115e régiment d'infanterie

Le 115e régiment d'infanterie (115e RI) est un régiment d'infanterie de l'Armée de terre française créé par le Premier Consul à partir de deux régiments provisoires de l'armée d'Espagne en 1808.

115e régiment d’infanterie

insigne régimentaire du 115e RI en 1939

insigne régimentaire du 115e RI en 1980.

Création
Dissolution À voir ?
Pays France
Branche Armée de terre
Type régiment d'infanterie
Rôle infanterie
Garnison Mamers
Nogent-le-Rotrou
Devise Jamais content
Inscriptions
sur l’emblème
Saragosse 1809
Lérida 1810
Tarragone 1811
Toulouse 1814
L'Ourcq 1914
Les Monts 1917
Champagne 1918
Anniversaire Saint-Maurice
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918
Décorations Croix de guerre 1914-1918
2 palmes

Création et différentes dénominations

  • 1967 Régiment de réserve, il est en manœuvre une semaine d'abord au centre mobilisateur d'Alençon, puis au camp d'Auvours.
  • 1980? Régiment de réserve.(À VOIR?)
porte drapeau des 115e 315e 117e 317e 271e RI ancienne caserne Chanzy 117e RI le Mans le 20/05/07.

Chefs de corps

  •  : Colonel Dupeyroux.
  • 1871 - 1872 : Colonel Émile Joseph Marie le Mordan de Langourian.
  • 1905 : colonel Joseph Florent Oswald Hotz
  • -  : Jean François Alphonse Lecomte.
  • 1906 - 1911 : Colonel Paul Jean Foucart.
  •  : Colonel Gazan.
  •  : Commandant Graff, promu Lieutenant-Colonel le , tué le .
  •  : Commandant Travers, promu Lieutenant-Colonel le , muté au commandement du dépôt à Mamers le .
  • 23 -  : Commandant Ogier de Baulny, commande provisoirement.
  • -  : Lieutenant-Colonel Kieffer.
  • -  : Lieutenant-Colonel Gaches.
  • -  : Lieutenant-Colonel Raymond Létondot, jour où il est blessé mortellement au Patis de Damery. Il décédera le . Le commandant Fralon prend le commandement du régiment.
  • -  : Lieutenant-Colonel Laurent.
  • -  : Commandant Fralon, date du retour à Mamers.
  • -  : Lieutenant-Colonel Travers.
  • 1er octobre -  : Colonel Converset, jusqu'à la date de la dissolution du régiment.
  • -  : Lieutenant-Colonel de Fouquet.
  •  ?

Drapeau

Les noms des batailles s'inscrivent en lettres d'or sur le drapeau[1] :

Fourragère aux couleurs de la croix de guerre 1914-1918

Le drapeau du 115e RI fut frappé d'un éclat d'obus allemand en 1914, à la bataille d'Andechy. Il resta mutilé pendant toute la guerre 1914-1918, et, à la dissolution du régiment le , fut déposé au musée des Invalides où il se trouve toujours. Juin 1940 c'est un autre drapeau que fit brûler le Lieutenant-Colonel de Fouquet avant sa captivité.

Décorations décernées au régiment

Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée. Le , le drapeau recevait la Fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918

Historique des garnisons, combats et batailles du 115e RI[2]

Guerres de la Révolution et de l'Empire

Créé le le commandant fut alors le Colonel Dupeyroux. le régiment fait partie de la 2e brigade de la 2e division du 3e corps d'armée. Il est dirigé sur l'Espagne pour combattre l'insurrection de ce pays. 1808 Saragosse, Huesca. 1810 Lérida le 115e et le 117e combattent côte à côte. 1810 Tortose, Tarragone. Barcelone il tiendra garnison jusqu'en 1812. En le régiment sous l'armée du Maréchal Augereau pour couvrir Lyon contre l'armée autrichienne. Le 6e bataillon est engagé au plateau de Caluire ; composé presque entièrement de conscrits. Après ces combats le 6e 1er et 2e bataillons du 115e RI sont dirigés sur Libourne. Les 3e, 4e et 5e bataillons sont engagés devant Toulouse sous les ordres du Maréchal Soult contre le général Wellington ; en mai, ils rejoignent à Libourne les trois autres bataillons. Le dissolution du 115e. De 1808 à 1814 le régiment s'est battu avec acharnement : il a perdu 75 officiers, tués ou blessés ; il est récompensé par l'inscription de 4 victoires au drapeau : Saragosse 1809, Lérida 1810, Tarragone 1811, et Toulouse 1814.

