Arnauld Michel d'Abbadie d'Arrast

Arnauld Michel d'Abbadie d'Arrast, né le à Dublin et mort le à Ciboure, est un explorateur français connu pour ses voyages en Éthiopie avec son frère aîné Antoine d'Abbadie d'Arrast. Arnauld est géographe, ethnologue, linguiste, familier des polémarques abyssins et témoin actif de leurs batailles et de la vie de leurs cours. Il est l'auteur de Douze ans dans la Haute-Éthiopie (Abyssinie).

Pour les articles homonymes, voir Abbadie.

Arnauld d'Abbadie d'Arrast

Photographie 1893 en habits éthiopiens

Nom de naissance Michel Arnauld d'Abbadie
Surnom "Ras Mikael"
Naissance 15 juillet 1815
Dublin
Décès 8 novembre 1893 (à 78 ans)
Ciboure
Nationalité français
Famille frère d'Antoine d'Abbadie d'Arrast
beau-frère de Marie d'Abbadie d'Arrast
grand-père de Harry d'Abbadie d'Arrast

Première expédition 1837 Abyssinie
Distinctions Médaille d'or de la Société géographique
Légion d'honneur
Chevalier de l'Ordre de Saint-Gregoire-le-Grand
Hommage rue nommé à son honneur à Ciboure
Autres activités écrivain

Biographie familiale

Le père d'Arnauld, Arnaud-Michel d'Abbadie (1760-1832) descend d'une ancienne famille d'abbés laïcs[N 1] d'Arrast[N 2], commune du canton de Mauléon.

Arnaud-Michel se trouve en Espagne lors des événements de 1793. Il apprend que son père est menacé de mort comme suspect et que son médecin, pour lui épargner d’être guillotiné, l’a saigné à mort dans son bain. Michel laissant deux sœurs à Arrast se rend en Angleterre où il travaille pour vivre comme représentant en vins d’Espagne. Il voyage aussi en Irlande où il épouse Eliza Thompson of Park (1779-1865), fille de médecin, le à Thurles dans le comté de Tipperaryl[1].

Arnauld Michel, né le à Dublin, est le quatrième d’une fratrie de six enfants[2] :

En ce qui concerne l'ajout du titre nobiliaire d'Arrast, Antoine fait une recherche généalogiques sur leurs ancêtres[1] : ils sont des roturiers. Leur père, Michel, rentre en France en 1820 et obtient de Louis XVIII l'attribution d'un titre nobiliaire inexistant[N 3]. C'est seulement en 1883 qu’Arnauld, Charles et son fils Arnault Michel demandent d'ajouter légalement d'Arrast à leur nom patronymique[3].

Les relations entre Antoine et ses deux frères sont décrites par Manex Goyhenetche, d'après une étude de leur correspondance[1].

En 1857 Antoine se brouille jusqu'à la mort avec Charles. Il y a déjà de grandes divergences entre eux sur le plan politique, mais la crise arrive quand Charles épouse une Protestante, Marie-Augustine-Émilie-Henriette Coulomb, et devient lui-même protestant. Leur mère, catholique irlandaise n'accepte pas un tel mariage et Antoine, qui a reçu l'éducation de sa mère, partage la désapprobation maternelle. Leur sœur Julia, qui est religieuse, supplie Charles de reprendre le bon chemin avant de mourir. Les deux autres sœurs, Elsa et Célina, tentent d’apaiser la situation, sans succès.

Avec son frère Arnauld, c'est la même rupture en 1864, quand il se marie avec une protestante anglaise (pourtant convertie au catholicisme avant le mariage). Antoine emploie tous les moyens pour empêcher ce mariage. Selon la correspondance familiale la raison de cette opposition est probablement de nature ecclésiastique.

Pendant leur séjour en Abyssinie, Arnauld se marie vers 1845 avec un parent de Dedjadj Guoscho, Walette Rafaël. Ils ont deux enfants, un fils Ouold-Mikaël[4], que le père ne reconnais pas et une fille Maïten de Kaisoware, morte à l'âge de 17 ans en 1863. Maïten est élevée par des religieuses à Beyrouth (qui peut expliquer le nombreuses voyages d'Arnauld à Beyrouth après avoir quitté l’Éthiopie). Le couple est très probablement marié selon le rite de l'église éthiopienne et Arnauld considère qu'il n'est plus libre de se marier en France. En 1864 Arnauld prend conseil auprès des instances épiscopales en France qui estiment que son mariage éthiopien n'est pas reconnu par Rome, donc il est libre de se marier.

Il est possible qu'Antoine, très rigoriste, ne soit pas du même avis, d'où son opposition au mariage. Une autre raison, plus insidieuse, empoisonne les relations entre Arnauld et Antoine : c'est l'attitude de Virginie, l'épouse d'Antoine. Dans la correspondance on voit qu'Antoine est tiraillé entre son amour fraternel pour Arnauld et celui pour son épouse.

Virginie entretient des sentiments haineux et propos très désobligeants envers Arnauld, son épouse et leur neuf enfants jusqu'à sa mort. Il semble qu'elle ait fait des avances à Arnauld, qui les a refusées. La citation de William Congreve : « L'Enfer n'a pas de fureur qui égale celle d'une femme dédaignée » semble applicable à Virginie.

Antoine et Virginie, sans enfants, ne lèguent rien de leur fortune aux enfants de Charles et d'Arnauld.

1815-1836

Jusqu'à l'âge de douze ans, Arnauld, comme son frère Antoine, est éduqué au sein de sa famille par une gouvernante. Puis, il entre au Lycée Henri-IV à Paris. Arnauld a une très grande facilité pour les langues. Il parle parfaitement l'anglais, le latin et le grec.

