Alexandre Brongniart

Alexandre Brongniart, né à Paris le et mort à Paris le , est un scientifique français connu principalement pour ses travaux de minéralogie.

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Fondateur de la céramique moderne, il a donné une classification des objets céramiques.

Biographie

Fils d'Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813), l'architecte qui réalisa le palais de la Bourse à Paris, neveu d'Antoine-Louis Brongniart (1742-1804), chimiste au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, il s'intéresse très tôt aux sciences naturelles et participe à la fondation en 1788 de la Société philomathique de Paris. Il devient ingénieur du corps des mines en 1794, professeur d'histoire naturelle à l'École centrale des Quatre-Nations en 1796, puis succède, à la chaire de minéralogie au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, à René Just Haüy (1743-1822).

En 1800, après la publication de son ouvrage, Mémoire sur l'art de l'émailleur, Claude Berthollet le fait nommer directeur de la manufacture de porcelaine de Sèvres, poste qu'il conserve jusqu'à sa mort en 1847. Comme directeur de la manufacture de Sèvres, il renouvelle et perfectionne l'industrie de la peinture sur verre et crée le musée de la céramique de Sèvres, dont il publie la Description avec Denis Désiré Riocreux (1791-1872). Il fait notamment venir Jean-Charles Develly à la Manufacture.

En 1807, il fait paraître un Traité élémentaire de minéralogie[1],[2], qui devient rapidement un classique sur ce domaine. À la suite de la publication en 1810 d'un Essai sur la géographie minéralogique des environs de Paris, il rédige avec Georges Cuvier, en 1812, une Description géologique des environs de Paris (refondue en 1822). À la suite de ses travaux dans le bassin parisien, Brongniart fonde la paléontologie stratigraphique française : désormais les fossiles jouent un rôle de repère dans la chronologie relative des terrains sédimentaires. Il précise cette chronologie, et en particulier la subdivision des terrains tertiaires, dans un ouvrage publié en 1829 : Tableau des terrains qui composent l'écorce du globe. Essai sur la structure de la partie connue de la Terre.

Le nom d'Alexandre Brongniart est également resté associé au terme d'ophiolite (du grec ophis, serpent), qu'il emploie en 1813 pour désigner une roche dont l'aspect évoque celui d'une peau de serpent, et d'ophicalce. Aujourd'hui, ce terme ne désigne plus seulement la roche elle-même (rebaptisée serpentine), mais un complexe de roches caractéristique d'une lithosphère océanique charriée sur le continent, et composé en partie de serpentines. Il donna également de nom de variolite à une roche ou galet qui présente dans sa structure de petites pustules blanches qui rappellent la variole.

Philomate[n 1], il est en 1801 l’un des fondateurs de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale. Il est élu membre de l'Académie des sciences en 1815.

Il fait paraître avec Anselme Gaëtan Desmarest, en 1832, l’Histoire naturelle des crustacés fossiles[4].

En 1844 paraît son Traité des arts céramiques ou des Poteries, avec atlas, œuvre capitale qui résume les recherches de toute sa vie. Il détermine deux grandes catégories en fonction de la nature de la pâte cuite, tendre (poreuse) ou dure (imperméable)[5].

Brongniart s'intéresse aussi à la zoologie. On lui doit la division des reptiles, qu'il divise en quatre ordres : les Sauriens, les Batraciens, les Chéloniens et les Ophidiens.

Il épouse le Cécile Coquebert de Montbret[6], fille de Charles Coquebert de Montbret.

Son fils est le botaniste Adolphe Brongniart (1801-1876) et il a pour gendres le naturaliste Victor Audouin (1797-1841) et le chimiste Jean-Baptiste Dumas (1800-1884). Il a eu comme élève Ignacy Domeyko (1802-1889).

Espèces minéralogiques décrites

Distinctions - honneurs

Jean-Antoine Houdon a réalisé de lui, alors âgé de 7 ans, un buste en terre cuite[7].

Il est promu commandeur de la Légion d'honneur en 1845.

À Sèvres (Hauts-de-Seine), une rue porte son nom.

Œuvres et publications

  • Lefebvre, Silvestre, Alex. Brongniart, Considérations sur les avantages que le gouvernement pourrait assurer tant au commerce qu'aux diverses parties du service public par l'exploitation de quelques mines dont la République se trouve en possession, coll. « gallica », 1797-1798, 12 p. (lire en ligne).
  • Alexandre Brongniart, Tableau des terrains qui composent l'écorce du globe ou Essai sur la structure de la partie connue de la terre, Paris, F. G. Levrault, (lire en ligne).
  • Alexandre Brongniart, Traité des arts céramiques ou Des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie, Paris, Béchet jeune, A. Mathias (réimpr. 1877) (1re éd. 1844), XXVIII-592, 706, 80 p., 3 tomes (notice BnF no FRBNF36023945)
  • Alexandre Brongniart et Denis-Désiré Riocreux, Description méthodique du musée céramique de la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres, Paris, A. Leleux, (notice BnF no FRBNF31219226) lire en ligne sur Gallica

Notes et références

Notes

  1. Un philomate est une « personne qui aime les sciences, qui a du goût pour l'instruction »[3].

Références

  1. Alexandre Brongniart, Traité élémentaire de minéralogie, avec des applications aux arts : ouvrage destiné à l'enseignement dans les lycées nationaux, t. 1, Paris, Deterville, , sur jubilotheque.upmc.fr (lire en ligne).
  2. Alexandre Brongniart, Traité élémentaire de minéralogie, avec des applications aux arts : ouvrage destiné à l'enseignement dans les lycées nationaux, t. 2, Paris, Deterville, , sur jubilotheque.upmc.fr (lire en ligne).
  3. « Philomat(h)e,(philomate, philomathe) », sur cnrtl.fr (consulté en ).
  4. Alexandre Brongniart, Histoire naturelle des crustacés fossiles : sous les rapports zoologiques et géologiques, savoir : les trilobites, Paris, F.G. Levrault, , sur jubilotheque.upmc.fr (lire en ligne).
  5. « Classification des produits céramiques », d'après Alexandre Brongniart, Traité des arts céramiques ou des poteries, 1844, sur universalis.fr.
  6. Cécile Coquebert de Montbret sur data.bnf.fr.
  7. Notice no 2436, base Atlas, musée du Louvre.

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Baptiste Dumas, « Éloge de MM. Alexandre Brongniart et Adolphe Brongniart : lu dans la séance publique annuelle de l'Académie des sciences du 23 avril 1877 », Mémoires de l'Académie des sciences de l'institut de France, Paris, vol. 39, , xxxvii-cxx (lire en ligne, consulté le ).
  • Patrick Cabanel, « Alexandre Brongniart », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 484-485 (ISBN 978-2846211901)

Liens externes

Al.Brongn. est l’abréviation botanique standard de Alexandre Brongniart.

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