Cerfontaine (Belgique)

Cerfontaine (en wallon : Cerfontène) est une commune francophone de Belgique située en Région wallonne dans la province de Namur, ainsi qu'une localité où siège son administration.

Pour les articles homonymes, voir Cerfontaine.

Cerfontaine

La maison communale et l’église Saint-Lambert

Héraldique
Administration
Pays Belgique
Région  Région wallonne
Communauté  Communauté française
Province Province de Namur
Arrondissement Philippeville
Bourgmestre Christophe Bombled (MR)
(MR-IC)
Majorité MR-IC Mouvement réformateur (Belgique)
Sièges
MR-IC
CERF+
15
12
3
Section Code postal
Cerfontaine
Daussois
Senzeille
Silenrieux
Soumoy
Villers-Deux-Églises
5630
5630
5630
5630
5630
5630
Code INS 93010
Zone téléphonique 071
Démographie
Gentilé Cerfontainois(e)
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
4 927 ()
50,17 %
49,83 %
59 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
23,62 %
61,27 %
15,12 %
Étrangers 2,14 % ()
Taux de chômage 17,39 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 11 613 €/hab. (2011)
Géographie
Coordonnées 50° 10′ nord, 4° 24′ est
Superficie
– Surface agricole
– Bois
– Terrains bâtis
– Divers
83,45 km2 (2005)
49,07 %
39,70 %
9,19 %
2,04 %
Localisation

Situation de la commune dans l'arrondissement de Philippeville et la province de Namur
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Cerfontaine
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Cerfontaine
Liens
Site officiel cerfontaine.be

    Héraldique

    La commune possède des armoiries octroyées par Arrêté Royal du 18 février 1913. Elles sont inspirées du sceau de justice de 1558, d'Henri de Ghoer, baron de Pesche et seigneur du lieu.
    Blasonnement : D'argent à une fontaine hexagonale formée d'un bassin en pierre au milieu duquel se dresse un perron d'où découlent deux jets d'eau d'azur, la fontaine accostée à dextre d'un cerf au naturel arrêté s'y abreuvant, chaque ramure de cerf portant cinq andouillers, le tout soutenu d'une terrasse et plantée d'arbres de sinople.
    Source du blasonnement : Armorial des communes de la province de Namur.

    Le sceau communal a été donné en 1558 par un seigneur honni : il s'était emparé de 600 bonniers (600 ha environ) de bois appartenant à la communauté qu'elle récupère à l'époque française, après 243 années. Il s'agit d'un sceau parlant, c'est-à-dire qu'il traduit le nom de la commune en un facile rébus : un cerf buvant à la fontaine sur fond de forêts. L'arrêté royal du autorise l'utilisation d'un sceau communal d'après le sceau de justice de 1558.

    Communes limitrophes

    Géographie

    Depuis la fusion des communes, le , l'entité de Cerfontaine compte six anciennes communes : Cerfontaine, Daussois, Senzeilles, Silenrieux, Soumoy & Villers-deux-Églises.

    Hydrographie

    La localité est située au cœur de l’Entre-Sambre-et-Meuse, sur la ligne de faîte qui sépare les bassins de la Meuse, au sud, et de la Sambre, au nord. Elle est entourée d’un massif forestier de plusieurs milliers d'hectares, véritable château d'eau où prennent naissance plusieurs rivières :

    Étymologie

    1049 Serfontanis

    Source aménagée (latin fontana) sacrée (latin sacra déformé en *ser) (?)[1] ou du cerf (latin *cerui) (?)[2].

    Démographie

    Au , la population totale de cette commune était de 4 985 habitants (2 493 hommes et 2 492 femmes). La superficie totale est de 83,56 km2 ce qui donne une densité de population de 59,66 habitants par km²[3].

    Les habitants portent le sobriquet de sabotîs (les sabotiers) et le village « Cerfontaine au beau clocher » à cause du clocher original de l’église (forme octogonale avec barbacanes ou tabatières).

    Les chiffres des années 1846, 1900 et 1947 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.

    • Source : DGS - Remarque: 1806 jusqu'à 1970=recensement; depuis 1971=nombre d'habitants chaque 1er janvier[4]

    Histoire

    Le site fut habité comme toute la région dès l'époque néolithique. On y a retrouvé un grattoir de type tardenoisien aux Roches, c'est-à-dire dans un endroit sec surplombant la vallée de l'Eau d'Heure, à proximité d'immenses forêts toujours existantes, ainsi qu'une hache aux Dèrodès (au Platia).

