Biathlon

Le biathlon, du latin bi-, « deux », et du grec athlon (ἆθλον) « combat, lutte », est une épreuve combinant deux disciplines. Par coutume, quand on parle du biathlon, on évoque la combinaison du ski de fond et tir à la carabine. Ce sport d'origine militaire[1] combine ainsi l'endurance nécessaire au ski de fond au calme et à l’adresse nécessaires au tir. La maîtrise de ces deux disciplines pourtant antagonistes est le principe même du biathlon, sport olympique depuis les Jeux de Squaw Valley en 1960, mais dont l'ancêtre, la Patrouille militaire, avait été disputé dès les premiers Jeux d'hiver en 1924 à Chamonix

Ne doit pas être confondu avec duathlon.

Biathlon
Fédération internationale IBU (fondée en 1993)
Sport olympique depuis 1960
Départ d'une poursuite à Oberhof en 2018.

Le biathlon est un sport relativement jeune, en témoignent les modifications récentes et régulières apportées aux courses internationales. Ainsi, d'une seule épreuve olympique en 1960 (le 20 km individuel masculin), le biathlon est désormais une discipline qui en compte sept : sprint, poursuite, individuel, départ groupé (mass start), relais hommes et dames, relais mixte et relais simple mixte. Aidé par le format spectaculaire de compétitions individuelles mises au point dans les années 1990 qui ne durent généralement pas plus de 40 minutes avec des courses en ligne à confrontation directe, la popularité du biathlon va croissant, au point d'être un sport national en Allemagne, en Russie ou dans les pays nordiques. En France, la médaille d'or obtenue par le relais féminin aux Jeux olympiques d'hiver d'Albertville en 1992 a été le point de départ de la reconnaissance du biathlon[2]. Elle compte en son sein Martin Fourcade, le sportif français le plus titré aux Jeux olympiques (cinq médailles d'or) et le recordman des victoires au classement général de la Coupe du monde (sept). Par ailleurs, l'athlète masculin le plus médaillé des Jeux olympiques d'hiver et le plus titré du ski en général est un biathlète : le Norvégien Ole Einar Bjørndalen, qui compte treize médailles aux Jeux, 20 titres mondiaux et 95 victoires individuelles sur la Coupe du monde.

De nos jours, la pratique du biathlon de haut niveau est réglementée par l'Union internationale de biathlon (IBU) qui organise les principales compétitions : Coupe du monde et championnats du monde annuels, sauf en année olympique pour ces derniers. Bien que considéré comme discipline du ski ou sport de neige, le biathlon est totalement autonome vis-à-vis de la Fédération internationale de ski (FIS), autre institution mondiale ayant autorité sur toutes les autres disciplines des sports d'hiver disputées sur la neige.

Le biathlon peut être pratiqué hors saison hivernale, particulièrement en été, ce qui permet aux néophytes de s'initier à cette discipline dans un contexte loisirs grâce à l'utilisation de skis à roulettes et de carabines à air comprimé sur des stands de tir adaptés (15m). Les sportifs de haut niveau s'entraînent également hors saison sur skis à roulettes. Il existe par ailleurs au calendrier des championnats du monde de biathlon d'été.

Historique

Prémices

Dans les pays nordiques, le ski de fond était le mode de déplacement le plus pratique durant les hivers. Les hommes utilisaient des planches de bois pour se déplacer et des armes pour chasser, comme le montrent des vestiges de l'art antique scandinave. En Norvège, des peintures rupestres datant d’environ 5 000 ans ont été retrouvées attestant le fait que les hommes pratiquaient déjà la chasse au gibier au moyen de skis pour se déplacer sur la neige. Ces chasseurs organisaient des compétitions pour désigner les meilleurs d'entre eux.

Un soldat armé avec des skis. Gravure datant du XVIe siècle du Suédois Olaus Magnus.

De nombreux écrits antiques chinois, grecs ou romains font le récit de combats entre soldats équipés de skis, certains datant de 400 av. J.-C. Le poète Virgile décrit des pratiques de chasse avec des skis[3]. Au Moyen Âge vers 1050, des pierres runiques retrouvées en Norvège représentent des hommes chassant à l'aide d'arcs, de flèches et des skis pour se déplacer. Plus généralement dans toute l'Europe du Nord, les écrits composés de sagas et de légendes évoquent l'utilisation combinée de skis et d'armes pour se défendre mais aussi pour se distraire.

Ces observations permettent de penser que les pratiques ancestrales du biathlon répondaient à des besoins vitaux : déplacements, recherche de nourriture, chasse. Elles touchent également le domaine militaire, cadre où se développe ce sport combiné.

Un sport avant tout militaire

Sur le plan sportif, les origines du biathlon se situent essentiellement dans le domaine militaire. Dès le début de l’ère des Vikings, les populations autochtones du Nord de l’Europe se défendaient à skis contre les Vikings danois qui procédaient à de régulières invasions. Au Moyen Âge, des factions militaires armées équipées de skis deviennent des éléments essentiels des armées en Scandinavie et en Russie, des régions régulièrement enneigées.

Au XVIIIe siècle, les unités de patrouilles des armées nordiques pratiquent le biathlon pour surveiller les frontières. Le bon soldat de ces régions est alors à la fois bon tireur mais aussi excellent skieur. En 1767, la première compétition est organisée sur la frontière suédo-norvégienne entre des patrouilles des deux pays[4]. Jusqu’à la toute fin du XIXe siècle, la combinaison du tir et du ski n’est utilisée qu’au sein de l’armée, à l’exception de la chasse.

Le tout premier club de ski associé au tir, le Trysil Skytte og Skiloberlag (club de tir et de ski de Trysil), est créé le en Norvège à Trysil[4],[5] (il a alors pour but de former les soldats pour leurs missions). Le biathlon est également apprécié dans les pays de langue allemande où la combinaison du ski de fond et du tir n’est pas rare. Plus encore, les premiers championnats militaires sont organisés dans l’Empire allemand en 1895. En Norvège en 1912, une course individuelle est organisée ; les concurrents doivent alors passer par deux séances de dix tirs positionnées sur le parcours de ski. Tous les participants étaient alors exclusivement des soldats recrutés au sein de l’armée qui organisait toutes les compétitions. Mais à partir du moment où les skis sont fabriqués industriellement, la pratique sportive est facilitée en dehors du strict cadre militaire.

Le format de ces compétitions évolue jusqu'en 1915 et la première course de patrouille militaire. Alors que l'exercice individuel était jusqu'ici de mise, ski de fond et tir sont désormais pratiqués par équipe. Composée de quatre membres, une patrouille militaire est menée par un officier accompagné d'un sous-officier et de deux soldats. Sur un parcours allant de 25 à 30 kilomètres, le groupe doit effectuer une séance de tir à mi-distance, couché ou debout. Pour chaque tir atteignant la cible, trente secondes de bonification sont accordées à l'équipe et donc retranchées du temps total.

Ce sport connaît un engouement particulier dans les années 1920 et 1930. En 1924, la patrouille militaire fait ainsi partie du programme olympique des premiers jeux d'hiver organisés à Chamonix en tant que sport officiel[6]. La patrouille militaire est un sport de démonstration aux Jeux de 1928, de 1936 et de 1948.

Le biathlon moderne

Frank-Peter Roetsch (RDA) en 1987 à Oberhof (RDA).

Après la Seconde Guerre mondiale, le ski militaire entre dans une nouvelle ère et s'ouvre davantage aux civils. Aux Jeux olympiques d'hiver de 1948, le pentathlon d'hiver, nouvelle discipline introduite par le CIO, côtoie la traditionnelle patrouille militaire comme sport de démonstration[7]. Alliant équitation, escrime, tir, ski de fond et ski alpin, cette épreuve est le pendant hivernal du pentathlon moderne. Elle fait son unique apparition au sein du programme olympique en 1948[7] et peine à convaincre. Le à Sandhurst est créée l'Union internationale de pentathlon moderne (UIPM), présidée par le Suédois Tom Wibom, et composée de 17 pays membres. L'UIPM exprime son intérêt pour le sport hivernal[4],[7] et étudie ainsi la définition du pentathlon moderne d'hiver dont les premiers championnats du monde sont prévus pour 1953. Parallèlement se développe une pratique sportive alliant uniquement tir et ski de fond, qui connaît un rapide engouement en Scandinavie, en Allemagne et en Autriche[7]. Ce sport, par sa plus grande facilité de mise en œuvre (deux disciplines combinées en une épreuve au lieu de cinq disciplines indépendantes), séduit l'UIPM qui planche alors sur ce dernier au détriment du projet de pentathlon moderne d'hiver qui est finalement enterré. Sur proposition de Sven Thofelt, le terme de « biathlon moderne d'hiver » est logiquement retenu pour désigner ce sport[7] dont les règles, élaborées en 1955 à Macolin en Suisse, sont approuvées le à Melbourne. En 1957, le biathlon intègre officiellement l'UIPM (qui deviendra Union internationale de pentathlon moderne et de biathlon en 1967) et est immédiatement reconnu par le Comité international olympique[7].