Vers l'âge de vingt ans, Arnault veut être militaire, car à cette époque, la colonisation de l'Algérie le passionne. Cependant, sa mère s'oppose formellement à ce qu'il se dirige vers une carrière militaire. Pour calmer ses ambitions, elle l’envoie à Audaux au Pays basque, sur les terres de ses aïeux. Arnauld parcours le Pays basque et apprends le basque. Il est très proche de son frère Antoine et une anecdote illustre leur complicité fougueuse, qui prend tout son ampleur lors de l'exploration de l'Abyssinie : ils habitent le château d'Audaux et un jour, impatient d'attendre le bac qui de Laàs fait passer les voyageurs d'un bord à l'autre du gave, ils se jettent à l'eau, tout habillés, puis, après l'avoir traversé, courent, ruisselants d'eau jusqu'au château[5].

La guerre civile (carlisme) vient d'éclater en Espagne et beaucoup de Basques partent pour rejoindre Tomás de Zumalacárregui. Arnauld est sur le point de partir lui-même quand un ami, officier de l'armée, lui propose une mission civile en Algérie. Sans surprise, l'exécution de tâches administratives l'ennuie profondément et après quelques mois il quitte l'Algérie pour retourner en France.

Puisque le respect filial lui interdit de servir son pays par les armes et qu’il veut vivre une vie d'action, Arnauld décide de porter le bon renom de la France autrement. Il connais le projet de son frère aîné d'explorer l'Abyssinie et il décide de l'accompagner avec comme but découvrir « les sources du Nil ».

Depuis Antoine est en mission scientifique au Brésil ; il mesure les variations diurnes du champ magnétique terrestre à la demande de François Arago. Il accepte la proposition de son frère, qui part immédiatement pour l'Égypte pour préparer l'expédition. Antoine est de retour en France en  ; il dépose ses observations à l'Académie des sciences, puis, le il embarque à Marseille, avec son matériel scientifique, un secrétaire et un serviteur, pour l'Égypte.

Exploration de l'Abyssinie (1837-1849)

L'exploration de l'Abyssinie, largement inconnue des européens du XIXe siècle, va occuper Antoine et Arnault pendant douze ans.

Contexte du voyage

Le début du XIXe siècle marque l'essor de l’exploration de l’Afrique par les pays européens en quête d'empires coloniaux. Au début, on se limite à la reconnaissances des grands fleuves. La géographie, la géodésie, la géologie et l’ethnographie de vastes régions africaines restent totalement inconnues, ainsi le triangle : Harar-Magadoso-Cap Guardafui de la Corne de l'Afrique est blanc sur les cartes de 1840.

Le territoire à explorer est énorme. Les frères d'Abbadie se limitent à l’Abyssinie, dont les quatre provinces représentent plus de 300 000 km2. Les conditions de pénétration sont extrêmement difficiles :

  • les querelles ethniques sont permanentes ; des alliés fidèles d'un jour peuvent devenir des ennemis acharnés le lendemain. Les historiens l'appellent l’Ère des princes ou le Zemene Mesafent ;
  • les guerres religieuses sont monnaie courante (catholiques, protestants, musulmans, coptes, animistes, juifs) ;
  • les barrages linguistiques sont nombreux (l’alphabet éthiopien comporte 267 caractères avec une trentaine de langues et dialectes) ;
  • les maladies endémiques sont nombreuses : typhus la lèpre, les ophtalmies ;
  • la suspicion des puissances coloniales entrave les recherches : Anglais, Italiens, Allemands ou Turcs soupçonnent les frères d'Abbadie d'être des espions[N 4].

Antoine et Arnauld d'Abbadie ne vont pas en Éthiopie comme simples « touristes ». Ils ont des objectifs bien précis :

  • pour Arnauld c'est la recherche de la source du Nil ;
  • pour Antoine c'est d'abord avec un but scientifique. Il veut cartographier le pays, faire des mesures géodésiques et astronomiques. Il invente des techniques nouvelles et les cartes qu'il produit sont surpassées uniquement par l'arrivée de la photographie aérienne et satellitaire ;
  • les deux frères sont des catholiques fervents, issus d'une famille d'abbé laïcs. Antoine le dit lui-même, sans les événements de 1793, il signerait : « Antoine d’Abbadie, abbé lai d’Arrast en Soule ». On peut voir en eux des croisés scientifiques. Ils vont aussi dans les montagnes éthiopiennes pour aider la religion chrétienne en déclin, menacée par un Islam conquérant[6] ;
  • pour voyager dans ce pays hostile il est nécessaire d'en connaître les us et coutumes. Avant de quitter la France ils se sont renseigné au mieux et une fois sur place, leurs observations ethnologiques, linguistiques, politiques sont de la première importance ;
  • pour Arnault c'est un projet qui prend forme au fur et à mesure de son implantation dans la vie politique. Il veut reconstituer l'ancien empire chrétien d'Éthiopie aux dépens de l'occupation musulmane. En plus, il veut lier ce futur État à la « protection » de la France et ainsi contrecarrer la colonisation britannique dans l'Afrique de l'est.

Le séjour en Abyssinie

Les deux frères connaissent les langues et surtout les mœurs locales. Leurs caractères sont très différents :

  • Antoine, le scientifique, est le plus conciliant en apparence, mais par persévérance et patience il obtient ce qu'il veut. Il porte les habits et les allures des Éthiopiens voués à l'étude, un memhir. Il marche pieds nus, car seuls les lépreux et les Juifs portent des sandales. Il travaille assidument à « s'asçavanter » et bientôt on l'appelle « l'homme du livre » ;
  • Arnauld est né pour commander. Il utilise ses connaissances pour être flamboyant, et se démarquer de la population. Il est connu de tous comme un homme juste, honnête et fidèle. Il tisse des liens avec les princes et des seigneurs de la guerre, participe à des batailles, frôle la mort à maintes reprises et s'en sort grâce à un courage exceptionnel. Il se forge une réputation de devin et de conseiller, mais il est surtout l'ami et le confident de Dedjadj Guscho, prince de Godjam, qui le considère comme son fils et lui donne le titre honorifique de ras, équivalent de duc dans la noblesse européenne. Arnauld est connu comme « ras Mikaël » (le premier nom d'Arnauld est Michel et il a choisi le nom Mikaël, plus familier aux éthiopiens).

