République démocratique allemande
La République démocratique allemande (RDA) ; en allemand : Deutsche Demokratische Republik ou DDR, parfois traduit par République démocratique d'Allemagne), également appelée Allemagne de l'Est, est un ancien État communiste européen qui a existé durant la seconde moitié du XXe siècle. Contrairement à la République fédérale d'Allemagne, l'intitulé de la République démocratique allemande ne se réfère pas à la Nation mais entérine la division du pays.
La RDA a été créée le par le Parti socialiste unifié d'Allemagne allié de l’URSS à partir de la zone occupée par l'Armée rouge. Cet événement intervient après la fondation de la République fédérale d’Allemagne précédée par la trizone des puissances occupantes occidentales. Berlin-Est, le secteur soviétique de la ville, était la capitale de la RDA.
La RDA faisait partie des régimes autoritaires qui se revendiquaient comme des « démocraties populaires », politiquement affiliés à l'URSS au sein du bloc de l'Est. À compter du , pour arrêter la fuite vers l'ouest des citoyens est-allemands tentant d'échapper à la dictature, l'enclave occidentale de Berlin-Ouest est séparée de Berlin-Est et du reste de la RDA, par le mur de Berlin, qui devient l'un des plus célèbres symboles du « rideau de fer ». L'effondrement du bloc communiste en Europe de l'Est entraîne la disparition de la République démocratique allemande, qui est absorbée par la République fédérale le , soit presque 41 ans jour pour jour après sa fondation, aboutissement du processus de réunification formant ainsi une Allemagne unifiée.
Allemagne de l'Est
« Allemagne de l'Est » redirige ici. Pour les autres significations, voir Allemagne de l'Est (région).
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(40 ans, 11 mois et 26 jours)
Drapeau de la République démocratique allemande à partir de 1959. |
Emblème officiel de la République démocratique allemande à partir de 1955. |
Devise | en allemand : Proletarier aller Länder, vereinigt euch! (« Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! ») |
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Hymne |
Auferstanden aus Ruinen |
Statut |
République État communiste du bloc de l'Est à coalition unique. |
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Capitale | Berlin-Est |
Langue(s) | Allemand |
Religion | Athéisme d'État |
Monnaie | Mark est-allemand |
Fuseau horaire | UTC+1 |
Domaine internet | .dd |
Indicatif téléphonique | +37 |
Population |
18 388 000 hab. (1950) 17 079 000 hab. (1961) 16 740 000 hab. (1980) 16 028 000 hab. (1990) |
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Superficie | 108 333 km2 |
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Proclamation de la République. | |
Insurrection. | |
1958 – 1963 | Crise de Berlin. |
Construction du mur de Berlin. | |
Admission de la RDA à l'ONU. | |
Chute du mur de Berlin. | |
Signature du Traité de Moscou. | |
Réunification avec l'Allemagne de l'Ouest. |
1949 – 1950 | Wilhelm Pieck et Otto Grotewohl |
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1950 – 1971 | Walter Ulbricht |
1971 – 1989 | Erich Honecker |
1989 | Egon Krenz |
1949 – 1960 | Wilhelm Pieck |
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(1er) 1960 – 1973 | Walter Ulbricht |
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(Der) 1989 – 1990 | Manfred Gerlach |
(1er) 1949 – 1964 | Otto Grotewohl |
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(Der) 1990 | Lothar de Maizière |
Parlement monocaméral | Chambre du peuple |
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Entités précédentes :
Entités suivantes :
Géographie
Issue de la zone d'occupation dévolue aux troupes soviétiques lors du partage territorial effectué au terme de la Seconde Guerre mondiale, cette zone correspondait à l'Allemagne centrale par rapport à ses frontières de 1937, mais orientale une fois le pays amputé des territoires situés à l'est de la ligne Oder-Neisse, qui furent rattachés à la Pologne et à l'URSS.
Le territoire de la RDA était donc bordé par la Pologne à l’est, la Tchécoslovaquie au sud, la République fédérale d'Allemagne à l'ouest et les côtes de la mer Baltique au nord. En son centre se trouvait l’enclave ouest-allemande de Berlin-Ouest, cernée à partir de 1961 par les 155 km du mur de Berlin, dont 43,1 km de parcours intra-berlinois, la séparant de Berlin-Est, la capitale de la RDA.
La plus grande partie du territoire de la RDA était constitué par une plaine formée de dépôts glaciaires coupé de collines basses et arrondies, et tributaire du bassin de l'Elbe comprenant notamment des affluents comme la Havel (dont la Spree est elle-même un affluent), la Saale et la Mulde.
Le point culminant de la RDA se trouvait alors dans les monts Métallifères, à la frontière tchécoslovaque, au Fichtelberg (1 214 mètres d'altitude).
Frontière inter-allemande
Les 1 393 km de frontière avec l’Allemagne de l’Ouest constituaient une des parties les plus surveillées du « Rideau de fer », suivant aujourd’hui l’exacte limite administrative séparant les Länder de Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, de Saxe-Anhalt, de Thuringe et de Saxe, de ceux de Schleswig-Holstein, de Basse-Saxe, de Hesse et de Bavière.
Ses installations de sécurité, qui n'occupaient pas moins de 344 km2 en territoire est-allemand, étaient équipées de 80 500 km de barbelés et 2 230 000 mines. Les 14 000 soldats qui étaient affectés en permanence à la surveillance de la frontière pouvaient tirer sans sommation contre toute personne qui tentait de franchir cette frontière. Ces militaires étaient secondés par 600 chiens.
Les 155 km du mur de Berlin (dont 43,1 km sur sa longueur intraberlinoise) qui entourait Berlin-ouest, venait compléter l'ensemble du dispositif.
Divisions administratives
De 1949 à 1952, le territoire était divisé en cinq Länder : Brandebourg, Mecklembourg, Saxe, Saxe-Anhalt et Thuringe. La réforme territoriale de 1952 met un terme à la forme fédérale de l’État et ces Länder sont supprimés. Le territoire est-allemand est alors divisé en 15 Bezirke (districts) :
- District de Berlin
- District de Dresde
- District de Karl-Marx-Stadt
- District de Leipzig
- District de Gera
- District de Erfurt
- District de Suhl
- District de Halle
- District de Magdebourg
- District de Cottbus
- District de Potsdam
- District de Frankfort
- District de Neubrandenbourg
- District de Schwerin
- District de Rostock
Lors de la réunification allemande (Wiedervereinigung), le , les cinq anciens Länder sont reconstitués, avec toutefois quelques modifications de frontières et des changements de dénomination (ainsi le « Mecklembourg » devient « Mecklembourg-Poméranie occidentale »). Ces Länder furent désignés sous le terme de « nouveaux États fédéraux » (Neue Bundesländer). La ville de Berlin fut également réunifiée et forme aujourd’hui un Land à part entière.
Démographie
En 1950, la RDA compte 18 388 000 habitants (Berlin-Est compris). La population a par la suite décru : 17 079 000 en 1961, 16 740 000 en 1980, 16 640 000 en 1985, 16 028 000 en 1990, année de la réunification[1].
La baisse du nombre d'habitants est particulièrement importante jusqu'en 1961, année pendant laquelle le mur de Berlin a été érigé pour justement arrêter cet exode vers l'Ouest[2], qui était majoritairement le fait de personnes jeunes ainsi que de personnes ayant un niveau de formation universitaire, deux profils de citoyens qui représentaient l'avenir et la force du pays[réf. nécessaire].