    De l'époque romaine date un cimetière d'une vingtaine de tombes de personnages aisés qui y ont vécu vers 150.

    En 1049, l'abbé du nouveau monastère de Florennes achète l'alleu de Cerfontaine à son collègue de Mouzon. Jusqu'en 1793, le village fait partie de la principauté de Liège.

    Le territoire dépend de trois seigneuries :

    • celle des barons de Florennes puis des barons de Pesche;
    • de Saint-Jean appartenant au monastère de Saint-Jean et Saint-Maur à Florennes. En 1754, pour mettre fin à d'interminables frictions entre eux, l'abbé de Florennes et le baron de Pesche tombent d'accord pour échanger la cour de Saint-Jean de Cerfontaine contre les voueries de Soulme et Vodelée, propriétés du baron;
    • la petite seigneurie d'Aubry, relevant du seigneur de Barbençon.

    À la maison de Florennes puis de Rumigny-Florennes succèdent les maisons de Lorraine et de Vaudémont. En 1556,la seigneurie revient aux barons de Pesche, les Ghoor, les Millendonck et enfin, les Croÿ-Solre.

    En 1793, la région est incorporée au département des Ardennes[5] et à la mi-, après le second traité de Paris, la commune est versée dans la province de Namur.

    Au religieux, la paroisse dépend successivement de Liège puis de Metz (depuis le Concordat de 1801 jusqu’en 1822), et enfin, de Namur. La paroisse qui dépendait du « concile » de Florennes (dans l’Ancien Régime) et du doyenné de Philippeville (depuis le Concordat), fait partie depuis 1998 de celui de Walcourt.

    Le tremblement de terre de 1755

    Le , un séisme, suivi d’un tsunami, détruisit la ville de Lisbonne en faisant plus de 50 000 victimes. À Cerfontaine, l’eau de la fontaine devint trouble durant deux ou trois jours. Quelques semaines plus tard, nos ancêtres apprennent la catastrophe survenue dans la capitale du Portugal et il ne leur en fallut pas plus pour qu’ils croient que la fontaine communiquait, d’une manière ou d’une autre, à la rade de la Lisbonne.

    On note un seul témoignage local, celui d’un certain Jacquemin, cultivateur à Aische-en-Refail (Éghezée) qui signale : « Du tremblement de terre du  ; les secousses ont duré huit minutes. » Par contre, dans le nord de la France, nombreux sont les témoignages écrits de l’époque[6].

    Économie

    A la fin du XVIIIe siècle, une carrière de marbre était en pleine exploitation dans le village. Ainsi, entre 1769 à 1784, les livraisons du marbre de Cerfontaine par Pierre Thomas, de Rance, représentaient presque un quart de ses 900 livraisons, vers la France principalement, soit des tables, des tranches, des cheminées et des autels ou garnitures diverses pour les églises.

    Du marbre rouge de Cerfontaine se voit encore aujourd’hui dans les cathédrales de Laon et de Soissons, de Notre Dame de Liesse, les abbayes de Saint-Martin de Compiègne (Oise), de Saint-Jean de Vigne à Soissons, et en Belgique, à l’abbaye des Dunes et au collège des Jésuites anglais à Bruges, au refuge de Bonne-Espérance à Mons et à la chapelle de l’Arbrisseau à Salles[7]. Le palais de Charles de Lorraine à Bruxelles conserve une rosace de 28 marbres de l’époque, dont celui de Cerfontaine.

    Cerfontaine est renommée pour ses bois importants (55 % du territoire) et naguère, par ses carrières de pierre bleue et de marbre rouge.

    Longtemps, elle fut réputée pour la qualité de ses dentelles et de ses nombreux artisans ruraux : bûcherons, voituriers, scieurs de long, charbonniers de bois ou faudreûs, sabotiers, fabricants de douves ou clapteurs, carriers ou rocteûs…

    Aujourd’hui, elle se tourne vers les activités touristiques.

    Activités

    On dénombre près de 90 sociétés locales qui proposent : sport, culture, petit élevage, artisanat, goûters d'aînés, etc.