En 1987 Berhanou Abebe publie[7] des vers, des distiques, datant de l’Ère des princes, qui font référence à Arnauld (« ras Mikaël » ) : « Je n’ai pas même de provisions à leur offrir, / Que la terre me dévore à la place des hommes du ras Mikael. / Est-ce maladresse de gaufreur, ou faute de basane / Que le fourreau du sabre de Mikael ne soit garni de pompon ? ».

Antoine d'Abbadie arrive en Égypte vers le et rejoint son frère Arnauld qui se trouve déjà au Caire. En les deux frères, en compagnie du père Sapeto, partent pour Massaoua, le port d'entrée de l'Abyssinie. Après des difficultés avec un « seigneur de guerre » local, Arnauld et Antoine traversent le Tigré et arrivent à Gondar le .

Dès qu'Antoine commence son travail de géodésie et cartographie il se rend compte que ses instruments ne sont pas adaptés pour un travail de précision ; il doit retourner en France et obtenir des instruments adéquats. Il embarque à Massaoua en et est de retour vingt mois plus tard en .

Pour des raisons tactiques Arnauld et Antoine décident de voyager chacun de leur côté. En fait, pendant leur long séjour Arnauld et Antoine ont passé peu de temps ensemble. Les deux frères s'écrivent souvent, envoient des messagers, font parfois des marches de plusieurs jours pour ne passer que quelques heures ensemble. L'unique événement qui les réunit est l'expédition d'Ennarea au royaume de Kaffa à la recherche de la source du Nil blanc.

Dans l'exploration de l'Abyssinie, Arnauld prépare le terrain pour Antoine : première visites et démarches auprès des seigneurs locaux etc, puis Antoine fait son travail tranquillement. Les travaux scientifique d'Antoine sont décrits dans l'article Les travaux d'Antoine d'Abbadie et les aventures d'Arnauld ci-dessous. Après avoir collecté des informations de valeur concernant la géographie, la géologie, l'archéologie et l'histoire naturelle de l'Éthiopie, les frères retournent en France en 1849.

1850-1893

Le Antoine et Arnauld d'Abbadie d'Arrast reçoivent la médaille d'or de la Société de Géographie[8].

Le , les deux frères sont faits chevaliers de la Légion d'honneur[9].

Anrauld voyage relativement peu après 1853. Il est avec l'expédition française en Syrie lors des massacres des maronites en 1860, puis à Chypre, au Caire, à Beyrouth et finalement à Jérusalem, où il veut fonder, à ses frais, un asile pour les pèlerins éthiopiens qui se rendent dans cette ville.

Deuxième mariage et enfants

Arnaud épouse une Anglaise, Elisabeth West Young[Note 1], le . De cette union naissent neuf enfants[2] :

  • Anne Elisabeth (1865-1918) ;
  • Michel Robert (1866-1900) ;
  • Thérèse (1867-1945) ;
  • Ferdinand Guilhem (1870-1915)[Note 2] ;
  • Marie-Angèle (1871-1955) ;
  • Camille Arnauld (1873-1968) ;
  • Jéhan Augustin (1871-1912) ;
  • Martial (1878-1912) ;
  • Marc Antoine (1883-1914).

Avec son mariage, c'est la fin des grandes voyages. Arnauld se consacre à sa famille. Son salon, rue de Grenelle, est un rendez-vous régulier pour des hommes intelligents et instruits, mais Arnauld déteste les mondanités et il quitte Paris avec sa famille pour retourner au Pays basque.

Il fait édifier le château d'Elhorriaga à Ciboure par l'architecte Lucien Cottet (le château est occupé par le Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mondiale et est détruit en 1985 pour faire place a un projet immobilier)[10].

À Ciboure

À Ciboure il est rapidement entouré d'une réputation d'homme charitable, mais il reste toujours discret. Le premier tome de la relation des voyages en Éthiopie est publiée par Arnauld en 1868 sous le titre de Douze ans de séjour dans la Haute-Éthiopie. Il relate la période 1837-1841. Les trois tomes suivants ne sont pas publiés de son vivant. Le tome 1 a été traduit pour la première fois en 2016 en langue éthiopienne.

Arnauld n'oublie pas son patriotisme et en 1870 il tente de constituer une compagnie franche et de la conduire pour faire échec à l'invasion. Son appel est entendu et la compagnie est sur le point de partir quand l'armistice est signé le .

À l'époque des décrets d'expulsion des congrégations en 1880, Arnauld met sa maison, située à quelques kilomètres de la frontière espagnole, au service des victimes de ces lois sectaires. Les Pères de la Compagnie de Jésus sont surtout ses hôtes.

Arnauld meurt le à la suite d'un accident de fiacre survenu en 1890, où le cocher et cheval trouvent aussi la mort. Il repose au cimetière de Ciboure. La photographie en habits éthiopiens est prise peu avant sa mort.

Le retour en Éthiopie

Arnauld n'est pas revenu en France pour quitter l'Éthiopie, mais en mission. Il veut achever son projet de l'empire chrétien de l’Éthiopie avec Dedjadj Gouscha comme empereur, sous la protection de la France.

Il adresse son rapport au gouvernement par l'intermédiaire du duc de Bassano. Ce denier répond favorablement et, sans mission officielle, Arnauld est chargé de porter, au nom de la France, à Guoscho, des cadeaux diplomatiques destinés à favoriser une alliance. Arnauld veut repartir.

Kassa Hailou, le futur Téwodros II.

