Astorga

Astorga est une ville, chef-lieu du municipio (canton) du même nom et des comarques de Maragatería (comarque traditionnelle) et de Tierra de Astorga (es) (comarque administrative), dans la province de León, communauté autonome de Castille-et-León, au nord-ouest de l'Espagne.

Pour les articles homonymes, voir Astorga (homonymie).

Astorga

Héraldique

Drapeau

Astorga et sa cathédrale Santa Maria
Administration
Pays Espagne
Statut Commune
Communauté autonome Castille-et-León
Province Province de León
Comarque Maragatería (traditionnelle)
Tierra de Astorga (es) (administrative)
District judic. District judiciaire de Astorga
Budget 10 052 396  (2008)
Maire
Mandat
Victorina Alonso Fernández (PSOE)
2011-(2015)
Code postal 24700
Démographie
Gentilé Astorgano/na ou Asturicense
Population 10 741 hab. ()
Densité 230 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 27′ nord, 6° 03′ ouest
Altitude 870 m
Superficie 4 678 ha = 46,78 km2
Distance de Madrid 323 km
Divers
Saint patron Santa Marta (sainte Marthe)
fêtée le 23 février
Santo Toribio (saint Thuribe)
fêté le 16 avril
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Castille-et-León
Astorga
Géolocalisation sur la carte : Espagne
Astorga
Géolocalisation sur la carte : Espagne
Astorga
Liens
Site web www.ayuntamiento
deastorga.com

    La commune comptait environ 12 000 habitants en 2010. C'est un évêché.

    Ancienne Asturica Augusta, capitale du conventus d'Asturum en la province de Gallaecia, la ville fut prise par les Français en 1810, puis à nouveau en 1812.

    Cette ville est une étape sur le Camino francés du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. L'itinéraire de la Via de la Plata y rejoint le Camino francés.

    Toponymie

    Le nom actuel de la ville d'Astorga résulte d'une évolution progressive du nom antique de la cité romaine Asturica Augusta.

    L'étymologie de ce nom antique, partagée avec celle des peuples astures, est incertaine[1] : l'historiographe espagnol Gil González de Ávila prétend que Astorga et avant cela Asturica, proviendraient du nom Astyr ou Astur que portait un écuyer de Memnon venant d'Orient. Cette hypothèse est compatible avec l'autre hypothèse selon laquelle Astorga viendrait de Astiria, Astirica ou Asturia, dénominations sous lesquelles était connue la ville durant les conquêtes musulmanes de Munuza au VIIIe siècle. En effet ces appellations intermédiaires peuvent être elles-mêmes des déformations du nom antique Asturica[réf. nécessaire].

    Géographie

    Astorga est située dans le nord-ouest de l'Espagne, sur un plateau, la Meseta, à une altitude de 850 m.

    Localités voisines du chef-lieu

    Nord-ouest
    Bonillos (es), Pradorrey (es), Brazuelo
    (municipio de Brazuelo)
    Nord
    Brimeda (es) et Carneros (es)
    (municipio de Villaobispo de Otero)
    Nord-est
    Barrio de Arriba
    et San Román de la Vega (es)
    (municipio de San Justo de la Vega)
    Ouest
    Valdeviejas, Murias de Rechivaldo
    (municipio d'Astorga)
    Est
    San Justo de la Vega (chef-lieu)
    Sud-ouest
    Val de San Román, Barrio de Quintana
    et Val de San Lorenzo (chef-lieu)
    (municipio de Val de San Lorenzo)
    Sud
    Piedralba
    (municipio de Santiago Millas)
    Sud-est
    Celada et Nistal
    (municipio de San Justo de la Vega)

    Communes limitrophes

    Nord-ouest
    Brazuelo
    Nord
    Brazuelo et Villaobispo de Otero
    Nord-est
    San Justo de la Vega
    Ouest
    Brazuelo
    Est
    San Justo de la Vega
    Sud-ouest
    Santa Colomba de Somoza
    Sud
    Val de San Lorenzo
    et Santiago Millas
    Sud-est
    San Justo de la Vega

    Démographie

    Évolution décennale de la population d'Astorga depuis 1900
    1900 1910 1920 1930 1940 1950 1960
    5 6965 9376 6598 04113 9529 0329 152
    1970 1981 1991 2001 2010 - -
    11 10312 75712 50012 24212 015--
    selon les recensements de population réalisés par l'INE.

