Église Saint-Pierre de Prades
L'église Saint-Pierre de Prades est l'église paroissiale catholique de Prades, dans le département des Pyrénées-Orientales (région Languedoc-Roussillon, en France[1]. D'origine romane, comme en atteste son clocher, l'église a été reconstruite au XVIIe et XVIIIe siècles[2].
Église Saint-Pierre de Prades | ||
Présentation | ||
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Culte | Catholique romain | |
Dédicataire | Saint Pierre | |
Type | église paroissiale | |
Rattachement | Diocèse de Perpignan-Elne | |
Début de la construction | XIIe siècle (clocher subsistant) | |
Fin des travaux | XVIIe et XVIIIe siècles : reconstruction de l'édifice roman | |
Style dominant | Roman et gothique. | |
Protection | Classé MH (1948) | |
Géographie | ||
Pays | France | |
Région | Languedoc-Roussillon | |
Département | Pyrénées-Orientales | |
Ville | Prades | |
Coordonnées | 42° 37′ 06″ nord, 2° 25′ 25″ est | |
Géolocalisation sur la carte : France
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Localisation
L'église est située dans le département français des Pyrénées-Orientales, partie nord de la Catalogne, au cœur du vieux village de Prades.
Horaires d'ouverture :
Historique
Le monument principal de la ville de Prades est l'église paroissiale Saint-Pierre, sise au cœur du centre ancien. Dépendant de l'abbaye de Lagrasse, les parties les plus anciennes de l'édifice remontent vraisemblablement au XIIe siècle, bien que son origine remonte au moins au XIe siècle.
Mais l'augmentation de la population rend l'édifice trop exigu à la fin du XVIe siècle, et en 1605 l'emplacement de la nouvelle église est déterminé par l'évêque d'Elne. Les travaux commencent en 1606 (date de la première pierre) et s'achèvent vers 1749 (pierre datée du transept nord)[3].
La façade occidentale sera un temps ornée d'une série d'arcades provenant du cloître de l'abbaye Saint-Michel de Cuxa toute proche.
L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1948[1].
Description
L'édifice actuel, de style gothique, est de dimensions imposantes : 43 mètres de long pour 13 mètres de large et 17 mètres de haut. Sur le côté sud s'élève le clocher, de style roman, du XIIe siècle, d'environ 30 mètres de haut. La tour est divisée en cinq niveaux séparés par des arcatures et des lésènes. Seuls les trois derniers niveaux sont percés de baies géminées, les deux niveaux inférieurs ayant à soutenir le poids de la tour. Le sommet est une adjonction moderne, comme en témoigne la différence d'appareil, beaucoup plus fruste, avec les pierres soigneusement appareillées de l'époque romane[4].
Le mur méridional de la travée entre la façade occidentale et le clocher possède encore deux baies romanes en plein cintre, l'une étant obstruée.
Le chœur
Le sol et la clôture du chœur sont en marbre rose marbré de blanc.
L'ancien maître autel est en marbre rose marbré de blanc, il était utilisé avant le concile Vatican II, lorsque le prêtre célébrait la messe dos aux fidèles.
Le tabernacle est en marbre noir et blanc, dessus est représentée la Trinité.
Le retable monumental
Le retable monumental de Saint-Pierre a été sculpté par le catalan Joseph Sunyer, et fut terminé en 1699, il est considéré comme étant l'un des plus grands de France.
Partie inférieure
- Au centre, saint Pierre est habillé en pape.
- Sur la gauche, les statues de saint Paul tenant l'épée et une croix et saint Jacques avec le bourdon de pèlerin. Entre les deux statues, la scène représente la Remise des clefs à saint Pierre ;
- Sur la droite, les statues de saint André, le frère de saint Pierre, et de saint Jean l'évangéliste. Entre les deux statues, la scène représente la guérison du paralytique par saint Pierre et saint Jean l'évangéliste[5].
Partie supérieure
- Au centre, l'Assomption de Marie. Au-dessus, Dieu le Père et l'Esprit-Saint. Au sommet du retable, Jésus-Christ tenant la croix dans sa main droite.
Mobilier
L'église conserve un mobilier baroque, dont le retable de Saint-Pierre du maître autel, du XVIIe siècle ( Classé MH)[6]. Il est dû au sculpteur catalan Joseph Sunyer, et fut terminé en 1699[7]. On y trouve aussi un orgue de tribune construit en 1818 par les frères Honoré & Antoine Grinda ( Classé MH)[8].
Le mobilier comprend également :
- Un retable de la Vierge, attribué à Honoré Rigau, du XVIIe siècle ( Classé MH)[9].
- Un retable de la Trinité, par Louis Générès, du XVIIIe siècle ( Classé MH)[10].
- Un retable du Christ, du XVIIe siècle. La statuette du Christ du tabernacle est volée en 1971, puis retrouvée ( Classé MH)[11].
- Un retable de saint Benoît du XVIe siècle, provenant du maître-autel de l'église de l'abbaye Saint-Michel-de-Cuxa ( Classé MH)[12].
- Un retable de Notre-Dame-du-Mont-Carmel, du XVIIIe siècle ( Classé MH)[13].
