Affaire Francis Evrard

L'affaire Francis Evrard est une affaire d'abus sexuel sur mineur qui a eu lieu en France dans les années 2000. Le , à Roubaix dans le Nord, un enfant de 5 ans est enlevé, séquestré et violé par Francis Evrard, pédophile et abuseur sexuel multirécidiviste. Le procès de ce dernier, en 2009, est accompagné de débats relatifs à la prise en charge des délinquants sexuels.

Francis Evrard
pédophile, pervers, violeur en série
Information
Naissance
à Roubaix
Condamnation , , , ,
Sentence 15 ans de prison,
4 ans de prison,
27 ans de prison,
30 ans de réclusion assortie d'une période de sûreté de 20 ans
Actions criminelles viol de mineurs, enlèvement de mineur de quinze ans[1], séquestration
Victimes au moins 9
Période -
Pays France
Belgique
Régions Nord-Pas-de-Calais
Wallonie
Ville Mouscron
Roubaix
Arrestation

Biographie et antécédents judiciaires de Francis Evrard

Francis Evrard est né le à Roubaix dans un milieu modeste d'ouvriers. Il est fils unique. Il dit avoir été, à l'âge de dix ans, agressé sexuellement par un cousin, ce qui aurait été la cause de ses « pulsions » ultérieures. Après avoir quitté l'école à l'âge de 12 ans, il commence à commettre de menus larcins. Son seul diplôme scolaire est le certificat d'études qu'il a obtenu en prison. Il n'a travaillé que quelques mois comme apprenti quand il avait 15-16 ans, dans un établissement spécialisé dans le matériel d'éclairage, dont il est licencié pour « manque de sérieux »[2].

Le , Francis Evrard fait une première victime. Il est envoyé dans un centre de redressement dans les Vosges. Francis Evrard part habiter en Belgique. Il y est arrêté portant un revolver à plomb et dissimulant du matériel de cambriolage, puis vidant les troncs des églises. En 1969 il agresse un jeune garçon à Mouscron. Francis Evrard est interné 4 ans dans une structure spécialisée puis il est expulsé de Belgique. Il obtient la double nationalité franco-belge. Il retourne s'installer en Belgique. En 1975 il est condamné à 15 ans de prison pour des violences sexuelles sur mineur par la cour d'assises de Douai dans le Nord. Il est libéré au bout de 9 ans de prison. Il récidive en . Evrard est condamné à 4 ans de prison. Il est libéré au bout de 3 ans. Il récidive dès sa sortie de prison. Evrard est condamné en 1987 à 27 ans de prison pour « viol aggravé » de deux garçons de 7 et 8 ans[3].

Il est libéré du centre pénitentiaire de Caen au bout de 20 ans le . Il ne respecte aucune obligation de suivi socio-judiciaire à sa sortie de prison. Au total il a fait l'objet de huit condamnations pour violences sexuelles sur mineur et totalise 32 ans de détention[3].

Affaire de 2007

Seulement six semaines après sa libération, Evrard enlève un enfant de 5 ans, Enis K.. Après avoir abordé le garçon dans la rue alors qu'il jouait devant le pavillon familial et l'avoir convaincu de le suivre en lui promettant des jouets, Evrard le séquestre dans un box qu'il louait, le drogue et abuse sexuellement de lui. Le père de l’enfant informe les autorités de la disparition et le dispositif Alerte-Enlèvement est enclenché. Vite retrouvé et placé en garde à vue, Evrard reconnaît les faits, avouant au total une quarantaine d'agressions[2],[4].

L’homme, après sa libération sous surveillance judiciaire, a échappé à tout suivi. Il devait entamer un traitement hormonal de castration chimique mais, le jour de sa libération, Evrard achète une boîte de Viagra en pharmacie, grâce à l’ordonnance fournie par un médecin de la prison de Caen avant sa sortie[5].

Procès

Quelques jours avant son procès, Evrard écrit au président de la République Nicolas Sarkozy pour demander à être soigné par « ablation des testicules par chirurgie »[6].

Me Jérôme Pianezza, l’avocat d’Evrard, pose à l'audience des questions dérangeantes aux autorités judiciaires et pénitentiaires : « Pourquoi avoir remis en liberté sous contrôle judiciaire un délinquant qui présentait un risque de récidive ? Comment peut-on prescrire de façon aussi désinvolte du Viagra à un détenu pédophile ? »

L’avocat estime qu'« on ne pourra pas juger correctement Francis Evrard sans examiner aussi ce qu’il s’est passé à côté des faits eux-mêmes », convaincu que dans cette affaire, les pouvoirs publics « n’ont pas tout fait pour que ça n’arrive pas ».

À l'audience, Francis Evrard se décrit comme habité par des « pulsions », depuis un viol subi à l'âge de 10 ans[2]. La majorité des experts décrivent l'accusé comme « incurable », du fait d'une « conduite pédophile habituelle, profondément ancrée »[7].

Le procureur de Douai Luc Frémiot, chargé de l'affaire, requiert la prison à perpétuité mais Evrard est condamné à 30 ans de détention dont 20 ans de sureté[8].

Le procès est diffusé sur France 2 le qui a pu avoir l'autorisation exceptionnelle de filmer.

L’affaire Evrard contribue à relancer, en France, le débat sur la récidive, le suivi, et le traitement hormonal des délinquants sexuels[9].

La famille de la victime annonce, en 2010, son intention de poursuivre en justice l'État pour défaillance dans la prise en charge du pédophile[10].

Documentaires télévisés

Émissions radio

Articles connexes

Notes et références

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