Charles-Eugène de Lévis-Charlus

Charles-Eugène de Lévis, duc de Lévis, comte de Charlus est un militaire français né le à Paris où il est mort le . Lieutenant général des armées (1707), il fut membre du Conseil de la guerre (1715-1718).

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Charles-Eugène de Lévis
duc de Lévis

Charle-Eugene de Lévis-Charlus. Par Nicolas de Largillierre.

Naissance
à Paris
Décès  64 ans)
à Paris
Origine Royaume de France
Grade Lieutenant-général
Années de service 1688 – 1734
Commandement Gouverneur de Mézières
Conflits Guerre de la Ligue d'Augsbourg
Distinctions Ordre du Saint-Esprit
Autres fonctions Pair de France
Famille Maison de Lévis

Biographie

Origines et famille

Charles-Eugène est le fils de Charles-Antoine de Lévis (v. 1643-1719), marquis de Poligny, comte de Charlus, lieutenant pour le roi dans la province du Bourbonnais, et de Marie-Françoise de Béthisy (v. 1637-1719), sous-gouvernante des filles d'honneur de la reine Marie-Thérèse d'Autriche (1660).

Carrière militaire

Charles-Eugène de Lévis commença à servir en 1688, en participant à la prise des villes allemandes de Mannheim, Philippsbourg et Frankenthal[1]. À la suite de ces évènements qui contribuèrent aux déclenchement de la Guerre de la ligue d'Augsbourg, il eut un régiment de cavalerie à la tête duquel il se trouva aux batailles de Fleurus (1690), Steinkerque (1692), Neerwinden (1693) et aux sièges de Mons (1691), Namur (1692) et Charleroi (1693)[1]. Ce régiment est nommé, dans certaines archives, "du Marquis de Levys"[2], est à l'origine du Royal-Normandie puis du 27e régiment des dragons.

Brigadier depuis 1702, il obtint ensuite les grades de maréchal de camp (1704) et de lieutenant-général des armées (1707).

Durant la polysynodie (1715-1718), il fut membre du Conseil de la guerre, chargé de la cavalerie, conjointement avec Joffreville. Plus précisément, Lévis gérait les dragons, la gendarmerie et la Maison du roi. Il perdit la compétence sur les dragons en février 1718. Comme les autres conseils de la polysynodie, le Conseil de la guerre fut supprimé en septembre 1718. Au total, Lévis y est peu intervenu[3].

En 1726, en période de paix, il établit un camp à Saint Jean de Losne où il commande des exercices d'entrainements militaires pendant quelques semaines[4].

C’était selon Saint-Simon, le célèbre chroniqueur de Louis XIV, « un jeune homme bien fait, tout militaire et fort débauché qui n’avait jamais eu la plus petite teinte d’éducation mais qui, avec cela, avait de l’esprit, de la valeur, de l’honneur et beaucoup d’envie de bien faire[1]. »

Un grand seigneur

Dernier des marquis de Poligny, il obtint, en 1723, pour lui et ses descendants mâles, que les terres et seigneuries de Lurci, le Sauvage, Polligni soient érigées en duché-pairie sous le nom de duché de Lévis (ou Lévy). C'est à partir de ce moment que Lurcy-le-Sauvage fut appelé Lurcy-Lévis.

Lieutenant général des armées du roi et de la province du Bourbonnais, gouverneur de Mézières, et commandant en Franche-Comté, créé duc et pair de France le , il fut reçu au parlement de Besançon le 22 suivant, le Roi y tenant son lit de justice à l'occasion de sa majorité.

Mariage et descendance

Il épouse, le en l'église Notre-Dame de Versailles, Marie Françoise d'Albert (-), fille de Charles-Honoré d'Albert de Luynes, duc de Chevreuse, dame du palais (1698-1712) de Marie-Adélaïde de Savoie, duchesse de Bourgogne et dauphine de France. Sa femme fut pour lui une puissante alliée, grâce à l’amitié qui la liait à la duchesse de Bourgogne, belle-fille du Grand Dauphin, fils de Louis XIVl, ainsi que par la confiance que lui témoignèrent Madame de Maintenon puis le cardinal de Fleury. Elle avait, d’après le duc de Luynes, un secret impénétrable et était capable d’entrer dans les plus grandes affaires.

Lors de la célébration des noces, on s’aperçut que le jeune homme n’avait jamais reçu le moindre sacrement : on le baptisa alors le matin, il fait sa communion à midi et se maria le soir à minuit[1].

De cette union naissent :

  1. Marie-Françoise (1698-1728), mariée le avec Joseph-François de La Croix (1663-1728), marquis de Castries, lieutenant du roi en Languedoc, gouverneur et sénéchal à Montpellier, dont postérité. Elle est notamment la mère du maréchal de Castries ;
  2. un fils, « mestre de camp » du régiment de Charlus, mort en 1724, âgé de 26 ans ;
  3. un second fils mort en 1727, âgé de 21 ans ;
  4. un troisième fils mort en 1725, âgé de 10 ans.

De ses six enfants, seule lui survécut une fille, la Marquise de Castries. Seule héritière du duc de Lévis, Marie-Françoise apporta la terre et le château de Lévis, à la famille de Castries qui les vendit en 1752 à Jacques Hardouin-Mansart.

D'autre part, le duc de Lévis était l'oncle maternel du maréchal de Belle-Isle.

Armoiries

Figure Blasonnement

D'or à trois chevrons de sable.[5]

Notes et références

  1. Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon sur le siècle de Louis XIV et la régence, A. Sautelet, 1829, Volume 2, p. 92-94
  2. EC_267EDEPOT2 Archives départementale haute saone GEVIGNEY-ET-MERCEY 1686/1700, 1686-1700, vue 213 et 222
  3. Alexandre Dupilet, La Régence absolue. Philippe d'Orléans et la polysynodie (1715-1718), Seyssel, Champ Vallon, coll. « époques », , 437 p. (ISBN 978-2-87673-547-7)
  4. Plan historique du camp formé en Bourgogne, sur la rivière de Saone au dessus de la ville de S. Jean-de-Lône, Lyon, François Rigollet, Libraire, , 24 p. (lire en ligne)
  5. Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X)

Voir aussi

Sources et bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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