Le régiment est licencié à la Seconde Restauration.

Son numéro reste vacant jusqu'en 1870

Second Empire

Le 115e régiment d'infanterie est reformer le , durant la Guerre de 1870, avec le 15e régiment de marche qui avait été lui même constitué, le , avec les :

provenant de leurs dépôts et dont les soldats sont pour la plupart de nouveaux arrivants qui n'avaient jamais tiré à la cible avec le chassepot et ignoraient totalement le service en campagne.

Le 1er novembre il participe à la défense de Paris et prend part à la bataille de Champigny les 1er et et au combat de Buzenval le . Après la capitulation de Paris et le traité de Versailles du 1er mars, le 115e est dissout à compter du . Mais ses éléments aident à reformer un 15e régiment provisoire d'infanterie qui prend part, dans Paris, au rétablissement de l'ordre à la suite de l'insurrection du fomentée par la Commune de Paris. Le ce 15e régiment provisoire quitte Paris et s'établit au camp de Villeneuve-l'Etang.

De 1871 à 1914

Il reprend le no 115 dans la liste des régiments en exécution d'un décret du . Le le 115e régiment d'infanterie est solennellement formé de quatre bataillons de six compagnies. L'année 1873 est marquée par l'organisation de la musique. C'est donc à cette époque que remonte le point de départ du 115e R.I., tel que le connaîtront les poilus de 1914-1918 et les combattants de 1939-1940. Les deux premiers bataillons, tiennent garnison à Paris, tandis que le 3e est installé, avec le dépôt, au camp de Villeneuve-l'Etang. Le 115e fait alors partie, avec 117e R.I. de la 10e Brigade du Général Cottret, laquelle dépend elle-même de la 8e Division d'infanterie du Général Garnier et du 4e Corps d'Armée du Général Deligny.

Son drapeau lui est remis, comme à tous les autres régiments, le , lors de la revue de Longchamps. Ce nouvel emblème est en étamine de soie, frange d'or. Sur l'une des faces on lit République Française Honneur et Patrie et sur l'autre, la désignation du régiment et les noms des principales batailles où il s'est distingué, c'est-à-dire 115e régiment d'infanterie Saragosse Lérida Tarragone Toulouse.

Puis vient une longue période de paix, au cours de laquelle au début du XXe siècle, le 115e RI change de garnison, le 1er bataillon est déplacé à Nogent-le-Rotrou, les deux autres et le dépôt à Mamers.

Première Guerre mondiale[3]

1914

Il débarque à Verdun le et le vient soutenir à Virton le choc violent de l'offensive allemande. Se retire derrière la Meuse et en défend le passage à l'ennemi. Le Montfermeil, Meaux, Trilport, Monceaux. Les 16, 17 et le 115e va livrer de durs combats à Tracy-le-Mont, Tracy-le-Val, Carlepont et autour de la ferme Meriquin. La course à la mer, le régiment avec toute la division, remonte vers le nord et bien qu'épuisé par de lourdes pertes, il se bat autour de Roye, à Goyencourt, Darmery, Andechy, Le Quesnoy-en-Santerre. C'est alors que sont inaugurées les nouvelles méthodes de la guerre de tranchées, chacun fait son trou et au trou de tirailleur succède la tranchée. Après quelques jours de repos, le 115e qui a reçu des renforts, reçoit l'ordre de prêter son concours à la 53e DI dans la région de Maricourt, les 17, 18 et voient de glorieux mais vains et coûteux combats.

1915

La Champagne et Massiges, nous retrouvons le 115e RI en ce terrain crayeux de Champagne qu'il ne quittera plus, sinon pour passer à son tour sur des grands champs de bataille mangeurs de divisions : Verdun, La Somme, pendant des mois, à Perthes, aux Marquises, à Massiges, à la Butte du Mesnil, sur les monts, qu'il va défendre après de lourdes pertes à la pioche et à la grenade.

