Élections législatives de 2007 en Polynésie française

Les élections législatives françaises de 2007 en Polynésie française — qui, contrairement aux dates fixées en métropole, se déroulent les samedis 2 et , en raison des difficultés logistiques dues à l'étendue et à l'éparpillement du territoire[1] — pourront sans doute être l'occasion de départager les deux camps qui s'affrontent au niveau territorial — sans jamais réussir à l'emporter[2], à savoir :

Historique

En 1958, cinq territoires d'outre-mer, faiblement peuplés, choisissent de conserver leur statut et de ne pas devenir des États au sein de la nouvelle Communauté française : il s'agissait de Saint-Pierre-et-Miquelon, de la Côte française des Somalis, de l'archipel des Comores, de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française. Ces TOM continuèrent d'envoyer des représentants à l'Assemblée nationale, mais en raison du délai de l'exercice de l'option, ils ne purent participer aux élections législatives des 23 et , les premières de la Ve République.

L'élection, dans une seule circonscription, eut lieu seulement en juin 1960. Pouvanaa Oopa, un automomiste qui était le député du territoire depuis 1951, mais condamné en , fut déchu de son mandat en . Marcel Pouvanaa Oopa, également partisan de l'autonomie interne, fut élu à sa place le 26 juin. À la suite de son décès, il est remplacé par John Teariki, inscrit au groupe Centre démocrate, réélu en 1962. Ce dernier est battu par Francis Sanford, Républicain indépendant, maire de Faaʻa, en 1967 (réélu en 1968 et 1973, mais finit par siéger au groupe PDM (Progrès et démocratie moderne), puis à celui des Réformateurs. Il devient le délégué de François Mitterrand lors de l'élection présidentielle de 1974. En , il démissionne de son mandat de député pour obtenir la dissolution de l'assemblée territoriale : il est réélu en septembre 1976 sous l'étiquette « Front uni pour l'autonomie interne », en battant notamment Gaston Flosse, alors président de l'Assemblée territoriale et hostile à l'autonomie. Il démissionne de nouveau en (le siège est déclaré vacant jusqu'aux élections de ).

Découpage en circonscriptions

C'est depuis les élections législatives de mars 1978 que la Polynésie française est découpée en deux circonscriptions (sauf en 1986 où en raison du rétablissement de la proportionnelle, une circonscription unique a été reformée).

La première circonscription, dite Ouest, est composée des deux archipels de l'ouest de la Polynésie française (îles Sous-le-Vent) et du sud (les Australes), de l'île de Moorea et des quatre communes de l'ouest de Tahiti (Papeete, Faa'a, Punaauia et Paea).

La seconde circonscription, dite Est, est composée des trois archipels de l'est de la Polynésie (Marquises, Tuamotu et Gambier) et des communes du sud-est de Tahiti (Pirae, Arue, Mahina, Hitia'a O Te Ra, Taiarapu-Est, Taiarapu-Ouest, Teva I Uta et Papara).

Dans la 1re circonscription (Ouest) ont été successivement élus :

Dans la 2de circonscription (Est) ont été élus successivement :

Si les conclusions d'un rapport avaient été respectées, la Polynésie aurait dû obtenir un 3e député dès 2007, en raison de l'augmentation de sa population (au détriment d'un des 18 départements qui doivent en perdre un ou deux) : en effet, le , Dominique de Villepin, alors ministre de l'intérieur, a constitué un groupe de travail et lui a assigné la mission de « préciser la portée juridique de l'obligation de procéder au remodelage (des circonscriptions législatives et des cantons), puis de définir une méthode afin que, s'il était décidé, ce remodelage soit mené dans le respect d'une triple exigence de neutralité, de transparence et d'équité ». Présidé par le conseiller d'État Pierre Bordry, le groupe de travail a remis son rapport le à Dominique de Villepin - devenu entre-temps Premier ministre - et au nouveau locataire de la place Beauvau, Nicolas Sarkozy. Depuis, le rapport est resté dans un placard et n'a été rendu public que par Le Monde du .

Les candidats et résultats de la 1re circonscription (Ouest)

Communes de Bora-Bora, Faaʻa, Huahine, Maupiti, Moorea-Maiao, Paea, Papeete, Punaauia, Raivavae, Rapa, Rimatara, Rurutu, Tahaa, Taputapuatea, Tubuai, Tumaraa et Uturoa.