La baisse plus importante (que dans les 15 années précédentes) de la population entre 1985 et 1990 s'explique d'une part par le fait que les autorisations de sortie du territoire ont été plus facilement délivrées à partir du milieu des années 1980 et d'autre part par le fait que de nombreuses personnes ont profité, dès , de l'ouverture de la frontière austro-hongroise, sans oublier les « trains plombés », qui ont emmené en RFA les citoyens est-allemands qui avaient trouvé refuge dans les ambassades ouest-allemandes d'autres pays du bloc communiste[réf. nécessaire].
Histoire
Le projet de république démocratique allemande est développé dans un texte, le Friedensmanifest, publié en [3][source insuffisante].
L’immédiat après-guerre (1945-1949)
Rapidement après le début de l’occupation de l’Allemagne par les Alliés en vertu de la conférence de Potsdam (selon les engagements, l’occupation est temporaire, et précède le rétablissement de la souveraineté de l’Allemagne), la situation se dégrade entre les trois puissances occidentales (États-Unis, Royaume-Uni et France) et l’URSS.
Afin de mettre en œuvre leur politique, les Soviétiques n'hésitèrent pas à s'appuyer notamment sur le Nationalkomitee Freies Deutschland (« Comité national pour une Allemagne libre » ou NKFD), organisation de résistance anti-nazi fondée à Moscou en 1943 par les membres du comité central du Parti communiste d'Allemagne (KPD) exilé en URSS. Son président, le poète Erich Weinert, était entouré de membres influents du parti, tels Wilhelm Pieck et Walter Ulbricht, qui deviendront par la suite dirigeants de la RDA. En , la réforme agraire exproprie les grands propriétaires terriens. Des mesures d’épuration de la population sont mises en place[4]. En , les antennes locales du Parti communiste d'Allemagne (KPD) et le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) fusionnent pour donner le Parti socialiste unifié d'Allemagne (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands – SED).
La dégradation des relations entre les quatre puissances occupantes de l’Allemagne, qui occupent également chacune un des quatre secteurs de Berlin, et l’opposition sur le statut de Berlin-Ouest conduisent au blocus de Berlin entre et : blocus des voies d’accès terrestres à Berlin-Ouest à partir de l’Allemagne de l’Ouest à travers la zone soviétique. Les Occidentaux mettent alors en place un pont aérien massif jusqu'à la levée du blocus en . La République fédérale d'Allemagne est fondée le dans la Trizone occidentale ; en réponse, les Soviétiques instituent la République démocratique allemande le . Le premier président de la RDA est Wilhelm Pieck (1876–1960), le Premier ministre-président Otto Grotewohl (1894–1964), mais l’homme fort de la RDA est Walter Ulbricht (1893–1973), secrétaire général du comité central du SED.
Le renforcement de la RDA (1949-1961)
Le contrôle du régime sur la population est exercé à partir de 1950 par la Stasi, qui surveille la vie des habitants (7 millions de personnes fichées) et élimine les contestataires repérés par son réseau d’informateurs et d’agents (175 000 à 194 000 collaborateurs non officiels)[5],[6].
Le secteur industriel, qui emploie 40 % de la population active en 1950, est soumis à la nouvelle politique de nationalisation qui aboutit à la formation d’« entreprises populaires » (« Volkseigener Betrieb » (VEB)) qui représenteront 75 % du secteur industriel. Le premier plan quinquennal (1951-55) présenté par l'État prévoit de hauts quotas de production pour l'industrie lourde et l'augmentation de la productivité du travail ; les pressions du plan renforcent l’exode de citoyens est-allemands. Le , à la suite d’une augmentation de 10 % des quotas de production des travailleurs construisant le boulevard Staline[N 2], les émeutes de juin 1953 éclatent à Berlin-Est, et 60 000 manifestants s'en prennent aux symboles du pouvoir[7]. Dès le lendemain, l'agitation gagne le reste du pays. Walter Ulbricht fait appel aux troupes soviétiques qui rétablissent l’ordre en provoquant la mort de 55 personnes et une vague d’arrestations et de condamnations à la prison de plus de 10 000 personnes[8]. Les désordres s’arrêtent à partir du 23 juin. Une fois l’alerte passée, les autorités renforcent la répression : 1 500 condamnations, 600 000 membres exclus du SED.
En 1955, le pacte de Varsovie est créé et la Nationale Volksarmee intègre ce dispositif militaire.
Entre 1949 et 1961, la situation économique, sociale et politique en RDA a poussé plus de trois millions de personnes, en particulier les travailleurs qualifiés (fuite des cerveaux) à émigrer en Allemagne de l'Ouest en raison de son respect des libertés individuelles, de sa prospérité et de ses salaires élevés[9]. En effet, la RFA était alors en pleine expansion économique[10]. La population était estimée en 1960 à 16 203 600 habitants en Allemagne de l'Est, pour 53 372 600 pour celle de l’Ouest. Cet exode fera dire à Willy Brandt, alors maire de Berlin-ouest, qu'en fuyant, les Allemands vivant à l’Est « votaient avec leurs pieds »[11]. L'ambassadeur d'URSS en RDA Mikhail Pervukhin (en), affirma lui-même que les Soviétiques étaient conscients que l’existence d’une frontière quasiment ouverte entre les mondes socialiste et capitaliste amènerait la population à comparer le niveau de vie dans les deux parties de la ville, et que cette comparaison « ne tournait pas à l’avantage du Berlin démocratique » (c'est-à-dire Berlin-Est)[12],[13].
Le régime hésita quant aux moyens à mettre en œuvre pour faire face à ce phénomène. La pérennité de la RDA n'allant alors pas de soi, Staline propose en 1952, dans une note, la réunification allemande et la neutralité du futur pays[14]. Cette démarche est refusée par l’Ouest qui la juge peu sincère, estimant que c’est un moyen pour l’URSS de prendre à terme le contrôle du futur ensemble qui sera trop faible pour se défendre. Finalement, la fermeture des frontières (mise en place d’un « rideau de fer ») fut décidée et le mur de Berlin construit à partir du pour « protéger le socialisme[15] ».
La stabilisation (1961-1970)
La construction du mur de Berlin (ainsi que le renforcement des contrôles sur le rideau de fer dans sa section inter-allemande) commence dans la nuit du 12 au avec la pose de grillages et de barbelés autour de Berlin-Ouest, dispositif progressivement remplacé par un mur de briques, puis de béton[16].
L'objectif de ce dispositif est d'empêcher l'émigration est-allemande par le secteur occidental de la ville. Les soldats est-allemands reçoivent l'ordre d'ouvrir le feu sur toute personne qui tenterait de franchir cette frontière[17] quasi inviolable qui divisera l'Allemagne pendant presque trente ans. Paradoxalement, la fermeture de la frontière fait entrer la RDA dans une période de desserrement idéologique, correspondant à la fin de la période Khrouchtchev en URSS. Dans la première moitié des années 1960, les artistes est-allemands adoptent progressivement une liberté de ton, qui est finalement sanctionnée lors du XIe plénum du SED en 1966.
Au début des années 1960, le fonctionnement de l'agriculture est modifié avec la collectivisation des terres et du bétail. Les paysans sont d’abord très réticents, mais commencent assez rapidement à s'identifier au mouvement : ceux qui auparavant ne pouvaient jamais partir en vacances, en raison notamment de l'obligation de rester pour traire les vaches, ont découvert les horaires de travail fixes, les congés payés, l’accès à la culture et une plus grande solidarité dans les villages. D'autre part, les agriculteurs ont réparti entre eux les gains, mais également les risques[18].