Dans la foulée, et sans passer par la case "démonstration", le biathlon devient sport olympique dès 1960 (JO de Squaw Valley), deux ans après l'organisation de premiers championnats du monde à Saalfelden[8] en Autriche. 1978 marque un tournant pour le biathlon, avec le passage des gros calibres au .22 Long Rifle, se démarquant ainsi du monde militaire, ce qui permit la création de la Coupe du monde[7],[9]. L'administration du biathlon par l'UIPM perdure jusqu'en 1993, année de création d'une instance indépendante lors d'une session extraordinaire à Londres, l'Union internationale de biathlon[10] (International Biathlon Union). La séparation formelle entre les deux unions a lieu en 1998[11]. Désormais autonome, l'IBU organise seule la plupart des compétitions internationales de biathlon[12], les autres sports d'hiver comme le ski alpin, le saut à ski, le ski de fond ou le combiné nordique étant sous l'autorité de la Fédération internationale de ski.

Les femmes et le biathlon

La Norvégienne Liv Grete Poirée, championne du monde et vainqueur de la coupe du monde au début des années 2000.

Le biathlon féminin a connu un développement plus tardif que pour les hommes. Il faut en effet attendre 1980 et un congrès organisé à Sarajevo pour que l'UIPMB adopte de premières règles sur la pratique du biathlon par les femmes[10]. En 1981, une première épreuve féminine internationale est organisée à Jáchymov en Tchécoslovaquie[10]. Les premiers championnats du monde féminins se déroulent en 1984 à Chamonix, séparément de ceux des hommes[10]. En 1989, les premiers championnats du monde réunissant hommes et femmes ont lieu à Feistritz (Autriche). Un an auparavant, le Comité international olympique intégrait le biathlon féminin au programme des jeux olympiques d'hiver, une décision concrétisée en 1992 à Albertville[10]. Dès lors et très rapidement, le biathlon féminin a rattrapé son retard puisque, à l'image d'une majorité de sports d'hiver, le biathlon fait désormais l'objet d'une médiatisation égale entre les hommes et les femmes.

Règlement

Les règles complètes du biathlon sont consignées dans le livre des règles officielles de l'IBU. Toutefois, la description succincte ci-dessous, devrait être suffisante pour qu'un spectateur puisse comprendre ce qui se passe dans un stade de biathlon[13].

Concept de base

Le biathlon allie le ski de fond sur un circuit à parcourir plusieurs fois et le tir à la carabine effectué à chaque tour sur cinq cibles situées à une distance de 50 mètres, et ce dans deux positions : couché et debout[14]. Les cibles sur lesquelles les biathlètes tirent ont un diamètre de 45 mm pour le tir couché et de 115 mm pour le tir debout. L’intérêt et la complexité de cette discipline reposent sur l'alternance des phases d’effort intense sur les skis et des phases de calme et concentration sur le pas de tir où précision et rapidité sont recherchées. À la performance individuelle s'ajoutent la gestion de situations de confrontation directe avec les adversaires et des aléas météorologiques (vent, chutes de neige, froid ou les trois combinés) impliquant parfois des modifications de réglage (clics) des organes de visée de la carabine.

La pénalité pour chaque cible manquée se traduit par une minute ajoutée au temps total pour l'individuel, ou par un anneau de pénalité de 150 m[15] à parcourir pour tous les autres formats de course, sauf le relais mixte simple[16] pour lequel le tour de pénalité est de 75 m. Lors des relais, les biathlètes disposent de trois balles de pioche avant d'effectuer, le cas échéant, un ou plusieurs anneaux de pénalité.

Les épreuves du sprint et de l'individuel sont des courses contre-la-montre. La poursuite est une course en ligne avec départ par handicap d'après les résultats de la course précédente, tandis que l'ensemble des concurrents des relais ainsi que du départ groupé prennent le départ en même temps[2].

Technique de ski

Toutes les techniques de ski de fond sont autorisées dans le biathlon, le style "skating" appelé aussi "pas de patineur" étant préféré car plus rapide et nécessitant moins de mouvement du haut du corps, ce qui est un handicap lorsqu'une carabine doit être portée sur le dos. Aucun équipement autre que les skis et les bâtons de ski ne peut être utilisé pour se déplacer le long de la piste.

Le tir

Une biathlète au tir couché.

La carabine utilisée en biathlon est une carabine de calibre 22 Long Rifle (5,6 × 15 mm) que les athlètes portent sur le dos tout au long du parcours. Elle doit peser 3,5 kg au minimum[17]. Les athlètes n’ont pas le droit de toucher à la culasse de la carabine en dehors du tapis de tir, ni même de retirer la carabine de leur dos. De plus, aucune balle ne doit se trouver dans la culasse et aucun chargeur alimenté ne doit être engagé dans la carabine en dehors du tapis de tir. Une douille vide, dans la culasse, ou un chargeur vide, connecté à la culasse, sont autorisés. C’est pourquoi les tireurs n’éjectent généralement pas la cinquième douille de leur canon, ni n’enlèvent le chargeur vide après un tir. Les chargeurs doivent contenir cinq balles. Les biathlètes sont aussi autorisés à emporter des balles de réserve, à placer manuellement dans la culasse. Ces balles peuvent être utilisées en cas de problème technique, ou bien, dans le cas d'un relais, pour trois tirs supplémentaires[18]. En effet, lors d'un relais, tant que la cible n'est pas blanchie, l'utilisation des balles de réserve dites « de pioche » (trois au maximum) est obligatoire.

La cible est située à une distance de 50 mètres[17], aussi bien pour le tir debout que pour le tir couché. Les cibles ont un diamètre de 45 mm pour le tir couché, et de 115 mm pour le tir debout[17]. L'impact de la balle sur la cible active un mécanisme qui va placer un cache blanc sur la cible. Le tir est considéré valide uniquement si ce mécanisme s'est activé. Ainsi il arrive que des cibles soient activées par un ricochet de la balle.

Pour des raisons de sécurité, l'arme doit toujours pointer vers le ciel ou vers les cibles.

Arrivée

En cas de sprint final, à l'instar du ski de fond, c'est la fixation du premier ski franchissant la ligne d'arrivée qui fait foi. Il est donc courant de voir des biathlètes jeter leur ski en avant sur la ligne.

Épreuves

Pour tout type d'épreuve, ski de fond et tir à la carabine.

Épreuves individuelles

Pour toutes les épreuves individuelles, un biathlète dispose de cinq balles pour abattre les cinq cibles proposées lors de chaque séance de tir.

L'individuel

L'individuel est la course de biathlon la plus ancienne[19] qui s'appelait simplement biathlon à l'origine. Le terme d'individuel apparut cependant très vite, non seulement à cause de la pratique individuelle, mais aussi et surtout parce que lors des six premières éditions des Championnats du monde, deux classements distincts portant sur cette unique épreuve étaient établis (individuel et par équipes). Lors de l'introduction de l'épreuve du relais, le terme d'individuel fut naturellement conservé pour nommer et distinguer l'épreuve historique du 20 km.

La compétition de l'individuel est une course contre la montre, où les biathlètes s'élancent un par un avec un intervalle de 30 secondes. Le biathlète doit effectuer cinq fois le parcours prévu, les quatre premiers étant conclus par une séance de tir dont l'ordre est obligatoirement le suivant : tir couché, tir debout, tir couché, tir debout. L'individuel est la seule épreuve du biathlon où une erreur au tir entraîne une minute de pénalité et non un tour de pénalité[19]. À ce titre, un tir manqué sur l'individuel est davantage sanctionné que sur les autres épreuves, puisqu'un tour de pénalité ne coûte qu'environ 25 secondes. Ainsi cette épreuve distingue surtout les meilleurs tireurs et est souvent le théâtre de rebondissements lorsque les favoris échouent au tir, plusieurs minutes de pénalités étant rarement rattrapables sur la piste. Cette épreuve est difficile à suivre pour des spectateurs non avertis, puisque les pénalités sont ajoutées au temps total, et il est ainsi très difficile d'avoir une vision globale des positions sans l'aide des moyens de mesure électroniques[19].

