Apremont (Vendée)
Apremont (Aprmunt en poitevin[1]) est une commune française située dans le département de la Vendée en région Pays de la Loire.
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Apremont | |||||
Le château d'Apremont. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Pays de la Loire | ||||
Département | Vendée | ||||
Arrondissement | La Roche-sur-Yon | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de Vie et Boulogne | ||||
Maire Mandat |
Gaëlle CHAMPION 2020-2026 |
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Code postal | 85220 | ||||
Code commune | 85006 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Apremontais | ||||
Population municipale |
1 833 hab. (2018 ) | ||||
Densité | 61 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 46° 45′ 03″ nord, 1° 44′ 23″ ouest | ||||
Altitude | 50 m Min. 2 m Max. 58 m |
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Superficie | 30,15 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Challans | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
Géolocalisation sur la carte : Vendée
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
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Liens | |||||
Site web | Site officiel | ||||
Géographie
Le territoire municipal d’Apremont s’étend sur 3 015 hectares. L’altitude moyenne de la commune est de 50 mètres, avec des niveaux fluctuant entre 2 et 58 mètres[3],[4].
La commune se trouve au nord-ouest de la Vendée, à environ 17 km de Challans, 28 km de La Roche-sur-Yon et 20 km de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
Elle est traversée par le fleuve côtier, la Vie, qui forme un lac de retenue en amont d'un barrage situé dans le bourg.
Urbanisme
Typologie
Apremont est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[5],[6],[7]. La commune est en outre hors attraction des villes[8],[9].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (46,9 %), prairies (24,9 %), zones agricoles hétérogènes (21,8 %), zones urbanisées (2,9 %), forêts (2,6 %), eaux continentales[Note 2] (0,9 %)[10].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[11].
Toponymie
Apremont tient son nom des gallo romains, et viendrait de Aspre Montagne, en référence à son dénivelé important.
Histoire
Occupée dès l'époque gauloise[12], Apremont était une agglomération relativement importante à l'époque gallo-romaine, située sur un gué de la Vie.
Au Moyen Âge, on trouve A(s)premont aux mains des Parthenay-Soubise (avec des ancêtres Lusignan, Mauléon et Thouars : cf. Guy II, ce qui explique sans doute la possession d'Apremont), dont la souche est Guy Ier, demi-frère cadet d'Hugues III et Jean Ier de Parthenay. La fille de Guy Ier de Parthenay-Soubise, Isabeau dame d'Aspremont, épouse Louis Ier vicomte de Rochechouart, d'où Jean (ou Louis) de Rochechouart seigneur d'Apremont et Brion, père de Jean (ou Jacques), lui-même père d'Isabeau de Rochechouart qui transmet Apremont, Brion et Clervaux à son mari Renaud Chabot de La Grève sire de Jarnac (~1410-1476) : grands-parents de l'amiral Philippe Chabot ci-après.
Philippe Chabot-Jarnac de Brion, amiral de France, reçoit la vieille forteresse médiévale en héritage. Celle-ci est construite sur un promontoire rocheux, dominant au sud, la rivière la Vie. Il décide de reconstruire sur les bases de cette forteresse, un château de type Renaissance. Philippe Chabot a grandi avec François Ier et a donc reçu une très bonne éducation. Il participe à de nombreux épisodes des guerres d'Italie, dont la bataille de Pavie à la suite de laquelle le roi et Philippe notamment, sont faits prisonniers. Philippe va négocier la libération du roi. Celui-ci, pour le récompenser, le nomme amiral de France, c'est-à-dire chef de la marine.