- Un retable de saint Gaudérique, peut-être de Sunyer, de 1714 ( Classé MH)[14].
- Un retable de saint Jean-Baptiste, du début du XVIIIe siècle ( Classé MH)[15].
- Un buste-reliquaire de saint Nazaire du XVe siècle, provenant de l'abbaye Saint-Michel-de-Cuxa ( Classé MH)[16].
- Un buste-reliquaire de saint Valentin du XVe siècle, provenant de l'abbaye Saint-Michel-de-Cuxa ( Classé MH)[17]. Celui-ci contient une tête du saint parvenue à l'abbaye au Xe siècle[18].
- Un reliquaire de la Vraie Croix, sans doute par l'argentier Joseph Douzet, de 1721 ( Classé MH)[19].
- Un calice de l'orfèvre Bonaventure Vaquer, du couvent des Carmes de Prades, du XVIIIe siècle ( Classé MH)[20].
- Un calice de l'orfèvre Joan Angeli, du XVIIIe siècle ( Classé MH)[21].
- Un calice de l'orfèvre Jean Lacère I, du XVIIIe siècle ( Classé MH)[22].
- Une statue de Vierge à l'Enfant, dite Notre-Dame-de-la-Volta, du XIVe siècle ( Classé MH)[23].
- Une statue de Christ en croix, dite Le Christ noir, sans doute du XVIe siècle ( Classé MH)[24].
- Trois statues du XVIIIe siècle (Vierge du rosaire, saint dominique et sainte Catherine) intégrées dans un retable de 1844 ( Classé MH)[25].
- Une statue de procession de Vierge à l'Enfant, avec son support, du XVIIIe siècle ( Classé MH)[26].
- Un groupe sculpté de Vierge de Pitié, du XVIIIe siècle ( Classé MH)[27].
- Un ostensoir, par l'orfèvre Jean Colomer, de 1759 ( Classé MH)[28].
- Un tabernacle du début du XVIIIe siècle, provenant du couvent des Capucins de Prades ( Classé MH)[29].
- Deux tableaux de tête d'apôtre, par Jacques Gamelin, de la fin du XVIIIe siècle ( Classé MH)[30],[31].
- Un tableau de sainte Marguerite écrasant le dragon, par Antoni Guerra le jeune, du début du XVIIIe siècle ( Classé MH)[32].
- Deux tableaux ex-voto de la Vierge, l'un de 1669 et l'autre de 1750( Classé MH)[33],[34].
- Un groupe de sept statues représentant une mise au tombeau : le Christ est du XVe siècle ou XVIe siècle et les autres personnages du XVIIe siècle ( Classé MH)[35].
- Un tableau de Saint Joseph à l'Enfant et Dieu le Père, par Antoni Guerra père, avec un cadre du menuisier Frigola, de 1707 ( Classé MH)[36].
Galerie
- Les maîtres autel, le tabernacle et le retable monumentale
- La nef et le chœur
- Portail de l'église. Sur une pierre sont inscrits deux fois la date de 1668
Notes et références
- « Église Saint-Pierre », notice no PA00104099, base Mérimée, ministère français de la Culture
- Mallet 2003, p. 192
- Albert Cazes (abbé), Saint-Pierre de Prada, Guide Touristique Conflent, pages 3-4
- Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, Les Presses du Languedoc, 2003, page 192
- « Guérison d'un paralytique », sur www.lirelabible.net (consulté le )
- Notice no PM66000715, base Palissy, ministère français de la Culture
- Albert Cazes, op. cit., page 5
- Notice no PM66000729, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000730, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000719, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000718, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000717, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000726, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000722, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000721, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000733, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000732, base Palissy, ministère français de la Culture
- « Eglise de Prades : une relique du patron des amoureux », L'Indépendant, (lire en ligne, consulté le )
- Notice no PM66001263, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66001368, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66001367, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66001366, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66001044, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000728, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000724, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000723, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000725, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66001064, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000720, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66001347, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66001345, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66001346, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66001024, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66001025, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66000716, base Palissy, ministère français de la Culture
- Notice no PM66001360, base Palissy, ministère français de la Culture
Annexes
Bibliographie
- Noël Bailbé, Les clochers-tours du Roussillon, Perpignan, Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, (ISSN 0767-368X)
- Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, Montpellier, Les Presses du Languedoc, , 334 p. (ISBN 978-2-8599-8244-7)
- Albert Cazes (abbé), Saint-Pierre de Prada, coll. « Guide Touristique Conflent »
- Jean-Bernard Mathon (dir.), Guillaume Dalmau et Catherine Rogé-Bonneau, Corpus des Vierges à l'Enfant (XIIe – XVe siècle) des Pyrénées-Orientales, Presses universitaires de Perpignan, coll. « Histoire de l'art », (ISBN 9782354121853, lire en ligne)
- (ca) « Sant Pere de Prada », dans Catalunya romànica, t. VII : La Cerdanya. El Conflent, Barcelone, Fundació Enciclopèdia Catalana, (lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Mairie de Prades, « L'église Saint-Pierre et son trésor » (consulté le )
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