Candidats et résultats de la 1re circonscription de Polynésie.
Nom du candidat 1Parti ²Résultats 1er tourRésultats 2e tour
Voix %Voix %
Nicole BouteauNo oe e te nunaa3 8097,26 %
Monil TetuanuiTo'u Ai'a2230,42 %
Yves ConroyNon communiqué2650,50 %
Orama ManutahiPorinetia Ora1890,36 %
Angèle TehoiriParti socialiste polynésien30,01 %
Patrick LeboucherNon communiqué3830,73 %
Henry Matahi HiroHereaiatenunaa Ia Ora00,00 %
Thilda FullerFetia Api4520,86 %
Oscar TemaruFront de libération de la Polynésie affilié Parti socialiste21 07040,15 %27 56945,93 %
Jean-Christophe BouissouRautahi4 2988,19 %
Michel Buillard, rééluUMP21 79041,52 %32 65954,07 %
1 Dans l'ordre de présentation officiel.

² Nom de parti tel que déclaré au Haut-commissariat
Sur fond bleu les qualifiés pour le second tour

Élection de la 1re circonscription de Polynésie .
ToursInscritsAbstentionsVotantsBlancs ou nulsExprimés
1er93 81340 91952 89441352 481
43,62 %56,38 %0,78 %99,22 %
2e93 81232 93660 87684860 028
35,11 %64,89 %1,39 %98,61 %

Les résultats du premier tour, le samedi , ont mis en ballotage, pour la première fois depuis 1993 :

Candidats issus de la Plateforme autonomiste

Candidats issus de l'UPLD

Autres candidats

Les candidats et résultats de la 2e circonscription (Est)

Communes d'Anaa, Arue, Arutua, Fakarava, Fangatau, Fatu Hiva, Gambier, Hao, Hikueru, Hitiaa O Te Ra, Hiva Oa, Mahina, Makemo, Manihi, Napuka, Nuku Hiva, Nukutavake, Papara, Pirae, Puka Puka, Rangiroa, Tahuata, Taiarapu-Est, Taiarapu-Ouest, Takaroa, Tatakoto, Teva I Uta, Tureia, Ua Huka et Ua Pou.

Candidats et résultats de la 2e circonscription de Polynésie.
Nom du candidat 1Parti ²Résultats 1er tourRésultats 2e tour
Voix %Voix %
Tamatoa DoomNo oe e te nunaa9342,41 %
Antonio PerezTe'avei'a5421,40 %
Bruno Sandras, éluUMP14 35236,98 %24 69656,96 %
Richard VahatetuaNon communiqué00,00 %
Louis TaataTe henua enana kotoa7341,89 %
Teiva ManutahiPorinetia Ora1600,41 %
Béatrice Vernaudon, sortanteDivers droite8 74622,53 %
Pierre Aroarii FrébaultUnion pour la démocratie affilié Parti socialiste11 53829,73 %18 66343,04 %
Raphaël TaiaapuNon communiqué2950,76 %
Henriette KamiaFetia Api5691,47 %
Emma AlganRautahi9442,43 %
1 Dans l'ordre de présentation officiel.

² Nom de parti tel que déclaré au Haut-commissariat
Sur fond bleu les qualifiés pour le second tour

Élection de la 2e circonscription de Polynésie.
ToursInscritsAbstentionsVotantsBlancs ou nulsExprimés
1er73 91634 69439 22240838 814
46,94 %53,06 %1,04 %98,96 %
2e73 83529 42544 4101 05143 359
39,85 %60,15 %2,37 %97,63 %

Le premier tour du a mis en ballotage Bruno Sandras (UMP) (36,98 %) et Pierre Frébault (Union pour la démocratie) (29,73 %). Béatrice Vernaudon, députée sortante, soutenue par un mouvement citoyen Tiatau, ne passe pas le premier tour, car avec 22,54 % des suffrages sur seulement 53,06 % de participation, elle n'a pas atteint le seuil requis de 12,5 % des inscrits pour participer au second tour (soit 9 241 voix).

Candidats issus de la Plateforme autonomiste

Candidats issus de l'UPLD

Autres candidats

Notes et références

  1. 15 jours ont été jugés nécessaires pour acheminer le matériel électoral du 2e tour dans les 118 îles réparties en 5 archipels dont l'étendue est comparable à la surface de l'Europe tout entière.
  2. Depuis les élections de 2004, quatre majorités se sont successivement formées avant d'être renversées.

Voir aussi

Articles connexes

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