1916

Massiges, il repoussera avec succès les contre-attaques allemandes dès le , , 2 et . Il attaquera lui-même les 11 et et le . Sa gloire est d'avoir maintenu inviolées les tranchés confiées à sa garde, et les nombreuses tombes du cimetière de l'Index témoignent de l'âpreté de la lutte. En quittant le secteur de Massiges le , le régiment est dirigé sur Verdun, où la bataille fait rage. C'est le moment où les Allemands sont les plus proches de la ville ; tout son effort s'est concentré sur la rive droite et, le , il a réussi à pénétrer au fort de Souville : la côte de Belleville est menacée ! Le 115e monte à Verdun par la Voie Sacrée et arrive à la Citadelle. Ce jour-là, par une chaleur accablante, le régiment fait à pied 45 kilomètres. Après de lourds combats, Le , le régiment se retrouve au bivouac de Bois-la-Ville, ayant perdu 24 officiers et 1 017 hommes. Le 115e après être reformé va occuper, pendant deux mois, du au les secteurs calmes de la ferme de Beauséjour et des loups près de la butte du Mesnil. Il gagne ensuite le camp d'instruction de Ville-en-Tardenois pour apprendre de nouvelles méthodes offensives.

1917

Du jusqu'au , il se trouve dans le secteur de Verdun. Ce sera la lutte continuelle, d'abord contre l'eau et la boue gluante, puis contre le froid vif. Beaucoup d'hommes sont évacués, les pieds gelés. Le le régiment quitte Chaulnes et descend à pied jusque près de Paris, cheminant sur les routes glacées par un froid de -20 °C. On le retrouve dans la forêt d'Apremont (Meuse), un vieux secteur qui fut, encore quelques mois auparavant, le théâtre de durs combats et où les Allemands tentent à maintes reprises de reprendre du terrain, mais le 115e est là qui brise net toutes les offensives. Le 1er mai, la conquête du massif de Moronvilliers, trois attaques menées d'un bel élan les l7, 20 et , des contre-attaques renouvelées…, une division ennemie mise à mal ; plus de 300 prisonniers. Tel est le résultat de 25 jours de combat. La défense du Mont-Casque et du Mont-Téton pendant 20 jours, le régiment fournit des efforts surhumains, page héroïque et glorieuse qui lui vaut sa première citation collective à l'ordre du corps d'armée (ordre du 17e CA, no 22 du ). Le Mont-Blond et les Marquises, le , le drapeau du 115e RI est décoré de la Croix de guerre par le général Gouraud.

1918

Mont Cornillet et Mont Perthois, qu'ils doivent gravir à nouveau ces Monts de Champagne où ils se sont illustrés en 1917. La violente bataille de Chatillon-sur-Marne vaut au 115e RI une nouvelle inscription à son drapeau et une seconde citation collective à l'ordre de l'Armée (ordre du Général Commandant la Ve Armée du ). Le devant les Monts de Champagne, pour tenir le 115e y subit les contre-préparations préventives d'un ennemi nerveux inquiet, qui soumet nos lignes à de violents tirs d'obus à gaz asphyxiants, obligeant les hommes à vivre dans une atmosphère empestée d'ypérite, de palite et d'arsine. Le il franchit les Monts et atteint la Suippe. Le le village de Mesnil-l'Epinois. Tagnon où il trouve les premiers Français délivrés, qui accueillent le régiment en libérateur. La municipalité de Tagnon donnera à une rue du village le nom "Rue du 115e Régiment d'infanterie". Le Écly. Le il dépasse Sorbon, Provisy, Margy, Fagnon, Warcq et arrive le 9 sur la ligne Etion-Damouzy 24 heures en avance sur les prévisions allemandes, exténué mais victorieux.

Le 115e régiment est à proximité de Charleville le , lors de l'annonce de la signature de l'armistice.

Le , près de Villers-Semeuse, dans une revue passée par le Général Debeney, le drapeau du 115e RI reçoit la fourragère aux couleurs de la Croix de guerre 1914-1918.

Entre-deux-guerres

insigne de béret d'infanterie

Après l'armistice, le régiment stationne d'abord dans la région de Charleville, puis autour de Givet et Fumay et enfin dans l'Aisne, réparti entre Marle et le Nouvion. Il se consacre à la reconstitution de ces malheureux pays.