Le sprint

C'est au tout début des années 1970 que le sprint a fait son apparition. Il s'agit d'une épreuve contre la montre individuelle où trois tours de circuit, entrecoupés par deux séances de tir, couché puis debout, sont à parcourir[20]. Épreuve la plus courte du biathlon (10 km pour les hommes, 7,5 km pour les femmes), le sprint est aussi celle proposant le moins de tirs, mettant ainsi l'accent sur la vitesse de déplacement à ski[20]. Le sprint est en quelque sorte un demi-individuel (distance, nombre de tirs et pénalité y sont divisés par deux). Comme pour l'individuel, les biathlètes démarrent leur course un par un avec trente secondes d'intervalle. Chaque erreur au tir est sanctionnée par un tour de pénalité de 150 mètres, ce qui équivaut à environ 25 secondes de pénalité[20] (un peu plus de la moitié moins que sur un individuel).

Le résultat final d'un sprint est doublement important car le classement final détermine l'ordre de départ pour une autre épreuve : la poursuite. Un mauvais résultat lors du sprint diminue ainsi les chances de bien figurer lors de la poursuite suivante. Seuls les 60 premiers de cette épreuve obtiennent le droit de participer à la poursuite.

La poursuite

Afin de rendre plus distrayant et spectaculaire le biathlon, la poursuite est inventée au milieu des années 1990[11]. En effet, alors que les épreuves existantes sont basées sur le concept du contre-la-montre, la poursuite confronte directement les biathlètes sur la piste. Il s’agit donc directement d’une lutte contre les autres athlètes, et non contre le temps. Elle a lieu après le sprint, dont les écarts sont comptabilisés pour donner l'ordre de départ.

Cinq boucles sont parcourues lors d'une poursuite pour une distance totale de 12,5 km pour les hommes et de 10 km pour les femmes. Quatre séances de tir sont proposées, une à la fin de chacun des quatre premiers tours de course. La sanction d'une faute au tir est la même que sur un sprint : une boucle de pénalité de 150 m. Contrairement à l'individuel, l'ordre des tirs n'est pas intercalé ; les deux premiers tirs sont effectués couché, les deux derniers debout. Seuls les 60 premiers classés de l'épreuve qualificative sont autorisés à participer à cette épreuve. Cette épreuve qualificative peut être aussi bien le sprint que l'individuel, mais généralement le sprint est utilisé[21]. L'ordre de départ de la poursuite correspond au classement final du sprint, les écarts à l'arrivée de cette dernière épreuve étant arrondis à la seconde pour déterminer l'ordre et les écarts de temps au départ de la poursuite[21] (voir tableau ci-dessous).

Exemple
Classement final de l'épreuve qualificative Départ de la poursuite
Biathlète 1 29 min 34 s 0
Biathlète 2 + 1 s 7 + 2 s
Biathlète 3 + 14 s 4 + 14 s

Les poursuites sont en général des courses très nerveuses, marquées par de nombreux rebondissements. En effet, les quatre séances de tir au programme, combinées à la relativement faible distance de la course peuvent rapidement envoyer un coureur dans les profondeurs du classement à la suite de plusieurs pénalités. De plus, cette course est bien plus difficile mentalement pour les athlètes, puisqu’ils se retrouvent relativement groupés sur le pas de tir, directement à la lutte avec leurs adversaires.

Le départ groupé

Créé à la fin des années 1990, le départ groupé[22], dit aussi mass start ou mass-start, est la quatrième épreuve individuelle reconnue. Épreuve en confrontation directe entre les biathlètes, la mass start est similaire à la poursuite, mais sans le handicap de temps au départ, puisque tous les athlètes partent en même temps, et avec deux fois moins de concurrents. Il s’agit donc également d’une course nerveuse et à rebondissements.

Depuis la Coupe du monde 2010-2011 les 25 premiers du classement général de la coupe du monde et les cinq meilleures performances des courses de l'étape en cours peuvent participer à cette épreuve[23]. Cinq tours de circuit et quatre séances de tir sont au programme de cette course (deux tirs couché suivis de deux tirs debout, une boucle de 150 m supplémentaire par cible manquée). Le vainqueur est le premier à franchir la ligne d'arrivée. Long de 15 km pour les hommes et de 12,5 km pour les femmes, le départ groupé se situe ainsi entre la poursuite et l'individuel en termes de distance. Lors du premier tir, chaque athlète se place sur la cible correspondant à son dossard, alors que pour les trois tirs suivants, c'est le classement en cours de la course qui détermine sur quelle ligne de tir se placer[24]. Prendre un tour de retard sur la tête de la course est éliminatoire[24].

Traditionnellement, le départ groupé est la dernière épreuve disputée lors d'une étape de Coupe du monde quand elle est au programme. De même, elle clôt habituellement la saison hivernale de Coupe du monde en réunissant les meilleurs biathlètes pour décerner les diverses récompenses.

Le relais

Le relais de biathlon est une épreuve où s'affrontent plusieurs équipes composées de quatre sportifs du même sexe représentant un seul et même pays. Chaque athlète parcourt au total 7,5 km pour les hommes et km pour les femmes, entrecoupé d’une séance de tir couché puis debout. Dans les catégories de jeunes et de juniors, les relais sont constitués de trois membres et les distances plus courtes.

Le départ d'un relais s'effectue à la manière du départ groupé. Le relais entre deux membres d'une équipe se fait dans une zone délimitée de 30 m dans laquelle celui qui finit son parcours doit toucher le corps de son partenaire avec la main (les bâtons et les skis ne comptent pas).

Il y a au total huit tirs, quatre couché et quatre debout, et donc 40 cibles à abattre lors de cette course. Mais contrairement aux épreuves individuelles, un biathlète ne dispose plus de cinq balles pour descendre cinq cibles mais de huit. Les cinq premières sont présentés dans un chargeur, les trois dernières, appelées balles de pioche, doivent au besoin être chargées manuellement dans la carabine[25]. Toute cible non abattue après ces huit balles entraîne une pénalité d'une boucle de 150 m supplémentaire. De ce fait, un retard conséquent peut être concédé si au temps pour recharger sa carabine s'ajoute celui nécessaire à effectuer son tour de pénalité.

Le relais mixte

Cette course se déroule selon le même schéma qu'un relais masculin ou féminin (4×2 tirs avec pioches), à la différence que chaque équipe est mixte et constituée de deux hommes et deux femmes[26]. La formule du relais mixte concernant les distances et l'ordre des relais évolue au fil du temps depuis les débuts de l'épreuve en 2005 aux Championnats du monde, la plus couramment utilisée voyant les deux femmes effectuer les premiers relais (km chacune), suivies des deux hommes (7,5 km chacun) pour terminer la course[26]. Afin de doubler avec le relais mixte et compléter ainsi le programme des compétitions, une épreuve plus courte, le relais mixte simple, a été introduite plus récemment. Elle met aux prises des équipes constituées de deux coureurs, une femme et un homme se relayant 2 fois[27].

Course par équipes

Version moderne du ski militaire (épreuve de patrouille disputée aux Jeux olympiques de 1924). Les quatre biathlètes partent en même temps et doivent également arriver ensemble (à l'instar du contre-la-montre par équipe en cyclisme). Cette épreuve n'est plus courue en Coupe du monde.

Récapitulatif

Descriptif des épreuves de biathlon[28]
Individuel (*) Sprint Poursuite Mass Start (**) Relais Relais mixte Relais mixte simple
Distance Homme 20 km10 km12,5 km15 km4 x 7,5 km2 × 6 km (F) +
2 × 6 km (H)

ou :

2 × 7,5 km (H) +

2 × 7,5 km (F)

6 km (F) +

7,5 km (H)

ou :

6 km (H) +

7,5 km (F)

Distance Femme 15 km7,5 km10 km12,5 km4 × 6 km
Distance Junior Homme 15 km10 km12,5 km12,5 km 4 × 7,5 km
Distance Junior Femme 12,5 km7,5 km10 km10 km 3 × 6 km
Distance Jeune Garçon 12,5 km7,5 km10 km10 km 3 × 7,5 km
Distance Jeune Fille 10 kmkm7,5 km7,5 km 3 × 6 km
Intervalle de départ 30 secondes30 secondessuivant résultat du sprint[29]Départ simultanéDépart simultanéDépart simultanéDépart simultané
Ordre de tir couché, debout, couché, deboutcouché, deboutcouché, couché, debout, deboutcouché, couché, debout, deboutpar athlète couché-deboutpar athlète couché-deboutpar athlète couché-debout[30]
Pénalité par faute 1 minute de pénalité[31]tour de pénalité (150 m)tour de pénalité (150 m)tour de pénalité (150 m)3 pioches puis tour de pénalité (150 m)3 pioches puis tour de pénalité (150 m)3 pioches puis tour de pénalité (75 m)
Introduction en coupe du monde1978-19791978-19791996-19971998-19991978-19792004-20052014-2015
Introduction en championnat du monde1958197419971999196620052019
Introduction aux Jeux olympiques196019802002200619682014[32]-

(*) : Une version raccourcie de l'individuel intitulée « individuel court » (short individual en anglais) existe depuis l'hiver 2018-2019. L' individuel court se dispute sur une distance de 15 km (au lieu de 20 km) pour les hommes et 12,5 km (au lieu de 15 km) pour les femmes, avec un barème de pénalité par faute au tir réduit à 45 secondes (au lieu de 60 secondes). Ce format court a vocation à être utilisé en Coupe du monde à titre exceptionnel, lorsque les conditions (météo, état des pistes de ski, etc.) ne permettent pas la tenue d'un individuel normal. L'individuel court figure en revanche désormais régulièrement au programme de l'IBU Cup, en alternative à l'individuel.

