Chronologie des faits économiques et sociaux dans les années 1820

Chronologie de l'économie

Années 1810 - Années 1820 - Années 1830
Années :
Décennies :
Siècles :
Millénaires :

Événements

  • 1820 :
    • Effondrement des prix et de l’activité économique au Portugal.
    • La production annuelle moyenne d’or du Brésil est de 2 750 kg.
    • La production annuelle de fer au Royaume-Uni est de 400 000 tonnes.
    • Londres compte une centaine de banques privées, la province plus de 900.
    • D'après Angus Maddison, en 1820, la Chine produisait 33 % du PIB mondial et était la plus grande puissance économique[1].
  • 18 avril 1821 : James Mill, David Ricardo, Thomas Malthus et Robert Torrens fondent le club d’économie politique à Londres.
  • 20 mars 1821 : création de la première banque portugaise, la Banco de Lisboa.
  • 1821 :
  •  : nouveau tarif douanier en Russie. Retour à un système prohibitif jusqu’en 1857 (assouplissements en 1841 et 1850)[2]. Protection des industries textiles, qui connaissent un grand essor (manufactures d’Ivanovo, manufactures Morozov à Orekhovo-Zouïevo, manufacture d’indienne Zindel, fondée en 1823 à Moscou).
  • 1822-1825 : grande famine en Inde[3].
  • 1823 :
    • Lisbonne et Porto sont reliées au monde extérieur par la navigation à vapeur.
    • Première machine à vapeur utilisée en Bohême[4]..
    • Dans le grand-duché de Posen, les paysans reçoivent la pleine propriété des terres qu’ils cultivent, mais il leur faut dédommager l’ancien seigneur soit en argent soit en lui cédant une partie des surfaces. Un septième des terres revient aux grands propriétaires. Dans les régions polonaises sous domination prussienne, la terre est partagée entre les grands domaines et des fermes importantes. Le surplus démographique créé un important prolétariat agricole qui émigre vers Berlin et les ports allemands, puis vers les États-Unis. Les industries sont ruinées par la concurrence des autres régions de la Prusse.
  • 1824 :
    • Russie : règlement sur les guildes limitant les activités industrielles et commerciales des paysans et des simples « bourgeois ». Revue des manufactures et du commerce.
    • Royaume-Uni : crise économique. Reconnaissance du droit de grève. Le pays compte plus de 600 établissements bancaires (une douzaine en 1750).
  • 1824-1828 : lois instaurant les grandes libertés individuelles et collectives dans la Colonie du Cap.
  • 1825 :
  • 1826 :
    • Introduction de la première machine à vapeur en Pologne dans les mines de la famille Potocki (République de Cracovie). La noblesse polonaise commence à installer sur ses terres des raffineries de sucre de betterave. Słaszic, chef du département de l’Industrie et du Commerce favorise le développement de l’industrie minière du bassin de Kielce. Il crée un corps des mines comme en France et garantit par traité l’autonomie commerciale du royaume de Pologne. Les exportations de textile et de zinc vers le marché russe augmentent[6].
    • Russie : abolition du monopole d’État sur la vente des alcools. Première société d’assurance par action. Concours organisé par l’Académie des sciences sur la baisse des prix des blés : Fomine établit un lien entre la crise et le système social.
    • Japon : à Edo (Tokyo), le shogounat interdit aux samouraïs de louer leurs résidences particulières à de riches marchands pour maintenir les hiérarchies sociales.
  • 1828 :
    • Le prince Drucki-Lubecki, ministre polonais des Finances, fonde une Banque de Pologne et favorise les investissements dans le vieux bassin minier de Kielce, où il crée des routes et des cités ouvrières.
    • Fondation de l'Institut technologique de Saint-Pétersbourg et du Conseil des manufactures en Russie.


  • État déplorable de l’agriculture polonaise. Les rendements du sol sont faibles et les techniques restent primitives : 34 % du sol seulement est cultivé et 29 % des paysans ne disposent d’aucunes terres. Pratiquant l’autoconsommation, les paysans demeurent absents du marché. Quelques progrès se manifestent néanmoins : création de caisses de crédit agricole, développement de la culture de la pomme de terre, que l’on commence à utiliser pour fabriquer de la vodka. Les nobles s’arrogent le monopole de la distillation.