Puis, le , une délégation du régiment accompagne le drapeau aux fêtes de la victoire. Enfin, le , c'est la rentrée à Mamers, la garnison du temps de paix. La ville a tenu à faire fête à son régiment, réception à la gare par toutes les autorités et les représentants élus ; traversée de la ville sous des arcs fleuris au milieu des acclamations ; réception sous le halle place Carnot ; et enfin rentrée dans la caserne Gaulois où le Lieutenant-Colonel Travers reçoit et salue le drapeau. Le régiment avait repris ses travaux du temps de paix, quand, le , parvint la nouvelle de sa disparition prochaine. Le 115e était compris dans la liste des régiments à supprimer à la date du . Le 27, devant le régiment réuni une dernière fois, le Colonel Converset, en présence du Général Bousquier, commandant la 16e Brigade, faisait rendre les honneurs aux drapeaux du 115e, du 315e R.I. et du 27e régiment territorial et les saluait une dernière fois avant de les confier à la délégation des officiers du 117e R.I., venus de Mamers pour en prendre la charge et les déposer en salle d'honneur du 117e, caserne Chanzy, au Mans. Le 115e avait cessé d'exister, en laissant au pays un héritage de gloire et d'honneur.

Seconde Guerre mondiale[4]

Le 115e reformé, la « drôle de guerre ».

La mobilisation générale décrétée le , prend effet le dimanche à 0 heures. Régiment de formation de la série A, le 115e régiment d'infanterie, dissous en 1919 après la Première Guerre mondiale, est remis sur pied à Laval vingt ans plus tard, par le centre mobilisateur secondaire no 42. Il prend naissance sous le commandement du Lieutenant-Colonel de Fouquet, en temps de paix commandant le détachement du 117e RI à Laval et commandant d'Armes de Laval. Le 115e fait partie de la 20e Division d'infanterie de formation (Général Corbe). Avec le 2e R.I. et le 47e R.I., il forme l'I.D. 20 (Colonel Teysseire). Il est constitué par des officiers, sous-officiers et hommes de troupes de la réserve, la plupart originaires de la Mayenne, de la Sarthe, d'Ille-et-Vilaine et d'Eure-et-Loir, le tout encadré par un noyau d'officiers, sous-officiers et spécialistes d'active.

Le , présentation du drapeau aux troupes par le Lieutenant-Colonel de Fouquet. Le , le régiment quitte Laval par voie ferrée et fait route sur la Meuse au nord-ouest de Verdun. Il débarque le lendemain partie à Dun-sur-Meuse, partie à Romagne-sous-Montfaucon. Les 19 et , toute la 20e DI monte vers les lignes. Du au , le régiment est chargé d'organiser le secteur de défense en avant de Maville, face à la Chiers et la frontière belge. Il fait un travail considérable, il se met à la tâche avec ardeur en collaboration avec le 132e R.I.F. Les 9 et , il est relevé par le 104e R.I., dans le sous-secteur de Ham[Où ?], et, par une température oscillant entre -10 et -30 °C, il fait mouvement vers Thionville. Du au , il se trouve aux avant-postes dans le sous-secteur de Haute-Sierk, où il a relevé le 2e régiment de tirailleurs marocains. Pendant les 46 jours il supporte allègrement le froid excessif, il fournit une somme considérable de travail, il tient avec cran et ténacité sous les bombardements, la fusillade et les jets de grenades. La compagnie franche, sous les ordres du Lieutenant Ariés, s'est montrée unité offensive de premier ordre, avec cran, discipline et mordant. Elle a rendu les plus grands services dans la défense du sous-secteur. Les 12 et , le régiment restera quatre semaines au repos dans la région sud-ouest de Thionville. Il en profite pour intensifier l'instruction des cadres et des hommes. Les 12 et , il remonte en ligne dans le sous-secteur de Boulange, sur la frontière luxembourgeoise. En raison des évènements de Norvège, que les Allemands viennent d'envahir, le commandement français redoute une attaque par le Luxembourg. Il ressert le dispositif de défense mais l'ennemi n'attaque pas. Le régiment en profite pour organiser le sous-secteur de Beuvillers-Aumetz. Le 1er mai : fin de l'alerte. Desserrement du dispositif de défense. Le 115e revient occuper le sous-secteur de Boulange. Mais le commandement reste inquiet et les travaux d'organisation de la position se poursuivent sans arrêt.