(**) : La Mass Start aligne normalement 30 participants au départ. Il existe cependant un format de mass start à 60 partants. Intitulée Mass start 60, cette épreuve se différencie de la mass start ordinaire sur les points suivants. Elle comprend six tours de piste au lieu de cinq pour une distance totale inchangée chez les hommes (15 km[33]) et légèrement plus courte chez les femmes (12 km[34] au lieu de 12,5 km). La première séance de tir est séparée en deux sessions, soit deux groupes de 30 biathlètes : le 1er groupe effectue son premier tir couché après un seul tour de piste, le 2e groupe effectue son premier tir couché après deux tours de piste, tandis que le 1er groupe effectue à son tour deux tours de piste consécutifs. Les concurrents des deux groupes se retrouvent enfin au même stade en confrontation directe dans le troisième tour de piste amenant au deuxième tir couché (mi-course). Ce format, encore jamais testé en Coupe du monde, figure au programme de l'échelon inférieur (IBU Cup) depuis la saison 2018-2019.

Tir

Pas de tir

Biathlètes se présentant sur le pas de tir lors d'une épreuve de coupe du monde.
Pas de tir raccourci lors du World Team Challenge de Gelsenkirchen.
Les cibles sont positionnées à 50 m du biathlète.

Un pas de tir est divisé en 30 zones d'environ 2,75 m de largeur, donc accessible à autant de tireurs[35]. Chaque poste de tir est numéroté de 1 à 30 de droite à gauche en regardant les cibles de face. Pour les épreuves de sprint et d'individuel, le skieur entrant sur le stand de tir a le choix de son poste de tir, sachant que, en raison de la différence de diamètre des cibles entre les positions couché et debout, les postes numérotés de 1 à 15 sont réservés au tir couché et ceux de 16 à 30 au tir debout. Le biathlète n'a en revanche pas le choix lors des autres épreuves. Ainsi, pour les épreuves de poursuite, de départ groupé et de relais, l'attribution des postes de tir se fait en fonction de l'ordre d'arrivée sur le pas de tir. Le leader d'une course se positionne ainsi sur le tapis de tir 1, son dauphin sur le tapis de tir 2, etc. Cependant, pour le premier passage au tir lors des épreuves de relais et de départ groupé, le biathlète doit se positionner sur le tapis correspondant à son numéro de dossard même s'il mène la course avec un dossard élevé.

Le pas de tir est équipé de fanions de vent qui indiquent aux biathlètes et aux observateurs (dont l'entraîneur de tir placé en arrière du pas de tir) la force et la direction du vent. Ces paramètres sont pris en compte par les compétiteurs pour la conduite du tir (réglage éventuel des organes de visée).

Cibles et tir

Cinq balles pour cinq cibles accolées, positionnées à 50 m du tireur sont à abattre lors de chaque séquence de tir[13]. Ces cibles ont un diamètre de 4,5 cm lors d'un tir couché, 11,5 cm lors d'un tir debout. La cible de couleur noire avant le tir s'efface après un impact ayant fait mouche et laisse la place à un fond blanc pour signaler au biathlète son succès. Toute cible noire restante est sanctionnée par une pénalité. Il en existe trois types[13] :

  • pour l'épreuve de l'individuel : une minute rajoutée au temps réalisé à l'issue de la course.
  • pour les autres épreuves sauf les relais : un tour de pénalité effectué sur une boucle de 150 m située à côté du pas de tir. Ce tour est généralement parcouru en environ 25 secondes
  • dans le cas des relais: trois balles de pioche peuvent être utilisées pour tenter de blanchir toutes les cibles, s'il reste des cibles malgré les trois pioches supplémentaires alors le nombre de cibles restantes déterminera le nombre de tours dans l'anneau de pénalité.

Les pénalités s'additionnent pour chaque cible manquée. Ainsi, lors d'un individuel, un athlète qui raterait trois cibles se verrait infliger une pénalité de trois minutes sur son temps final.

Le biathlète peut choisir dans quel ordre il souhaite abattre les cinq cibles. De même, si une cible est manquée, il est rare que le biathlète s'attaque de nouveau à celle-ci préférant se concentrer sur la suivante. Les rythmes de tir varient beaucoup selon les biathlètes mais des styles et des habitudes personnelles sont rapidement décelables.

Les meilleurs ou les plus rapides des biathlètes passent moins de 30 secondes sur le pas de tir, et parfois même moins de vingt secondes en position debout, entre le moment où ils s'installent sur le tapis et le moment où ils le quittent.

Équipement du biathlète

L'Américain Jeremy Teela en position de tir.

Skis

Le matériel de ski de fond d'un biathlète est totalement similaire à celui d'un fondeur. Il se compose ainsi d'une paire de skis de skating, environ 5 à 10 % plus long que la taille du biathlète, d'une paire de bâtons dont la longueur est similaire à la hauteur d'épaule, ainsi que d'une paire de chaussures, le tout étant particulièrement léger[36]. La taille minimale du ski correspond à la taille de skieur moins cm[17]. Le ski doit avoir une largeur minimale de 40 mm mesurée sous la fixation, et peser au minimum 750 g sans la fixation[17].

Avant l'avènement de la technique du pas de patineur (ou skating) les biathlètes utilisaient le style classique. Néanmoins depuis la fin des années 1980, le style libre est utilisé exclusivement.

Carabine

Jusqu'en 1977, le biathlète tirait avec une arme de gros calibre. Les cibles étaient alors positionnées à 100 mètres du tireur pour le tir debout, et de 150 à 250 mètres pour le tir couché. Il s'agissait d'une discipline sportive plus adaptée aux militaires, qu'à une pratique populaire. Dès le début des années 1970, le remplacement de ces armes par de plus petits calibres est évoqué ceux-ci ayant l'avantage d'être faciles d'accès, plus économiques, moins dangereux et facilitant le montage du pas de tir[7]. La décision est finalement prise de rendre obligatoire ces armes en février 1976 à Seefeld, un changement effectif à partir de 1978[7].

Depuis 1978, seules des carabines de petit calibre, dont la brèche est chambrée pour l'utilisation de .22 Long Rifle sont admises, soit un diamètre de l'âme du canon de 5,56 mm. Bien que leur calibre soit standard, les carabines de biathlon sont fabriquées spécialement pour cette utilisation[36] et pèsent entre 3,5 kg et kg, sans chargeurs ni munitions.

Les éléments spécifiques fixés sur la crosse et le fût sont : la plaque de couche avec 2 becquets réglés pour les positions couché et debout ; l'appuie-joue gauche (pour les droitiers et inversement), et le cale-main pour l'appui de la main gauche (des droitiers et inversement) en position debout.

Une partie des biathlètes équipent leur carabine d'un cache latéral pour l'œil de visée et/ou d'un cache pour l'autre œil[37].

Le chargement de la cartouche dans la brèche doit être manuel, soit depuis le chargeur, soit en insérant directement la balle dans la brèche en ouvrant la culasse. Les armes automatiques ou semi–automatiques ne sont pas autorisées. Le poids de déclenchement de la détente doit être au minimum de 500 g.

