Albert Bouquillon

Albert Bouquillon est un sculpteur français, né le à Douai et mort le à Paris.

Biographie

Le milieu familial devait contribuer à éveiller la vocation artistique d'Albert Bouquillon. Son père est peintre décorateur, épris de dessin et de peinture. En 1924, Albert Bouquillon entre à l'école des beaux-arts de Douai. Il s'initie au dessin, à la peinture, à la sculpture et à l'architecture. Le , il est présenté par Maurice ou Henri-Émile Rogerol à l'École des beaux-arts de Paris dont il passe le concours d'admission en 1927. Reçu premier[1], il s'installe à Paris, cherchant son orientation et tenté tout d'abord par l'architecture.

Il rencontre le sculpteur douaisien Alexandre Descatoire[2], qui est un de ses professeurs, ainsi-que Victor Méreau (1892-1953)[3]. Leur influence le pousse vers la sculpture. Une maquette d'un monument aux morts de 1914-1918 (par Alexandre Descatoire ?) attire son attention et confirme son choix.

Albert Bouquillon poursuit sa formation aux Beaux-Arts de 1927 à 1934. De son professeur Henri Bouchard[4], il conservera ce goût pour des œuvres témoignant de son temps. Il obtient le premier grand prix de Rome de sculpture en 1934[5],[6] et devient pensionnaire de l'Académie de France à Rome, alors dirigée par Paul Landowski.

De retour à Paris en 1938, il est mobilisé l'année suivante en Lorraine. Il se trouve sous les drapeaux en 1939, dans la même unité que Jean Zay  sous-lieutenant rattaché à l'état-major de la 4e armée[7] , dont il sculpte le buste[8].

La retraite de 1940 le conduit à Albi. Il commence sa vie de sculpteur dans l'enceinte du musée Toulouse-Lautrec, dans un atelier prêté par la ville. De retour à Paris, il travaille inlassablement. Bientôt arrive la reconnaissance de son talent et les commandes officielles affluent[9]. Le ministère des Beaux-arts lui commande une œuvre destinée aux jardins du palais Longchamp à Marseille : Lamartine, une statue en pierre exécutée en 1941. Le nouveau conservatoire de musique de Douai s'ornera d'un bas-relief de sa main. Le nouveau lycée de cette même ville abrite sa statue en pierre intitulée La Sève.

Albert Bouquillon fait partie des membres du conseil d'administration de la Société nationale des beaux-arts de 1960 à 1983.

Les honneurs ne tardent pas à venir, couronnant une vie de travail au service de l'art. Pour la première fois, le Prix populiste en 1961[10] est décerné à un sculpteur pour son Aveugle, « une des pièces les plus abouties, les plus sobrement expressives de la sculpture moderne »[réf. nécessaire], selon la critique.

Parlant de l'œuvre monumentale de l'artiste, Christine Gleiny dans la revue Arts, conclut : « Si Albert Bouquillon décante ou stylise parfois pour atteindre au monumental, il le fait sans outrance, car, pour qu'une œuvre ne soit pas la projection pure et simple de la réalité, il s'agit plus, pour le sculpteur, de lui insuffler une âme que d'avoir recours à de faciles expédients. »

À Douai, son Monument à Marceline Desbordes-Valmore (1957) est érigé dans le square Jemmapes[11] et sa statue en bronze de la Jeunesse (1950)[12] orne le jardin public de sa ville natale.

Les commandes se multiplient : musée national d'Art moderne, musée d'Art moderne de la ville de Paris, musée Toulouse-Lautrec d'Albi, musée de la Chartreuse de Douai, musée d'Alès[Lequel ?]. Il est sollicité pour l'Exposition internationale de New York de 1939 et réalise à cette occasion un bas-relief intitulé La Seine. Le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris fait appel à son talent ; les villes de Cambrai, Belfort, Dunkerque. Albert Bouquillon meurt le à Paris. Il est le frère du peintre Robert Bouquillon (1923-2013) avec lequel il collabora à la décoration du lycée de garçons de Douai en 1958[13].

Œuvres dans les collections publiques

Exposition

Notes et références

  1. « La voix du nord », sur lavoixdunord.fr, La voix du nord, (consulté le )
  2. « Biographie Albert Bouquillon », sur albert-bouquillon.com (consulté le )
  3. « Galerie Manaus Biographie Albert Bouquillon », sur galerieparismanaus.com (consulté le )
  4. Lauréat du grand prix de Rome de 1901.
  5. « Journal l'Auto, archives Gallica BNF », sur Gallica Bibliothèque nationale de France, (consulté le )
  6. « Le Grand écho du Nord de la France, Gallica, BNF », sur gallica.bnf.fr, Le Grand écho du Nord de la France, (consulté le )
  7. Didier Rykner, La Tribune de l'Art, 4 décembre 2018.
  8. Jean Zay, 1939, buste en plâtre, Roubaix, La Piscine.
  9. « La modernité discrète de Bouquillon », sur Connaissance des arts, Connaissance des arts, (consulté le )
  10. « Drouot vente aux enchères œuvres Albert Bouquillon », sur drouot.com (consulté le )
  11. « Monument à Marceline Desbordes-Valmore (fondu) – Douai », notice sur e-monumen.net.
  12. « Jeunesse – Douai », notice sur e-monumen.net.
  13. Archives nationales de France, Répertoire 19880466/1-19880466/139, Délégation aux arts plastiques. Bureau des commandes publiques 1% (1948-1983), p. 49.
  14. Archives nationales de France, op. cit., p. 38

Annexes

Liens externes

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