Bangui
Bangui est la capitale et la plus grande ville de la République centrafricaine. La population de l'agglomération est estimée à environ 1 145 280 habitants, soit le quart de celle du pays, elle s'étend sur les communes limitrophes de Bégoua au nord, Bimbo à l'ouest et Zongo sur la rive sud de l'Oubangui en République démocratique du Congo.
Bangui | ||
De haut en bas, de gauche à droite : hôtel Oubangui, rives de l'Oubangui, entrée du quartier universitaire, deux rues du centre-ville. | ||
Administration | ||
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Pays | République centrafricaine | |
Maire | Émile Gros Raymond Nakombo | |
Démographie | ||
Gentilé | Banguissois(se) | |
Population | 1 145 280 hab. (2015[1]) | |
Densité | 17 094 hab./km2 | |
Géographie | ||
Coordonnées | 4° 21′ 41″ nord, 18° 33′ 19″ est | |
Altitude | 363 m |
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Superficie | 6 700 ha = 67 km2 | |
Divers | ||
Fondation | ||
Surnom | Bangui la Coquette | |
Localisation | ||
Géolocalisation sur la carte : République centrafricaine
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Géographie
La ville se situe sur la rive droite de l'Oubangui, qui marque la frontière entre la Centrafrique et la RDC, en face de la ville congolaise de Zongo qui se situe directement sur la rive opposée du fleuve. Les rapides de l'Oubangui, juste en amont de la ville, limitent le transport fluvial des produits commerciaux, ils constituent historiquement un point de rupture de charge pour la navigation à vapeur. La majeure partie de la ville s'étend sur une plaine marécageuse à l'ouest des collines de Gbazabangui qui coupent la localité selon un axe nord-sud. A l'est, sont situés le couloir de Ndrès et les collines de Kassaï.
Climat
Bangui a un climat tropical de savane avec hiver sec (Aw d'après la classification de Köppen)[2]. La température moyenne annuelle est de 25,9° et la moyenne annuelle de précipitations atteint 1 525 mm, la saison sèche est limitée aux trois mois d'hiver de décembre à février, la période de plus forte pluviosité dure de mai à octobre, la moyenne des précipitations est alors au-dessus de 145 mm mensuels[3].
La ville est bordée d’épaisses forêts tropicales humides le long des rives de la rivière. Plusieurs de ses quartiers se trouvent dans des zones basses sujettes à des inondations récurrentes.
Histoire
La ville a été fondée le [4] dans la colonie française du Haut-Oubangui. Elle devient le chef-lieu de l'Oubangui-Chari, subdivision de l'Afrique-Équatoriale française à partir de 1910.
Nommée ainsi par le nom de ces rapides, la ville a grandi grâce à la proximité d'un poste militaire français situé sur le fleuve Oubangui. Bangui servait de centre d'administration à l'époque coloniale et continue toujours d'être le centre administratif de la République centrafricaine.
En mars 1981 ont eu lieu à Bangui les premières élections présidentielles pluralistes à la suite de l'Opération Caban menée par les Français, qui avait déposé l'empereur Bokassa Ier, le remplaçant par son cousin et prédécesseur David Dacko. Les résultats de ces élections, contestées par ses opposants, ont paralysé la ville de Bangui, conduisant le président à déclarer l’état de siège.
Le 1er septembre 1981, le chef d’état major de l’armée, le général d’armée André Kolingba s’empare du pouvoir de l’état, suspend la constitution et met en place le « Comité Militaire de Redressement National » (CMRN), censé restaurer le pouvoir de l’état, mais instaure de fait une dictature militaire.
À la suite du discours de La Baule prononcé le 20 juin 1990 par le président français François Mitterrand au sommet France-Afrique se tenant dans cette ville, et appelant les états africains à s’ouvrir au pluralisme démocratique, des élections présidentielles furent organisées en 1992 puis annulées. Une transition politique maintenant le président Kolingba au pouvoir avec un premier ministre issu de l’opposition géra Les affaires courantes jusqu’à aux élections de septembre 1993 qui virent l’élection d’Ange Felix Patassé, ancien premier ministre de l’ex-empereur Bokassa et opposant historique, président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), parti d’opposition longtemps interdit.