À la suite d'un complot contre lui, Philippe Chabot de Brion tombe en disgrâce et est dépossédé de ses biens, de son titre et doit payer une très forte amende. Le roi demande une révision du procès qui se terminera en faveur de Philippe : c'est le retour en grâce. Cependant, il est très affecté par cette histoire et meurt l'année suivante, en 1543. Il a échangé le château d'Apremont avec Jean IV de Brosse (1505-1564), comte de Penthièvre, qui donne des fêtes somptueuses en l'honneur de sa femme, Anne de Pisseleu, favorite de François Ier. Il meurt sans héritier direct et le château va à la famille de La Trémoille (Madeleine de Luxembourg-Penthièvre, nièce de Jean IV, ayant marié en 1563 Georges, baron de Royan et d'Olonne, fils cadet de François de La Trémoille), puis aux Montmorency-Luxembourg (Marie-Anne de La Trémoïlle, 1676-1708, marquise de Royan et comtesse d'Olonne, arrière-arrière-petite-fille de Georges et Madeleine, ayant épousé en 1696 Paul-Sigismond de Montmorency-Luxembourg, 1664-1731 : Postérité).
Après sa victoire à Riez contre les huguenots, et avoir dîné à Saint-Gilles-sur-Vie, Louis XIII passe la nuit du 16 au au château d'Apremont[13].
Charles Paul Sigismond de Montmorency Luxembourg, affairé en Bavière, nomme le curé Louet pour accomplir une mission: vendre les pierres du corps de logis au plus offrant, le château coûtant trop cher à entretenir. Le corps de logis est ainsi détruit, ses matériaux vendus pour une somme dérisoire, une partie est affectée à la construction du pont de Pirmil à Nantes.
Plusieurs propriétaires se succèdent jusqu'en 1960 où la famille Thébaud lègue le château à la commune d'Apremont, aujourd'hui propriétaire des lieux.
Politique et administration
Liste des maires
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[18].
En 2018, la commune comptait 1 833 habitants[Note 3], en augmentation de 6,08 % par rapport à 2013 (Vendée : +3,74 %, France hors Mayotte : +1,78 %).
En 2008, Apremont comptait 1 470 habitants (soit une augmentation de 32 % par rapport à 1999). La commune occupait le 6 699e rang au niveau national, alors qu'elle était au 7 829e en 1999, et le 122e au niveau départemental sur 282 communes.
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (26,1 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (25,1 %). Contrairement aux répartitions nationale et départementale, la population masculine de la commune est supérieure à la population féminine (51,8 % contre 48,4 % au niveau national et 49 % au niveau départemental).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 51,8 % d’hommes (0 à 14 ans = 21,2 %, 15 à 29 ans = 16,7 %, 30 à 44 ans = 19,8 %, 45 à 59 ans = 19 %, plus de 60 ans = 23,3 %) ;
- 48,2 % de femmes (0 à 14 ans = 16,8 %, 15 à 29 ans = 15,9 %, 30 à 44 ans = 19,9 %, 45 à 59 ans = 18,3 %, plus de 60 ans = 29,2 %).
Lieux et monuments
- Château d'Apremont : Apremont dispose de l'un des premiers châteaux Renaissance de la Vendée, construit sur l'emplacement même sur lequel se trouvait jadis une forteresse médiévale, dont il nous reste aujourd'hui une partie des remparts, un châtelet d'entrée qui porte encore les traces de pont-levis, un souterrain glaciaire, qui avait pour fonction de conserver les aliments. Bâti entre 1534 et 1542, à la demande de Philippe Chabot de Brion, amiral de France et ami d'enfance de François Ier, il ne reste aujourd'hui de ce château Renaissance que les ruines qui montrent bien l'époque de transition pendant laquelle il a été construit, entre le Moyen Âge et la Renaissance. En effet l'on peut observer divers éléments caractéristiques de l'architecture du Moyen Âge : la forme et l'épaisseur des murs des deux tours (entre deux et trois mètres), la présence de plusieurs canonnières et meurtrières, etc. En outre il est intéressant de remarquer qu'il y a également des éléments caractéristiques de la Renaissance, ou tout du moins du tout début de la Renaissance : façade du corps central organisée géométriquement, la présence de sculptures à caractère antique (frontons, chapiteaux ioniques, frises, colonnes, etc.), en bref un corps de logis « au goût du jour » pour l'époque. Il est important d'ajouter que sous ce château, construit sur un bloc de schiste, a été taillé un passage dit « voûte cavalière », unique en France. Cette rampe cavalière, qui remontait 20 mètres, permettait de mettre en scène l'arrivée des visiteurs, les faisant passer véritablement de l'ombre à la lumière. Dans la chapelle, une exposition permanente a été installée : elle retrace l'histoire du château au travers d'un film et d'un théâtre optique ; une reproduction du Rouleau d'Apremont y est également présentée.
