Bulgarie. Albanie. Yougoslavie. Hongrie. Roumanie. Pologne. Russie.
  • Marcel Monmarché et Émilie Tillion (dir.), Le Pays de France : les aspects de la nature, les richesses monumentales, les chefs-d'œuvre de l'art, Paris, Hachette, 1950
Guides bleus, Paris, Hachette
  • Champagne-Ardenne Vallée de la Meuse, 1923
  • Belgique et Luxembourg, 1930 (préface d'Hubert Lyautey)
  • Hollande, 1933 (préface de Marcel Monmarché, introduction de W. Van Deventer)
  • Versailles La ville, le château, le parc, les Trianons, 1934
  • Strasbourg et ses environs, 1938
  • Nord de la France Flandre Artois Picardie, 1939
Autres
  • La Bretagne, Hachette, coll. « L'encyclopédie par l'image », 1934 (réédition : 1957, revue par Georges-Gustave Toudouze)

Hommages

Une plaque en granit avec son portrait sculpté a été apposée sur la façade de sa maison, où elle fut arrêtée (actuellement au 48 avenue du Général Leclerc à Saint-Maur). L'œuvre du sculpteur René Iché, dont elle était très proche et qui appartenait au même réseau de Résistance, porte la mention : « À Madame Émilie Tillion écrivain d'art et archéologue arrêtée dans cette maison avec sa mère et sa fille pour son activité de patriote, déportée et délibérément assassinée par l'autorité allemande le à Ravensbruck après 3 ans de dure captivité en sa soixante-dixième année. »[5].

Son nom a été donné à un square de Saint-Maur-des-Fossés ; une école de Saint-Mandé (Val-de-Marne), ville où Germaine Tillion est décédée, a reçu le nom « Germaine et Émilie Tillion ».

Le nom d'Émilie Tillion figure au Panthéon sous une plaque portant la mention : « Ici sont enfermés les hommages rendus le aux écrivains morts pour la France pendant la guerre 1939-1945 »[6]

Marie-Jeanne Stout, une de ses compagnes du camp de Ravensbrück, lui rendait hommage : « Cette noble femme, symbole de courage, tranquille d'abnégation, d'amabilité toujours souriante, est une figure que n'oublieront jamais les personnes qui l'ont connue ». De même que Jeanne L'Herminier : « Je suis si heureuse et si fière d'avoir connu ta chère maman ! Je ne puis oublier sa rayonnante personnalité, ni les petites conférences clandestines qu'elle avait organisées pour que je puisse parler du 'Casabianca' de mon cher grand frère »[7].

Bibliographie

  • Jean Lacouture, Le témoignage est un combat Une biographie de Germaine Tillion, Paris, Seuil, 2000

Références

  1. Selon l'état civil, Françoise Vitaline Augustine Émilie Cussac : cf. Acte de naissance.
  2. Jacques Denis Lucien Tillion (cf. mention du mariage (7 juillet 1900) sur l'acte de naissance d'Émilie) né à Clermont-Ferrand le 16 mai 1867 (cf. Acte de mariage Clermont-Ferrand, 1900, no 151 (vue 78), curieusement daté du 7 juin).
  3. Cf. Jean Lacouture, Le témoignage est un combat, p. 12-14.
  4. Archives du Cantal, juillet 2011, article en ligne lu en mai 2012
  5. de Séverine Morfin sur le site « Plaques-commémoratives »
  6. Liste des personnes citées au Panthéon de Paris
  7. « Une Talizatoise méconnue : Émilie Tillion née Cussac, historienne d'art, mère de Germaine Tillion et résistante gazée à Ravensbrück en 1945 », sur FranceArchives (consulté le )
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