En mai 1996, environ 200 soldats de la république centrafricaine se sont mutinés dans la ville de Bangui, exigeant des arriérés de salaires et la démission d'Ange-Félix Patassé. Dans la foulée, les militaires mutins ont pillé et tué plus de 50 personnes (information à vérifier, confirmer). À la suite de cela, des troupes françaises stationnées dans le pays ont réprimé la rébellion et Restauré le pouvoir du président Patassé.
Une deuxième mutinerie militaire a éclaté peu de temps après, conduisant le président Patassé a annoncer un gouvernement d'union nationale, en nommant le professeur Jean-Paul Ngoupandé, précédemment ambassadeur de la RCA en France, au poste de premier ministre le 6 juin 1996.
En mars 2003, le général François Bozizé, ancien chef d’état major et beau-frère du président, a pris le pouvoir par un coup d'État mettant fin à la présidence de Patassé. La situation dans la ville, parfois surnommée « République de Bangui » s'est depuis améliorée.
Début 2013, lors de la prise de pouvoir par Michel Djotodia, les troupes de la Seleka entrent dans Bangui le [5], les affrontements font plusieurs dizaines de morts entre les troupes de sécurité sud-africaines et les miliciens. Alors que le pays s'enfonce peu à peu en 2013 dans des violences communautaires, des miliciens anti-balaka entrent dans Bangui, démarrant la bataille de Bangui. Les affrontements et représailles pendant tout le mois de décembre font plusieurs centaines de morts alors que les troupes françaises et de la MISCA tentent de ramener le calme.
De mai 2013 à janvier 2014, le maire est Catherine Samba-Panza, devenue chef de l'État de transition.
Administration
Bangui est une commune autonome, qui n'appartient à aucune des 16 préfectures ou préfectures économiques.
Bangui est divisée administrativement en huit arrondissements[6],[7], 16 groupements et 205 quartiers[8]:
Arr. N° |
Traduction (en sango) |
Quartiers (nbre) |
Surface (ha) |
Population (2003) |
Coordonnées |
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1er | Gba-vaka Oko | 15 | 808 | 11 833 | 4° 21′ 45″ N, 18° 34′ 58″ E |
2e | Gba-vaka Usé | 26 | 548 | 65 391 | 4° 22′ 06″ N, 18° 33′ 34″ E |
3e | Gba-vaka Ota | 29 | 510 | 98 398 | 4° 22′ 30″ N, 18° 32′ 37″ E |
4e | Gba-vaka Usiô | 30 | 1 110 | 99 643 | 4° 24′ 14″ N, 18° 33′ 53″ E |
5e | Gba-vaka Oku | 27 | 640 | 135 141 | 4° 23′ 32″ N, 18° 32′ 53″ E |
6e | Gba-vaka Ômènè | 22 | 670 | 85 320 | 4° 32′ 31″ N, 18° 32′ 35″ E |
7e | Gba-vaka Mbassa-mbala | 38 | 1 792 | 46 708 | 4° 22′ 32″ N, 18° 36′ 12″ E |
8e | Gba-vaka Miombé | 18 | 622 | 80 337 | 4° 24′ 38″ N, 18° 32′ 19″ E |
Ville de Bangui | 205 | 6 700 | 622 771 |
Liste des maires
La localité de Bangui fondée en 1889, est érigée en commune mixte à partir de 1912[9]. Depuis le 6 mai 2016, Émile Gros Raymond Nakombo, est nommé Président de la délégation spéciale de la ville, autrement dit : maire de Bangui, par le Président de la république[10].
Police et gendarmerie
Les forces de sécurité, premiers maillons de la chaîne pénale opérationnelle de la capitale centrafricaine sont composées de trois brigades de gendarmerie et de huit commissariats de police[11]. L'école de gendarmerie nationale se trouve dans le quartier de Kolongo dans le 6e arrondissement au sud de la ville[12]. L'école nationale de police est située à PK10 à la sortie nord de Bangui[13].
Instances judiciaires
La ville est le siège de la cour d'appel de Bangui, d'un tribunal de grande instance, d'un tribunal du travail, d'un tribunal de commerce et d'un tribunal pour enfants[14].
Maison d'arrêt centrale
La Maison d'arrêt centrale de Ngaragba se trouve dans le 7e arrondissement de Bangui. Elle a une capacité de 400 détenus et a fait l'objet d'une réhabilitation en février 2014[15].
