Boîte aux lettres

Une boîte aux lettres ou boîte à lettres, aussi orthographié boite[1], est un petit conteneur destiné à recevoir du courrier :

  • soit à expédier (boîte aux lettres publique de l'administration postale)[2] ;
  • soit arrivé à destination (boîte aux lettres privée, placée devant ou sur une maison et accessible pour qu'un facteur puisse y déposer le courrier, les journaux et les petits colis). Dans le cas d'un immeuble à appartements multiples, les boîtes aux lettres privées sont groupées au pied de celui-ci, chacune portant sur une étiquette le nom de la personne à qui elle est attribuée.

Pour les articles homonymes, voir BAL.

Boîte aux lettres de la Poste française.

Toutes les boîtes aux lettres publiques se ferment à clé ; certaines boîtes privées sont encore libres d’accès.

Origine

Une « bouche de lion », boîte aux lettres pour les dénonciations secrètes.

Les « bouches de dénonciation », appelées aussi « bouches de vérité » ou « bouches de lion », étaient souvent considérées comme premières boîtes aux lettres publiques et ont été insérées dès le XIVe siècle dans des bâtiments de Venise, Rome, Gênes… et destinées à recevoir des dénonciations secrètes au bénéfice de l'État en matière fiscale ou de santé. Elles vont être utilisées jusqu'au XVIIIe siècle.

Au XVe siècle, une boîte pour le dépôt du courrier est fixée à la maison des Messagers des Villes, autorisés à accepter les missives des particuliers, avec mention du lieu où ils se rendent.

Au XVIIe siècle, des boîtes aux lettres publiques sont installées à Paris grâce à Jean-Jacques Renouard de Villayer (un membre de l'Académie française) en 1653, lorsqu'il crée la « Petite Poste »[3], un service payant destiné à permettre l'acheminement rapide et facile du courrier à l'intérieur de la ville même grâce au premier timbre-poste (sous forme d'entier postal)[4]. Ce service sera abandonné (les nobles et bourgeois utilisant leurs domestiques ou des coursiers privés pour faire parvenir leurs missives) puis repris et développé, en 1760, par Claude Humbert Piarron de Chamousset. En 1780, Louis XVI confisqua ce service à son profit. On trouve les lieux où sont établies les boîtes à lettres à Paris dans les almanachs royaux.

Au XIXe siècle, les boîtes aux lettres privées se sont généralisées, au point de devenir presque indissociables, au XXe siècle, d'un habitat quelconque[5].

Dans de nombreux pays, l'emplacement et les dimensions de la boîte aux lettres sont réglementés. Ainsi en France, c'est un arrêté ministériel du 29 juin 1979 qui dispose que les boîtes aux lettres doivent être placées en bordure de voie ouverte à la circulation publique et avoir des dimensions contraignantes. Le texte est applicable aux constructions dont le permis de construire est postérieur à sa date de parution, ou, pour les constructions plus anciennes, si ces dernières ont fait l'objet d'un permis de construire modificatif.

Couleurs des boîtes aux lettres publiques

Couleur des boîtes aux lettres des services postaux nationaux selon les pays.

Chaque pays possède sa propre couleur concernant les boites aux lettres publiques et incluent :

Histoire

Les boîtes aux lettres de La Poste française sont fabriquées en Bretagne par la fonderie artisanale Dejoie et Cie, installée quartier Chantenay à Nantes depuis 1929. D’abord spécialisée dans la fonderie de plomb, Dejoie est passée à l’aluminium après la guerre, du fait de la pénurie. Et c’est en 1949 qu’elle a obtenu le marché des boîtes postales[7].

Le village de Saint-Martin-d'Abbat situé dans le Loiret (45) a fait des boîtes aux lettres sa spécialité depuis 1997. Environ 200 d’entre elles sont décorées par les habitants et chaque année un festival est organisé fin juillet début août.

L'ordre militaire souverain de Malte, reconnu, comme ayant une administration postale, par le Vatican, dispose d'une boîte aux lettres à Rome, (dans l'enceinte du Vatican ?), elle est de couleur rouge foncé, ornée d'une croix de Malte de couleur blanche, au-dessus le titre de l'administration POSTE MAGISTRALI[8].

Les boites aux lettres françaises ont évoluées au cours de l'histoire.

En 1882, la boîte en bois se dote d'une porte en tôle avec système Thiéry (trois cadrans indiquant le numéro de la levée, le jour ainsi que le nombre quotidien de levées).

La Mougeotte fut produite par les fonderies Delachanal à l'initiative du sous-secrétaire d'État aux P.T.T., Léon Mougeot. Mise en service en 1900, les dernières boîtes seront retirées dans les années 1990[9]. Elle était richement décorée.

La Simyanette fut mise en service en 1905 et retirée en 1909. Cette boite n'a été installée qu'à Paris, à la sortie des bouches du métro. Dessinée par l'architecte Maurice Vincent, elle doit son nom à Jules Simyan, sous-secrétaire des postes en 1908.

La Foulon de 1929, lignes simples et Art déco. En 1932, avec l'essor de l'aviation postale, elle se décline en style aviation.

L'artiste Collin-Thiébaut décora en 1989 des boîtes aux lettres à la feuille d'or. Elles se situent sur les places Vendôme, du Châtelet et de la Bourse.

Seconde Guerre mondiale

Au sujet de l'occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, l'expression « boîte aux lettres » désigne des résistants qui ont participé au transfert de courrier clandestin concernant leurs organisations respectives et leurs actions contre les Nazis.

Galerie

Notes et références

  1. Depuis les rectifications proposées par le Conseil supérieur de la langue française, publiées au Journal officiel de la République française le 6 décembre 1990.
  2. Pour la France, il est possible de rechercher ces boîtes depuis une page spécifique du site de la Poste ou d'en obtenir la liste exhaustive sur le portail open data du Groupe La Poste.
  3. Par opposition à la « Grande Poste » qui s'occupe du courrier inter-ville.
  4. Du service des postes et de la taxation des lettres au moyen d'un timbre Essai sur l'introduction d'un tarif unique en France par M. Piron, sous directeur des postes, 1838
  5. En Belgique, elles ne sont obligatoires que depuis 1963.
  6. cf. .Une boîte aux lettres encore bleue (janvier 2007) est visible dans le hall d'un passage entre les Champs-Élysées et la rue Marbeuf. Il y a également une boîte bleue à Saint-Nazaire (une « Mougeotte » type 2 de 1918) ainsi qu'en Chartreuse (Une « Dejoie » des années 1950). Voir aussi ici
  7. « Leur savoir-faire est dans la boîte », 20 Minutes Nantes, , p. 4 (ISSN 1771-1142, lire en ligne)
  8. Voir sa photographie parue dans Timbres magazine de mai 2007, page 10.
  9. « Histoire des boîtes aux lettres », sur museedelaposte.fr (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Giordani, Paolo - Venise, 30 itinéraires à la découverte de la ville, Ed. Cicero, Venise 2002.

Articles connexes

Liens externes

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