La mère d'Arnauld, inquiète de ce retour, fait promettre à son fils de ne pas traverser le Tekezé, un sous-affluent du Nil noir à la frontière ouest du Tigré. Elle veut qu'il reste dans une région d'où il peut facilement gagner la mer pour retourner en France.

À peine débarqué à Massaoua, la nouvelle du retour du « Ras Mikaël » se répand ; ses anciens soldats lui font un triomphe ; le Dedjadj Guoscho attend de revoir son ami avec impatience. Malheureusement, Guoscho est de l'autre côté du fleuve dans le Godjam. Arnauld tient sa promesse et de ce fait ne peut rejoindre Guoscho. Ils échangent de nombreuses lettres, mais Arnauld reste fidèle à son serment.

En , la bataille de Gorgora se solde avec la mort de Dedjadj Guocho et la victoire de Kassa Hailou, le futur Téwodros II.

Pour Arnauld, c'est une catastrophe ; il a perdu un très cher ami. Son espoir de bâtir un empire chrétien se volatilise avec lui. Désespéré, il retourne en France à la fin de .

Sa dernière tentative de lier la France et l’Éthiopie date de 1863. Les Anglais sont omniprésents dans la région (Soudan, Aden, Somalie, Soudan) et visent à prendre l’Éthiopie sous leur protection. Le Négus est prêt à résister à l'offre des Anglais si la France lui envoie une aide militaire. Arnauld demande audience à Napoléon III pour exposer les avantages à en attendre pour la France. L'empereur l'écoute poliment, mais pour des questions d'alliances signées avec Angleterre, il refuse d'intervenir. En 1868 l'expédition britannique en Éthiopie met l'Éthiopie sous protection de l'Empire britannique.

La mission catholique en Abyssinie

L'Église chrétienne éthiopienne est de rite eutychéène (Église des trois conciles), que Rome considère schismatique. La mission jésuite d'Éthiopie a débutée en 1554 avec comme but de ramener l'Église orthodoxe éthiopienne dans le sein de l'Église de Rome. Elle est un échec et s’achève en 1633 avec l'expulsion, pendaison ou décapitation des derniers missionnaires. Au début du XIXe siècle des missions protestantes commencent à s'introduire en Éthiopie.

Le père Sapeto, lazariste de la mission de Syrie, qui rejoint Antoine et Arnauld d'Abbabie au Caire en 1837 veut devenir missionnaire en Éthiopie et, peut-être fonder une mission catholique ou mourir en martyr. Il voyage de Massaoua à Adoua avec Arnauld d'Abbadie, et suivant les conseils d'Arnauld, obtient d'un tribunal religieux l'autorisation de rester à Adoua pour apprendre la langue et les us et coutumes du pays.

Quand Antoine d'Abbadie retourne en Europe, en , le père Sapeto lui donne des lettres pour le cardinal Fransoni, préfet de la congrégation pour l'évangélisation des peuples, demandant l'aide du Vatican pour constituer sa mission[11]. Les lazaristes Justin de Jacobis et Montuoro rejoignent le père Sapeto ; la mission lazariste est fondée.

Le Antoine d'Abbadie, dans une lettre adressée au cardinal Fransoni, propose l'institution d'une mission auprès de la population Oromos de la corne de l'Afrique. La proposition est approuvée par le Pape de et Guglielmo Massaia est nommé vicaire apostolique d'Oromos[12],[13],[14].

L'acceptation de ces missions par les ecclésiastiques éthiopiens et les gouverneurs des provinces est due aux interventions d'Arnauld le « Ras Mikaël », sans lesquelles rien n'aurait été possible. Les frères d'Abbadie ont aussi contribué financièrement à l'établissement des missions et en 1881 Antoine d’Abbadie est promu commandeur de l’Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand[15].

Les sources du Nil

Depuis des millénaires la question de l'origine des eaux qui alimentent le Nil égyptien taraude les géographes. Depuis l'Antiquité on sait que le Nil résulte de la confluence de deux rivières près de Khartoum au Soudan, le Nil Bleu et le Nil Blanc. L'origine de ces deux rivières reste un mystère jusqu'au XVIIIe siècle. Le but des frères d'Abbadie est de trouver la source du Nil blanc, que certains géographes (en particulier Joseph-Pons d'Arnaud) pensent être dans la royaume de Kaffa.

Le Nil bleu

Nil bleu à partir de Gish Aber
Carte interactive
Le Nil bleu après le lac Tana
Carte interactive

La source du Nil bleu est trouvé par le moine portugais Pedro Páez[16],[17] en 1618 et visité par l'explorateur écossais James Bruce en 1770. La rivière prend sa source près de Gish Abay, à 100 kilomètres au sud-ouest du lac Tana, traverse le lac avec un courant sensible (comme le Rhône traverse le lac Léman), puis sort à Baher Dar et fait une grande boucle vers Khartoum.

En 1840-1841 (la date n'est pas précisée), Arnauld se trouve dans le voisinage de la source avec les troupes de Lidj Dori et il prend le temps de la visiter. Il est le troisième européen de se rendre sur le site. Il en donne donne une description assez sommaire[18]. Arnauld attache peu d'importance à la nomination précise, plus au moins arbitraire, de la source d'une rivière avec des multiples affluents :

« […] Mais je laisse ces questions, celles qui en découlent, et les théories qui les font naître, à ceux pour qui elles contiennent un intérêt de premier ordre ; ce qui m'importait avant tout dans ma visite aux sources célèbres de l'Abbaïe c'était l'étude des populations qu'il fallait traverser pour les atteindre. »

En juin-, Antoine est aux côtés de l'armée de Dedjadj Birro, (fils de Dedjadj Guocho), qui veut faire soumettre deux provinces qui se trouvent près de la source. Naturellement, Antoine veut être le cinquième européen à visiter la source : « L'Œil de l'Abbaïe » (l'explorateur anglais mentionné par Antoine dans son récit est probablement Charles Beke, qui suivit le cours du Nil bleu depuis Khartoum). Birro lui donne un escorte de quinze lances pour le protéger dans une contrée hostile. Antoine donne une description détaillée[19] de la source et des mesures géographiques qu'il fait.

