Albert Decourtray

Albert Decourtray, né le à Wattignies dans le Nord et mort le à Bron, est un cardinal de l'Église catholique romaine, archevêque de Lyon et académicien français.

Albert Decourtray

Albert Decourtray en juin 1994
Biographie
Nom de naissance Albert Florent Augustin Decourtray
Naissance
à Wattignies (France)
Ordination sacerdotale
Décès
à Bron
Cardinal de l’Église catholique
Créé
cardinal
par le
Pape Jean-Paul II
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
de la Trinité-des-Monts
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale par
Mgr Adrien Gand
Prélat de la Mission de France
Archevêque de Lyon
(Primat des Gaules)
Évêque de Dijon
Évêque titulaire de Hippo Diarrhytus
Évêque auxiliaire de Dijon
Autres fonctions
Fonction religieuse
Fonction laïque


« In simplicitate »
« Dans la simplicité »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Jeunesse et formation

Né dans une famille de commerçants de levure de bière, il entre en 1941 au grand séminaire de Lille. Il est ordonné prêtre le pour le diocèse de Lille et célèbre sa première messe en juillet 1947 à Seclin (Nord), où il était venu habiter avec sa famille en 1938.

Prêtre

Il poursuit ses études à l'Université catholique de Lille avant de partir, en 1948, pour l'université pontificale grégorienne à Rome où il exerce également la fonction de chapelain de l'église Saint-Louis-des-Français. Il y obtient un doctorat en théologie et soutient en 1951 une thèse sur Nicolas Malebranche.

De retour dans le Nord, il exerce principalement son ministère comme enseignant au grand séminaire de Lille de 1952 à 1966. À partir de 1958, il est également responsable diocésain pour la formation des jeunes prêtres. En 1966, il est nommé vicaire général du diocèse de Lille.

Évêque

Paul VI le nomme évêque auxiliaire de Dijon le avec le titre d'évêque titulaire (ou in partibus) de Hippo Diarrhytus. Il est consacré le suivant.

Il est nommé évêque titulaire de Dijon le en remplacement de Mgr André Charles de la Brousse, démissionnaire.

Le , Jean-Paul II le nomme archevêque de Lyon, ce qui lui confère le titre de Primat des Gaules. Du au , il est également prélat de la Mission de France.

Il préside la Conférence des évêques de France de 1987 à 1990.

Cardinal

Il est créé cardinal par Jean-Paul II lors du consistoire du avec le titre de cardinal-prêtre de la Trinité-des-Monts (SS. Trinità al Monte Pincio), titre souvent attribué au cardinal archevêque de Lyon. Au sein de la curie romaine, il est membre des conseils pontificaux pour le dialogue inter-religieux et avec les non-croyants.

Sa devise est « In simplicitate » (Dans la simplicité).

Il est victime d'un accident vasculaire cérébral le et meurt quatre jours plus tard, le , à Bron. Il repose dans la Primatiale Saint-Jean de Lyon.

Académicien français

Le cardinal Decourtray est élu à l'Académie française, le , au fauteuil 4, succédant au professeur Hamburger. Sa réception officielle a lieu le .

Après sa disparition, il est remplacé, le , par le cardinal Lustiger qui, comme le veut la coutume, fait au cours de son discours de réception l'éloge de son prédécesseur[1].

Dialogue avec la communauté juive

Le ministère du cardinal Decourtray est marqué par son dialogue constant avec la communauté juive.

Il décide de l'ouverture aux historiens des archives du diocèse de Lyon concernant la période de la Seconde Guerre mondiale afin que la lumière soit faite sur les relations entre Paul Touvier et l'Église de Lyon au cours de cette période[2].

Il se rend aux camps d'Auschwitz en compagnie du cardinal Lustiger puis assure, pour le pape, une mission de médiation concernant le litige du carmel d'Auschwitz, mission qui aboutira au départ des soeurs du carmel.

Il a été un précurseur de la démarche de repentance à l'égard du peuple juif concrétisée en 2000 par Jean-Paul II.

Mémorial

Né d'une initiative du Théo Klein, ancien président du Crif, un mémorial au nom du Cardinal Decourtray, sous forme d'un petit jardin et situé sur un terrain de la ville de Jérusalem en Israël, est inauguré en présence de représentants des cultes et de laïcs, en mai 2000[3].

Prévention du sida

En 1988, alors président de la conférence des évêques de France, le cardinal Decourtray s'oppose à la première campagne publicitaire télévisuelle française[4] préconisant l'emploi du préservatif pour lutter contre le sida : « si l'on croit que le préservatif est le remède, c'est bien triste »[5],[6], mais il admet par la suite que « quand il faut choisir entre donner la mort et prendre un moyen qui n'est pas bon, il faut choisir le moindre mal... »[7].

André Santini lui a dédicacé en 1990 ce bon mot (qui reçut le prix du récidiviste - prix de l'humour politique) : « Mgr Decourtray n'a rien compris au préservatif. La preuve, il le met à l'index. »

Œuvres

  • Une voix dans la rumeur du monde (1988).
  • Un Evêque et Dieu (1989), chez Fayard.
  • Le Testament inachevé (1994), chez Flammarion, compte rendu fidèle d'entretiens avec Nicolas Domenach et Maurice Szafran, journalistes.

Décorations

Références

  1. Discours de réception l'Académie française du cardinal Lustiger.
  2. Hommage au cardinal Decourtray sur le site du diocèse de Lyon.
  3. Jean-Marie Guénois, « Jérusalem n'oublie pas le cardinal Lustiger », sur LEFIGARO, (consulté le )
  4. Une chronologie des campagnes publicitaires est disponible dans Jaeho Eun « SIDA et action publique: une analyse du changement de politiques en France », L'Harmattan, 1999, (ISBN 2296081487) p. 183.
  5. 4 novembre 1988, propos rapportés par Denis Philippe Sida et préservatif, Le Soir, 24 décembre 1988, p. 6.
  6. Le cardinal s'exprimait sur Radio France Lyon : Jean-Luc Allouche, « L'Église s'abrite sous le parapluie de la science ». L'historien Guy Bechtel explique les détours employés par Rome pour amorcer des changements, Libération, 13 février 1996.
  7. Émission L'Heure de vérité du 12 décembre 1988, propos transcrits sur le site internet de l'INA.

Liens externes

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