Bernard Anthonioz

François Bernard Charles Anthonioz (Genève, 1921 - Paris, ) est un éditeur d'art et haut fonctionnaire français.
Il a été directeur de la création artistique au ministère des Affaires culturelles, sous André Malraux, et fondateur du Centre national d’art contemporain (précurseur du Musée national d'Art moderne).

Pour les articles homonymes, voir Anthonioz.

Biographie

Fils de Charles Anthonioz, sculpteur, et d'Eugénie Moynat, il fit des études secondaires au collège de Genève, puis des études universitaires à la faculté des lettres de Lyon et à la faculté de droit de Genève.

Il s'engagea dès 1940 comme combattant volontaire de la Résistance.[réf. nécessaire]

De 1941 à 1946, Bernard Anthonioz fut secrétaire de rédaction des Cahiers du Rhône, collection des éditions de La Baconnière dirigée par Albert Béguin[1], et aux éditions des Trois Collines, à Genève. Il participa ainsi à l’édition en Suisse de textes de la Résistance intellectuelle que la censure de l’Occupation empêchait de publier en France, comme Les Yeux d’Elsa de Louis Aragon en avril 1942, ou Poésie et vérité de Paul Éluard en février 1943.

En 1946, après avoir été correspondant, il devint responsable des éditions Albert Skira en France, où il édita notamment Le Musée imaginaire (1947) et La Création artistique (1948) d'André Malraux, dans la collection "Psychologie de l’art". Il y publia également des ouvrages consacrés à des artistes comme Balthus, Alberto Giacometti, Fernand Léger, Henri Matisse

De 1947 à 1952, il fut chargé des éditions et des affiches au secrétariat national à la propagande du Rassemblement du peuple français (RPF), dirigé par Malraux.

De 1952 à 1958, il fut chargé de mission au commissariat au Tourisme. En tant que responsable des programmes d’édition et de documentation, il fit appel aux photographes Hélène Adam, Ina Bandy, Brassaï, Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Gisèle Freund, et aux maquettistes Jeanine Fricker et Massin.

En juin 1958, il devint chargé de mission au cabinet d'André Malraux, alors ministre délégué à la présidence du Conseil [2]. À partir de février 1959, il travailla à l’élaboration du ministère des Affaires culturelles avec Albert Beuret, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Juillet, Georges Loubet et Pierre Moinot. Il resta chargé de mission - responsable notamment de l’Architecture et des Monuments historiques - au cabinet de Malraux jusqu'en mai 1962, où il fut nommé, pour quelques mois, conseiller technique au même cabinet [3].

En octobre 1962, il devint chef du service de la Création artistique, qui couvrait l’activité du Mobilier national et des manufactures nationales (Les Gobelins, Beauvais, La Savonnerie et Sèvres), le contrôle de la politique du 1 % artistique, les achats et commandes de l’État, auxquels est venue s’ajouter ensuite la politique sociale en direction des artistes.

En 1966, il fut nommé inspecteur général de la Création artistique [4], et en 1967, il assura la tutelle du Centre national d'art contemporain (CNAC), nouvellement créé.

En 1976, il devint président de la commission d'achat du Fonds national d'art contemporain (FNAC) et secrétaire général de la Fondation nationale des arts graphiques et plastiques (qui fut à l'origine, en 2006, de la création de la Maison d'art Bernard Anthonioz, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). Il conserva la direction du service de la Création artistique jusqu'en 1982, où il fut chargé de la mise en place des vingt-deux Fonds régionaux d'art contemporain (FRAC).

Il part à la retraite en 1986. De 1985 à 1994, il préside la fondation La Ruche-Seydoux, et de 1987 à 1994, la fondation Albert Gleizes.

Vie privée

Bernard Anthonioz épouse le 29 mai 1946[réf. nécessaire], à Notre-Dame de Genève, Geneviève de Gaulle, avec qui il eut quatre enfants, dont Michel Anthonioz.

Publications

Notes et références

  1. Voir: Olivier Cariguel, Les Cahiers du Rhône dans la guerre (1941-1945), Université de Fribourg, 1999 ; le secrétariat était domicilié chez Bernard Anthonioz, et il était chargé, en particulier, de la première relecture des épreuves.
  2. Arrêté du 10 juin 1958 fixant les membres du cabinet d'André Malraux (Journal officiel du 12 juin 1958).
  3. Arrêté du 19 mai 1962 fixant les membres du cabinet d'André Malraux (Journal officiel du 22 mai 1962).
  4. Décret du 20 avril 1966 portant nomination d'un inspecteur général de la création artistique (Journal officiel du 26 avril 1966).

Voir aussi

Bibliographie

Orientation bibliographique générale

  • Cabanne Pierre, Le pouvoir culturel sous la Ve République, Paris, Olivier Orban, 1981.
  • Foulon Charles-Louis, "Des Beaux-Arts aux Affaires culturelles (1959-1969)", Vingtième siècle , n° 28, octobre-décembre 1990.
  • Poirrier Philippe, Les politiques culturelles en France, Paris, La Documentation française, 2002.
  • Poujol Geneviève, La création du Ministère des affaires culturelles : 1959-1969 : éléments pour la recherche, Paris, Ministère de la Culture et de la Francophonie, direction de l'Administration générale, département des Études et de la Prospective, 1993.
  • Rioux Jean-Pierre, "La création du ministère de la Culture", Vingtième siècle, n° 27, juillet-septembre 1990.

Ouvrages sur Bernard Anthonioz

Liens externes

  • Portail de l’histoire
  • Portail de la Résistance française
  • Portail de l’art contemporain
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.