Le Nil blanc

Reste le Nil blanc et sa source. En , Antoine publie ses idées et observations sur les rivières qui sont les affluents possibles pour le Nil blanc[20],[21],[22],[23],[24],[25],[26].

Antoine et Arnauld d'Abbadie pensent que la rivière Omo est l'affluent principal du Nil Blanc. Parce que la rivière Ghibie est l'affluent principal de l'Omo, ils considèrent la source de la Ghibie comme la source du Nil Blanc. Après avoir subi beaucoup de difficultés et dangers, le , les deux frères parviennent à la source de la Ghibie dans le forêt de Babya au nord de Jimma. Ils plantent le drapeau français et boivent à la santé du roi Louis-Philippe Ier[27]. Les coordonnées de la source sont :7° 56' 37.68" N, 36° 54' 183 E[28].

Malheureusement, leur hypothèse de base est fausse : l'Omo n'est pas un affluent du Nil blanc.

Dès l'annonce de la découverte par Antoine[29],[30] son affirmation est contestée, notamment par l'explorateur anglais Charles Beke[31]. Antoine d'Abbadie riposte[32],[33] dès qu'il a connaissance de la communication de Beke.

La correspondance publiée entre Antoine d'Abbadie et Charles Beke est très feutrée, mais au vitriol. Beke analyse en détail les observations d'Antoine et indique un nombre d'erreurs ou inconsistances plausibles. Mais la situation entre les deux hommes est telle que Beke dit ouvertement qu'il croit qu'Antoine d'Abbadie n'a jamais fait son voyage au royaume de Kaffa et qu'il a tout inventé. En signe de protestation, Beke renvoie sa médaille d'or, décernée[34] par la Société Géographique en 1846 pour son exploration du Nil bleu[35].

Une partie les critiques de Beke sont justifiées, car, plus tard, il s'avère que la source indiquée par Antoine et Arnauld devient la rivière Omo, qui termine dans le lac Turkana au Kenya et n'a rien à voir avec le Nil blanc ! Il semble que ni Antoine, ni Arnauld n’ont reconnu publiquement qu'ils se sont trompés.

Les raisons majeures qui amènent Beke à douter de la réalité du récit d'Antoine, autre que le rancœur d'un explorateur anglais face à un explorateur français qui prétend avoir trouvé ce qu'il a vainement cherché lui-même, sont liées à des questions de temps nécessaire pour négocier l'entrée dans le territoire d'un prince, les passages entre les territoires de Dedjads en guerre. Beke a connu ces difficultés lors de son exploration du Nil bleu en 1843 et il suppose d'Antoine aurait dû les connaître aussi. Mais Beke ignore totalement le rôle d'Arnauld, qui bénéficiait du respect de deux Dedjadjs, l'un l'ennemi de l'autre. L'influence d'Arnauld a considérablement facilité et accéléré toutes les négociations d'Antoine.

Les controverses sur « La Source du Nil blanc » durent longtemps. En 1862, John Speke affirme que le lac Victoria est la source. Ce qui est réfutée rapidement, car la source la plus distante des eaux du lac Victoria est celle du Ruvyironza au Burundi. Mais en 2005, la source la plus éloignée en suivant le cours du Nil Blanc est située dans la forêt de Nyungwe au Rwanda[36]. Les propos d'Arnauld sur les recherches des sources ont gardé leur pertinence.

En conclusion

Au bout de douze années en Éthiopie, que peut-on tirer comme bilan du séjour des frères d'Abbadie ?

Dans son roman Cinq Semaines en ballon, Jules Verne les cite[37] comme membres du « Travellers Club ». Mais ils sont beaucoup plus que des voyageurs/explorateurs qui plantent un drapeau national, puis passent à autre chose. Certes, ils n'ont pas trouvé la source du Nil blanc, un de leurs buts, mais Arnauld est le troisième européen à fouler la source du Nil bleu et il en donne la description géographique la plus précise. Ce qu'ils pensent être la source du Nil blanc est la source de la rivière Omo, dont le parcours est seulement exploré de 1887 à 1897 par l'italien Vittorio Bottego.

Ce démi-échec est dérisoire par rapport à l'énorme quantité et qualité d'information qu'ils ramènent en France :

  • des cartes de l'Abyssinie d'une précision inégalée pendant cent ans ;
  • des études géodésiques des régions jusqu'alors inconnues ;
  • le premier dictionnaire Amharique/français de 15 000 mots, un lexique de 40 000 mots des diverses langues éthiopiennes ;
  • des manuscrits éthiopiens de tous les domaines : histoire, religion, lois  la quantité est énorme ; Arnauld estime qu'il fallait onze mules pour les porter ;
  • l'installation d'une mission catholique après plus de deux siècles d'absence ;
  • le grand projet de la renaissance de l'empire chrétien de l’Éthiopie, sous la protection de la France, qui a échoué, mais de peu.

La mémoire du « Ras Mikaël » reste vive en Éthiopie et presque un siècle plus tard, quand le fils de l'empereur Haïlé Sélassié Ier est en visite en France, la presse en parle[38].

Écrits d'Arnauld d'Abbadie

Vers 1863, Arnauld écrit le premier tome de ses mémoires, qui est publié seulement en 1868[40] :

Également disponible en facsimilé : « Douze ans dans la Haute-Éthiopie (Abyssinie), vol.1 », sur Wikisource
La première traduction en langue éthiopienne : (am) Arnauld d'Abbadie (trad. du français par Ganat ʼAyala ʼAnbasé), በኢትዮጵያ ከፍተኛ ተራሮች ቆይታዬ [« Douze ans de séjour dans la Haute-Éthiopie »], Addis-Ababa, (1re éd. 1868), 448 p..