Économie
Les industries de Bangui manufacturent les textiles, les produits alimentaires, la bière, les chaussures, et le savon. Les exportations principales sont le diamant, le coton, le bois, le café, et le sisal. Elle est le siège de l'Université de Bangui qui a un rôle économique important. Comme pour le reste du pays, ses langues officielles sont le sango et le français.
Transports
Dotée d'un aéroport international, de liaisons fluviales, et point d'extrémité des principaux axes routiers du pays, Bangui constitue le pôle central des transports de la République centrafricaine. À partir des années 1920, à l'initiative du Gouverneur Lamblin se constitue un réseau routier reliant la ville aux autres villes et postes administratifs du pays, et au-delà aux pays frontaliers Cameroun, Tchad et Soudan[16]. Plus de 8 000 taxis de couleur jaune, 5 000 minibus, ainsi que des taxis-motos offrent un service de transport de personnes[17]. Depuis fin 2016, les principaux axes de la capitale centrafricaine et ses environs sont desservis par les autobus de la société béninoise de transport Benafrique[18].
La rivière est navigable presque toute l'année entre Bangui et Brazzaville. De Brazzaville, les marchandises sont transportées par le chemin de fer au port de Pointe-Noire au Congo. Le port fluvial gère la grande majorité du commerce international du pays avec une capacité de 350 000 tonnes[réf. nécessaire] sur les 350 mètres de quais et de 24 000 m2 d'entrepôts.
La première piste d'atterrissage à Bangui a été construite entre 1920 et 1925[19]. L'aéroport international de Bangui (aéroport M'Poko, code AITA : BGF) est situé à 7 kilomètres au nord de la vieille ville, sur l'avenue des Martyrs, entre l'avenue Koudoukou et l'université de Bangui.
Il y a des projets de connexion de Bangui au chemin de fer du Transcamerounais.
Société
Santé
La ville de Bangui constitue la région sanitaire no 7 du système national de santé centrafricain. Elle regroupe un total de 55 formations sanitaires. Le secteur public compte 4 hôpitaux centraux et 66 centres de santé. Le secteur privé est constitué de 29 cliniques et cabinets de consultation, 4 dispensaires et 3 cabinets dentaires[20].
Les 4 hôpitaux centraux de Bangui sont :
- CNHUB, Centre national hospitalier universitaire de Bangui (1er arrondissement), aussi appelé hôpital général
- Complexe pédiatrique (1er arrondissement)
- Hôpital de l’Amitié, avenue de l’Indépendance (4e arrondissement)
- Hôpital communautaire, avenue des Martyrs (5e arrondissement)
En octobre 1985, une conférence des fonctionnaires de la santé publique, incluant les représentants des centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis et de l'Organisation mondiale de la Santé, s'est réuni dans la ville de Bangui et a défini les symptômes du sida en Afrique comme des « fièvres prolongées pendant un mois ou plus, une perte de poids de plus de 10 % et une diarrhée prolongée ». Environ la moitié des cas en Afrique basée sur la définition de Bangui sont séropositifs.
Culture
- Le musée national Barthélemy Boganda est installé depuis 1964 dans l'ancienne résidence du fondateur de la République centrafricaine, avenue Boganda, dans le 2e arrondissement.
- La colline et la plaine, la rivière Oubangui et le patrimoine colonial bâti de la ville de Bangui constituent un site inscrit sur la liste indicative en vue de son inscription au Patrimoine mondial de l'Unesco depuis le [21].
Lieux de culte
Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens : Église évangélique luthérienne de République centrafricaine (Fédération luthérienne mondiale), Église évangélique baptiste en République centrafricaine (Alliance baptiste mondiale), Archidiocèse de Bangui (Église catholique) [22]. Il y a aussi des mosquées musulmanes.
Sports
Le principal stade de la ville est le complexe Sportif Barthélemy Boganda.
Monuments
- Monument des martyrs
- Monument Omar Bongo Odimba
- Monument Barthélémy Boganda
- Monument de la paix
Galerie
- Premiers travaux de construction sur le nouvel emplacement de Bangui (Congo français), entre 1896 et 1910
- Une vue à Bangui (sur l'Oubangui), entre 1896 et 1910
- Une société commerciale et de transports à Bangui, entre 1896 et 1910
- Vue de la rivière Oubangi en amont de Bangui, entre 1896 et 1910
- Activités agricoles sur l'Avenue Émile Gentil, 1912
- De Gaulle à Bangui, 1940
- Soldats des Forces Françaises Libres près de Bangui, 1940
- Les rapides de Bangui, 1913
- Bangui vue de l'espace, novembre 2005
- Vue de l'entrée du quartier universitaire
- Hôtel de Ville, 2010
- Coucher de soleil sur la rivière Oubangui, novembre 2010
- Danseurs folkloriques, 2010
- Une artère principale de Bangui, 2014
- Assemblée Nationale de RCA, sur la RN2, 2014
- Une foule devant la Cathédrale de Bangui.