L'alerte générale.

Le  : alerte générale ! Les Allemands envahissent les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg ! La compagnie franche du 115e est poussée en bouchon à Rumelange, en avant d'Ottange. Les 11 et resserrement du dispositif de défense. Le régiment est relevé par le 95e R.I. dans le sous-secteur de Boulange et repasse en réserve de division dans le sous-secteur de Beuvillers - Aumetz. Le la 20e DI qui tient les avant-postes dits de la « position avancée de Longwy », dans le secteur d'Audun-le-Roman - Aumetz, reçoit l'ordre d'évacuer la position d'avant-poste et de se retirer vers la ligne principale de résistance constituée par les casemates de la ligne Maginot. Dans le sous-secteur de Beuvilliers - Aumetz tenu par le 115e devient le sous-secteur de première ligne. Le Lieutenant-Colonel de Fouquet va occuper son P.C. de combat dans le bois de Beuvillers. L'ennemi, à partir du , prend contact mais mollement. La compagnie franche du 115e patrouille en avant de la ligne des casemates ; quelques escarmouches se produisent avec des patrouilles adverses. L'ennemi bombarde le sous-secteur, en particulier Aumetz tenu par le 3e bataillon (Commandant Geissman) qui suit quelques pertes en tués et blessés. Mais la nuit du 25 et , le 115e est relevé par le 204e R.I.. Il passe, avec la 20e DI dont il fait partie, en réserve de groupe d'armée 2e et 3e Armée et stationne dans la région de Loison et de Billy-sous-Mangiennes (Meuse). Il participe à la l'organisation d'une position défensive à la cote 243 au Nord de Billy. Mais brusquement l'ordre est donné au régiment d'embarquer en chemin de fer à Baroncourt à partir du dans la soirée. Il est toujours sous le commandement du Lt Colonel de Fouquet, va participer à la grande bataille qui se livre contre l'envahisseur. Bien encadré, au moral élevé, il est en excellente forme.

La Marne.

Le régiment débarque le en gare d'Épernay. En principe il doit relever le 47e R.I. à Dormans et défendre la rive droite de la Marne. Mais sur les ordres du général Corbe, commandant la division, cette relève n'aura pas lieu, car il faut faire face à la situation qui s'aggrave. Le 1er bataillon (commandant Hervé), au moins la 3e compagnie, fait immédiatement face à l'ouest et s'installe défensivement. Sous les ordres du capitaine Croisé reste détaché au pont de Try-sur-Marne avec mission de s'opposer au franchissement de la Marne par l'ennemi. Elle tiendra toute la journée du , subissant de lourdes pertes dont le capitaine Croisé tué et ne décrochera qu'à la nuit. Quelques éléments de la C.D.T. du 115e s'en vont tenir les lisières de bois entre La Chapelle-Monthodon et Condé, à la disposition du 47e RI Le 2e bataillon (commandant Vasseur) est mis à la disposition de la division voisine la 45e DI dont le P.C. est à Igny-le-Jard, il devra aller boucher un trou de 2 à 3 kilomètres entre le 1er bataillon et La Chapelle-Monthodon. Le 3e bataillon du 115e (commandant Lecointe), le il arrêta et désorganisera une colonne ennemie motorisée qui se déplace vers Le Breuil, lui infligeant des pertes sérieuses.

Le repli et la captivité.