Ce premier tome couvre la période 25 décembre 1837 - 12 mai 1841. Les autres tomes ne sont pas publiés du vivant d'Arnauld d'Abbadie, sans doute liés à la profonde déchirure provoquée par son frère Antoine en 1864.

Les trois fragments suivants sont publiés en 1896. Ils sont inclus dans Douze ans dans la Haute-Éthiopie (Abyssinie), tome II (1983).

  • Arnauld d'Abbadie, « L'Éthiopie chrétienne : fragments inédits (I) - Organisation religieuse du pays », Études, vol. 70, , p. 245-252 (lire en ligne sur Gallica).
  • Arnauld d'Abbadie, « L'Éthiopie chrétienne : fragments inédits (II) - Religieux et anachorètes », Études, vol. 70, , p. 349-365 (lire en ligne sur Gallica).
  • Arnauld d'Abbadie, « L'Éthiopie chrétienne : fragments inédits (III) - Légendes éthiopiennes », Études, vol. 70, , p. 624-632 (lire en ligne sur Gallica).

Les manuscrits et notes pour la suite (environ 6 500 pages de mémoires et 3 000 pages de textes et brouillons) restent dans sa famille après la mort d'Arnauld en 1893. C'est son héritier direct qui les vend à un éthiopisant mexicain, le père Alberto Rècon Gallardo en 1942. Ce dernier les conserve en lieu sûr pendant vingt ans, puis en 1962, les transfère au Mexico avec l'intention de les éditer. Mais il tombe gravement malade et les lègue à la Bibliothèque apostolique vaticane en 1965.

Une réédition du premier tome et la publication des trois autres tomes, basée sur les feuillets manuscrits conservés au Département des manuscrits de la Bibliothèque apostolique vaticane, sont publiés entre 1980 et 1999[41] :

  • Arnauld d'Abbadie et Jeanne-Marie Allier (dir. et Introduction et notes) (préf. Joseph Tubiana), Douze ans dans la Haute-Éthiopie (Abyssinie), vol. 1, Rome, Città del Vaticano, coll. « Studi e Test » (no 286), (1re éd. 1868), 628 p. (ISBN 88-210-0516-X, présentation en ligne).
« Douze ans en Éthiopie, tome I : Table des matières », sur Torrossa : the online bookstore
  • Arnauld d'Abbadie et Jeanne-Marie Allier (dir. et Introduction et notes), Douze ans dans la Haute-Éthiopie (Abyssinie), vol. 2, Rome, Città del Vaticano, coll. « Studi e Test » (no 287), , 316 p. (ISBN 88-210-0565-8, présentation en ligne).
« Douze ans en Éthiopie, tome II : Table des matières », sur Torrossa : the online bookstore
  • Arnauld d'Abbadie et Jeanne-Marie Allier (dir. et Introduction et notes), Douze ans dans la Haute-Éthiopie (Abyssinie), vol. 3, Rome, Città del Vaticano, coll. « Studi e Test » (no 304), , 288 p. (ISBN 88-210-0526-7, présentation en ligne).
« Douze ans en Éthiopie, tome III : Table des matières », sur Torrossa : the online bookstore
  • Arnauld d'Abbadie et Jeanne-Marie Allier (dir. et Introduction et notes), Douze ans dans la Haute-Éthiopie (Abyssinie), vol. 4, Rome, Città del Vaticano, coll. « Studi e Test » (no 391), , 458 p. (ISBN 88-210-0696-4, présentation en ligne).
« Douze ans en Éthiopie, tome IV : Table de matières », sur Torrossa : the online bookstore

Dans ces volumes de souvenirs, on peut y lire des descriptions de la vie quotidienne, de la vie militaire, des récits de batailles et de stratégie militaire, des portraits de nombreux Éthiopiens, des descriptions de chevaux, etc.

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • G. d'Arnély, « Arnauld d'Abbadie, explorateur de l'Ethyopie (1815-1893) », Les Contemporains, no 310, , p. 1-16 (lire en ligne). .
  • Louis J. Morié, Histoire de l'Éthiopie (Nubie et Abyssinie) depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Paris, A. Challamel, , 500 p. (disponible sur Internet Archive).
  • Bernard d'Abbadie d'Arrast, Épopée d'Arnauld d'Abbadie d'Arrast « Ras Mikael » en Éthiopie, , 160 p., initiative de publication prise par Jean de Saint-Chamas et Bruno d'Abbadie d'Arrast.
  • Michel Perret, « Villes impériales, villes princières : note sur le caractère des villes dans l'Éthiopie du XVIIIe siècle », Journal des Africanistes, vol. 56, no 2, , p. 55-65 (lire en ligne).
  • Jeanne-Marie Allier, « Arnauld d'Abbadie au service de son frère aîné », dans Jean-Louis Davant et al., Antoine d'Abbadie 1897-1997 : Congrès International 1997, Hendaye, Sare, Eusko Ikaskuntza, (ISBN 9788489516717, lire en ligne). .
  • (en) Donald Crummey, Land and Society in the Christian Kingdom of Ethiopia : From the Thirteenth to the Twentieth Century, James Currey Publishers, , 373 p. (ISBN 978-0-85255-763-1, présentation en ligne).
  • (en) Herbert Weld Blundell, The Royal chronicle of Abyssinia, 1769-1840, Londres, Cambridge: University Press, , 554 p. (disponible sur Internet Archive), p. 384-390.

