Anorexie

L’anorexie (du grec ancien : ἀνορεξία / anorexía, « manque d'appétit »)[1] est un symptôme qui correspond à une perte de l'appétit. Lorsque la perte d'appétit est partielle, il conviendrait plutôt de parler d'hyporexie[2]. Dans les faits, le terme est très souvent abusivement utilisé pour désigner exclusivement l'anorexie mentale qui est un trouble psychopathologique complexe et spécifique, au cours duquel il n'y a pas de perte de l'appétit mais au contraire une lutte active contre la faim et l'absorption d'aliments. Le terme est également souvent employé lorsque l'individu conserve son appétit mais ne peut pas manger en raison de sensations de type nausée ou de dégoût de la nourriture ; le terme dysphagie semblerait alors approprié mais sa définition médicale est plus restrictive même si l'on parle parfois de dysphagie capricieuse en cas d'origine émotionnelle. L'anorexie est fréquemment accompagnée de telles sensations nauséeuses en raison des nombreuses causes communes à ces deux états. L'anorexie n'est pas spécifique à l'être humain, elle est bien connue des vétérinaires[3],[4] et a également été mise en évidence au cours de recherches sur des souris[5]. Aussi l'anorexie peut être provoqué par une pneumopathie.

Ne pas confondre avec l'Anorexie mentale.

Anorexie
Spécialité Psychologie et psychiatrie
CISP-2 T03
CIM-10 F50.8 (psychogène)
R63.0
CIM-9 783.0
MeSH D000855
Médicament Δ-9-tétrahydrocannabinol et megestrol (en)

Mise en garde médicale

L’anorexie en France concerne environ 1,5 % de la population féminine, de 15 à 35 ans, ce pourcentage correspond à 230 000 femmes. On peut constater que les hommes sont moins touchés, environ un homme pour neuf femmes concernées. L'anorexie affecte dès le plus jeune âge, 70 000 adolescents touchés ce qui correspond à 60 % - 70 % des anorexiques. À cet âge là, les jeunes se forgent des critères de beauté par rapport à la vie en société[6],[7].

En médecine

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L'anorexie est l'un des trois symptômes des altérations de l'état général. C'est un symptôme dont les causes peuvent être extrêmement variées. Elle peut être causée par différentes maladies organiques telles que des cancers, un grand nombre d'infections bactériennes ou virales, des troubles du métabolisme, etc. Elle peut aussi avoir des causes psychologiques : dépression, anxiété, thématique de certaines psychoses et névroses, choc émotionnel. Cela peut être aussi un effet indésirable induit par un certain nombre de médicaments ou d'autres produits actifs : amphétamines et apparentés, antidépresseurs, antibiotiques, différents stimulants, ou, a contrario, par le sevrage de certains autres : cannabis, corticoïdes. Enfin, diverses causes difficiles à classifier peuvent aussi provoquer l'anorexie[réf. souhaitée] : entrainement physique, mal aigu des montagnes, période post-opératoire d'une amygdalectomie ou d'une adénoïdectomie, hypervitaminose D[8], hypervitaminose A, carence en vitamine B1, B6, B8, en zinc. Aucune de ces listes n'est limitative.

Quelle que soit l'origine, lorsqu'elle dure trop longtemps, elle est source de dénutrition, éventuellement compliquée de malnutrition, avec toutes les conséquences graves, à moyen ou long terme irréversibles ou fatales, que cela peut impliquer.

En psychiatrie

L'anorexie mentale se différencie des autres formes par le caractère volontaire de la privation de nourriture afin d'éviter la prise de poids et dans le but de maigrir, impliquant une lutte contre la faim ou l'absorption des aliments, sans perte d'appétit initiale. C'est une maladie grave, mortelle entre 5 et 15 % ou source de séquelles irréversibles[9][source insuffisante].

Il existe d'autres anorexies d'origine psychologique : dépressives, anxieuses, émotionnelles, et tout particulièrement les anorexies psychotiques et névrotiques qui peuvent elles aussi inclure des arguments cherchant à justifier la privation volontaire de nourriture mais sans dysmorphophobie ni désir de perte de poids[10][source insuffisante].

