Chronologie des faits économiques et sociaux dans les années 1710

Chronologie de l'économie

Années 1700 - Années 1710 - Années 1720
Années :
Décennies :
Siècles :
Millénaires :

Événements

  • Attiédissement du climat de 1710 à 1740. Stabilité des récoltes céréalières en Europe.
  • 1710-1730 : reprise de la production agricole en Allemagne, en particulier à l’Ouest. À l’est de l’Elbe, les grands domaines à corvée (nouveau servage) atteignent leur apogée.
  • 1710 : fondation de manufacture royale de Meissen qui produit la porcelaine de Saxe.
  • 1711-1717 : années froides.
  • 1711-1714 : grave épizootie en Europe.
  • 1713 :
    • la marine de guerre espagnole aligne 20 vaisseaux de ligne et compte 6000 marins.
    • au treizième rang en Europe pour sa population, la Prusse possède la quatrième armée du continent (40 000 hommes en 1713, 81 000 en 1740).
    • après le traité d’Utrecht, Cadix accueille les vaisseaux britanniques avec des droits d’entrée inférieurs à ceux des autres États.
  • 1714 :
  • 1715 :
    • Russie : le Collège du commerce est chargé de la formation des marchands russes et organise à leur intention des voyages en Italie et en Hollande. Généralisation des asiles dans toutes les grandes villes russes.
    • un marchand britannique établit à Porto, Job Bearsley, a l’idée d’incorporer de l’eau de vie de moût dans les vins du Haut-Douro pour en permettre l’exportation. Plus tard seront expérimentés des procédés de vieillissement qui feront de ce mélange un produit différent, rapidement adopté par les consommateurs britanniques puis européens.
    • établissement d’une manufacture de porcelaine à Vienne.
    • les Provinces-Unies sont en cessation de paiement pendant neuf mois.
  • 1715 et 1720 : premiers recensements des serfs en Hongrie.
  • 1715-1733 : en Mongolie, 222 000 chevaux, 25 000 chameaux, 400 000 bœufs, plus d’un million de moutons et 238 000 chèvres sont prélevés comme tribut dans les quatre aïmaks khalkhas par l’administration mandchoue.
  • 1716 :
  • 1716-1720 : avance des glaciers dans les Alpes[2].
  • 1717 :
    •  : suppression des douanes intérieures en Espagne sauf pour l'Andalousie[3].
    • La banque d’Écosse perd le monopole d'émission des billets : la liberté de d’émission de papier-monnaie est totale en Écosse pour un système très décentralisé de country-banks[1].
    • liberté du commerce du blé en Russie[4]. Révocation d’un certain nombre de privilèges commerciaux accordés à des marchands étrangers.
    • la Grande-Bretagne produit 25 000 tonnes de fonte (pour 100 000 tonnes en Europe).
  • 1718 :
    • été et automne chauds. Vendanges abondantes et de très bonne qualité dans le vignoble rhénan.
    • Mercantilisme en Prusse.
    • la monnaie castillane joue un rôle national en Espagne.
    • création de la manufacture de draps et toiles de Guadalajara en Espagne.
    • reprise de l’activité commerciale sur le Danube. La Compagnie orientale exporte vers Constantinople des objets en fer et du drap, et en importe de la laine, des peaux et du bétail.
  • 1718-1722 : création de trois collèges (commerce, manufactures et mines) en Russie pour superviser l’activité économique.
  • 1719 :
    • les diverses compagnies européennes (surtout la britannique), entament des échanges directs avec la Chine, par l’intermédiaire des comptoirs de Canton. Le trafic est de six navires de 500 tonneaux par an jusqu’en 1730, puis augmente significativement.
    • création à Vienne d’une seconde compagnie de commerce avec l’Orient. Établissement par l'empereur Charles VI de comptoirs en Inde sur la côte de Coromandel, puis en 1722 à l’embouchure du Gange. Il ouvre aussi un bureau à Canton. Fiume et Trieste obtiennent le statut de port franc.
    • diminution du nombre des nobles à Venise : de 1700 en 1719, il passe à 1028 en 1780.
    • suppression de tous les monopoles commerciaux en Russie.


  • La Suède est épuisée par la guerre : les impôts s’alourdissent avec l’occupation russe des provinces baltiques, la conscription, qui retire des bras à l’activité économique, ruine l’agriculture, la manufacture, la mine et le commerce maritime.
  • La guerre du Nord a dévasté la Pologne. Le tiers des villes est en ruine. La population, décimée par la peste bubonique, est passée de 8 millions d’habitants en 1701 à 6,4 millions en 1710. La reconstruction est lente à cause du faible pouvoir d’achat des masses rurales. La production céréalière a chuté de 60 % par rapport aux années 1620. La crise se prolonge jusque vers les années 1730-1740.
  • Révision du cadastre en Russie. Le nombre de propriétés imposables est réduit de 1/5 (40 % dans le Nord).
  • Italie : en Milanais, la superficie des terres irriguées (rizières, maïs), s’est multipliée par cinq depuis 1550.
  • Réorganisation de l’armée espagnole sur le modèle français (corps d’élite, artillerie, génie, intendance, hiérarchie des grades). L’effectif permanent de l’armée de terre atteint 80 000 hommes. La réserve des milices provinciales sera de 30 000 hommes tirés au sort et régulièrement entraînés en 1730.