Notes

  1. L'institution de ces abbés laïcs semble remonter, par delà les croisades, jusqu'à Charlemagne, qui les crée pour défendre la frontière contre les Sarrasins. Les abbés laïcs vivent la lance au poing dans les abbayes du Pays basque ; ils ont le droit de percevoir les dîmes, et prennent part à la nomination des curés en les désignant au choix de l'évêque. Le nom même d'Abbadie n'a pas été à l'origine un nom de famille ; il s'applique à la fonction (abbatia, abbadia).
  2. Arrast : traduction béarnaise du basque hourristoya, signifiant « lieu planté de coudriers ».
  3. Par jugement du le tribunal de Saint-Palais ordonne d’ajouter au nom d'Abbadie celui d'Arrast.
  4. La tête d’Arnauld est mise à prix : 500 livres par Lord Palmerston, ministre des Affaires étrangères de la reine Victoria.
  1. Elisabeth Virginie West Young, née le 3 mai 1838 à Portsmouth en Angleterre, décédée le 26 mars 1923 est la fille de Robert West Young (1805-1880), médecin et Anne Porter Webb (?-1885), qui est américaine, née en Virginie.
  2. Ferdinand est l'objet d'un fait divers retentissant en 1911. Il souhaite quitter sa femme et famille pour partir avec sa jeune maitresse et pour le faire il fait une mise en scène de suicide par noyade dans la Seine. Les journaux parisiens et nationaux font de grands titres (Edmond Chassé : Ferdinand d’Abbadie d’Arrast) :
    « La disparition de M. d'Abbadie d'Arrast », La Croix, , p. 2 (lire en ligne sur Gallica).
    « L'affaire la plus embrouillée du siècle: la disparition de M. d'Abbadie d'Arrast », Le Matin, , p. 1-2 (lire en ligne sur Gallica).
    « L'affaire du quai Debilly », Paris-Midi, , p. 1 (lire en ligne sur Gallica).
    « La disparition de M. d'Abbadie d'Arrast : l'hypothèse de la fugue se précise », Le Petit Journal, , p. 1-2 (lire en ligne sur Gallica).
    « M. d'Abbadie et Mlle Benoist sont ensemble au Canada », Excelsior, , p. 3 (lire en ligne sur Gallica).
    « Le mystère du quai Debilly », La Lanterne, , p. 2 (lire en ligne sur Gallica).
    « Le retour », Le Pays, , p. 1 (lire en ligne sur Gallica).
    « Le retour de M. d'Abbadie d'Arrast à Liverpool », Le Grand Écho du nord et du Pas-de-Calais, , p. 1-2 (lire en ligne sur Gallica).
    « Le rire de la semaine », Le Rire, , p. 3-4 (lire en ligne sur Gallica).
    « Le mystère de la passerelle Debilly », L'Action Française, , p. 3 (lire en ligne sur Gallica).
    « Terminé le roman de M. d'Abbadie d'Arrast », Annales catholiques, , p. 115 (lire en ligne sur Gallica).
    Après avoir fui au Canada avec sa maîtresse, Ferdinand retourne dans le giron familial. Il disparaît une deuxième fois en 1915 et n'est jamais retrouvé (Journal Officiel 1922.10.02 54e Ann. N°267 p9891 : Par jugement en date du 24 août 1922, le tribunal de première instance d'Evreux (Eure) a déclaré l'absence de d'Abbadie d'Arrast (Ferdinand-Guilhem), né à Paris le 5 avril 1870, fils de Michel Arnauld d'Abbadie d'Arrast et d'Elisabeth-Virginie West-Young, marié à Marie-Christine-Marthe Lasserre de Mongie, domicilié en dernier lieu à Évreux, rue Joséphine, no 14, disparu depuis le mois de janvier 1915.)