France

  • 1821 : Antoine Scrive-Labbe ramène clandestinement d'Angleterre à Lille le secret de la filature mécanique des rubans de cardes pour filer le coton.
  • 1821-1822 : Saint-Simon publie en trois parties Du système industriel.
  • 1822 :
  • 1823-1831 : creusement du canal latéral à l'Oise.
  • 1823-1824 : Le Catéchisme des industriels, de Saint-Simon.
  • 1823 : la guerre d’Espagne coûte plus que prévu, les services de l’intendance assurée par Ouvrard, les subventions, primes et crédits consentis aux Espagnols, obligent à des expédients, jusqu’à la réduction des créances françaises de 80 millions de francs ; intérêts et amortissements ne seront payés que de 1828 à 1835, où reste encore dû 70 millions[7].
  • 1824-1825 : construction du premier pont suspendu en fil de fer sur le Rhône par Marc Seguin.
  • 1825, avril : parution de Nouveau christianisme - Dialogues entre un conservateur et un novateur, de Claude Henri de Rouvroy de Saint-Simon.
  • 1825, 1er octobre : parution du premier numéro du journal saint-simonien Le Producteur.
  • 1826 :
    • crise agricole, industrielle et financière.
    • 67 % de la population française a moins de 40 ans[7].
    • manifestations des travailleurs des mines et de la surface à Rive-de-Gier dans la Loire et à Commentry dans l’Allier. Intervention de la troupe[7].
  • 1827 :
    • premiers bateaux à vapeur sur les fleuves : 24 sur la basse Seine, 6 sur la Saône, 3 sur la haute Seine, 7 sur la Loire, 10 sur la Garonne[7].
    • mise en place du code forestier qui légifère sur le reboisement et l'utilisation de la forêt à des fins industrielles.
    • un haut-fourneau est mis à feu sur la commune de Firmi, au lieu-dit « La Forézie »[8].
  • 1827, 1828, 1830, 1831 : récoltes médiocres[9]. La poussée démographique augmente le nombre de travailleurs au moment où les récoltes sont médiocres et où le remplacement progressif de la faucille par la faux diminue celui des bras nécessaires[7].
  • 1829 :
    • hausse des prix agricoles lors de la soudure suite à la mauvaise récolte de 1828. Augmentation de la mendicité. Baisse des salaires due aux progrès de l’équipement industriel et à l’augmentation de la population.
    • nombreuses faillites et irritation du monde des affaires, qui dénonce les insuffisances de la politique économique.
    • la crise économique de 1829 réduit le rendement de l’impôt. Les frais de la politique extérieure (expédition de Grèce, expédition d’Alger), alourdissent les dépenses du budget militaire, déjà grossi par l’accroissement d’effectifs portant l’armée de 119 000 à 255 000 hommes entre 1818 et 1829.
    • les créanciers vendent leurs obligations à des bourgeois (souvent républicains) qui poursuivent les débiteurs, leur font vendre leurs terres à bas prix. Les gens de justice pratiquent des honoraires abusifs en sorte que les faillis se trouvent parfois plus endettés après la vente de tous leurs biens qu'avant.


  • La propriété foncière de l’aristocratie d’Ancien Régime est entièrement reconstituée vers 1820-1830.
  • Construction de routes dans les Alpes. Programme destiné à rendre utilisable les voies naturelles, tel le Doubs pour la jonction entre le Rhône et le Rhin. Mais les travaux commencent dans tous les secteurs, en dispersant les moyens de financement et chantiers. La Restauration parvient cependant à ouvrir à la navigation 930 km de canaux.

Le prix constaté du blé évolue en hausse au cours de la décennie en France, assez forte si l'on prend en compte l'évolution parallèle du salaire horaire, selon l'économiste Jean Fourastié, qui a démontré l'importance de l'Histoire de la culture des céréales sur celle de l'économie, également pour cette décennie d'offre trop faible en céréales[10]:

Années 1820 1821 1822 1823 1824 1825 1826 1827 1828 1829
Prix observé du quintal de blé (en francs) 25,5 23,7 20,7 23,4 21,6 21 21,1 23,3 29,4 30
Prix réel (ajusté du salaire horaire) 150 140 122 137 131 127 132 155 190 187