La stabilité et la crise (1971-1980)
En 1971, Erich Honecker remplace Walter Ulbricht, en partie sur la pression de l'URSS. L'arrivée du nouveau président du Conseil d'État, considéré comme un modéré, marque une certaine ouverture sur le plan culturel (tolérance vestimentaire et vis-à-vis du rock, fin du brouillage des télévisions ouest-allemandes) et un nouvel essor économique. Les performances économiques font que Honecker qualifia en 1971 la RDA de « socialisme réellement existant » (« real existierender Sozialismus ») — expression qui inspirera Léonid Brejnev pour le « socialisme développé » soviétique —, qui fut souvent interprétée comme une orthodoxie qui ne nécessite plus de réformes[19],[20]. Un programme de logements neufs est également lancé. Toutefois, cette période d'ouverture voit ses limites dans l'affaire Wolf Biermann en 1976.
Le est signé à Berlin-Est le Traité fondamental (Grundlagenvertrag), qui régularise les relations entre les deux États allemands qui reconnaissent ainsi leur existence mutuelle. Cet accord est le résultat d'une initiative qui s'inscrit dans l'Ostpolitik du chancelier ouest-allemand Willy Brandt. Malgré ce rapprochement, la RDA restera le plus fidèle allié de l'Union soviétique jusqu'au début des années 1980. Calquant sa politique extérieure sur celle du « grand frère » soviétique, le régime est-allemand apportera son soutien technique, logistique et financier aux divers mouvements, régimes, guérillas (Angola et Mozambique, par exemple[21]) et organisations « terroristes » (généralement d'obédience marxiste comme la Fraction armée rouge[22]) qui agissent alors à travers le monde (voir article sur la Stasi).
Le pays connaît de graves difficultés économiques, illustrées par la « crise du café » entre 1976 et 1978.
La crise et la fin (1981-1990)
La situation de crise perdure jusqu'à mettre en péril l'existence même de la RDA à la fin des années 1980. À partir de 1985, Mikhaïl Gorbatchev met en place en URSS une politique de glasnost (transparence) et de perestroïka (reconstruction) destinée à résoudre les graves problèmes socio-économiques connus depuis plusieurs années. Cet assouplissement idéologique ne tardera pas à franchir les frontières de l'Empire soviétique pour atteindre les unes après les autres les « républiques sœurs », elles aussi en pleine déliquescence.
En raison de la crise politique et économique, l’émigration devient très importante en 1989 ; les émigrants passent à l'Ouest par l'intermédiaire de pays « frères » moins regardant en matière d'émigration : la Tchécoslovaquie et surtout la Hongrie (à la suite de l'ouverture de la frontière avec l'Autriche). Les départs de l’élite intellectuelle de la RDA (scientifiques, techniciens, ingénieurs, médecins, cadres, ouvriers spécialisés, etc.) renforcent la crise[23],[24], ce qui accroît le mécontentement populaire. Mikhaïl Gorbatchev indique le 6 juillet que l'Union soviétique n'interviendra pas pour réprimer les mouvements qui agitent la RDA. Entre et ont lieu les « manifestations du lundi » (Montagsdemonstrationen), particulièrement à Leipzig, au cours desquelles les Allemands de l'Est réclament des réformes et notamment la liberté de circulation vers l'Ouest (cette liberté de circulation vers l'Ouest sera effective dès le 89, date de la « chute du mur ») ; ces manifestations gagnent progressivement en ampleur. Le conseil des ministres de la RDA démissionne le , suivi par le Politbüro le . Dans la soirée du , Günter Schabowski, membre du comité central du SED, annonce, lors d'une conférence de presse, la levée de toutes les restrictions de voyage et l'ouverture des frontières, provoquant un afflux de personnes aux postes de passage le long du mur de Berlin, puis l’ouverture du mur. Le 18 novembre, le cabinet Modrow est constitué.
Continuellement en crise économique, et plus encore à partir des années 1970, le pays connaît des tensions internes majeures qui culminent lors de la chute du mur de Berlin le . À partir de cette date qui marque une véritable rupture, le pays se démocratise et des élections libres tenues le 18 mars 1990 conduisent à ce que le Parti socialiste unifié d'Allemagne perde le contrôle majoritaire de la Chambre du peuple (le Parlement est-allemand). Le 23 août, la nouvelle assemblée vote l’extension de la Loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne aux territoires de la RDA à effet du et par conséquent la disparition de la République démocratique allemande à cette date.
La réunification et ses conséquences
Plutôt que de faire voter une nouvelle Constitution, comme le prévoyait la Loi fondamentale de la RFA, le gouvernement, choisit d'étendre la Loi fondamentale ouest-allemande à l'ex-RDA[25]. Des élections libres qui se tiennent le , consacrent la victoire de la coalition conservatrice (cabinet de Maizière) de l'« Alliance pour l'Allemagne » (Allianz für Deutschland), menée par la CDU est-allemande, l'Union sociale allemande (DSU) et le Demokratischer Aufbruch (DA). La nouvelle Volkskammer élue opte pour une réunification rapide en utilisant l'article 23 de la loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne qui permettait une adhésion unilatérale d’un Land à la RFA. Pour cela, les cinq Länder supprimés en 1952 sont reconstitués. Les modalités de la réunification furent fixées par le traité d'unification (Einigungsvertrag) signé à Berlin le et ratifié le 20 septembre par la Chambre du peuple avec 299 voix contre 80. Lors de la réunification le à minuit, l’Allemagne réunifiée recouvre sa pleine souveraineté, en vertu du traité de Moscou. À cette date, les principales structures institutionnelles de la RDA cessent de fonctionner en tant que telles et sont soit dissoutes soit intégrées aux structures de la RFA.
Pour certains observateurs et pour une partie des Est-allemands, il ne s'agit pas à proprement parler d'une réunification mais plutôt d'une annexion. Wolfgang Schäuble, ministre de l'Intérieur de la RFA chargé des négociations du traité d'unification, affirme devant les membres de la délégation est-allemande : « Il s'agit d'une entrée de la RDA dans la République fédérale, et pas du contraire. (...) Ce qui se déroule ici n'est pas l'unification de deux États égaux[25]. »
La Treuhand, organisme chargé de la privatisation du « patrimoine du peuple » (nom donné aux entreprises publiques en RDA), se trouve à la tête de 8 000 combinats et sociétés et de leurs 32 000 établissements et d'un empire immobilier. En quelques années, quelque 13 000 entreprises sont vendues, pour la très grande majorité à des investisseurs et entreprises ouest-allemandes. En , la production industrielle chute de 43,7 % par rapport à l'année précédente, de 51,9 % en aout et de près de 70 % à la fin de l'année. Le nombre officiel de chômeurs grimpe d’à peine 7 500 en janvier 1990 à 1,4 million en , et plus du double en comptant les travailleurs au chômage technique, en reconversion ou en préretraite. Dans les cinq ans qui suivent la chute du mur de Berlin, le chômage aurait touché 80 % des actifs[25].
Les femmes ont été confrontées à des difficultés supplémentaires. « Pour augmenter leurs chances de retrouver un travail, elles furent nombreuses à se faire stériliser. Alors que le centre hospitalier de Magdebourg avait pratiqué 8 stérilisations en 1989, celles-ci passèrent à 1 200 en 1991 », relèvent les sociologues Fritz Vilmar et Gislaine Guittard[26].
