Arthur Ranc

Arthur Ranc, fils de Joseph Odilon Ranc (originaire de Villefort, en Lozère) et de Julie Masse, né à Poitiers le et mort à Paris le [1], est un journaliste et essayiste politique, républicain et révolutionnaire qui participa brièvement à la Commune de Paris avant de s'en éloigner. Élu en juillet 1871 au conseil municipal de Paris avec son ami Clemenceau, il dut néanmoins s'exiler en Belgique après une condamnation, en 1873, par le Conseil de guerre. Amnistié en 1880, il est ensuite élu député puis sénateur, fondant notamment la Société des Droits de l'Homme et du Citoyen.

Biographie

Caricature d'Arthur Ranc parue dans Le Trombinoscope de Touchatout en 1873.

Il fait ses études de droit à Paris. En décembre 1851, il combat sur les barricades pour s'opposer au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte. Il sert d'intermédiaire entre Auguste Blanqui et Giuseppe Mazzini, ce qui lui vaut d'être condamné à un an de prison pour appartenance à une société secrète. Impliqué dans un complot et enfermé à Mazas avec Jules Vallès, il est condamné à la déportation à Lambessa en Algérie en 1854. Il réussit à s'évader et à rejoindre l'Italie, puis la Suisse. Il rentre à Paris après l'amnistie de 1859 et collabore au journal républicain Le Réveil de Charles Delescluze, puis à La Rue de Vallès. Il est condamné à de multiples amendes et peines de prison pour « incitation à la guerre civile ».

Après la proclamation de la République le 4 septembre 1870, il est nommé maire du IXe arrondissement de Paris. Pendant le siège de la capitale, il rejoint en ballon monté Léon Gambetta qui anime une délégation du Gouvernement de la Défense nationale à Tours. Le 8 février, il est élu député de l'Assemblée nationale, mais en démissionne le 2 mars pour protester contre la signature des préliminaires de paix avec les Allemands. Le 26 mars, il est élu au Conseil de la Commune par le IXe arrondissement. Il démissionne le 6 avril pour protester contre le décret sur les otages que vient de prendre la Commune.

Membre de la Ligue d'union républicaine des droits de Paris (avec son ami Clemenceau), il tente de concilier le gouvernement d'Adolphe Thiers et la Commune. Après la Semaine sanglante, il est élu fin juillet 1871 lors des élections municipales de Paris, mais la presse de droite l'attaque et il doit s'enfuir en Belgique. Il est condamné à mort par contumace par le conseil de Guerre en octobre 1873.

Il revient en France après l'amnistie de 1880, et est élu député de gauche de la Seine en 1881.

En 1888, face au danger du boulangisme, avec Clemenceau et Joffrin, Ranc crée la Société des Droits de l'Homme et du Citoyen contre le césarisme et le plébiscite du général Boulanger :

« À ces diverses manifestations de l'indignation républicaine provoquée par les débuts du boulangisme, il fallait une conclusion pratique. De tous côtés, on le comprit. D'abord, la jeunesse républicaine s'organisa en Ligue antiplébiscitaire, à laquelle firent aussitôt adhésion tous les républicains du Parlement et de la presse. Une autre Société se fonda bientôt, au milieu d'un profond mouvement d'enthousiasme, entre les nuances les plus diverses et jusqu'alors les plus divisées de l'opinion républicaines. Sur l'appel de MM. Clemenceau, Joffrin et Ranc, la Société des Droits de l'Homme et du Citoyen s'organisait[2]. »

En 1891, il est élu sénateur de la Seine. Il participe à la fondation du groupe de la Gauche démocratique dont il devient le premier président. Battu au renouvellement sénatorial de 1900, il retrouve un poste de sénateur de la Corse en 1903. Il poursuit en parallèle son activité d'écrivain et de journaliste. De 1905 à 1908, il remplace Clemenceau à la direction du Journal l'Aurore.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (36e division)[3].

Publications

  • Le Roman d'une conspiration (1869) lire en ligne sur Gallica
  • Le Bilan de l'année 1868, politique, littéraire, dramatique, artistique et scientifique, avec Jules-Antoine Castagnary, Paschal Grousset, et Francisque Sarcey (1869)
  • Sous l'Empire : roman de mœurs politiques et sociales (1872)
  • Une évasion de Lambèse, souvenirs d'un excursionniste malgré lui (1877) lire en ligne sur Gallica
  • Sous l'Empire, mémoires d'un républicain (1878)
  • Souvenirs, correspondance, 1831-1908 (1913) lire en ligne sur Gallica
  • De Bordeaux à Versailles. L'Assemblée de 1871 et la République (s. d.) lire en ligne sur Gallica
  • Bagnes d'Afrique : trois transportés en Algérie après le coup d'État du 2 décembre 1851, textes de Pauline Roland, Arthur Ranc, Gaspard Rouffet établis, annotés et présentés par Fernand Rude, F. Maspero, Paris, 1981

Hommages

Il existe depuis 1928 une rue Arthur-Ranc dans le 18e arrondissement de Paris, voie ouverte sur l’emplacement du bastion 38 de l’enceinte de Thiers.

Notes et références

Voir aussi

Notices biographiques

Articles connexes

Liens externes

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