    Depuis 1973, le cercle d’histoire de l'ASBL Musée de Cerfontaine[8] a édité 400 cahiers sur l’entité ainsi que sur le centre et le sud de la région dans la collection de la Bibliothèque Historique de l’Entre-Sambre-et-Meuse (BHESM).

    En outre, de 1982 à 2014, l’ASBL a également publié 198 bulletins de 4 pages[réf. souhaitée] [9].

    Expo permanente à la galerie de l’Office du Tourisme.

    Festivités

    Tous les ans, lors du week-end du , fifres et tambours résonnent dans le village à l'occasion de la Marche Folklorique en l'honneur de saint Lambert. Celle-ci fut fondée en 1965. Elle est composée de trois corps : la grande marche, en costume du premier empire (et dont l'une des attractions, est le canon d’infanterie en état de marche); la jeune marche, composée d'enfants de 3 à 16 ans, marchant en uniformes du Second empire, et enfin la cavalerie, l'une des plus fournies de l'entre-Sambre-et-Meuse, en costume du Premier empire.

    Monuments et stèles commémoratives

    • L'église : la commune déboursa au XIXe siècle un quart de million de francs-or pour édifier une imposante église en pierre calcaire du lieu (architecte Jean-Lambert Blandot). De style néo-gothique à trois nefs, elle est dédiée à saint Lambert, 1er évêque de Liège (mort en 705) et possède un clocher octogonal caractéristique.
    • la gare : la deuxième gare a été conservée et classée au patrimoine immobilier. Celle-ci à la particularité d'être bâtie à cheval sur un pont et abrite depuis une vingtaine d'années le Musée de la Vie régionale[10],[11].
    • Le kiosque : il fut construit en 1931 à côté de l'ancienne chambre de ville (la maison communale) est classé et a été restauré.
    • Monument aux morts : il fut inauguré le à la mémoire des trois soldats tombés au champ d'honneur durant la Première Guerre mondiale. On y a ajouté après la seconde guerre, trois plaques en pierre avec le nom des 22 victimes de la guerre 1940-1945 : quatre prisonniers morts en captivité, six victimes civiles, deux déportés et neuf prisonniers politiques morts en Allemagne ainsi qu'un otage décédé en prison à Charleroi. Avant l'inauguration du monument, la paroisse fit réaliser deux stèles commémoratives en marbre blanc, replacées il y a quelques années dans le fond de l'église[12],[13],[14],[15].
    • Monument aux Français : il fut inauguré le et porte le nom des 11 soldats français tombés le (attaque du train de troupes) et le 15 (arrivée de la 7e Panzerdivision sous les ordres de Rommel) (le long du barrage de Falemprise, non loin de l'endroit de l'attaque du train)[16],[17]
    • Monument aux Américains : il fut inauguré le en souvenir de l'équipage du B-17 tombé aux Dèrodès, sur la route de Virelles, le [18].
    • Stèle de la chambre de ville de 1826, replacée en 1980 pour le 150e anniversaire du pays.
    • Stèle du jumelage avec Louiseville (Québec) à la chambre de ville; jumelage le .
    • Stèle de l'arbre du Centenaire de la Belgique, inaugurée par le syndicat d'initiative le  : inscrite d'abord sur une plaque métallique, cette mention figure depuis 1993 sur une plaque de pierre scellée dans un bloc de marbre.
    • Plaque en pierre sur la façade de la maison natale d'Arthur Balle, folkloriste et dialectologue wallon, auteur notamment du dictionnaire wallon de Cerfontaine ; située Au-delà l'Eau, no 20 [19],[20]
    • Stèle du rond-point Arthur Balle inaugurée le mardi au rond-point au bas du Delà l'Eau, à proximité de la gare.
    • Stèle du 50e anniversaire de la libération inaugurée le ; fixée sur la façade des anciennes écoles communales.
    • Stèle de la libération des camps de prisonniers inaugurée en 1995 (même emplacement que la précédente).
    • Stèle des rocteûs (carriers en wallon) fixée par le syndicat d'initiative sur un bloc de marbre au tri de la Trinité en souvenir des carriers locaux.
    • Plaque du Wôt Fowiya (hêtre géant en wallon), inauguré par l'Acadèmîye des Foyans le jeudi (Ascension), dans l'enclos de l'arbre.