De 1989 à 1992, le nombre de salariés de la recherche, de l'enseignement supérieur, y compris industriel, chute de plus de 140 000 à moins de 38 000. Nombre de centres de recherches et d'académies des sciences sont fermés. Quelque 72 % des scientifiques de l'ex-RDA sont démis de leurs fonctions en trois ans. Le personnel résiduel fut soumis à des tests évaluant ses convictions politiques. Cette élimination de la plupart des scientifiques se trouve justifiée par des impératifs idéologiques : « Il faut éradiquer l'idéologie marxiste en procédant à des changements de structures et de personnels ». indique un document de l'Académie des sciences en [26].
La nostalgie éprouvée par une partie des Allemands de l'Est pour leur ancien État est appelée l’« Ostalgie » (mot-valise constitué de Ost (Est) et de Nostalgie). L’ex-Allemagne de l’Est connaît après la réunification un chômage important (19,4 % en Saxe, par exemple). De nombreux logements sont vétustes (comme les grandes barres d'immeubles) et un exode des populations vers les Länder de l'Ouest a lieu (la population est tombée à 13,8 millions d'habitants en 2002). Le rattrapage des conditions économiques, sociales et culturelles entre les deux anciens États est progressif, mais n’est pas encore achevé trente ans après[27].
Politique
Le Parti socialiste unifié (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands, SED) gouverna la RDA de sa création en 1949 à sa dissolution en 1990.
À l’occasion des élections, les partis forment une liste unique, sous l'égide de la coalition du « Front national ». Les citoyens votent pour des députés qui ont été préalablement choisis par les instances politiques afin d’assurer une représentation proportionnelle des différents partis. De fait, le Parti socialiste unifié d'Allemagne (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands (SED)) a la primauté. En 1949, la RDA se dote d’une constitution.
Le Palais de la République (« Palast der Republik ») héberge la Chambre du peuple (« Volkskammer »), le parlement de la RDA, composé de 500 députés élus pour quatre ans, qui assure officiellement le pouvoir législatif.
Le pouvoir exécutif est tenu par le Conseil des ministres, élu pour quatre ans par la Chambre du peuple et dirigé par un præsidium. Il siège au sein du gouvernement de la RDA. La Constitution prévoit une présidence de la République. En 1960, la fonction sera remplacée par un organe de type collégial, le Conseil d'État de la RDA.
La fonction de « président de RDA » (Präsident der DDR) est supprimée à la mort de Wilhelm Pieck, et remplacée par une présidence collégiale du Conseil d'État de la RDA (Staatsrats der DDR).
Identité | Période | Durée | Fonction | |
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Début | Fin | |||
Wilhelm Pieck ( - ) | 10 ans, 10 mois et 27 jours | Président de la République démocratique allemande (en) | ||
Walter Ulbricht ( - ) | 12 ans, 10 mois et 20 jours | Président du Conseil d'État de la République démocratique allemande (d) | ||
Willi Stoph ( - ) | 3 ans et 26 jours | Président du Conseil d'État de la République démocratique allemande (d) | ||
Erich Honecker ( - ) | 12 ans, 11 mois et 25 jours | Président du Conseil d'État de la République démocratique allemande (d) | ||
Egon Krenz (né en ) | 1 mois et 12 jours | Président du Conseil d'État de la République démocratique allemande (d) | ||
Manfred Gerlach ( - ) | 3 mois et 30 jours | Président du Conseil d'État de la République démocratique allemande (d) | ||
Sabine Bergmann-Pohl (née en ) | 5 mois et 27 jours | Président de la Volkskammer (d) |
Identité | Période | Durée | |
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Début | Fin | ||
Otto Grotewohl ( - ) | 14 ans, 11 mois et 14 jours | ||
Willi Stoph ( - ) | 9 ans | ||
Horst Sindermann ( - ) | 3 ans | ||
Willi Stoph ( - ) | 13 ans | ||
Hans Modrow (né en ) | 1 an | ||
Lothar de Maizière (né en ) | moins d’un an |
La Nationale Volksarmee
L’Armée nationale populaire (Nationale Volksarmee - NVA) créée en 1956 après la Bundeswehr ouest-allemande, avait en 1983 un effectif total de 170 000 hommes (toutes armes confondues). Elle était intégrée au dispositif militaire du pacte de Varsovie dont elle constituait l'un des éléments majeurs.
Le contrôle politique et la Stasi
Le service de police politique est le ministère de la Sécurité d’État (Ministerium für Staatssicherheit), surnommé la Stasi, instituée en 1950. Elle est calquée sur le NKVD soviétique, mais est de plus réorganisée par certains anciens membres de la Gestapo [réf. nécessaire]: traque des opinions non-conformes, contrôle systématique des moyens de communication, espionnage des suspects jour et nuit, etc.
Ses méthodes évoluèrent au fil des années, passant de la terreur ouverte à des techniques plus larvées comme la décomposition.
Lorsque la Stasi connaissait l’opinion de quelqu’un, elle préférait utiliser des pressions discrètes en forçant un homme à démissionner, un étudiant à arrêter ses études ou à « conserver ses fonctions sociales » en le forçant à devenir informateur à son tour : IM (Inoffizieller Mitarbeiter).
Mémoire du Troisième Reich
Le régime communiste de la RDA fonde sa légitimité sur le combat des militants antifascistes. Un forme de « culte » de la résistance au sein du camp de Buchenwald est instaurée, avec notamment la création d'un musée en 1958, et la célébration chaque année du serment de Buchenwald prononcé le 19 avril 1945 par les prisonniers qui s'engageaient à lutter pour la paix et la liberté. Dans les années 1990, « l'antifascisme d’État » de la RDA laisse place à « l'anticommunisme d’État » de la RFA. Dès lors, l'interprétation dominante de l'histoire de la RDA, reposant sur le concept de totalitarisme, induit l'équivalence entre communisme et nazisme[28].
Bien qu'étant officiellement construite en opposition au « monde fasciste » en Allemagne de l'Ouest, en 1954, 32,2 % des employés des administrations publiques étaient d'anciens membres du Parti nazi. Cependant, en 1961, la part des anciens membres du NSDAP parmi les cadres supérieurs des administrations est inférieure à 10 % en RDA, contre 67 % en RFA[29]. Si en Allemagne de l'Ouest, un travail de mémoire sur les résurgences du nazisme a été réalisé, cela n'a pas été le cas à l'Est. En effet, note Axel Dossmann, professeur d'histoire à l'université d'Iéna : « ce phénomène était totalement occulté. Pour l'État-SED [le parti communiste est-allemand], il était impossible d'admettre l'existence de néonazis, puisque le fondement de la RDA était d'être un État antifasciste. La Stasi les surveillait, mais elle les considérait comme des marginaux ou des brutes épaisses. Ces jeunes ont grandi en entendant un double discours. À l'école, il était interdit de parler du IIIe Reich et, chez eux, leurs grands-parents racontaient comment, grâce à Hitler, on avait eu les premières autoroutes ». Le , une trentaine de skinheads se jettent violemment dans une foule de 2 000 personnes lors d'un concert de rock à la Zionskirche sans que la police n'intervienne[30]. En 1990, l'écrivaine Freya Klier (de) est menacée de mort pour avoir rédigé un essai sur l'antisémitisme et la xénophobie au temps de la RDA. Le vice-président du SPDA Wolfgang Thierse s'est pour sa part insurgé dans Die Welt, de la montée de l'extrême droite dans le quotidien des habitants de l'ex-RDA, notamment du groupe terroriste NSU, la journaliste spécialisée de l'Allemagne Odile Benyahia-Kouider expliquant que « ce n'est pourtant pas un hasard si le NPD, parti néonazi, a connu une renaissance via l'Est »[31].
