Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Fontainebleau

La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, dite aussi chapelle de la Bonne-Dame, est une chapelle catholique du XIXe siècle à Fontainebleau, en France.

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Elle est inscrite aux monuments historiques depuis 1926. Par tradition religieuse, son emplacement constitue notamment un lieu de pèlerinage.

Situation et accès

La chapelle est située en lisière de la forêt de Fontainebleau, à l'extrémité nord de la ville, au croisement de la route de la Bonne Dame et du boulevard Maréchal Foch[1] (route départementale 606 en direction de Melun). Elle constitue ainsi le premier édifice visible à l'arrivée depuis la route de Melun.

Protégé par une barrière, l'accès à la chapelle est limité et n'est possible que pendant les cérémonies.

Historique

Légende et sacralisation

On attribue la sacralisation du lieu à une légende datant du XVIIe siècle. À la fin de , le sieur Dauberon (aussi orthographié « d'Auberon »[2] ou « d'Aubernon »[3]), ordinaire du prince Louis de Bourbon et capitaine du régiment du Grand Condé, arrive à Fontainebleau pour rejoindre la cour[4]. Sur la descente du chemin de Melun, vers la croix d'Augas, son cheval s’emballe et son éperon est pris dans l’étrier. Le cavalier renversé est alors traîné sur les cailloux sur plusieurs dizaines de mètres[5]. Celui-ci invoque la Vierge Marie et le cheval s'arrête soudainement vers l'entrée de la ville sans avoir blessé le cavalier[6].

Le , en guise de remerciement pour avoir été sauvé d'un potentiel désastre et pour en perpétuer la mémoire, le sieur Dauberon bénie une image de la Vierge. Celle-ci est apportée sur le lieu de l'accident par Antoine Durand, premier curé de la Paroisse de Fontainebleau, l’après-midi du même jour. Elle est apposée sur le tronc d’un grand chêne non loin, avec un parchemin en latin attestant l'histoire[6].

Premier oratoire

En 1690, le chêne tombé en raison de sa vétusté, un premier oratoire est construit à l'initiative du curé Maurice Faure et bâti par les subventions de sieur Grenet, prêtre de l'église de Fontainebleau[1],[6]. Pourtant, un acte notarié du atteste que l'oratoire a été élevé aux frais d'un groupe de Bellifontains dont des officiers du roi et des pieux bourgeois[7],[5],[8]. Un pèlerinage est instauré. L'oratoire est détruit sous la Révolution en 1793[9].

Une association « de Notre-Dame de Bon-Secours » est fondée. En 1819, le pape Pie VII l'agrémente d'indulgences plénières[10].

Réédification d'une chapelle

En 1821, Marie-Thérèse, duchesse d'Angoulême, fille de Louis XVI et Marie-Antoinette, lors de son premier voyage à Fontainebleau, s'agenouille sur les lieux, et témoigne son souhait pour la réédification d'une nouvelle chapelle. Elle est soutenue par Louis XVIII et des paroissiens[9]. Grâce à de multiples souscriptions, M. Philipeau, curé de la ville, fait construire la nouvelle chapelle actuelle sur les anciennes fondations, d'après les plans de l’architecte du palais Maximilien-Joseph Hurtault. Une toile marouflée relatant l'histoire est réalisée par Merry Joseph Blondel, peintre qui travaille aussi à la galerie de Diane du château de Fontainebleau et au palais du Louvre[11]. La chapelle inaugurée est bénie le , devant les autorités civiles et militaires et des fidèles. Depuis, chaque premier dimanche d'octobre, le clergé de la paroisse s'y rend en procession[5].

Restaurations de l'édifice

En 1864[5] ou 1865, Napoléon III fait faire des restaurations importantes à l'édifice. L’aspect est conservé et le plafond est refait par le peintre Charles Marcel[9].

En 1935, la chapelle subit des travaux d'entretien[12].

Par manque d'entretien depuis, la chapelle subit des dégradations importantes du bâti et des fresques et étant notamment constituée de bois, elle est menacée par la mérule[2]. En 2011, un appel aux dons débute[4]. Le rachat du monument à l'État pour l'« euro symbolique » est planifiée en 2012 et s'effectue en 2013[13],[1].

Les travaux sont subventionnés par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), le Département de Seine-et-Marne et la Fondation du patrimoine et sont aussi financés par la ville de Fontainebleau et des donateurs privés. La première phase des restaurations, débutée fin 2014 et finalisée en 2015, concerne la couverture et de la charpente-couverture, la réfection de la maçonnerie et de la menuiserie et les élévations extérieures[14],[15]. La deuxième phase des travaux, entreprise à l'automne 2016, comprend la restauration du décor peint extérieur et la rénovation intérieure de l’édifice. La restauration complète de l'édifice est achevée en [16].

Statut patrimonial et juridique

La chapelle fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du , en tant que propriété de l'État[17].

Représentations culturelles

Littérature

Références

  1. Ville de Fontainebleau, « Un monument historique ressuscite », sur Ville de Fontainebleau : Site Internet (consulté le )
  2. « La chapelle miraculeuse en danger », sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le )
  3. E. Jamin, Fontainebleau : ou, notice historique et descriptive sur cette résidence royale, Paris, S. Petit, , 283 p. (lire en ligne), p. 259
  4. « Fontainebleau, Chapelle Notre-Dame de Bon Secours », sur Fal Rando-Chartrettes, (consulté le )
  5. Paul Domet, Histoire de la forêt de Fontainebleau, Paris, Librairie Hachette et Cie, , 404 p. (lire en ligne), p. 352
  6. Pierre Guilbert, Description historique des château, bourg et forest de Fontainebleau, t. 2, Paris, André Cailleau, , 314 p. (lire en ligne), p. 132
  7. Olivier Blaise, « Balade le long du sentier Denecourt n°2. », sur fontainebleau-photo.fr (consulté le )
  8. Jean-Pierre Hervet et Patrick Mérienne, Fontainebleau : Une forêt de légendes et de mystères, Rennes, Éditions Ouest-France, , 142 p. (ISBN 978-2-7373-4741-2), p. 20
  9. « Chapelle Notre-Dame Du Bon Secours A Fontainebleau », sur Fondation du patrimoine (consulté le )
  10. Abbé Hamon, Notre-Dame de France, ou Histoire du culte de la sainte Vierge en France depuis l'origine du christianisme jusqu'à nos jours, 10 rue Garancière, Paris, Henri Plon, 1861-1866 (lire en ligne), p. 318
  11. Jean-Luc Flohic, Le Patrimoine des communes de la Seine et Marne, t. 1, Paris, Éditions Flohic, , 1500 p. (ISBN 2-84234-100-7), Canton de Fontainebleau - Fontainebleau, « Histoire miraculeuse du Fondateur », p. 576
  12. « Monuments historiques classés de la ville de Fontainebleau », sur www.comitededefense-fontainebleau.org, (consulté le )
  13. « L'association Notre-Dame de Bon Secours soulagée », La République de Seine-et-Marne, (lire en ligne)
  14. Alexia Blanchard, « Chapelle Notre-Dame de Bon Secours : l'édifice totalement restauré », Le Mag Bimestriel Bellifontain, no 62, , p. 6 (lire en ligne)
  15. Panneau « Restauration intérieure de la chapelle Notre-Dame de Bon-Secours » de la Ville de Fontainebleau sur le grillage côté gauche (en février 2020)
  16. Alexia Blanchard, « Le point sur les chantiers en cours », Le Mag Bimestriel Bellifontain, no 61, , p. 10 (lire en ligne)
  17. « Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours », notice no PA00086973, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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