Mais l'ennemi intensifie sa poussée et s'infiltre dans la fissure évoquée plus haut entre le 1er bataillon et La Chapelle-Monthodon. Le régiment reçoit successivement des ordres de repli pour éviter l'encerclement. Les troupes voisines de la 45e DI décrochent d'ailleurs les premières. Les transmissions et les ordres sont de plus en plus difficiles. Notamment le capitaine Marteau, chargé par le Lt-colonel de Fouquet de porter un ordre de repli au Commandant d'Hervé, commandant du 1er bataillon, tombe dans une embuscade et est fait prisonnier avant d'avoir rempli sa mission. Le commandant non touché par cet ordre, fut à son tour fait prisonnier avec la majeure partie de son bataillon, après une lutte désespérée mais trop inégale. Le repli se fait sur Bannes, puis sur Faux-Fresnay nonobstant les encombrements, les embouteillages et les bombardements par avions. Le repli de Faux-Fresnay sur Le Bachot, face à l'Aube. Le Lt Colonel de Fouquet apprend que le pont de Planey a sauté avant que tous les éléments restant du régiment aient pu passer l'Aube. Le pont de Rilly-Saint-Cyre sur la Seine est déjà occupé par l'ennemi. Le Lt-Colonel, qui n'a plus d'artillerie pour l'appuyer et qui ne peut tenter un coup de force en plein jour avec l'infanterie seule contre des chars ennemis qui interdisent le passage, décide de ramasser tous les fantassins épars dans Rilly, de les joindre à ce qui reste du 115e et se glisse à Troyes un front français constitué. Il est 14 h 15. Vers 19 heures l'avant garde, à hauteur de Saint-Benoit-Sur-Seine, se heurte à des tirs de mitrailleuses barrant la direction de Troyes. Le Lt Colonel décide de forcer le passage. Le 3e bataillon réduit à deux compagnies, mais comprenant des éléments disparates du 2e RI, une batterie du 7e RAD, quelques sections du 6e RTA et un nombre assez considérable d'isolés, mène l'attaque avec la plus grande ardeur malgré la fatigue extrême de la troupe et oblige l'ennemi à repasser sur la rive gauche de la Seine à Pont-Marie. Après une rapide mise en ordre des unités qui ont mené l'attaque. Le Lt-Colonel continue sa marche vers Troyes. Il est environ 23 h 0 lorsque la colonne atteint les faubourgs nord-est de Troyes où règne le plus grand encombrement de réfugiés civils. Malheureusement, la ville est déjà occupée par l'ennemi et les ponts ont été détruits. Le Lt Colonel décide de glisser le long des lisières est de la ville et de se poster vers le sud-est, espérant rejoindre la 42e DI. À peine ce mouvement est-il amorcé que des tirs de l'artillerie ennemie s'abattent sur les avancées nord-est des faubourgs, provoquant bousculades, encombrements, embouteillages des réfugiés civils. Tout cela la dispersion dans la nuit des éléments sur route de la colonne du 115e. De plus les hommes sont exténués. Aussi le Lt-Colonel de Fouquet décide de faire halte sur place pour laisser souffler et prendre un peu de sommeil. Il est 0 h 45. Au cours de la halte, des fusées éclairantes ennemies sont aperçues tout le long de la Seine en amont et en aval de Troyes. Le Lt-Colonel de Fouquet fait alors incinérer le drapeau du régiment. Le au matin, la colonne reprend sa marche de couvert en couvert. Mais, en avant de la ferme de la Guillotière, des rafales de mitrailleuses crépitent et forment barrage. Sans mitrailleuses, ni mortiers, ni artillerie, il ne peut plus monter une nouvelle attaque pour forcer le passage. Le Lt-Colonel de Fouquet et le chef de bataillon Lecointe tentent de résister à la ferme Guillotière. Mais une colonne blindée ennemie venant de Troyes bouscule la fraction d'arrière-garde, arrive à toute allure et asperge de balles à bout portant tous les abords de la ferme. Pris entre deux feux, sans moyens suffisants de défense, les derniers éléments constitués du 115e avec leur chef de corps sont faits prisonniers en quelques instants. Triste fin de campagne pour le régiment de Marville, de Haute-Sierck et d'Anmetz, doté d'un cadre de choix, au moral élevé et constitué de braves réservistes pour la plupart de la Mayenne, de la Sarthe, d'Eure-et-Loir et d'Ille-et-Vilaine, animés du plus bel esprit de corps.

« L'honneur est sauf cependant, car en ce mois de , des officiers, sous-officiers, caporaux et soldats du 115e ont montré au pont de Try, à Igny le Jard, à Oyes et à Saint Benoit Sainte Marie, qu'ils étaient dignes de leurs aînés de la Grande Guerre et capables de les égaler dans le succès s'ils avaient été engagés dans une situation moins désespérée ».