L'historienne Sonia Combe observe que jusqu'aux années 1990, la majorité des historiens ouest-allemands qualifiaient d'« invasion » le débarquement de Normandie en juin 1944, exonéraient la Wehrmacht de sa responsabilité dans le génocide des juifs et fabriquaient le mythe d'un corps diplomatique qui « ne savait pas ». Au contraire, Auschwitz n'a jamais été un tabou en RDA. Une large production cinématographique, théâtrale et littéraire est consacrée aux crimes nazis. En 1991, 16 % de la population d'Allemagne de l'Ouest et 6 % de celle de l'Est présentent des préjugés antisémites. En 1994, 40 % des Allemands de l'Ouest et 22 % de ceux de l'Est estimaient que l'on accordait trop d’importance au génocide des juifs[29].
Économie
Les changements de l’après-guerre
En 1945, les Soviétiques exproprient dans leur zone d'occupation les grands propriétaires terriens (les Junkers) possédant plus de 100 ha, les nazis et les criminels de guerre, afin de redistribuer la terre aux paysans. Ceux-ci garderont leurs titres de propriété obtenus à la suite de cette réforme agraire, et entre 1952 et 1960, ils se regrouperont en coopératives (Landwirtschaftliche Produktionsgenossenschaft, LPG) comptant parfois plusieurs milliers d'hectares.
À l'issue du conflit mondial, il y avait sur le territoire de la future République démocratique allemande 30 % de l'industrie allemande (détruite à 45 %). Les moyens de production sont socialisés.
Le , au référendum dans le Land de Saxe où étaient concentrés les deux cinquièmes de la production industrielle de la zone d’occupation soviétique, 77,62 % des électeurs se sont prononcés pour l’expropriation sans indemnisation des meneurs nazis et des criminels de guerre. Dans l’ensemble de l’Allemagne, jusqu’au début de 1948, 9 281 entreprises industrielles et commerciales de meneurs nazis et de criminels de guerre, dont 3 843 entreprises industrielles, ont été nationalisées sans indemnisation. Elles réalisaient alors environ 40 % de la production industrielle. Parmi les grandes entreprises nationalisées se trouvaient les trusts électriques AEG et Siemens, le trust Flick, IG Farben et d’autres monopoles. Les entreprises nationalisées devenaient propriété des Länder.
En , Staline, Roosevelt et Churchill se réunissent à Yalta, ils s’entendent pour estimer le montant des réparations à 20 milliards de dollars, dont plus de la moitié au profit de l’URSS. L’Allemagne ne peut payer cette somme. C’est pourquoi les Soviétiques, en application des accords de Potsdam (17 juillet-), qui les ont autorisés à prélever jusqu'à 40 % de l’équipement industriel de leur zone, se payent sur le terrain : des voies ferrées sont arrachées, les machines-outils mises en pièces détachées, des usines sont démontées ; le tout est expédié en URSS. Le président des États-Unis, Harry Truman, se faisant le porte-parole des vainqueurs, a déclaré : « Le premier objet des réparations est d’enlever à l’Allemagne tout ce qui peut lui permettre de préparer une nouvelle guerre ». Cette volonté, formalisée dans les accords de Potsdam, permet aux Soviétiques de transférer 600 usines d’armement sur leur territoire. Deux cents autres restèrent en Allemagne où elles devinrent des sociétés anonymes soviétiques qui participèrent à la reconstruction de la RDA. Les Soviétiques et les nouveaux dirigeants de ce qui allait devenir la RDA veillent à l’application des dispositions prévues à Yalta et à Potsdam.
Le fonctionnement
Le pays met en place la planification et le contrôle du commerce ; la priorité est accordée aux industries lourdes.
Après la guerre, les conditions de vie de la population sont très mauvaises ; l’économie a subi une ponction énorme, les habitants voient arriver trois millions d’expulsés. Les paysans qui ont bénéficié de la réforme agraire sont encore mal équipés. En dépit de ces handicaps, la RDA lance un défi : la production industrielle doit doubler en cinq ans, la production agricole augmenter de plus de 50 % par an. Pour aider les agriculteurs, un système d’entraide est créé, chargé de leur trouver des moyens financiers et techniques.
Les usines deviennent des « entreprises possédées par le peuple » (Volkseigener Betrieb, VEB), les commerces s’appellent « coopératives de production de commerce », etc. La production agricole repose sur des coopératives agricoles. De 240 en 1952, leur nombre passe à 4 000 l’année suivante. Pour arriver à ce résultat, il a fallu procéder à une véritable liquidation de la classe des « paysans riches » : 40 000 d’entre eux quittent la RDA au printemps 1953. Ce départ provoque une crise importante, à laquelle s’ajoute une lutte idéologique au sein de la SED entre les partisans et les adversaires de la « ligne dure ».
Le gouvernement impose une augmentation de 10 % des normes de travail en 1953. À la suite des multiples émeutes de 1953 qui suivent cette mesure, et en parallèle à la répression, le bureau politique annonce un assouplissement, sans renoncer à sa réforme pour apaiser la population : amélioration des biens de consommation, augmentation des assurances sociales, accélération de la construction de logements. Les normes de travail sont ramenées au niveau de 1953.
Malgré le pillage économique de l’après-guerre, la RDA devient la deuxième puissance économique du bloc de l'Est, après l’URSS. En effet, l’Allemagne avait en 1939, tout comme la Bohême en Tchécoslovaquie, une forte avance économique sur les autres pays de l'Est comme la Roumanie ou la Pologne, encore agraires. La RDA compte de très bons ingénieurs, de très bons chimistes, d'excellents ouvriers mécaniciens et un tissu industriel assez complet.
L’URSS imposant une répartition des spécialités entre pays, la RDA se spécialise dans l'extraction du lignite, l’optique (appareils photos en particulier, dont notamment les établissements Carl Zeiss situés à Iéna), la chimie (Bitterfeld). Elle devient le 3e producteur mondial d'uranium avec la société Wismut bien que le niveau de production soit officiellement resté secret jusqu'à la disparition de la RDA.
Elle aurait atteint selon les sources officielles le 8e rang mondial en termes de PIB dans les années 1970 ; ce chiffre est toutefois remis en question.
Dans les années 1980, la RDA compte environ 5 millions d’hectares de terres agricoles regroupés en 4 000 coopératives et 460 fermes d’État[18].