    Divisions administratives

    Le municipio (canton) d'Astorga recouvre les localités suivantes :

    Localités et distances au chef-lieu du municipio
    Localités Coordonnées Population Distance (km)
    Astorga 42° 27′ 32″ N, 6° 03′ 48″ O 11 612 0
    Valdeviejas 42° 27′ 41″ N, 6° 04′ 44″ O 171 1,7
    Murias de Rechivaldo 42° 27′ 37″ N, 6° 06′ 15″ O 110 3,5
    Castrillo de los Polvazares (es) 42° 27′ 54″ N, 6° 07′ 43″ O 75 5,5
    Santa Catalina de Somoza 42° 27′ 16″ N, 6° 09′ 31″ O 51 8,5
    Source 1 : INE, 2009 ine.es Source 2 : Google Earth
    Localités proches
    Astorga
    Valdeviejas
    Murias de Rechivaldo
    Castrillo de los Polvazares
    Santa Catalina de Somoza

    Histoire

    Astorga est une ville plus que bi-millénaire, située sur l'itinéraire du Camino francés et de la route de l'argent (Via de la Plata) du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

    L'existence de cette ville était déjà connue au IIe siècle, mais seule domine la certitude de la présence romaine. C'était le probable lieu de casernement d'une légion romaine chargée de verrouiller cette zone en proie à des troubles avec les Astures. Elle était alors le siège d'une villa romaine (structure administrative) connue sous le nom de Asturica Augusta, probable lieu de collecte de l'or extrait des mines toutes proches.

    Au Ve siècle, lors du déclin de l'Empire romain d'Occident et des Invasions barbares, Astorga est plusieurs fois pillée et saccagée, notamment par les Vandales, les Alains et les Suèves (qui ont envahi la péninsule Ibérique en 409), puis par les Wisigoths du roi Théodoric II, vainqueur en 456 des Suèves du roi Rechiaire, qui régnait en Galice. La ville appartient jusqu'au début du VIIIe siècle au royaume wisigoth d'Espagne. Lors de la chute de ce royaume du fait de l'invasion musulmane de l'Espagne (711), la ville est assiégée par les Arabes en 714. Elle est reconquise sur les Arabes par le roi Alphonse Ier des Asturies (739-757).

    Château d'Astorga, dans une lithographie de Francisco Javier Parcerisa de 1857.

    Lors de la Guerre d'indépendance espagnole, Astorga fut en 1808 une des premières villes espagnoles à se soulever contre l'occupation française : renforcée par les troupes britanniques de Moore, la ville tomba quelques mois après face aux troupes napoléoniennes qui l'abandonnèrent puis la reprirent successivement (siège d'Astorga).

    Cette victoire napoléonienne figure sur l'arc de triomphe. La présence (pour quelques jours seulement) de Napoléon est quasi-certaine, bien qu'il n'ait certainement pas dirigé la bataille.

    Patrimoine et culture

    Archéologie

    Astorga est entourée d'une puissante muraille ; elle est située sur un promontoire, riche en vestiges archéologiques romains.

    De nombreux sites archéologiques sont mis au jour lors de la reconstruction d'édifices dans l'enceinte.

    Une politique astucieuse permet de conserver certains vestiges dans les sous-sols des maisons reconstruites (Cf thermes mineurs par ex.). Ces vestiges peuvent être visités.

    Les plus importants vestiges sont ceux de la villa de l'ours et de l'oiseau (proche du couvent des redentoristas. Les restes de la villa sont recouverts d'une structure permettant d'apprécier du dessus les magnifiques fresques (dont un ours et un oiseau).

    Son également visibles les thermes majeurs, les thermes mineurs, le forum, la porte romaine.

    Astorga se trouvait à la jonction de plusieurs voies romaines dont la voie romaine Burdigala-Astorga qui rejoignait Astorga à Bordeaux en passant par le Pays basque et les Landes.

    Pèlerinage de Compostelle

    Sur le Camino francés du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, on vient de San Justo de la Vega, dans le municipio du même nom, après avoir franchi le río Tuerto sur le pont de la Molinería, puis un de ses affluents sur le Puente medieval.

    L'itinéraire jacquaire de la Via de la Plata rejoint le Camino francés dans cette ville.

    La prochaine halte est Valdeviejas avec son ermitage d'Ecce Homo, puis Murias de Rechivaldo, en restant dans le municipio d'Astorga.

    Monuments religieux

    La cathédrale Santa María

    Imposante cathédrale dont une tour a été reconstruite après s'être effondrée lors du tremblement de terre de Lisbonne.

    La construction de la cathédrale a débuté en 1471 et s'est achevée à la fin du siècle suivant.

    Sa façade en grès rose et son imposant portail orné de reliefs, avec Saint Jacques au-dessus de l’entrée principale, annoncent son style flamboyant. La façade bigarrée est couverte de scènes bibliques d'une grande vigueur.

    L'intérieur se divise en trois nefs abritant trois absides de plan polygonal. Un immense retable doré marque l'apogée du style maniériste, tandis que le musée recèle un trésor de reliquaires sertis de pierreries et d'ostensoirs en argent.