La carabine est équipée d'un viseur réglable, permettant de compenser la visée, en particulier en raison de l'effet du vent sur la trajectoire du projectile, ainsi que d'un tunnel à guidon situé au bout du canon. C'est l'alignement du viseur, du guidon dans le tunnel et de la cible qui permet la visée. L'utilisation de tout système de grossissement est interdite par le règlement. La carabine est généralement équipée d'un clapet empêchant, s'il est fermé, à la neige de pénétrer dans la bouche du canon ainsi que dans le viseur - ces parties se trouvant face au ciel au-dessus et derrière la tête du coureur en ordre de marche. Les chargeurs sont toujours chargés de cinq cartouches au départ de la course[36], plus trois balles de recharge lors des épreuves de relais. Un râtelier est généralement aménagé sur la crosse avant, permettant le transport de quatre chargeurs. Une sangle (bretelle) amovible, reliant le fût du canon à un brassard fixé au bras (gauche pour droitier et inversement) lorsque le biathlète est en position couché, permet de stabiliser la carabine durant le tir et de faciliter l'enchainement des tirs. Durant son parcours de ski de fond, le biathlète doit placer sa carabine sur le dos, grâce à un harnais fixé sur un côté de la crosse, comprenant deux bretelles rembourrées semblables à celles d'un petit sac à dos. Les fabricants spécialisées comme Anschütz, Eko, ou Rossignol, proposent des modèles d'un coût pouvant atteindre les 3000 euros.

Le profil de la carabine doit être adapté à la préférence manuelle du biathlète (carabine pour droitier ou pour gaucher). Le suivi des épreuves du calendrier international révèle que les gauchers sont minoritaires et représentent moins de 4% des tireurs. Lors de la phase d'apprentissage, le choix pour certains gauchers d'apprendre à tirer du côté droit comme la majorité se détermine souvent en fonction de leur œil directeur.

Munitions

Les munitions utilisées sont de calibre .22 Long Rifle, à percussion annulaire. Le projectile, d'un alliage tendre de plomb et sans enveloppe de cuivre, a un diamètre de 5,56 mm. L'étui vide de la balle fait 15 mm de long. La vitesse des balles ne doit pas dépasser 380 m/s[36], ce qui leur confère néanmoins une vitesse supersonique.

Compétitions

Le biathlon, sport olympique

Départ de l'épreuve de départ en masse aux jeux olympiques d'hiver de 2006 organisés à Turin.

Le biathlon moderne est présent en tant que sport olympique officiel depuis 1960 et les VIIIe Jeux olympiques d'hiver organisés par la station de sports d'hiver américaine de Squaw Valley[38]. Lors des premiers jeux d'hiver de 1924 à Chamonix, une épreuve de patrouille militaire combinant déjà ski de fond et tir à la carabine avait été disputée à titre officiel, avant de devenir sport de démonstration jusqu'en 1948.

Suivant le souhait du Comité international olympique d'inscrire une nouvelle épreuve combinée au programme olympique hivernal[39], une compétition de pentathlon d'hiver est testée comme sport de démonstration à Saint-Moritz en 1948. Alliant ski de fond, descente de ski alpin, tir, escrime et équitation[38], cette déclinaison hivernale du pentathlon moderne ne donne pas satisfaction et est abandonnée par le CIO. Ce dernier confie alors à l'Union Internationale de Pentathlon Moderne nouvellement créée la mission de mettre au point les règles d'un nouveau sport combiné adapté à la pratique hivernale, dans l'esprit du pentathlon. Après quelques années d'expérimentation, le choix définitif se porte sur la simple combinaison de deux disciplines, celles du ski de fond et du tir, réunies en une seule épreuve. Les règles du biathlon moderne d'hiver sont approuvées par l'UIPM en novembre 1956 et satisfont aux critères du CIO qui décide de l'inclure au programme olympique officiel dès les olympiades suivantes, en 1960[39].

En 1960, la seule épreuve de biathlon existante à l'époque (le 20 km), est alors organisée : le premier champion olympique est le Suédois Klas Lestander. Une épreuve de relais 4 × 7,5 km vient étoffer le calendrier olympique à partir de 1968[38]. S'y ajoute le sprint 10 km en 1980 à Lake Placid[38].

En 1992, Albertville accueille pour la première fois la compétition féminine de biathlon aux Jeux olympiques[38],[40]. Hommes et femmes disputent alors séparément les mêmes épreuves : l'individuel, le sprint et le relais[41].

Le nombre d'épreuves de biathlon augmente avec l'introduction dans le calendrier olympique de la poursuite aux Jeux de Salt Lake City en 2002[42], puis du départ groupé en 2006 à Turin et enfin du relais mixte en 2014 à Sotchi. Ce sont donc onze épreuves, cinq pour les femmes, cinq pour les hommes et une mixte, qui figurent actuellement au programme olympique.

Les championnats du monde

Les premiers championnats du monde de biathlon sont organisés en 1958 dans la station de sports d'hiver autrichienne de Saalfelden[8]. L'unique épreuve de biathlon existante disputée sur 20 km donne alors lieu à deux classements (individuel et par équipes) qui permettent ainsi d'étoffer la distribution des prix (jusqu'en 1965). Prenant la place du classement pas équipes, l'épreuve du relais est disputée officiellement à partir de 1966 à Garmisch-Partenkirchen[8], celle du sprint en 1974 à Minsk[9].

Les femmes disputent pour la première fois des mondiaux en 1984 qui se tiennent à Chamonix, un événement auquel les hommes ne participent pas, année olympique oblige. Dès l'année suivante, deux rendez-vous séparés, un masculin et un féminin, sont mis en place dans deux lieux différents. Il faut patienter jusqu'en 1989 pour assister à la réunion des hommes et des femmes dans une seule et même compétition[10]. À cette occasion, des épreuves par équipes font leur apparition avant de disparaître en 1997, année d'introduction de la poursuite comme nouvelle épreuve[11]. Les compétitions de départ groupé intègrent le programme des championnats du monde en 1999 tandis que le mondial de relais mixte est organisé en 2005, en marge des mondiaux d'Hochfilzen, lors d'une grande première pour clore la saison à Khanty-Mansiïsk.

Validée en 1966 lors d'un congrès organisé à Garmisch-Partenkirchen[7], la première édition des championnats du monde juniors masculins se déroule en 1967 à Altenberg[8]. Les juniors féminines disputent cette compétition à partir de 1989[10].

Coupe du monde

Discutée en 1977 à Lillehammer[7], la coupe du monde de biathlon voit le jour en 1978 pour les hommes[9], les femmes la disputant à partir de 1983. Généralement commencée en novembre ou décembre, la saison de coupe du monde se termine régulièrement en mars. Actuellement le vainqueur de chaque épreuve individuelle se voit attribuer 60 points pour le classement général établi sur l'ensemble des épreuves individuelles de la saison, le second 54 points et le troisième 48 points. Les quarante premiers biathlètes à l'arrivée d'une course marquent des points (voir le tableau ci-dessous). Des classements particuliers sont établis pour chaque discipline et le sportif remportant ce classement décroche un petit globe de cristal. Le vainqueur du classement général se voit quant à lui décerner le gros globe de cristal.

Avant la saison 2010-2011, l'ensemble des résultats d'un biathlète n'était cependant pas pris en compte à la fin de la saison puisque les points des trois moins bons résultats étaient ôtés pour constituer le classement général final[43]. Pendant quelques saisons, à partir de 2010-2011, l'ensemble des résultats a été pris en compte. Aujourd'hui ce sont les deux plus mauvais résultats qui sont retirés.

Une saison de coupe du monde est par ailleurs ponctuée par d'autres rendez-vous internationaux comme les Jeux olympiques organisés tous les quatre ans et les championnats du monde se déroulant chaque année, sauf lors des années olympiques. Les épreuves disputées dans le cadre de ces deux événements comptaient pour les différents classements de la coupe du monde[44].

Points attribués lors des épreuves de coupe du monde
Période \ Place 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40
1978-1985[9]25242322212019181716151413121110987654321---------------
1985-2000[10]30262422212019181716151413121110987654321---------------
2000-2008504643403734323028262422201816151413121110987654321----------
Depuis 200860544843403836343231302928272625242322212019181716151413121110987654321

Pour les mass-start, les points attribués actuellement sont identiques jusqu'à la 21e place, mais diffèrent de la 22e à la 30e place.

Compétitions continentales

En parallèle au circuit mondial de la coupe du monde se déroulent des compétitions continentales en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Asie. Ces compétitions adoptent deux formats : le format « coupe », qui récompense la régularité des biathlètes grâce à la constitution de classements généraux, et le format « championnats », qui récompense les biathlètes sur des courses d'un jour. Ces compétitions constituent régulièrement une filière d'accession pour participer aux épreuves de coupe du monde. En Europe, les grands pays du biathlon alignent généralement des équipes réserves souvent constituées de jeunes sportifs en devenir. Les étapes de la coupe d'Europe (IBU Cup) se déroulent parfois au même endroit que celles de coupe du monde.

Principaux lieux accueillant les grandes manifestations

Épreuve féminine de Coupe du monde à Oberhof en Allemagne en 2002.