Niveau de vie
Le niveau de vie des Allemands de l'Est était l'un des plus élevés du bloc soviétique, juste derrière la Hongrie réformiste de Janos Kadar. Les HLM sont bien chauffés, et la pénurie, limitée, est supportable. Le centre de Berlin-Est, sans avoir la richesse de l'Ouest, ne donne pas l'impression de misère que l'on peut voir, par exemple, à Bucarest : la circulation est relativement dense, les magasins, contrairement à ce que l'on voit en Pologne, ne sont pas totalement vides. Cette situation avantageuse fait que la RDA fut souvent qualifiée de modèle ou de « Vitrine du socialisme ». Mais si, après une période de croissance incontestable, la RDA fait illusion à l'aune du COMECON, l'échec de la planification socialiste amorce la crise qui aboutira à la chute du système. L'appareil productif vieillissant, la bureaucratie, le gaspillage, le retard technologique croissant sur l'Ouest se traduira par les mêmes problèmes que dans les autres pays de l'Est : pénurie chronique de biens de consommation, files d'attente devant les magasins, tickets de rationnement, infrastructures vétustes, monnaie au taux de change artificiel, etc. Malgré la modicité des loyers, la gratuité des soins de santé, des congés de maternité et des bourses d'étude, la vie quotidienne en RDA était source de frustrations. Bien que soutenue à bout de bras par des prêts massifs de la RFA, la RDA, comme le reste du bloc socialiste, est, à la fin des années 1980, en faillite.
La célèbre voiture Trabant (surnommée par dérision Rennpappe, c'est-à-dire « carton de course »), illustre ce sous-développement : conçue comme étant la Coccinelle est-allemande, dans un pays qui avant 1939 fabriquait de très belles voitures, ce véhicule équipé d'un moteur deux temps n'a connu en quarante ans que des changements mineurs et est resté aux côtés de la Wartburg le seul modèle de voiture en RDA. De plus la production était insuffisante et les commandes soumises à des délais de dix à vingt ans, parfois attribuées « au mérite ».
Lors de la réunification, alors que les citoyens est-allemands se jettent littéralement sur les supermarchés de l'Ouest, le monde découvre l'envers du décor affiché par la RDA pendant quarante ans : un pays pollué, des habitations et infrastructures à reconstruire entièrement, une industrie obsolète, en retard de plusieurs décennies sur celle de l'Ouest. À la fin des années 2010, malgré un fort développement économique, un taux d'emploi élevé, et des infrastructures neuves, un écart subsiste entre « nouveaux » et « anciens » Länder[32].
En 2018, 199 millions d'euros issus de détournements et montages financiers réalisés par le parti unique, le SED (ce qui en faisait l'un des partis les plus riches d'Europe), sont récupérés par l'Allemagne réunifiée en Suisse, qui le distribue ensuite aux Länders[33].
La monnaie
Les États-Unis, le Royaume-Uni et la France mirent en place la réforme monétaire du en zone occidentale, en lançant le Deutsche Mark pour remplacer le Reichsmark. Les autorités soviétiques réagirent en créant le Mark est-allemand dans leur zone d'occupation. De 1949 à 1990, la monnaie porte les noms successifs de « Deutsche Mark » de 1949 à 1964 (différent du Deutsche Mark de l’Allemagne de l'Ouest, qui circule pourtant clandestinement en RDA), de « Mark der Deutschen Notenbank » de 1964 à 1967, et de « Mark der DDR » (« Ostmark ») de 1967 à 1990.
L'union économique et monétaire avant la réunification
Le dimanche 1er juillet 1990, l’union économique et monétaire est réalisée avec le Deutsche Mark de la RFA à parité de un pour un, et le mark est-allemand est abandonné. Cette décision a impliqué une très nette surévaluation du mark est-allemand (tout du moins par rapport au cours du marché noir) bien qu'en réalité, les prix n'étaient vraiment pas comparables. À l'occasion de cette union monétaire, les banques ont ouvert à minuit le samedi soir[34].
En ce qui concerne l'argent mis de côté (en espèces ou sur un compte bancaire), la parité de 1 mark de l'Est pour 1 deutsche Mark était limitée à 4000 Mark. Cette limite était pour les enfants (jusqu'à 14 ans inclus) de 2000 Mark, ce qui avait pour but de privilégier sensiblement les familles ayant un ou des enfants. Les personnes âgées de 60 ans et plus pouvaient profiter de ce taux de change plus avantageux jusqu'à 6000 Ost-Mark[35].
Au-delà de ces montants, le taux de change était 2 Mark Est-allemands pour 1 Mark de l'Ouest.
La réunification intervient quelques mois plus tard, le .
En quelques années, quelque 13 000 entreprises sont vendues et des millions de salariés perdent leur emploi. Deux ans après la réunification allemande, la production industrielle dans l'ex-RDA a chuté de 73 % par rapport à 1989[36].
Société
L’homosexualité est dépénalisée en 1957 (douze ans avant l'Ouest[37]), puis totalement légalisée en 1967[38]. En 1973, le premier groupe organisé homosexuel du bloc de l'Est forme la HIB (Homosexuelle Interessengemeinschaft Berlin - Société d'intérêts homosexuelle de Berlin), qui organise des événements internationaux et adresse régulièrement des pétitions au ministère de la Santé. S'il continue à l'Ouest jusqu'aux années 1980, le fichage des homosexuels prend alors fin à l'Est[39].
En 1972, l’accès à la contraception et à l’avortement, par la loi sur l'interruption volontaire de grossesse, devient libre et est pris en charge par le système de santé publique, malgré la campagne d’opposition menée par l’Église catholique[38].
Après une forte chute de la natalité dans les années 1970, la RDA prend des mesures natalistes, notamment à destination des femmes isolées et divorcées[40]. En RDA, les mères, contrairement à celles de la RFA, conciliaient sans difficultés vie familiale et vie professionnelle. En particulier, elles ne connaissaient pas la peur de perdre leur logement ou de ne pas obtenir de place en crèche, car elles pouvaient s’appuyer sur une protection sociale solide et fiable[40].
Le taux d’activité féminin est en 1990 le plus élevé au monde (91 %, contre 60 % en RFA). Cette situation s'expliquait notamment par la quasi-gratuité des crèches et leur nombre, permettant aux femmes de conjuguer vie professionnelle et vie familiale[41]. Si elles acquièrent une indépendance économique, les Est-Allemandes, occupant souvent des emplois moins qualifiés, sont cependant payées en moyenne 30 % de moins que les hommes[40]. Après la réunification, l'essentiel des structures sociales destinées à accueillir les enfants et les adolescents (crèches, jardins d’enfants, études dirigées, clubs de jeunes, colonies de vacances, etc) est progressivement démantelé[41], subissant un alignement sur la politique de la RFA[40].
Le système social spécifique à la maternité (crèches, congés, etc) et la législation relative au travail féminin sont plus développés en Allemagne de l'Est qu'à l'ouest. Le journal El País note en 1990 : « […] De nombreuses femmes éprouvent des craintes à l’égard des lois de la RFA ainsi que face au chômage et au démantèlement des services sociaux dont les mères ont jusqu’à présent bénéficié. En RDA, les mères au travail jouissent d’une garantie de places dans une crèche, de salaire et de préservation de leur emploi »[38].
Les femmes sont réunies dans une organisation de masse, la Ligue démocratique des femmes d'Allemagne.
Si la RDA rase le château de Berlin pour le remplacer par le bâtiment moderne du Parlement, elle renoue au fur et à mesure avec le passé allemand, en faisant réinstaller la statue du roi Frédéric II sur l'avenue Unter den Linden, créant des musées d'histoire nationale et honorant la figure de Martin Luther[42],[43].
Sport et culture
Le sport
Plus que d'autres États, la RDA recourt au sport pour affirmer son existence sur la scène internationale et renforcer le sentiment national. Les tableaux de médailles obtenues par ses athlètes lors des Jeux olympiques et autres compétitions internationales sont utilisés par les responsables de l'État. Héritière des traditions sportives allemandes, y compris le sport scolaire, la RDA, comme son homologue la RFA, pointe dans le haut des classements mondiaux à partir des années 1970. Comme la plupart de ses homologues du bloc de l'Est, le régime est-allemand utilise le sport comme moyen de propagande pour affirmer la liaison entre son régime social et la réussite sportive.