En gériatrie

L'anorexie liée au vieillissement a été décrite en 1988[11]. Elle touche 3 à 5 % des personnes âgées vivant à domicile[12].

Il s'agit d'un phénomène multifactoriel[11],[12],[13] :

  • diminution de l'activité physique et donc des besoins nutritionnels ;
  • presbygueusie, diminution du nombre de papilles gustatives et donc de la sensation de goût, et ainsi diminution du plaisir de manger ;
  • diminution de la vision et de l'odorat ;
  • problèmes masticatoires, édentation ;
  • troubles de la déglutition ;
  • atrophie gastrique diminuant la capacité à digérer ;
  • ralentissement du transit intestinal ;
  • diminution des capteurs de sucre, liée à la diminution de l'activité de l'intestin et de l'irrigation du foie, et donc altération de la régulation de la glycémie qui joue un rôle dans la sensation de faim ;
  • modification hormonale, en particulier diminution du taux de ghréline à jeun et augmentations du taux de cholécystokinine ;
  • isolement social, pauvreté ;
  • effets secondaire de certains médicaments ;
  • éventuellement, c'est un effet de certaines maladies comme la dépression, la maladie d'Alzheimer ou un syndrome inflammatoire.

Traitements

S'agissant d'un symptôme, le traitement consiste à diagnostiquer la cause et à la soigner. La difficulté en est très variable selon les causes, tant à l'étape du diagnostic qu'à l'étape des soins. La volonté du patient est un élément de guérison crucial.

Lorsque l'anorexie se prolonge, il peut devenir nécessaire de procéder à des soins palliatifs. Cela peut aller de la simple prescription de compléments alimentaires ou de produits faciles à ingérer (par exemple, sous forme d'aliments en liquides épaissis utilisés en gériatrie) jusqu'à l'alimentation par perfusion ou par sonde gastrique, en passant par la prescription de produits réputés orexigènes (houblon ou fenugrec[14], glucocorticoïdes ou progestérone[15]).

Notes et références

  1. A Greek-English Lexicon, p. 134
  2. Psychoweb, Stephane Desbrosses, Trouble des conduites instinctuelles
  3. Wikimalia, Dr Monique Bourdin Comportementaliste, L'anorexie chez le chat
  4. Wamiz, Michel Bolzinger Docteur vétérinaire, Perte d'appétit du chien : l'anorexie
  5. Inserm, actualités et recherches, Anorexie et hyperactivité, un lien systématique confirmé (A. Jean et coll.The nucleus accumbens 5-HTR4-CART pathway ties anorexia to hyperactivity. Transl Psychiatry (2012) 2, e203; doi:10.1038)
  6. « Chiffres clés de l'anorexie - Carenity », sur www.carenity.com (consulté le )
  7. Doctissimo, « Anorexie - Vaincre l'anorexie », sur Doctissimo (consulté le )
  8. Chambellan-Tison C, Horen B, Plat-Wilson G, Moulin P, Claudet I, « Hypercalcémie majeure secondaire à une intoxication par la vitamine D [Severe hypercalcemia due to vitamin D intoxication] », Arch Pediatr, vol. 14, no 11, , p. 1328-32. (PMID 17931839, DOI 10.1016/j.arcped.2007.08.005)
  9. « Dr Youssef Mohi : « 10 % des anorexiques décèdent » » (version du 9 novembre 2013 sur l'Internet Archive)
  10. Dr AMANI Moulay Ali, Cours de psychiatrie gratuits en ligne, Diagnostic différentiel de l’anorexie mentale.
  11. « Anorexie », sur Neuromedia, (consulté le ).
  12. « Dénutrition de la personne âgée », dans Carences nutritionnelles. Étiologies et dépistage, Inserm, (ISBN 2-85598-749-0, lire en ligne), p. 205-219.
  13. « Perte d'appétit 12. Chez les personnes âgées », sur Le Figaro (consulté le ).
  14. Vidal
  15. Noel Cano, Didier Barnoud, Stéphane M. Schneider et Marie-Paule Vasson, Traité de nutrition artificielle de l'adulte, Springer Science & Business Media, , 1191 p. (ISBN 978-2-287-33474-0, lire en ligne)

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