- Château de l'Audardière.
- Église Saint-Martin : bâtie en 1902 à la place d'une ancienne église du XVe siècle, sur les hauteurs de la ville face au château.
- Manoir de La Tuderrière. Témoignage de l'architecture civile médiévale, la Tuderrière est cité pour la première fois au XIe siècle, puis à nouveau aux XIIe et XIIIe siècles (citation en 1161 et en 1280). Depuis en 1345, il appartenait à la famille Quayrault ou Queraud. En 1584, Gilbert de La Trémoille, marquis de Royan, comte d'Olonne, Grand sénéchal de Poitou, y installe Claude Dreux. Il entreprend de grands travaux et le met au goût du jour. Claude-Charles Durand, né à Apremont en 1684, devient seigneur de la Tuderrière après l'extinction de la famille Dreux. Vers 1830, le manoir est vendu à la famille Surville. La propriété passe ensuite de main en main et plus récemment aux Martin Decamp, Ruchaud, Renaud, Strong puis en 2010 à la famille Racaud. Le Manoir est inscrit au titre des monuments historiques le [23],[24]. Le logis-porche et le logis d'habitation sont protégés au titre des monuments historiques depuis le .
- Croix hosannière d'Apremont.
Équipements
Cette commune dispose d'une école publique et d'une école privée, de plusieurs restaurants et bars.
Outre les divers lieux patrimoniaux, un aménagement touristique de la retenue d'eau sur la Vie est proposé aux visiteurs (plage naturelle, tables de pique-nique).
Personnalités liées à la commune
- Philippe Chabot de Brion baron d'Apremont (1492-1543), amiral de France.
- Jean de La Rochefoucauld-Bayers (1757-1834), militaire et homme politique français des XVIIIe et XIXe siècles.
Tournages de films
- Les Vieux de la vieille, film franco-italien réalisé par Gilles Grangier en 1960.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
Références
- Jean-Loïc Le Quellec, Dictionnaire des noms de lieux de la Vendée, La Crèche, Geste Éditions, coll. « Geste Poche » (no 14), , 3e éd. (1re éd. 1995), 443 p. (ISBN 978-2-84561-263-1, notice BnF no FRBNF40189721), p. 20.
- Dictionnaire des communes de Vendée, Ouest-France, Rennes, 1991 (ouvrage rédigé par les correspondants d'Ouest-France en Vendée).
- « Commune 6038 », Géofla, version 2.2, base de données de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) sur les communes de la France métropolitaine, 2016 [lire en ligne].
- « Apremont », Répertoire géographique des communes, fichier de l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) sur les communes de la Métropole, 2015.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Levillayer Axel, L'éperon barré d'Apremont et les mobiliers de l'âge du Fer, Actes du colloque de l'AEFAF, Chauvigny, 2007
- Le château d'Apremont.
- « Jean-Denis Turpin, ancien maire d’Apremont », Ouest-France, .
- « Suite élection des maires », Ouest-France, .
- « Guy Jolly, devient le nouveau maire d’Apremont », Ouest-France, .
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
- « Évolution et structure de la population à Apremont en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- « Résultats du recensement de la population de la Vendée en 2007 », sur insee.fr (consulté le ).
- Élodie Debierre, Apremont. Logis de La Tuderrière, p. 59-62, Bulletin monumental, 2015, Tome 173-1 (ISBN 978-2-901837-54-1).
- « Manoir de La Tuderrière », notice no PA00110019, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel de la commune
- Site de l’office de tourisme d’Apremont et du pays de Palluau
- Apremont sur le site de l'Institut géographique national
- Apremont sur le site de l'Insee
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