Grostenquin

Grostenquin[Note 1] (prononcé [ɡʁotɑ̃kɛ̃]) est une commune française située dans le département de la Moselle et le bassin de vie de la Moselle-Est, en région Grand Est.

Pour l’article homonyme, voir Petit-Tenquin.

Grostenquin
Linstroff

Église Saint-Jean-Baptiste.

Blason
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Moselle
Arrondissement Forbach-Boulay-Moselle
Intercommunalité Communauté d'agglomération Saint-Avold Synergie
Maire
Mandat
Patrick Seichepine
2020-2026
Code postal 57660
Code commune 57262
Démographie
Gentilé Grostenquinois
Population
municipale
641 hab. (2018 )
Densité 29 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 58′ 50″ nord, 6° 44′ 23″ est
Altitude Min. 226 m
Max. 306 m
Superficie 21,77 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Sarralbe
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Grostenquin
Linstroff
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Grostenquin
Linstroff
Géolocalisation sur la carte : France
Grostenquin
Linstroff
Géolocalisation sur la carte : France
Grostenquin
Linstroff

    Géographie

    Au croisement des routes de Sarreguemines à Château-Salins et de Sarralbe à Faulquemont ; à 8,700 km de la gare de Morhange; à 32,080 km au sud-ouest de Forbach.

    Écarts et lieux-dits

    • Béning (ferme)
    • Bertring
    • Hingsange
    • Jägerbronn (alias Fontaine de la Chasse, ferme fondée en 1818 par le comte d'Helmstadt, à l'emplacement d'une maison de garde[1])
    • Linstroff
    • Erlenhoff
    • Tensch

    Urbanisme

    Typologie

    Grostenquin est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (90,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (62,1 %), prairies (28,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,7 %), zones urbanisées (2,8 %), eaux continentales[Note 3] (2,4 %), forêts (0,9 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    • Grostenquin :
      • Étymologie : Il semble désormais admis que ce toponyme dérive d'un nom d'homme gallo-romain Tannius et du latin villa changé en -acus, ce qui signifierait "domaine de Tannius"[9]. Quoi qu'il en soit, la plus ancienne mention manuscrite de Grostenquin se trouve dans une charte de l’évêque Enguerrand de Metz[10],[11] par laquelle il donne en 787 quelques biens situés à « Tannae villa » à l’abbaye Saint Nabor de Saint-Avold[pas clair].
      • Anciennes mentions : Tannæ-Villa (787), Tenkesacha (Xe siècle), Tanney (1121), Tanner (1137), Tannecha (1179), Tenchen (1255), Tannichen (1461), Tanchen (1469), Gros Tenchen (1573)[12], Tanchen (1595), Thannigen (1645), Gros-Tennequin (1688), Grostenchen ou Grosse-Tenquen (XVIIe siècle), Tennequin-la-Grande et Tennequin-la-Grosse (1756)[1], Tenquin-Gros (1801)[13], Großtänchen (1871-1918).
      • En allemand : Gross-Taenchen[1]. En francique lorrain : Grosstänsche et Tensching[14].
      • Surnom sur les habitants : Finschterstopper (Fensterstopfer) = les bourreleurs de fenêtres[15].
    • Béning : Beininger-Hoff et Benning (1682)[1].
    • Bertring : Berteringa et Berteringe (XIIe siècle), Bertrenges (1472), Bertringen (1664-1665), Bertingue (1756)[1].
    • Hingsange : Hinquezenge (1364), Hingesengen (1376), Hungesingen (1447), Hünsingen (1547), Hinguezange et Hinquesange (1756), Hingsange (carte de l'état-major). En allemand : Hinsingen[1].
    • Linstroff : Lengestroff (1472), Lenistroff (1682), Leinstroff (carte de l'état-major)[1].

    Histoire

    De l'Antiquité à la Révolution

    • Les découvertes archéologiques faites à Grostenquin au cours des dernières décennies indiquent que le site était occupé dès le Ier siècle après Jésus-Christ par un vicus gallo-romain d’une certaine importance situé sur la voie romaine qui reliait alors Metz à Strasbourg[9].

    Guerre de 1870-1871

    Les Français reculent vers Metz après leur défaite à Forbach.

    Le , alors qu'ils parcourent les 32 km séparant Grostenquin de Lemud, a lieu un combat appelé l'affaire de Grostenquin.

    À l’issue de la guerre franco-allemande de 1870, Grostenquin est annexée à l'Empire allemand en vertu du traité de Francfort. La commune prend le nom de « Grosstänchen » et est rattachée au district de Lorraine, l’un des trois districts administratifs de l'Alsace-Lorraine.

    Première Guerre mondiale

    Après deux générations de paix et de prospérité, la germanisation des esprits est telle que les Mosellans se battent naturellement pour l’Empire allemand lorsque la guerre éclate en 1914. Beaucoup tomberont sous l’uniforme allemand, sur le Front de l’Est, mais aussi à l’Ouest, en particulier en France et dans les Flandres. Sujets loyaux de l'Empereur, les Mosellans accueillent cependant avec joie la fin des hostilités et la paix retrouvée. Conformément à l’article 27 du traité de Versailles, la commune redevient française en 1919 et est rattachée au nouveau département de la Moselle qui adopte les limites administratives du district de Lorraine.