    Sur le sommet de la cathédrale figure une statue appelée par les habitants "pedro mato". On peut apercevoir à la jumelle qu'il lui manque un doigt. Cela donne lieu à deux interprétations communément répandues dans la population. Un soldat napoléonien l'aurait prise pour un insurgé et lui aurait tiré une balle (1re int.). Le doigt serait tombé et aurait tué un ou deux soldats français (tout un symbole)(2e int.).

    L'église Santa Marta

    Voisine de la cathédrale, elle a autour de sa coupole de riches revêtements de stuc baroque, des retables, des peintures et un beau Pedro de Alcàntara, du XVIe siècle.

    La chapelle San Estebán

    Du XVIe siècle, a remplacé une chapelle de la Hermandad, de la Fraternité, et qui existait au XIe siècle.

    L'église de San Bartolomé

    Elle possède une tour romane et un portail gothique. Image vénérée de la Virgen de los Dolores, la Vierge des Douleurs.

    Le couvent de San Francisco

    Héritier du passage de François d'Assise à Astorga. Entièrement rénové, il conserve cependant dans son église des vestiges gothiques : arcs, fenêtres et chapiteaux.

    Le palais épiscopal

    Le Palais épiscopal d'Astorga fut conçu par Antoni Gaudi, ami de l'évêque de l'époque en style néo-gothique. Il abrite le Museo de los Caminos (musée des Chemins), dédié aux chemins du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

    Patrimoine civil

    Dans la ville
    • La tour de l'horloge de Maragato.
    • Les restes de la muraille d'enceinte de la cité.
    • L'hôtel de ville de la cité.
    • Le musée du chocolat ; la ville a connu une forte activité autour de l'industrie du chocolat au point d'en faire un musée.
    • La maison natale de l'écrivain espagnol Leopoldo Panero.
    Aux alentours
    • Différents ponts romains de taille modeste.
    • La région Maragatería qui s'étend vers les contreforts du Teleno (chaîne de montagnes la séparant du Portugal). Une de ses spécialités typiques est la mantecada, sorte de petit biscuit.
    • Las medulas, anciennes mines d'or dont il subsiste des aiguilles orangées, dans une jolie vallée.
    • Le village de Castrillo de los Polvazares (es), à proximité ; entièrement restaurée et conservée à l'état médiéval (sans antennes ni voitures), cette localité très visitée est souvent utilisée pour tourner des films du Moyen Âge.
    Vue panoramique de Castrillo de los Polvazares.

    Personnages illustres

    Parmi les personnalités les plus importantes d'Astorga, notons :

    Légendes

    Santo Toribio (saint Thuribe).

    Évêque de la ville au Ve siècle, il aurait subi d'humiliantes rumeurs sur son absence de chasteté. Après avoir déployé tous ses efforts pour démentir ces rumeurs, excédé, il quitta la ville en se jurant de ne plus y revenir. Arrivé sur une colline qui surplombe la ville (quartier San Justo), il se serait déchaussé et aurait secoué ses sandales en disant : « de Astorga, ni el polvo » D'astorga, même pas la poussière j'emmènerai avec moi »). Il s'est ensuivi la coïncidence d'une grande sécheresse. Les habitants repentis sont alors venus reconnaître leurs torts et implorer son retour. De retour sur la colline, il bénit la ville. S'ensuivit le retour de la pluie. Sur son passage les cloches des églises sonnèrent toutes seules.

    Fêtes

    • Au mois de juillet est commémorée une bataille entre les Astures et les Romains.
    • Au mois d'août se déroule, pendant une dizaine de jours, la fête de Santa Marta, sainte patronne de la ville.

    Gastronomie

    • Cocido maragato
    • Mantecadas de Astorga
    • Chocolates de Astorga
    • Hojaldres de Astorga

    Jumelages

    Notes et références

    • (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Astorga » (voir la liste des auteurs).
    • Grégoire, J.-Y. & Laborde-Balen, L., Le Chemin de Saint-Jacques en Espagne - De Saint-Jean-Pied-de-Port à Compostelle - Guide pratique du pèlerin, Rando Éditions, , (ISBN 2-84182-224-9)
    • Camino de Santiago St-Jean-Pied-de-Port - Santiago de Compostela, Michelin et Cie, Manufacture française des pneumatiques Michelin, Paris, 2009, (ISBN 978-2-06-714805-5)
    • Le Chemin de Saint-Jacques Carte Routière, Junta de Castilla y León, Editorial
    1. Rodríguez Díez, Matías (1981). Historia de Astorga. I. León: Celarayn. p. 3-5. (ISBN 84-85378-26-1).
    2. La Cathédrale l’horloge calendrier et lune

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes


    Étape précédente
    (km à pied)
    San Justo de la Vega
    par le Puente medieval
    sur un affluent du río Tuerto
    Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle

    (262 km jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle)
    Camino francés

    Étape suivante
    (2,3 km à pied)
    Valdeviejas
    (Astorga)
     
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