L’État développe des structures méthodiques de détection et formation des jeunes talents dans toutes les disciplines. Dans plusieurs sports olympiques (athlétisme, natation), la « préparation scientifique » des sportifs, dérive dans le dopage pour décrocher médailles et titres. L’image des nageuses est-allemandes aux épaules d'haltérophiles et à la voix grave (« Elles sont ici pour nager, pas pour chanter ! » répondait leur entraîneur[réf. nécessaire] à une remarque d'un journaliste occidental), personnifiée par Kornelia Ender aux Jeux olympiques de 1976, est encore dans toutes les mémoires. Le sport est-allemand a ainsi enregistré plusieurs exploits douteux. Pour autant nombreux sont le résultat d'une préparation physique et mentale de champions de grande classe. En athlétisme, par exemple, le record du monde du 400 m dames (47,60 secondes) établi par Marita Koch en 1985 tient encore à ce jour. Pour les jeunes de la RDA, comme ailleurs, le sport qu'il pratiquait dès l'école, était source d'identification. Combien de jeunes cyclistes rêvèrent d'imiter les exploits de Gustav-Adolf Schur, champion et député, puis d'Olaf Ludwig, de jeunes patineuses songeaient aux figures de Katarina Witt, d'autres de Roland Matthes, de Wolfgang Nordwig et d'autres. De plus la réussite sportive leur permettait une certaine promotion sociale, bénéfice de certains avantages et reconnaissance personnelle. Mais là encore, la plupart des nations admettent que la réussite sportive ait un impact positif pour le champion.
Ainsi, une génération entière d’Allemands d'un certain âge garde le souvenir de l'historique victoire de la RDA sur la RFA (1-0, but de Jürgen Sparwasser) au premier tour de la Coupe du monde de football de 1974, le 22 juin de cette année-là à Hambourg, lors de la seule rencontre qui ait jamais eu lieu entre les deux équipes nationales allemandes.
À l'instar des autres pays du bloc de l'Est, la RDA rejoint toutefois tardivement le mouvement paralympique, participant une seule fois aux Jeux paralympiques, en 1984 à New York[44].
Culture et éducation
En RDA, la culture et l'éducation étaient très encouragées au sens de la doctrine de l'État et étaient également fortement réglementées. La constitution de 1968 a propagé une culture socialiste, la vie culturelle des travailleurs et un lien étroit entre les travailleurs culturels et la vie du peuple. «La culture du corps, le sport et le tourisme en tant qu'éléments de la culture socialiste servent au développement physique et intellectuel complet des citoyens.»
Rien qu'en 1957, il y avait 86 théâtres, 40 orchestres symphoniques, 11.092 bibliothèques, 284 musées locaux, d'art et d'histoire naturelle, 803 centres culturels, 451 clubs, 6 compagnies nationales artistiques populaires et 3078 cinémas. Ainsi, en 1988, on comptait 18.505 bibliothèques d'État, de corporation et scientifiques, 1.838 centres culturels et clubs, 962 clubs de jeunes, 111 écoles de musique, 213 théâtres, 88 orchestres, 808 cinémas, 10 cabarets, 741 musées et 117 jardins zoologiques et zoos locaux.
Le théâtre et le cabaret étaient très prisés des habitants de la RDA et il existait une scène très active et dynamique, notamment à Berlin. Le célèbre Semperoper de Dresde, détruit pendant la Seconde Guerre mondiale a pu rouvrir ses portes en 1985. Le Friedrichstadt-Palast à Berlin est le dernier grand bâtiment de prestige qui a été construit en RDA.
La grande quantité de groupes de rock allemand est une particularité de la culture de la RDA. Ils allaient des « rockers d'État » déclarés comme les Puhdys aux groupes critiques comme Silly et Renft. Certaines formations comme Karat ou City ont également connu des succès internationaux.
L’éducation était une des priorités du gouvernement communiste. L'État avait le monopole de l'éducation, par l'intermédiaire du ministère de l'Éducation. En dehors du système scolaire traditionnel, l'organisation Jeunesse libre allemande (Freie deutsche Jugend, en abrégé FDJ) avait pour mission de diffuser le marxisme-léninisme dans la jeunesse et de promouvoir une « éducation socialiste ».
Médias
Comme dans la plupart des pays communistes, les médias étaient placés sous la tutelle de l'État et soumis au contrôle de la section « agitation et propagande » (abteilung agitation) du Comité central du Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED) jusqu'en 1989, puis du « Secrétariat du Comité central chargé de l'information et de la politique des médias » du SED de 1989 à 1990[45].
Le Allgemeiner Deutscher Nachrichtendienst (Service général allemand d'information) était l'agence de presse officielle de la RDA, et bénéficiait d'un monopole d'État[46].
La télévision d'État, Deutscher Fernsehfunk (rebaptisée Fernsehen der DDR de 1972 à 1990 avant de reprendre brièvement son nom d'origine peu avant la réunification) opérait deux chaînes (DFF-1 et DFF-2) au contenu généraliste, mêlant informations (Aktuelle Kamera, journal télévisé diffusé quotidiennement à 19h30 sur la première chaîne et rediffusé à 22h00 sur la deuxième chaîne), culture, émissions pour la jeunesse et propagande (Der schwarze Kanal) afin de critiquer la société occidentale et notamment ouest-allemande, dont les chaînes de télévision ARD et ZDF (publiques) mais aussi Sat 1 (privée) étaient très regardées en RDA, en dépit de l'interdiction de principe qui en était faite.
La radiodiffusion d'État, Rundfunk der DDR, était constituée dans les années 1980 de quatre stations nationales (DDR-1, DDR-2, Berliner Rundfunk et DT64, à destination de la jeunesse, créée pour faire concurrence à la populaire radio ouest-allemande Sender Freies Berlin et plus encore, à la Rundfunk im amerikanischen Sektor); d'une station destinée à toute l'Allemagne (Deutschlandsender) et de trois stations internationales (Radio Berlin International, Berliner Welle et Stimme der DDR, c'est-à-dire « La voix de la RDA »).
La presse était représentée par plusieurs titres, dont le Neues Deutschland, organe officiel du SED (tiré à 1 million d'exemplaires en 1989[47]) ou le Junge Welt, organe officiel de la Jeunesse libre allemande, le mouvement de jeunesse du parti. Près de quatorze journaux régionaux (Bezirkszeitungen), tous sous le contrôle du parti, étaient diffusés dans le pays, ainsi que le quotidien de Berlin-Est Berliner Zeitung et le journal populaire BZ am Abend. Parmi les magazines populaires en RDA figuraient le Wochenpost, le Eulenspiegel (satirique) ou Für Dich (magazine féminin), tous soumis au contrôle gouvernemental[48].
Symboles
Le drapeau de la République démocratique allemande était formé de trois bandes horizontales représentant les couleurs allemandes démocratiques traditionnelles (noir, rouge, or) avec les armoiries de la RDA en son milieu rajoutées dès 1959, contenant le marteau et un compas, entourés d'une couronne d'épi de blé, symbole de l'union des ouvriers, des agriculteurs et des intellectuels. Les premiers projets d'armoiries contenaient seulement le marteau et la couronne d'épi, expression de l'« État des ouvriers et des paysans » (Arbeiter-und-Bauern-Staat). La version définitive était fondée principalement sur le travail de Heinz Behling (de).