    Bibliographie

    • André Lépine, « L’entité de Cerfontaine », cahier du Musée de Cerfontaine, nos 166, 41 ill. NB & couleur, 2012.
    • André Lépine, « Aux Sources de l’Eau d‘Heure », cahier du Musée de Cerfontaine, nos 30, 283 pages, 1977.
    • André Lépine, « Cerfontaine à l'époque française 1793·1815, Prix Pro Civitate 1969, 230 p », Musée de Cerfontaine, no 38, 1999.
    • Arthur Balle, « Dictionnaire wallon de Cerfontaine, 6.000 mots, 327 pages », Musée de Cerfontaine, no 90, 1990.
    • André Lépine, « L'état civil de Cerfontaine au 19e siècle, 103 pages A4 », Musée de Cerfontaine, no 142, 2001.
    • André Lépine, « Les conseils communaux de Cerfontaine 1830-2006, 59 pages A4 », Musée de Cerfontaine, no 127, 2000.
    • Arthur Balle, « Toponymie de Cerfontaine, 750 lieux-dits, 2 cartes, 75 pages A5 », Musée de Cerfontaine, no 33, 1980.
    • André Lépine, « Cerfontaine en photos anciennes (3) » 102 clichés anciens inédits de 1881 aux années 1930 : 1èreguerre (21 vues) — Fête de la Victoire (1919) (13 vues) — Centenaire de la Belgique (1930) (13 vues), cahier du Musée de Cerfontaine n° 507, 2021.

    Jumelages

    Transports

    Rail

    Le chemin de fer est inauguré en 1853 et reliait Charleroi à Vireux en France. La ligne est supprimée en 1970 à la suite de l'édification des barrages sur l'Eau d'Heure.

    Route

    La commune est située non loin de la N5, qui relie Couvin, Philippeville et Charleroi.

    Aérodrome

    Cerfontaine possède un aérodrome essentiellement dévolu à l'aviation légère et de tourisme: l'aérodrome de Cerfontaine (code OACI: EBCF)

    Galerie photos

    Notes

    1. (nl) Maurits Gysseling, Toponymisch Woordenboek van België, Nederland, Luxemburg, Noord-Frankrijk en West-Duitsland (vóór 1226), Tongres, Belgisch Interuniversitair Centrum voor Neerlandistiek, (lire en ligne)
    2. Jules Herbillon, Les noms des communes de Wallonie, Bruxelles, Crédit communal, coll. « Histoire » (no 70),
    3. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf
    4. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/population-bevolking-20190101.pdf
    5. André Lépine, « Cerfontaine à l'époque française », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 38,
    6. André Lépine, Le séisme de 1755 et la fontaine du Tchafour, cahier du Musée de Cerfontaine no 175, , 29 p.
    7. Jean-Louis Van Belle, Deux livres d’expéditions de marbres d’un marchand de Beaumont-Rance en Hainaut (1769-1784), Commission Royale d'Histoire, 2010.
    8. http://www.histoire-esm.eu
    9. En abrégé : BAMC, n° d'éditeur 1846., Dépôt légal à la Bibliothèque Albert Ier.
    10. André Lépine, « La gare de Cerfontaine », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 41,
    11. Itinéraire des gares rurales, vol. 4, Société Royale Belge de géographie, coll. « Hommes et paysages », , 45 p.
    12. André Lépine, « Les monuments aux Morts de l'entité de Cerfontaine », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 45,
    13. André Lépine, « L'entité de Cerfontaine vue par ... (2) : Le petit patrimoine populaire de l'entité de Cerfontaine », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 115,
    14. André Lépine, « Quelques souvenirs de guerre dans l'entité de Cerfontaine (1940-1944) », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 139,
    15. André Lépine, « Cerfontaine 1914-1918. Documents et témoignages », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 31,
    16. André Lépine, « Cerfontaine en mai 1940 », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 6,
    17. André Lépine et Guy Heynen, « Rommel traverse l’ESM, de Dinant à Avesnes, par Philippeville », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 415,
    18. André Lépine et Roger Anthoine, « 30.XII.1943 - La chute d'un B-17 à Cerfontaine », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 19,
    19. Arthur Balle, « Dictionnaire wallon de Cerfontaine », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 90,
    20. André Chauvaux, « Dictionnaire français-wallon de Cerfontaine », Cercle d'Histoire de Cerfontaine, no 94,

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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