Afrique

  • Forte croissance des échanges commerciaux avec l’Europe et l’Amérique entre 1820 et 1850 (la valeur des exportations de la France et du Royaume-Uni vers l’Afrique est multipliée par six ou sept au cours du siècle). Les Britanniques exportent des produits industriels (cotonnades, lainages, armes à feu à côté des marchandises traditionnelles du commerce triangulaire (rhum, tabac, verroteries et autres « biens de prestige »). Les exportations de l’Afrique vers les pays industrialisés augmentent fortement. En direction de la Grande-Bretagne, elles doublent quatre fois en valeur pendant la première moitié du siècle, bénéficiant d’une forte hausse des prix jusqu’en 1830 tandis qu’augmentent les quantités exportées. Les produits d’exportation traditionnels (gomme, or, peaux, ivoire, bois de teinture, cire…) sont dépassés au cours du siècle par l’huile de palme et d’arachide.
  • Doublement du commerce de Zanzibar entre 1828 et 1834. Zanzibar devient le centre commercial de la côte orientale de l’Afrique. La culture du giroflier et des noix de coco fera sa fortune.
  • L’ivoire, traditionnellement exporté vers les Indes, est expédié à partir de 1820 vers les États-Unis et l’Europe. Suite à l’épuisement des zones de chasse (armes à feu), son prix a doublé entre 1800 et 1810 sur le marché de Surate, en Inde. À Zanzibar, l’ivoire de première qualité, vendu 22 dollars le frasila en 1823, vaut successivement 30 dollars en 1841, 38 dollars en 1848, 70 dollars en 1856 et 80 dollars en 1880.
  • Les caravanes arabes venues de la côte traversent le lac Tanganyika[11].
  • Implantation de la canne à sucre à l'île de La Réunion. Les exportations de sucre passent de 4 500 tonnes en 1820 à 30 000 en 1843[12].

Démographie

  • Les États-Unis comptent près de 10 millions d’habitants, dont 1,5 million de noirs. 120 000 Indiens vivent à l’Est du Mississippi. En 1844, ils ne seront plus que 30 000, la plupart ayant été contraint de se déplacer vers l’Ouest.
  • Au moment de l’indépendance, l’Amérique espagnole compte une vingtaine de millions d’habitants répartis entre Blanc, Indiens, Noirs et métis.

Notes et références

  1. Dominique Lacroix, « Économie numérique : Robots, le retour », sur http://reseaux.blog.lemonde.fr, Lemonde, (consulté le ). Interview de Michel Volle
  2. Charles Vogel, Du commerce et des progrès de la puissance commerciale de l'Angleterre et de la France au point de vue de l'histoire, de la législation et de la statistique, vol. 3, Paris, Veuve Berger Levrault et fils, (présentation en ligne)
  3. Shreedhar Narayan Pandey, Economic History of Modern India (1757 to 1947), Readworthy, , 222 p. (ISBN 978-93-5018-088-4, présentation en ligne)
  4. Jean Bérenger, L'Empire austro-hongrois : 1815-1918, Armand Colin, , 240 p. (ISBN 978-2-200-27306-4, présentation en ligne)
  5. La revue des deux mondes, vol. 55, Paris, (présentation en ligne)
  6. Georges Castellan, Histoire des peuples d'Europe centrale, Fayard, , 528 p. (ISBN 978-2-213-63910-9, présentation en ligne)
  7. Jean Vidalenc, La Restauration, 1814-1830, Presses universitaires de France (ISBN 978-2-7059-1048-8, présentation en ligne)
  8. Christianisme et Monde Ouvrier, Éditions de l'Atelier, (présentation en ligne)
  9. Emmanuel Le Roy Ladurie, Trente-trois questions sur l'histoire du climat, Fayard/Pluriel, , 192 p. (ISBN 978-2-8185-0030-9, présentation en ligne)
  10. "Statistiques de prix – La baisse des prix du blé, fait capital de l’histoire économique" par Jacqueline Fourastié, 2013
  11. Jean-Pierre Chrétien et Gérard Prunier, Les ethnies ont une histoire, Karthala Éditions, , 435 p. (ISBN 978-2-84586-389-7, présentation en ligne)
  12. Hai Quang Ho, La Réunion (1882-1960), histoire économique : colonage, salariat et sous-développement, Éditions L'Harmattan, (lire en ligne), p. 336
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