Références

  1. Manex Goyhenetche, « Antoine d’Abbadie intermédiaire social et culturel du Pays basque du XIXe siècle? », dans Jean-Louis Davant et al., Antoine d'Abbadie 1897-1997 : Congrès International 1997, Hendaye, Sare, Eusko Ikaskuntza, (ISBN 9788489516717, lire en ligne), pages 197-208.
  2. « Arbre genéologique d'Arnauld d'Abbadie », sur Geneanet
  3. « Annonces judiciaires », Le Moniteur des Pyrénées, , p. 4 (lire en ligne sur Gallica).
  4. Alex Girard, Souvenirs d'un voyage en Abyssinie (1868-1869), Caire, Ebner et Cie, , 312 p. (lire en ligne sur Gallica), page 235.
  5. Gaston Darboux, « Notice Historique sur Antoine d'Abbadie », Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, vol. 50, , p. 35-103 (lire en ligne sur Gallica). , page ix.
  6. Gaëtan Bernoville, L'épopée missionnaire d'Éthiopie : Monseigneur Jarosseau et la mission de Gallas, Paris, Albin Michel, , 380 p. (lire en ligne), p. 37-48,les éclaireurs : Antoine et Arnault d'Abbadie d'Arrast.
  7. Berhanou Abebe, « Distiques du Zamana asafent », Annales d'Éthiopie, vol. 14, , p. 15-38 (lire en ligne) sur « Persée » distiques no 24 et 25, pages 32-33.
  8. P. Daussay, rapporteur, « Rapport de la Commission du concours au prix annuel pour la découverte la plus importante en géographie », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 14, no 84, , p. 10-28 (lire en ligne sur Gallica).
  9. J. Dumas, « Rapport au Président de la république : Légion d'honneur », Journal des débats politiques et littéraires, (lire en ligne sur Gallica).
  10. « Une vigie de l'histoire », Sud-Ouest.
  11. Douze ans en Éthiopie, vol. 1, pages 45, 536 et 552-555.
  12. (it) Guglielmo Massaia, I miei trentacinque anni di missione nell'alta Etiopia, vol. 1, 2, 3, 4, Rome, A. Manuzio, , 712 p. (disponible sur Internet Archive).
    (it) Guglielmo Massaia, I miei trentacinque anni di missione nell'alta Etiopia, vol. 5, 6, 7, 8, Rome, A. Manuzio, , 672 p. (disponible sur Internet Archive).
  13. (en) Antonios Alberto, « Cardinal Guglielmo Massaja and his Missionary Method », dans Siegbert Uhlig, Maria Bulakh, Denis Nosnitsin, Thomas Rave, Proceedings of the XVth International Conference of Ethiopian Studies - juillet 2003, Hamburg, Otto Harrassowitz Verlag, (ISBN 9783447047999, présentation en ligne).
  14. Gaëtan Bernoville, L'épopée missionnaire d'Éthiopie : Monseigneur Jarosseau et la mission de Gallas, Paris, Albin Michel, , 380 p. (lire en ligne).
  15. Marie-Claude Berger, « Antoine d’Abbadie et l’Église catholique », dans Jean-Louis Davant et al., Antoine d'Abbadie 1897-1997 : Congrès International 1997, Hendaye, Sare, Eusko Ikaskuntza, (ISBN 9788489516717)
  16. Charles Beke, « Mémoire justificatif en réhabilitation des pères Pierre Paëz et Jérôme Lobo, missionnaires en Abyssinie, en ce qui concerne leurs visites à la source de l'Abaï (le Nil) et à la cataracte d'Alata (I) », Bulletin de la Société géographique, vol. 9, , p. 145-186 (lire en ligne sur Gallica).
  17. Charles Beke, « Mémoire justificatif en réhabilitation des pères Pierre Paëz et Jérôme Lobo, missionnaires en Abyssinie, en ce qui concerne leurs visites à la source de l'Abaï (le Nil) et à la cataracte d'Alata (II) », Bulletin de la Société géographique, vol. 9, , p. 209-239 (lire en ligne sur Gallica).
  18. Douze ans dans la Haute-Éthiopie, tome I, pages 229-231.
  19. Antoine d'Abbadie, « Le Bahr-el-Azrak ou le Nil-Bleu », Bulletin de la Société géographique, t. 3, , p. 346-352 (lire en ligne sur Gallica).
  20. Antoine d'Abbadie, « Fragment d'une lettre sur le Nil-Blanc, et sur les principales rivières qui concourent à le former (avril 1844). », Bulletin de la Société Géographique, t. 3, , p. 311-319 (lire en ligne sur Gallica).
  21. Antoine d'Abbadie, « Source du Nil blanc », Nouvelles annales des voyages, vol. 1, , p. 365-366 (lire en ligne sur Gallica).
  22. Antoine d'Abbadie, « Lettres de l'Abyssinie », Nouvelles annales des voyages, vol. 2, , p. 107-122 (lire en ligne sur Gallica).
  23. Antoine d'Abbadie, « Lettres de l'Abyssinie », Nouvelles annales des voyages, vol. 2, , p. 218-226 (lire en ligne sur Gallica).
  24. Antoine d'Abbadie, « Lettre Omokoullou - 3 novembre 1844 », Nouvelles annales des voyages, vol. 3, , p. 83-101 (lire en ligne sur Gallica).
  25. Antoine d'Abbadie, « Sources du Nil », Revue d'Orient, vol. 11, , p. 73-83 (lire en ligne sur Gallica).
  26. Antoine d'Abbadie, « Voyage au royaume d'Enarya », Revue d'Orient, vol. 11, , p. 197-201 (lire en ligne sur Gallica).
  27. Alfred Jacobs, « Les voyages d'exploration en Afrique : les sources du Nil et l'Afrique équatoriale », Revue des Deux Mondes, vol. 5, no 4, , p. 883-908 (lire en ligne), pages 894-896.
  28. Une image satellite de la source sur Google Maps.
  29. Antoine d'Abbadie, « Lettre adressée à M. Jomard (6 août 1847) », Bulletin de la Société de Géographie, vol. 8, no 43, , p. 94-97 (lire en ligne sur Gallica).
  30. Antoine d'Abbadie, « Lettre adressée à M. Jomard le 6 août 1847 », Journal des débats politiques et littéraires, , p. 2-3 (lire en ligne sur Gallica).
  31. Charles Beke, « Lettre de M. Beke adressée au président de la Société de Géographie. », Bulletin de la Société géographique, vol. 8, , p. 356-361 (lire en ligne sur Gallica).
  32. Antoine d'Abbadie, « Note sur le haut Fleuve Blanc », Bulletin de la Société de géographie, vol. 12, , p. 144-161 (lire en ligne sur Gallica)
  33. Antoine d'Abbadie, « Nouvelles du haut fleuve blanc », Bulletin de la Société de géographie, vol. 3, , p. 340-356 (lire en ligne sur Gallica).
  34. M. Roux de Rochelle, « Rapport sur le concours au prix annuel pour la découverte la plus importante en géographie », Bulletin de la Société de géographie, vol. 5, , p. 291-299 (lire en ligne sur Gallica).
  35. (en) « Returning the gold medal of the geographic society of France », Bulletin de la Société Géographique, , p. 1-5 (disponible sur Internet Archive).
  36. Futura, « Expédition : découverte de la plus lointaine source du Nil », sur Futura (consulté le ).
  37. Cinq semaines en ballon, chapitre 1, page 7, sur Wikisource.
  38. M. d'Henriaur, « Les souhaits d'un Français à un prince Éthiopien il y a cent ans », Le Figaro, , p. 6-7 (lire en ligne sur Gallica).
  39. Réginald Roger Izam, « Les documents Arnauld d'Abbadie », dans Proc. Third International Conference of Ethiopian Studies : Addis-Abeba 1966, Addid-Abeba, Institute of Ethiopian Studies, Haile Sellassie I University, , 347 p. (lire en ligne), pages 155-168.
  40. Auguste Nicaise, « Compte rendu : Douze ans dans la Haute Éthiopie (Abyssinie) », Bulletin de la Société géographique, t. 16, , p. 389-398 (disponible sur Internet Archive).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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