La fête nationale, le « jour de la République » (Tag der Republik) était le 7 octobre ; l’hymne national était Auferstanden aus Ruinen.
Notes et références
Notes
- Wilhelm Pieck et Otto Grotewohl sont coprésidents du parti en 1949-50. Le chef du parti prend ensuite le titre de Secrétaire général du comité central, titre inauguré par Walter Ulbricht en 1950.
- Le nouveau boulevard de Berlin-Est, aujourd’hui Karl-Marx Allee.
Références
- (de) Évolution de la population allemande depuis 1950, nombre d'habitants en Allemagne de l'Ouest et de l'Est Office allemand de la statistique
- (de) « Übersiedlungen zwischen der DDR und der Bundesrepublik Deutschland von 1949 bis 1999 », sur de.statista.com
- Cécile Denis, Continuités et divergences dans la presse clandestine de résistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, Revolutionäre Kommunisten et trotskystes, (thèse de doctorat réalisée sous la direction d’Hélène Camarade, soutenue publiquement le 10 décembre 2018 à l’université Bordeaux-Montaigne) (lire en ligne)
- Chantal Metzger, La République démocratique allemande la vitrine du socialisme et l'envers du miroir (1949-1989-2009, Bruxelles, P.I.E. Peter Lang, , 373 p. (ISBN 978-90-5201-633-7, lire en ligne), Dénazification en Allemagne de l'est - Strtures du débat et limites de l'épuration - Marcel Boldorf.
- « La STASI est la plus grande police secrète qui ait jamais existé dans le monde » - Dr. Karsten Dümmel, La gazette. Article du 9 décembre 2009.
- Berlin au cœur de la guerre froide - Une population sous surveillance.
- Heinrich August Winkler (trad. de l'allemand), Histoire de l’Allemagne, XIXe : XXe siècle. Le long chemin vers l’Occident, Paris, Fayard, , 1152 p. (ISBN 2-213-62443-7), p. 596.
- (en) « East Berlin June 17, 1953: Stones Against Tanks », Deutsche Welle.
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- 1989 : origines d’un événement (première partie) par Daniel Vernet (paragraphe : « La construction du Mur » sur boulevard-exterieur.com.
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- Base de données des Jeux paralympiques, Comité international paralympique.
- Jean-Claude Barbe, La RDA 1949-1990. Du stalinisme à la liberté, p.160
- Jean-Claude Barbe, La RDA 1949-1990. Du stalinisme à la liberté, p.159
- Clarisse Cossais, L'évolution de la presse dans l'ex-RDA depuis 1989, p.127
- Clarisse Cossais, L'évolution de la presse dans l'ex-RDA depuis 1989, p.128
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre-Jérôme Adjedj, Rita Aldenhoff-Hübinger, Nicolas Offenstadt, « Éclats DDR-RDA Splitter, ou comment exposer les traces de la RDA : une expérience. », Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique, no 137, , p. 155-180 (lire en ligne).
- Agnès Arp et Elisa Goudin-Steinmann, La RDA après la RDA. Les Allemands de l'Est racontent, Paris, Nouveau Monde, 2020 [compte-rendu de l'ouvrage]
- « Article sur la RDA », XXe siècle, Encyclopédie du monde contemporain, éditions Larousse, 1974.
- Gilbert Badia, Pierre Lefranc, Un Pays méconnu : la République démocratique allemande, Éditions Leipzig, , 316 p..
- Sonia Combe, La loyauté à tout prix. Les floués du « socialisme réel », éditions Le bord de l'eau, Lormont, 2019, 235 pages, (ISBN 978-2-35687-656-0)
- Emmanuel Droit, La Stasi à l'école : surveiller pour éduquer en RDA (1950-1989), Nouveau Monde éditions, 2009, 246 pages.
- Emmanuel Droit, Vers un homme nouveau ? L’éducation socialiste en RDA (1949-1989), collection « Histoire », Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2009, 354 pages. Ouvrage réalisé à partir de la thèse de l'auteur soutenue en 2006. Lire la note critique de Laurent Coumel.
- Catherine Fabre-Renault, Elisa Goudin, Carola Hähnel-Mesnard et al., La RDA au passé présent : reflectures critiques et réflexions pédagogiques, Paris, Presses Sorbonne nouvelle, coll. « Publications de l'Institut d'Allemand » (no 39), , 236 p. (ISBN 978-2-87854-344-5, lire en ligne).
- Heinz Heitzer, La RDA, aperçu historique, éditions Verlag zeit im bild, Dresde, 1981.
- Sandrine Kott, Le communisme au quotidien : les entreprises d'État dans la société est-allemande, Paris, Belin, , 413 p. (ISBN 978-2-7011-2730-9).
- Sandrine Kott, Histoire de la société allemande au XXe siècle. La RDA (1949-1989), Paris, La Découverte, 2011.
- Jean-Philippe Mathieu et Jean Mortier, RDA - Quelle Allemagne ?, Paris, Messidor/Editions sociales, 1990, 273 p.
- Chantal Metzger (dir.), La République démocratique allemande : la vitrine du socialisme et l'envers du miroir (1949-1989-2009), actes du Colloque International de Nancy en 2009, PIE-Peter Lang, Bruxelles, 2010, 373 pages, (ISBN 978-90-5201-633-7).
- Chantal Metzger, La République démocratique allemande : histoire d'un État rayé de la carte du monde, PIE-Peter Lang, Bruxelles, 2012, 385 pages, (ISBN 978-90-5201-791-4).
- Nicolas Offenstadt, Le pays disparu : Sur les traces de la RDA, Stock, coll. « Les essais », , 250 p. (ISBN 978-2-234-07789-8 et 2-234-07789-3).
- Nicolas Offenstadt, Urbex RDA : L'Allemagne de l'Est racontée par ses lieux abandonnés, Paris, Albin Michel, coll. « A.M.PARTENARIAT », , 258 p. (ISBN 978-2-226-44357-1).
- Jay Rowell, Le totalitarisme au concret : les politiques du logement en RDA, Paris, Economica, 2006, 339 p.
- (de) Alexander-Martin Sardina, »Hello, girls and boys!« Fremdsprachenunterricht in der SBZ und DDR, Berlin, 2018, 689 p. (Avec un abrégé en français)
- (de) Frank Sieren, Wir haben fast alles falsch gemacht - Die letzten Tage der DDR, (Günther Schabowski im Gespräch mit Frank Sieren), Econ-Verlag, März 2009.
- Marie-Bénédicte Vincent, Une nouvelle histoire de l'Allemagne. XIXe – XXIe siècle, Perrin, 2020.
- Une économie stable gage de sécurité, la RDA dans sa 35e année, éditions Zeit im Bild, 1984.
Filmographie
- Adieu l'hiver, documentaire réalisé par Helke Misselwitz et sorti en 1989
Audiographie
- La société civile en RDA, émission France Culture.
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Dossier DDR.
- (fr et de) Regards sur la RDA et l'Allemagne de l'Est Actualité de la recherche sur la RDA.
- (de) Bibliographie internationale sur le 17 juin 1953. La littérature sur le soulèvement d'ouvriers en RDA.
- (en) Histoire des drapeaux est-allemands.
- (en) East Berlin, past and present.
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