France

  • 1710 : la France aligne plus de 300 000 hommes[5].
  • 1713 : amorce de reprise économique en France après les traités d’Utrecht.
  • 1715 :
    • reprise de la croissance démographique (23,4 millions d’habitants dans les frontières actuelles).
    • 50 millions de livres d’exportations nationales (100 en 1720). Le produit industriel augmente de 1 % par an entre 1715 et 1745.
    • les dépenses engagées de l’État entre 1715 et 1740 se tiennent autour de 800 tonnes d’équivalent-argent par an (1 500 ou 1 600 tonnes durant la guerre de Succession d'Espagne).
    • la dette publique accumulée pendant la guerre de Succession d'Espagne monte à 3,5 milliards de livres. Les effectifs de l’armée sont ramenés à 200 000 hommes et on cesse de construire des navires. Une chambre de justice, chargée d’examiner les comptes des créanciers, est mise en place. Les créances en circulation (billets de caisse, assignations, etc.) sont soumises à un visa de contrôle. Les taux d’intérêts sont réduits autoritairement (banqueroute partielle).
    • la Compagnie française des Indes orientales introduit le café à l’île Bourbon (Réunion)[6].
  • 1716-1717 : le budget annuel de la marine passe de 22 millions de livres pendant la guerre à 8 millions de livres[7]. Dans les ports maritimes, l'abandon du trafic américain et la concurrence britannique aux Antilles entraînent des faillites en chaîne.
  • 1716 :
    • le Britannique Law ouvre une banque privée pour démontrer le bien-fondé de son système basé sur le crédit, la Banque générale.
    • le commerce français atteint en valeur la somme de 214 millions de livres. La part du commerce extra-européen est de 30 %.
  • 1718-1737 : série de printemps et d'étés secs et chauds.
  • 1718 : Law fonde la Compagnie d’Occident, qui, alliée à l’État et à la Banque, contrôle l’ensemble du système fiscal et du commerce extérieur français (mise en valeur de la Louisiane).
  • 1720 :
    • effondrement du système financier de Law, provoquant une véritable émeute permanente (morts, blessés). Des fortunes se constituent et s'effondrent en quelques heures. Des milliers de familles sont spoliées par la banqueroute partielle. Le système aura néanmoins permis de favoriser la relance économique et à diminuer les dettes et la pression fiscale.
    • crise sociale ; relâchement des mœurs, vague de criminalité (Cartouche, comte de Hornes).

Le prix constaté du blé évolue en très forte baisse au cours de la décennie en France, y compris si l'on prend en compte l'évolution parallèle du salaire horaire, selon l'économiste Jean Fourastié, qui a démontré l'importance de l'Histoire de la culture des céréales sur celle de l'économie, également pour cette décennie de détente sur le prix des céréales[8]:

Années 1710 1711 1712 1713 1714 1715 1716 1717 1718 1719
Prix observé du quintal de blé (en livres) 26,4 16,2 21,1 26,5 22,8 14,4 11,5 10,2 9,3 10,4
Prix réel (ajusté du salaire horaire) 587 295 352 442 380 240 192 171 156 174

Démographie

  • Croissance de 40 % de la population de l’Auvergne et de 45 % de celle du Languedoc entre 1710 et 1720. La population française reste stable.
  • Les Provinces-Unies comptent 2 millions d’habitants en 1710.
  • Reprise de la croissance de la population de Nouvelle-France, grâce à une forte natalité. Elle compte en 1715 3 000 colons.
  • Population de la Nouvelle-Angleterre en 1715 : 80 000 colons blancs.
  • 1870 Européens et 1771 esclaves vivent au Cap en 1711.

Notes et références

  1. Michel Peronnet, Alain Molinier, Henri Michel, Mireille Laget, Yves-Marie Bercé, Le XVIIe siècle 1620 - 1740 De la Contre-réforme aux Lumières, Hachette Éducation Technique, , 352 p. (ISBN 978-2-01-181434-0, présentation en ligne)
  2. Robert Vivian, Les glaciers des Alpes occidentales, Imprimerie Allier, (présentation en ligne)
  3. William Coxe, L'Espagne sous les rois de la maison de Bourbon, vol. 3, De Bures Frères, (présentation en ligne)
  4. Nikolai Arsenievich Zherebtsov, Essai sur l'histoire de la civilisation en Russie, (présentation en ligne)
  5. Emmanuel Le Roy Ladurie, L'Ancien Régime : L'absolutisme en vraie grandeur (1610-1715), vol. 1, Hachette, , 504 p. (ISBN 978-2-01-020937-6, présentation en ligne)
  6. Louis Maillard, Notes sur l'ile de la Réunion (Bourbon), vol. 1, Dentu, (présentation en ligne)
  7. Charles Frostin, Les Pontchartrain, ministres de Louis XIV : Alliances et réseau d'influence sous l'Ancien Régime, Presses universitaires de Rennes, , 600 p. (ISBN 978-2-7535-3211-3, présentation en ligne)
  8. "Statistiques de prix – La baisse des prix du blé, fait capital de l’histoire économique" par Jacqueline Fourastié, 2013
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