Cybard d'Angoulême

Saint Cybard, Eparchius en latin, né en 504 et mort en 581, est un moine qui est resté reclus pendant 44 ans dans une grotte située sous les remparts d'Angoulême au VIe siècle. On trouve parfois le nom sous la forme Éparche, et de multiples déformations : la commune de Saint-Ybars, dans l'Ariège, lui doit son nom.

Cybard

Saint Cybard, façade de l'église Saint-Cybard, Angoulême.
Saint
Naissance 504
Trémolat, Dordogne, France
Décès 581  (à 77 ans)
Angoulême, Charente, France
Nom de naissance Eparchius
Autres noms Éparque, Ybars
Nationalité France
Vénéré à Nouvelle-Aquitaine
Fête 1er juillet
Saint patron diocèse d'Angoulême

Origine de son nom

Eparchius formé du préfixe grec epi- « sur » + verbe archein « commander, veiller », d'où éparchios « protecteur ». Sanctus Eparchius va évoluer en Saint-Ybar et en Cybard, provenant de S. Epar lu sans interruption, le p >b[1].

Histoire

Éparche était d'origine périgourdine, probablement né à Trémolat[2].

Après avoir habité Périgueux où il était devenu devenu clerc, et passé par le monastère de Sessac (Sedaciacum, peut-être Issigeac)[3], il se retira à Angoulême où il fut ordonné prêtre par Aptone II, évêque d'Angoulême, en 542[2],[4].

Il construisit une cellule avec quelques moines dans une grotte située sous le rempart nord d'Angoulême, en prolongement de l'actuel Jardin vert, que lui avait donnée l'évêque en 542. Il priait constamment et vivait avec les offrandes de ses fidèles. Lorsqu'il recevait de l'argent ou or, il le distribuait aux pauvres. En 558, il a par exemple racheté en une seule fois 175 esclaves[5]. Il vécut 39 ans dans cette grotte[6], où d'après Grégoire de Tours, il soignait les pauvres et accomplit aussi quelques miracles[7],[8].

Au-dessous de la grotte fut édifiée l'abbaye Saint-Cybard.

Plusieurs églises de Charente sont dédiées à saint Cybard : à La Rochefoucauld, une autre dans le quartier d'Angoulême qui porte son nom, à Roullet, Magnac-sur-Touvre, Plassac, Pranzac, Dignac, etc.

Il est le saint patron du diocèse d'Angoulême et est fêté le 1er juillet[3],[9].

Il a donné son nom aux communes françaises, dans l'ancienne Aquitaine, de Saint-Cybard (Charente), Saint-Cybard (Dordogne), Saint-Cibard (Gironde), Saint-Ybard (Corrèze), Saint-Ybars (Ariège), Saint-Cybardeaux (Charente)[10].

Grotte de saint Cybard à Angoulême.

Notes et références

  1. [PDF] Paul Lefrancq, Saint Cybard, son nom, son visage, du VIe au XXe siècle, p. 4-6.
  2. Histoire Passion : L'histoire de l'abbaye Saint-Cybard d'Angoulême, par Jean Nanglard (1893).
  3. « Saint père Cybard, ou Éparque, d'Angoulême » [PDF], sur orthodoxievco.net, (consulté le )
  4. Paroisse de Lalinde, diocèse de Périgueux, « Saint Cybard », (consulté le )
  5. Jean Combes (dir.) et Michel Luc (dir.), La Charente de la Préhistoire à nos jours (ouvrage collectif), St-Jean-d'Y, Imprimerie Bordessoules, coll. « L'histoire par les documents », , 429 p. (ISBN 2-903504-21-0, notice BnF no FRBNF34901024, présentation en ligne), p. 83
  6. Jean-Marie Ouvrard, « Évêché d'Angoulême » (consulté le )
  7. Grégoire de Tours et François Guizot, Histoire des Francs (version intégrale), François Guizot, FV Editions, (ISBN 979-10-299-0407-3, lire en ligne)
  8. Andreas Prindl (trad. de l'anglais), Du haut des remparts d'Angoulême : anthologie historique du pays charentais, Saintes, Le Croît vif, , 351 p. (ISBN 978-2-916104-14-0), p. 24
  9. « Saint Cybard », sur nominis.cef.fr, (consulté le )
  10. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, (1re éd. 1963), 738 p. (ISBN 2-85023-076-6), p. 592..

Voir aussi

Articles connexes

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