Île Verte (océan Atlantique)

L'île Verte est située en Amérique du Nord, dans l'océan Atlantique, à la sortie du golfe du Saint-Laurent, au sud-ouest de Terre-Neuve. Les terres les plus proches sont la péninsule de Burin à environ neuf kilomètres au nord-est et le reste de l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, auquel elle appartient géographiquement, avec l'île Saint-Pierre à environ neuf kilomètres au sud-ouest (sept kilomètres pour le Grand Colombier) et Langlade, partie de Miquelon, à environ onze kilomètres à l'ouest[1]. Immédiatement au sud de l'île Verte, à environ deux kilomètres, se trouvent les îlots de l'Île Verte et l'Enfant Perdu de l'Île Verte[1].

Cette position médiane entre des terres canadiennes et françaises et un certain flou dans les traités signés entre les deux pays fait que la souveraineté de l'île Verte (et des îlots de l'Île Verte) est contestée, la frontière passant juste à l'ouest et au sud de l'île Verte et des îlots de l'Île Verte pour le Canada tandis que la France considère qu'elle passe juste au nord-est[1]. Les deux pays sont en revanche d'accord pour dire que la frontière passe juste au nord de l'Enfant Perdu de l'Île Verte, faisant de l'îlot une terre française[1].

Longue d'environ 900 mètres pour 300 mètres de large et 1,7 km² de superficie^{[réf. nécessaire]}, l'île Verte est orientée selon un axe nord-est-sud-ouest. Son relief calcaire^{[réf. nécessaire]} est plus prononcé à son extrémité nord-est, le mont Briand^{[réf. nécessaire]} culminant à 39 mètres[1]. Quelques constructions se trouvent sur l'île dont un phare et une poignée d'autres bâtiments techniques à sa pointe nord-est et un appontement sur sa côte nord-ouest.

Les Terre-Neuviens construisent en 1907 le premier phare s'élevant sur le point culminant de l'île ; une corne de brume, un local technique, un entrepôt et une maison de gardien complètent les installations[2]. Ce phare est remplacé en 1955 par une nouvelle construction, elle-même remplacée par un troisième phare en 1993. Le phare est toujours gardé, le maintien de la présence humaine sur l'île étant motivée par les eaux dangereuses ayant provoqué des naufrages et l'existence du litige frontalier avec la France[2].

L'appartenance de l'île Verte au Canada ou à la France est indéterminée.

En effet, par le traité d'Utrecht de 1713, la France reconnaît que « L'isle de Terreneuve, avec les isles adjacentes, appartiendront désormais et absolument à la G.B. [Grande-Bretagne] » (article 13)[3]. Cependant, le traité de Paris de 1763 stipule que « Le Roy de la Grande-Bretagne cede les Isles de St Pierre & de Miquelon, en toute Proprieté, à Sa Majesté Très Chretienne [le roi de France] » (article 6); de fait, la souveraineté française s'étend à tout l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, y compris plusieurs minuscules îlots appartenant aujourd'hui à la France. Mais l'île Verte n'étant pas mentionnée explicitement, son statut reste incertain quant à son rattachement (souveraineté française) ou non (souveraineté aujourd'hui canadienne) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Un accord de 1972, portant uniquement sur la délimitation des zones de pêche entre la France et le Canada, prend l'île comme point de référence pour la limite des eaux territoriales mais n'éclaircit pas celui de sa souveraineté et n'exclut pas des revendications ultérieures (article 9 de l'accord de 1972)[4].

Divers îlots et rochers, appelés îlots de l'Île Verte (Petite Île Verte, Îlot Noir, Îlot du Noroît, Île Dunan, Île Sœur Hilarion, etc.^{[réf. nécessaire]}), se trouvent à environ 1 300 mètres au sud de l'île, ainsi qu'un rocher plus isolé, encore plus au sud à 2 200 mètres, appelé l'Enfant Perdu de l'Île Verte[1]. Ce dernier îlot est le seul de l'archipel de l'île Verte dont la souveraineté française est précisément spécifiée dans l'accord de 1972.

• Frontière entre le Canada et la France
• Liste de territoires contestés

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