En coupe du monde, la liste des villes accueillant des épreuves est régulièrement renouvelée par de nouvelles destinations. Cependant, le circuit international se déroule essentiellement en Europe où certaines étapes sont devenues incontournables. Ainsi, la saison débute traditionnellement en novembre ou décembre dans les pays nordiques où la neige est déjà présente (Östersund[45] en Suède, Kontiolahti[46] en Finlande). Au mois de décembre, l'Europe centrale accueille quelques étapes : Hochfilzen (Autriche), Osrblie (Slovaquie), Pokljuka (Slovénie).

Au mois de janvier, la coupe du monde fait régulièrement étape en Allemagne à Ruhpolding et à Oberhof (ces deux villes sont d'ailleurs parfois désignées comme les « Mecque du biathlon »[47], puis en Italie à Antholz-Anterselva.

Plus occasionnellement, la coupe du monde quitte l'Europe pour d'autres horizons : la Corée du Sud organise ainsi une étape à Pyeongchang en 2008, les États-Unis plusieurs entre 1999 et 2004 (Park City[48], Lake Placid ou Fort Kent[49]), le Canada à Valcartier en 1999[50], le Japon à Nagano en 1997[48].

L'organisation des championnats du monde ou des Jeux Olympiques interrompt souvent la coupe du monde en février. Enfin, il est devenu habituel de clôturer la saison par une étape en Russie dans la ville de Khanty-Mansiïsk ou en Norvège sur le fameux site d'Holmenkollen[51].

Palmarès international et grandes figures du biathlon

Le palmarès international du biathlon place trois pays au sommet de la hiérarchie mondiale. En effet, l'Union soviétique puis la Russie, l'Allemagne et la Norvège dominent les tableaux historiques des médailles tant aux Jeux olympiques d'hiver qu'aux championnats du monde. Plus récemment, la France, la Suède, l'Italie ou certains pays issus de la dislocation de l'Union soviétique ou de l'Europe de l'Est se sont immiscés sur les podiums internationaux.

Hommes

Ole Einar Bjørndalen lors de la poursuite d'Oberhof en 2014.

Les débuts de la coupe du monde ont été marqués par la domination de la RDA jusqu'à la fin des années 1980, grâce à des athlètes tels que Frank Ullrich et Frank-Peter Roetsch, avec respectivement quatre et trois victoires au classement général de la coupe du monde.

Le biathlète le plus titré est le Norvégien Ole Einar Bjørndalen qui a remporté treize récompenses olympiques dont huit en or. Au cours d'une brillante carrière longue d'un quart de siècle à laquelle il mit un terme en 2018 à l'âge de 44 ans, ses principaux adversaires ont été, entre la fin des années 1990 et les années 2000, le Français Raphaël Poirée et les Allemands Sven Fischer, Ricco Groß, Frank Luck et Michael Greis, rares biathlètes à avoir construit un palmarès individuel imposant aux côtés de Bjørndalen alors au sommet.

Depuis 2007, une nouvelle génération de biathlètes, menée par le Français Martin Fourcade (cinq titres olympiques (deux aux jeux de Sotchi en 2014 et trois aux jeux de Pyeongchang en 2018, sept victoires consécutives du classement général de coupe du monde depuis la saison 2011-2012, 83 victoires et 150 podiums en Coupe du monde) et les Norvégiens Emil Hegle Svendsen (deux titres olympiques aux Jeux de Vancouver 2010 et Sotchi 2014 et une victoire de classement général du coupe du monde lors de la saison 2009-2010), Tarjei Bø (vainqueur de la Coupe du monde 2010-2011) et son frère Johannes Thingnes Bø (vainqueur de la Coupe du monde 2018-2019) émerge.

Néanmoins, en dehors de ces derniers, aucun n'a encore montré suffisamment de constance pour marquer comme eux l'histoire du biathlon. Globalement, la Norvège, l'Allemagne, la Russie et la France se sont partagé les grands biathlètes, puisqu'une seule victoire au classement général de la coupe du monde a échappé à l'un de ces pays entre 1978 et 2019 (le Suédois Mikael Löfgren l'emporte à l'issue de la saison 1992-1993).

Le Français Martin Fourcade détient le record de victoires au classement général de la Coupe du monde avec sept trophées remportés consécutivement de 2012 à 2018. Il compte aussi le plus grand nombre de petits et gros globes de cristal, 33, et avec 83 victoires, se situe au 2e rang des biathlètes les plus victorieux derrière Bjørndalen avec qui il partage le record de onze titres mondiaux gagnés dans des épreuves individuelles. Il est aussi le sportif français le plus titré aux Jeux olympiques avec cinq médailles d'or.

En 2019, 2020 et 2021, c'est le Norvégien Johannes Thingnes Bø qui s'adjuge le gros globe de cristal récompensant chaque année le vainqueur de la coupe du monde.

Femmes

Durant les années 1980, les biathlètes soviétiques et norvégiennes ont été les plus en vue notamment grâce aux performances d'Elena Golovina ou de Svetlana Davidova, gagnant de multiples médailles mondiales et signant de nombreux succès en coupe du monde.

La fin des années 1990 a vu la domination presque sans partage en coupe du monde de la Suédoise Magdalena Forsberg. Entre 1997 et sa retraite en 2002, elle a en effet remporté chaque année le classement général de la coupe du monde en y ajoutant 17 victoires dans les classements particuliers des disciplines et ce grâce à un record de 42 victoires individuelles dans les épreuves de coupe du monde. À cette emprise sur la coupe du monde, la Suédoise a ajouté douze médailles mondiales dont six en or. En revanche, son palmarès olympique reste vierge de tout titre olympique et ne compte que deux médailles de bronze. Ses principales adversaires ont été la Norvégienne Liv Grete Poirée (octuple championne du monde) et l'Allemande Uschi Disl qui, avec 19 médailles mondiales et neuf médailles olympiques, est encore la biathlète la plus médaillée dans ces deux événements. Elle a illustré la domination globale exercée par les Allemandes sur le biathlon féminin depuis les années 1990 : Kati Wilhelm (triple championne olympique), Petra Behle (nonuple championne du monde) ou Andrea Henkel, puis Magdalena Neuner, qui seulement âgée de 24 ans possédait déjà le record de titres mondiaux[52], et plus récemment Laura Dahlmeier (large gagnante de la coupe du monde 2016-2017 avec 10 victoires durant la saison, dont un record de cinq médailles d'or aux championnats du monde de Hochfilzen), en ont été les principaux exemples.

La disparition de l'Union soviétique a eu pour effet de multiplier le nombre de biathlètes représentant les pays de l'Est (Olena Zubrilova, successivement Ukrainienne puis Biélorusse et dont le palmarès faisait état de 17 médailles mondiales, en a été l'illustration). La Russie a bénéficié d'un important vivier de talents régulièrement récompensés parmi lesquelles Anfisa Reztsova, Svetlana Ishmouratova ou Olga Pyleva.

Les biathlètes résistant à ces deux nations ont été rares, mais elles ont existé : ainsi, la Française Sandrine Bailly a remporté de justesse le globe de cristal en 2004-2005 pour une poignée de points devant Wilhelm et Pyleva, la Suédoise Helena Jonsson a remporté la coupe du monde 2008-2009 devant Kati Wilhelm et Tora Berger, laquelle a remporté la coupe du monde 2012-2013. Lors des saisons 2010-2011 , 2013-2014 et 2017-2018, la Finlandaise Kaisa Mäkäräinen a remporté la coupe du monde. Elle a été suivie par la Biélorusse Darya Domracheva, triple championne olympique à Sotchi, en 2014-2015 et par la Tchèque Gabriela Koukalová, en 2015-2016. C'est l'italienne Dorothea Wierer qui a remporté la coupe du monde 2018-2019 et 2019-2020.Au terme de la saison 2020-2021, c'est la norvégienne Tiril Eckhoff qui s'adjuge le gros globe de la coupe du monde.

Popularité

Le biathlon est aujourd'hui pratiqué dans l'ensemble des pays participant régulièrement aux épreuves de coupe du monde d'hiver, principalement en Europe et en Amérique du Nord.

En particulier en Russie et en Scandinavie, le biathlon fait partie depuis longtemps des sports d'hiver traditionnels. Depuis les années 1990, l'intérêt pour ce sport s'est rapidement développé en Allemagne, devenant quasiment un sport national. Ainsi les chaînes Das Erste et ZDF diffusent toutes les épreuves de coupe du monde, réunissant parfois jusqu'à cinq millions de téléspectateurs, atteignant ainsi les meilleurs scores d'audience pour un sport d'hiver[53],[54].