De 1945 jusqu’à sa dissolution[5]?

1945 ?

La semaine du 4 au a vu revivre notre vieux 115e RI Pendant toute cette semaine. Les réservistes du 115e venus de la Sarthe, de la Mayenne, du Calvados et de l'Orne, ont pris part à divers exercices, d'abord au centre mobilisateur d'Alençon, puis au camp d'Auvours. La fin de ces manœuvres a été marquée le samedi par une imposante prise d'arme dans une cour du Quartier Lyautey à Alençon.

Cette cérémonie s'est déroulée en présence du Général de Torquat de la Coulerie, commandant la 32e Division Militaire et sous la présidence de M. Herrenschmid, préfet de l'Orne. Les réservistes du 115e RI étaient sous les ordres du Lieutenant-Colonel Carrère du 41e RI (de la Lande d'Ouée). À leur arrivée, le général de Torquat de la Coulerie et le préfet de l'Orne ont salué le drapeau. Le Général et le Colonel ont passé la revue des troupes. Après une remise de décorations, le Lieutenant-Colonel Carrère a lu aux réservistes l'historique du 115e RI, établi par notre Amicale. Puis le Général s'est ensuite adressé aux officiers, sous-officiers et soldats pour les féliciter tout d'abord de l'élan unanime à répondre à l'appel qui leur avait été lancé. "L'exercice de cette semaine dit-il ensuite, avait pour but de faire la preuve de votre aptitude à tenir la place dans un régiment commando, destiné à participer, si besoin est à la défense de cette région. l'exercice a réussi grâce à votre allant, votre discipline et vos capacités techniques. Vous êtes dignes de l'héritage du passé glorieux de votre Régiment, dont on vient de vous rappeler l'histoire. je vous remercie de votre fidélité au devoir militaire. La cérémonie s'est terminée par un impeccable défilé. En 1970 il sera régiment de réserve.

Faits d'armes faisant particulièrement honneur au régiment

(*) Bataille portée au drapeau du régiment. Saragosse 1809, Lérida1810, Tarragone 1811, Toulouse 1814, L'Ourcq 1914, Les Monts 1917, Champagne 1918.

Refrain

Le refrain officiel du régiment parait être :

« Tonnerre de Dieu ! vous n'êtes jamais contents ! (bis)

« Tas de feignants 

Mais à la caserne Gaulois de Mamers et tout au long de la guerre 1914-1918, les hommes, dont la solde était de 0 Fr. 05 (1 sou) par jour, avaient coutume de chanter :

« Tonnerre de Dieu ! Vous n'êtes jamais contents !

« Un sou par jour n'est donc pas suffisant 

Insigne

Pendant la Première Guerre mondiale, le régiment n'avait pas d'insigne. En 1939, il fut distribué à chaque homme un insigne représentant un bouledogue hargneux défendant son os.

Ecu ciel bleu étoilé lune barbelés sol noir en pointe "Groupes Francs" sur fond jaune, fabrication de 1945 - 1946.

Devise

Jamais content

Personnages célèbres ayant servi au 115e RI

Notes et références

  1. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  2. historique du 115e Régiment d'Infanterie édité en 1894 par les Presses Régimentaires du 115e de ligne sous la direction du Commandant de Rosières et du Lieutenant Eschbach .
  3. Notice historique" Le 115e RI dans la Grande Guerre " éditée en 1920 par l'imprimerie A Chevalet, de Mamers.
  4. Le journal " Le Boyau", organe de l'amicale des anciens combattants des 115e et 315e R.I., contenant notamment "Journal de Marche du 115e en 1939-40" imprimerie Jean Martin, Le Mans.
  5. Origine du document: Le Boyau no 10, novembre 1967.

Sources et bibliographie

  • Recherche :par le commandant Pocard Michel ancien du 117e RI, président de l'amicale du même régiment au (Mans). (Revue de l'organe de l'amicale des 115e, 315e, 117e, 317e, 271e RI fondée en 1915, dans les tranchées par le sergent R.Clain, du 115e, au secteur des marquis).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

pages14-18.com historique des régiments (1914-1918) du 106 au 119e R.I.

  • Armée et histoire militaire françaises
  • Portail de la Première Guerre mondiale
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.