Notes et références
- "République centrafricaine. Liste des aires urbaines", Nombre d'habitants des aires urbaines de la République Centre-Africaine, sur PopulationData.net.
- https://fr.climate-data.org/location/509/.
- Climate-Data.org, AM Online Projects, Alexander Merkel, 509: Bangui.
- Pierre Saulnier, Le Centrafrique : Entre mythe et réalité, p. 74; éd. L'Harmattan, 1998
- AFP (cité par Sangonet) : Les rebelles annoncent leur entrée dans Bangui (porte-parole), 23 mars 2013.
- GeoHive.
- la page avec la carte des arrondissements
- .
- Gouvernement général de l'AEF, arrêté du 4 octobre 1911
- Fridolin Ngoulou, RJDH, Centrafrique: Qui est Emile Gros Raymond Nakombo, nouveau maire de Bangui ?, 6 mai 2016.
- PNUD Programme des Nations Unies pour le développement, 31 mars 2014.
- Agence Centrafrique Presse, 11 janvier 2008.
- ACAP Agence Centrafrique Presse, 10 octobre 2008.
- Centrafric Matin, 28 juillet 2011.
- BINUCA, Bureau Intégré de l'Organisation des Nations Unies en Centrafrique, février 2014.
- Catherine Coquery-Vidrovitch, Le Congo au temps des grandes compagnies concessionnaires 1898-1930, Volume 1 p. 68, Éditions de l’ÉHESS, Paris, 2013.
- Journal de Bangui, Bangui connaît un sérieux problème de transports, 18 juillet 2012.
- Éric Ngaba, Ndjoni Sango, Centrafrique : des bus de transport urbain de la société Benafrique pour desservir la ville de Bangui, 30 décembre 2016.
- .
- Profil socio-économique de la région N° 7 (Ville de Bangui), Institut centrafricain des statistiques et des études économiques et sociales, janvier 2008.
- Unesco, listes indicadives, réf. 4011.
- J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 531-532.
- Communiqué de presse de la municipalité sur le projet de coopération avec Bangui.
Voir aussi
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressource relative à la musique :
- (en) MusicBrainz
Bibliographie
- Simha Arom, La fanfare de Bangui : itinéraire enchanté d'un ethnomusicologue, Paris, La Découverte, Les Empêcheurs de penser en rond, , 207 p. (ISBN 978-2-7071-5722-5)
- Marie-Christine Lachèse et Bernard Lachèse (collab.), De l'Oubangui à la Centrafrique, la construction d'un espace national, Paris, L’Harmattan, , 352 p. (ISBN 978-2-343-05854-2)
- Marie-Christine Briand-Lachèse, Oubangui 1898-1900 : Apogée et abandon s'une colonie à travers le témoignage de Joseph Briand, médecin colonial, Aix-en-Provence, , 492 p.
- Yves Boulvert, Bangui, 1889-1989 : points de vue et témoignages, Paris, Ministère de la coopération et du développement, , 310 p. (ISBN 2-907888-39-0)
- Lucie Brunet, Les communautés ecclésiales de base : l'exemple de Bangui en Centrafrique, Paris, L'Harmattan, , 185 p. (ISBN 2-296-01528-X)
- Beb Deum, Pk-12 : Voyages en Centrafrique, de Bangui aux Pygmées Aka, entre mutineries et coups d'État, Rodez, Éditions du Rouergue, (ISBN 2-84156-473-8)
- Didier Kassaï, Tempête sur Bangui (bande dessinée), Saint-Avertin, La boîte à bulles, , 147 p. (ISBN 978-2-84953-225-6)
- Thierry Bangui, « L’architecture coloniale du centre-ville de Bangui (Rép. Centrafricaine) : essai sur un patrimoine urbain en décadence », Les Cahiers d’Outre-Mer, no 261, (lire en ligne, consulté le ).