Le stade de football de la Veltins-Arena aménagé pour accueillir une compétition de biathlon, illustration de la popularité du biathlon en Allemagne.

Le biathlon est très populaire en Allemagne où les sports d'hiver tiennent globalement une place significative parmi les événements sportifs les plus suivis. Ainsi, aussi bien chez les hommes que chez les femmes, les sportifs allemands de l'année récemment récompensés sont souvent des biathlètes[55],[56]. Régulièrement récompensé dans les principales compétitions, le pays est également le principal bailleur de fond du biathlon. Ainsi, en 2008, trois des quatre principaux sponsors de l'Union internationale de biathlon sont allemands : E.ON Ruhrgas filiale du leader allemand du secteur énergétique E.ON, le groupe Viessmann leader mondial des solutions de chauffage et la banque Deutsche Kreditbank[57]. Plus récemment encore, la marque automobile BMW est sponsor-titre des étapes de Coupe du monde. Le biathlon touche également un large public comme l'illustre l'organisation des épreuves de coupe du monde à Oberhof ou Ruhpolding, deux des rendez-vous les plus attendus chaque hiver.

Autre signe de la popularité du biathlon en Allemagne, le World Team Challenge, démonstration organisée l'hiver à la trêve de Noël depuis 2002 dans le stade de football de la Veltins-Arena aménagé pour l'occasion, réunit plus de 60 000 spectateurs et les meilleurs biathlètes mondiaux[58]. Suivant le même modèle, les compétitions estivales d'exhibition rencontrent également un réel succès. C'est notamment le cas du Blinkfestivalen en Norvège, du Wiesbaden City Biathlon en Allemagne ou du Martin Fourcade Nordic Festival en France, festivals au cours desquels les biathlètes invités peuvent se tester et se confronter sur des formats de course adaptés et évaluer ainsi leur préparation pendant la période habituellement consacrée à l'entraînement, le tout dans une ambiance sportive et décontractée en présence d'un public nombreux et des caméras de télévision.

Ailleurs en Europe, le biathlon est également populaire dans d'autres régions germanophones, notamment en Autriche et dans le Tyrol italien. À l'image de l'ensemble des sports d'hiver, le biathlon est très suivi en Suède, en Finlande ou en Norvège. Dans ce dernier, il est même le sport le plus populaire[59] et un grand pourvoyeur de récompenses olympiques notamment grâce aux performances d'Ole Einar Bjørndalen, multiple champion olympique et du monde. Largement diffusé dans les pays de l'Est de l'Europe, le biathlon est le sport le plus populaire en Biélorussie[60] et une source de victoires diverses en Russie, en Tchéquie, en Slovaquie, en Slovénie et également en Ukraine.

En France et malgré le faible nombre de licenciés[61], le biathlon est un des principaux sports pourvoyeurs de médailles aux Jeux olympiques d'hiver. Si le pays a pris pour habitude de s'illustrer en coupe du monde notamment grâce aux performances de ses têtes d'affiche Raphaël Poirée (aujourd'hui retraité) et Martin Fourcade (devenu en 2018 le plus titré des sportifs français aux Jeux avec cinq médailles d'or, également retraité depuis mars 2020), il n'a disposé d'aucune installation susceptible d'accueillir une manifestation d'ampleur mondiale jusqu'à la saison 2011-2012, durant laquelle Le Grand-Bornand devait accueillir une étape de coupe du monde[62]. Malheureusement cette étape est annulée pour manque de neige. Une épreuve au Grand Bornand s'est finalement déroulée en décembre 2013 comptant pour la Coupe du monde de biathlon 2013-2014 puis deux autres qui ont connu un grand succès populaire, lors des saisons 2017-2018 et 2019-2020[63]. De plus, les apparitions du biathlon à la télévision étaient rares, aucune chaîne gratuite française ne diffusait en effet les compétitions hormis lors des Jeux olympiques. Depuis la saison 2015-2016, la Chaîne l'Équipe diffuse sur la TNT la Coupe du monde de biathlon, ce qui lui permet de battre ses records d'audience[64], et fait pour cela notamment appel à Alexis Bœuf, ancien champion français de biathlon, qui assure les commentaires en tant que de consultant.

Biathlon et dopage

Sous l'égide de l'UIPM, des contrôles antidopage sont institués en 1966 à Melbourne[7]. Mais les premières décisions concernant le dopage sont intervenues peu de temps après la constitution du sport. Ainsi, des règles antidopage sont adoptées dès 1965 à Elverum en Norvège avant qu'un règlement précis ne soit établi pour lutter contre cette pratique en 1979 à Ruhpolding[7].

Tandis que la lutte antidopage se généralise dans l'univers sportif depuis les années 2000, plusieurs cas de dopage avérés touchent le biathlon ces dernières années. Ainsi, en janvier 2003, la Russe Albina Akhatova est contrôlée positive à la nicéthamide à l'issue d'une course de relais organisée à Antholz-Anterselva. Si la fédération russe et un médecin de l'équipe sont respectivement pénalisés financièrement et suspendus trois mois, la biathlète n'est pas écartée par l'Union internationale de biathlon[65],[66]. Quelques années plus tard, les jeux olympiques d'hiver de 2006 organisés à Turin sont émaillés de plusieurs affaires de dopage qui ternissent l'image du biathlon en période olympique. Médaillée d'argent sur l'épreuve de l'individuel 15 km, la Russe Olga Pyleva est la première sportive contrôlée positive lors de cet événement olympique[67]. Déchue de sa médaille, elle est par la suite suspendue deux années par l'IBU[68]. Toujours lors de la quinzaine olympique, une vaste affaire éclate au sein de la délégation des biathlètes et fondeurs autrichiens. Diligentée par le Comité international olympique, une perquisition dans le chalet autrichien permet de retrouver du matériel de transfusion sanguine ; en revanche, les contrôles antidopage effectués auprès des sportifs visés se révèlent tous négatifs. Pour autant, le matériel retrouvé et le fait que le sulfureux Walter Mayer se trouvât dans les locaux autrichiens alors qu'il était suspendu huit années pour une autre affaire suffisent à convaincre le CIO de bannir à vie six sportifs dont trois biathlètes un an après les faits[69],[70].

En janvier 2008, deux nouvelles affaires de dopage s'immiscent dans l'actualité des sports d'hiver. Contrôlée positive pour la seconde fois dans sa carrière, l'ancienne fondeuse finlandaise Kaisa Varis, reconvertie depuis peu dans le biathlon, est suspendue à vie par l'IBU alors qu'elle venait de signer un premier succès en carrière. Dans le même temps, plusieurs médias allemands et autrichiens relayent des rumeurs selon lesquelles des sportifs parmi lesquels des biathlètes auraient eu recours aux services du laboratoire autrichien Humanplasma lui-même impliqué dans une enquête diligentée par l'Agence mondiale antidopage[71]. Il est en effet reproché à ce laboratoire de pratiquer le dopage sanguin[72]. Durant les championnats, plusieurs biathlètes sont directement désignés dans une lettre anonyme adressée à un quotidien autrichien[73]. Les sportifs visés récusent immédiatement ces accusations et une plainte est rapidement rédigée pour dénonciation calomnieuse[73],[74]. Le biathlon allemand faisant l'objet de ces accusations, c'est le biathlon tout court qui est menacé, l'Allemagne étant le principal bailleur de fonds de ce sport[75].

La multiplication des cas de dopage dans le biathlon, notamment au sein de l'équipe russe[76], fait apparaître des critiques pointant le laxisme des institutions internationales vis-à-vis des cas de dopage avérés et un calendrier jugé surchargé par certains[77]. À ce titre et à l'instar du cyclisme, l'IBU envisage la mise en place d'un passeport sanguin pour surveiller plus régulièrement l'ensemble des sportifs[78].