    Seconde Guerre mondiale

    Après un bombardement le (5 victimes, 62 maisons détruites), la commune est occupée deux jours plus tard par les troupes allemandes et annexée de facto au troisième Reich qui l’incorpore au Gau Westmark. La Seconde Guerre mondiale et le drame de l'Annexion marqueront longtemps les esprits. Après un intense bombardement, les Américains entrent dans la commune le . Ils font évacuer les habitants à Morhange, du au . Grostenquin devient une zone de combats avant la libération définitive.

    Grostenquin sera titulaire de la Croix de guerre 1939-1945. Mme Marie Bour, résistante durant la Seconde Guerre mondiale, sera aussi honorée.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    mars 1971 mars 1989 Achille Bier    
    mars 1989 mars 2008 Marc Rousselle    
    mars 2008 en cours Patrick Seichepine    

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[18].

    En 2018, la commune comptait 641 habitants[Note 4], en augmentation de 10,9 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,32 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1836 1841 1861 1866 1871
    2622903591 270897850831805732
    1875 1880 1885 1890 1895 1900 1905 1910 1921
    698567540573586538509483416
    1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982
    422378367259422689543546518
    1990 1999 2006 2007 2012 2017 2018 - -
    596569543539580631641--
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[19].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    • 1844 : deux écoles de 25 garçons et 30 filles.
    • 1956 : deux écoles avec 66 élèves.
    • 2010 : une école maternelle avec 2 classes ; une école primaire avec 3 classes.

    Cultes

    Grostenquin est de tout temps paroisse catholique de l'archiprêtré de Morhange ; annexes : Bertring, Linstroff et jusqu'en 1804, Erstroff.

    Culture locale et patrimoine

    Édifices civils

    • Passage d'une voie romaine.
    • Traces du château de Hingsange, mentionné en 1266, remanié au début du XVIIIe siècle pour le rendre plus habitable démoli à la Révolution. Avec deux tours, l'une appelée tour Sainte-Barbe, abritant la chapelle castrale, l'autre la prison. À son emplacement ne subsiste plus que l'importante ferme
    • Ancienne base aérienne de l'OTAN occupée par les Canadiens de 1952 à 1964.

    Édifices religieux

    Chapelle Saint-blaise au Klausenberg.
    Chapelle Saint-Donat de Linstroff.
    • L'église néo-gothique dédiée à saint Jean-Baptiste (), fut reconstruite en 1867. Lors de la démolition de l'ancienne église en 1863, on y a trouvé le tombeau d'un colonel suédois.
    • Une chapelle de 1960 dédiée à saint Blaise () située à Bertring lieu-dit : Klausenberg, pèlerinage.
    • Une chapelle XVIIIe siècle dédiée à saint Donat située à Linstroff rénovée depuis peu et inaugure en
    • une réplique de la grotte de Lourdes située à Bertring lieu-dit : Klausenberg
    • grande fête le à l'occasion de la saint Blaise avec bénédiction des gorges et des petits pains

    Personnalités liées à la commune

    Le joueur canadien de hockey sur glace Paul MacLean est né à la base aérienne, de même que Jean-Claude Lavigne, père de la chanteuse Avril Lavigne.

    Héraldique

    Blason
    Parti : au 1er de gueules au dextrochère de carnation, vêtu d'azur, mouvant d'une nuée d'argent, tenant une épée du même, garnie d'or, accostée en chef de deux cailloux du même, au 2e d'argent au lion de sable, armé, lampassé et couronné d'or.
    Détails
    Le statut officiel du blason reste à déterminer.

    Pour approfondir

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. anciennement orthographié Gros-Tenquin
    2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Bouteiller - Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle, rédigé en 1868.
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Bertrand HOERNER : Grostenquin une agglomération gallo-romaine, foyer de l’essor rural du Bischwald. In : Les Agglomérations secondaires de la Lorraine Romaine p.165-173. Annales Littéraires de l’Université de Franche-Comté n° 647, 1997 (ISBN 2 251 60647 5).
    10. Dom CALMET : Histoire de Lorraine, preuves, tome I, col. 293, première édition
    11. J. G. STOFFEL : De l’ancienneté du château de Morimont (Mörsperg), en Alsace. Le Bibliographe alsacien : gazette littéraire, historique, artistique, 1869 (4) p. 204-207, éditions Berger-Levrault Strasbourg, (ISSN 2015-2027).
    12. Toponymie générale de la France Tome 2. Formations non-romanes - Page 872
    13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    14. Geoplatt
    15. Passé-Présent : La Moselle dévoilée N°3 (Septembre-Octobre 2011)
    16. Hermann Peter BARTH : Die Herrschaft Hingsingen. Zeitschrift für die Geschichte der Saargegend. XII Saarbrücken 1962, p. 134-148
    17. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    18. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
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