Notes et références

  1. Introduction au biathlon
  2. (en) Historique du biathlon en France sur le site de l'Union internationale de biathlon
  3. Histoire du biathlon sur le site biathlon Canada
  4. (en) Historique du biathlon de 1767 à 1957, site de l'Union internationale de biathlon.
  5. [PDF]Le ski : de l'origine aux pratiques nordiques et alpines, document du CIO.
  6. Patrouille militaire aux Jeux olympiques de 1924 sur sports-reference.com
  7. [PDF]Le pentathlon moderne, le biathlon et l'Olympisme, document de la LA84 Foundation.
  8. (en) Historique du biathlon de 1958 à 1972, site de l'Union internationale de biathlon.
  9. (en) Historique du biathlon de 1973 à 1978, site de l'Union internationale de biathlon.
  10. (en) Historique du biathlon de 1979 à 1994, site de l'Union internationale de biathlon.
  11. (en) Historique du biathlon de 1995 à 2003, site de l'Union internationale de biathlon.
  12. Pour certains évènements comme les Jeux olympiques elle collabore avec l'organisateur principal (le CIO dans le cas des JO).
  13. (en) Bases du biathlon site de l'Union internationale de biathlon
  14. (en) Historique du biathlon en France sur le site de l'Union internationale de biathlon
  15. Le temps mis pour effectuer un tour de pénalité est variable selon la force de l'athlète, la configuration du site, les conditions météorologiques, etc. Il est de l'ordre de 20 à 22 secondes chez les hommes et 24 à 27 secondes chez les femmes avec de bonnes conditions de glisse.
  16. Single mixte
  17. (en) Carnet n°4 des règlements de l'IBU
  18. (en) International Biathlon Union, Event and competition rules (lire en ligne [PDF]).
  19. (en) Description de l'épreuve individuelle, site de l'Union internationale de biathlon
  20. (en) Description du sprint site de l'Union internationale de biathlon
  21. (en) Description de la poursuite site de l'Union internationale de biathlon
  22. Terme recommandé par la Commission Générale de Terminologie et de Néologie, et publié au Journal Officiel du 25 mai 2008.
  23. Avant la Coupe du monde 2010-2011, l'épreuve n'était ouverte qu'aux 30 premiers du classement général de la coupe du monde.
  24. (en) Description du mass start site de l'Union internationale de biathlon
  25. (en) Description du relais site de l'Union internationale de biathlon
  26. (en) Description du relais mixte site de l'Union internationale de biathlon
  27. (en) « Single Mixed Relay: an Exciting New Format », (consulté le )
  28. (en) Descriptif des épreuves sur le site de l'IBU
  29. Ou exceptionnellement suivant le résultat de l'individuel (écarts en temps divisés par deux).
  30. Chaque athlète effectuant deux relais, il y a quatre passages au tir par athlète au total.
  31. 45 secondes de pénalités pour les catégories jeune (garçon et fille)
  32. Article listant les nouvelles épreuves sur Eurosport France
  33. Distance spécifique de la mass-start 60 masculine : 12 km (au lieu de 12,5 km) en catégorie juniors ; 12 km (au lieu de 10 km) en catégorie jeunes.
  34. Distance spécifique de la mass-start 60 féminine : 9 km (au lieu de 10 km) en catégorie juniors ; 9 km (au lieu de 7,5 km) en catégorie jeunes.
  35. Les différents tirs et le pas de tir
  36. (en) Equipement du biathlète site de l'Union internationale de biathlon
  37. L'œil qui ne vise pas ne doit pas être fermé, et cela gène certains tireurs.
  38. Historique de la discipline olympique, site officiel du Comité international olympique.
  39. [PDF] Les jeux Olympiques d'hiver, document officiel du Comité international olympique, page 24 sur 34.
  40. L'introduction du biathlon féminin au programme olympique est validée lors de la 93e session du Comité international olympique organisée à Calgary en 1988.
  41. Contrairement aux relais masculins composés de quatre membres, les relais féminins étaient alors composés de trois membres. Dès 1994, les relais féminins sont composées par quatre biathlètes.
  42. L'introduction de la poursuite au programme olympique est validée lors de la 107e session du Comité international olympique organisée à Nagano en 1998.
  43. Par exemple, si un biathlète faisait l'impasse sur trois épreuves de coupe du monde, aucun point ne lui était retiré en fin de saison ; de même s'il réalisait trois places au-delà du Top 40. En revanche, s'il terminait chaque course de la saison dans les 40 premiers, les points attribués lors des trois plus mauvais résultats du biathlète ne comptaient pas pour le classement général.
  44. Depuis les Jeux olympiques de Sotchi 2014, les épreuves olympiques ne sont plus comptabilisées pour le classement de la coupe du monde.« Bjoerndalen frappe d'entrée », article du site sports.fr évoquant ce point du règlement. Consulté le .
  45. Première étape de la Coupe du monde de biathlon 2006-2007.
  46. Première étape de la Coupe du monde de biathlon 2008.
  47. Site de l'équipe de France olympique aux jeux Olympiques d'hiver de 2006, par le CNOSF. Article évoquant les épreuves de coupe du monde organisées à Oberhof en 2006. Consulté le 5 janvier 2007.
  48. Sur ce point, l'accueil des J.O. explique l'organisation d'épreuves pré-olympiques comptant pour la coupe du monde l'année précédant l'événement olympique
  49. (en) Résultats des courses de For Kent, document IBU.
  50. (en) Résultats des courses de Valcartier, document IBU.
  51. Les deux lieux accueillent par alternance le dernier rendez-vous de l'année depuis la saison 1998-1999.
  52. Tarjei Boe proche du globe, suspens côté féminin
  53. (de) „ZDF: Biathlon erneut Zuschauermagnet“ – Artikel bei quotenmeter.de vom 18. Dezember 2006
  54. (de) „ARD: Biathlon bleibt ein Publikumsrenner“ – Artikel bei dwdl.de vom 10. Dezember 2007
  55. (de) Liste des personnalités sportives féminines allemandes de l'année, site officiel des Sportler des Jahres. Uschi Disl, Kati Wilhelm et Magdalena Neuner ont reçu ce titre successivement entre 2005 et 2007.
  56. (de) Liste des personnalités sportives masculines allemandes de l'année, site officiel des Sportler des Jahres. Michael Greis récompensé en 2006.
  57. (en) Sponsors de l'IBU, sur biathlonworld.com.
  58. « Biathlon / World Team Challenge », sur de.eurosport.yahoo.comee.
  59. Selon un sondage effectué en 2008, le biathlon est le sport préféré pour plus de 50 % des personnes interrogées. (no) Skiskyting mest populært, sur pub.tv2.no, 9 février 2008. Consulté le 09/03/2008.
  60. (en) Physical Culture and Sports in Belarus, sur belarus.by.
  61. La France compte environ 200 licenciés. « Presque le grand bleu », sur eurosport.fr. Consulté le 08/03/2008.
  62. Le biathlon mondial au Grand-Bornand en 2011
  63. Camille Belsoeur, « Biathlon: comment un sport de douaniers s’est transformé en un show télévisé à succès », sur Slate.fr, (consulté le )
  64. Rédaction, « Le biathlon offre un record d'audience à la chaîne L'Équipe », sur L'ÉQUIPE, (consulté le ).
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  66. (de) « Sperre als Signal », sur tagesspiegel.de, 13 février 2008. Consulté le 11 mars 2008.
  67. « JO - Biathlon (F) - Pyleva contrôlée positive », sur lequipe.fr, 16 février 2006. Consulté le 11 mars 2008.
  68. « JO - Dopage-Biathlon (F) - Pyleva suspendue 2 ans », sur lequipe.fr, 17 février 2006. Consulté le 11 février 2008.
  69. « JO - Dopage - Six Autrichiens bannis à vie », sur lequipe.fr, 25 avril 2007. Consulté le 11 mars 2008.
  70. Les trois biathlètes autrichiens concernés sont Wolfgang Perner, Friedrich Pinter et Wolfgang Rottmann.
  71. « Une nouvelle bombe ? », sur eurosport.fr, 15 janvier 2008.
  72. « Ski de fond - Dopage - Humanplasma fait du bruit », sur lequipe.fr, 16 janvier 2008.
  73. « Ski/Biathlon - Dopage - 31 athlètes mis en cause », sur lequipe.fr, 16 février 2008.
  74. « Ski/Biathlon - Dopage - La DSV porte plainte », sur lequipe.fr, 19 février 2008.
  75. « Une bombe bientôt », sur ski-nordique.net, 1er février 2008.
  76. Outre Albina Akhatova et Olga Pyleva contrôlées positives en 2003 et 2006, Natalia Burdiga en 2006 a également été convaincue de dopage. Par ailleurs, Ivan Tcherezov est brièvement écarté en décembre 2007 pour un taux d'hémoglobine trop élevé ; chez les femmes, Tatiana Moiseeva est finalement blanchie après un contrôle positif en février 2008.
  77. Biathlon - CM - Des équipes montent au créneau, sur lequipe.fr, 15 mars 2008.
  78. « Biathlon - Vers le passeport sanguin », sur lequipe.fr, 10 janvier 2008.

Voir aussi

Bibliographie

  • Wilfried Valette et Renaud Charignon (préf. Marie Dorin et Vincent Vittoz), Ski de fond et biathlon : Initiation, perfectionnement, fartage, matériel, Grenoble, Glénat, , 191 p. (ISBN 978-2-344-00948-2).

Articles connexes

Liens externes

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